Un ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l’inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l’ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d’amour.



L’écriture de Pierre Lemaitre dans ce nouveau roman, amène le lecteur dans une fresque sociale où chaque humain peut basculer dans la noirceur. Chaque personnage avec des parcours de vie différents se croisent et se décroisent. Les enfants François, Jean et Hélène, restent les fils conducteurs de ces intrigues à la fois attachantes et dérangeantes.
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La sortie en poche m'a donné envie de lire le 2eme tome de la trilogie des années glorieuses.

J'étais ravie de retrouver la famille Pelletier et leurs aventures. L'ouverture d'un magasin, la suite de l'enquête sur le meurtre de l'actrice, la découverte d'un village détruit par les eaux pour créer un barrage.

Une belle écriture, une lecture fluide que je ne peux que recommander.

Hâte de lire la suite !!

C'est le premier livre de Pierre Lemaitre que je lis. Difficile d'y aller sans attente compte tenu de l'engouement autour de son œuvre. Et puis un roman planté dans l'histoire, cela ne pouvait que me faire envie.

Pour autant, mon à priori était faux et je ne m'attendais pas à cela. Certes, on est bien plongé en 1948, avec la guerre d'Indochine, les tickets de rationnement etc mais là où j'ai été surprise c'est sur le côté thriller et parfois un peu fantaisiste. Je m'attendais à une pure saga familiale. En fait, le couple Pelletier et leurs 4 enfants ce n'est qu'un point de départ, un prétexte pour aller à Beyrouth, à Saigon, enquêter sur les piastres, sur les arrangements de l'administration française...

Bien qu'un peu perplexe face à certains événements et personnages, cela ne m'a pas empêché d'être assez captivée et de lire ces presque 600 pages en quelques jours. Donc je ne peux pas dire que je me suis ennuyée. Pour autant je ne suis pas sûre de poursuivre la saga. Mais au moins maintenant je sais davantage à quoi m'attendre.

Après avoir dévoré gloutonnement "le grand monde", je me suis jetée avec voracité sur le second volume. J'en attendais autant ! ..... hélas, je suis restée quelque peu sur ma faim.

On y retrouve tous les personnages du premier volume avec d'autres en prime, certains touchants, et d'autres carrément ignobles.

L'accent tonique est mis sur Hélène, la benjamine de la fratrie, devenue aussi journaliste, et qui, après une chronique remarquée sur l'hygiène des femmes, (reproduction d'un article ahurissant de Françoise Giroud de 1951), se retrouve chargée d'un reportage sur la destruction prochaine du village de Chevrigny, bientôt englouti lors de l'ouverture du barrage, dont la construction débuta en 1946, et qui évoque irrésistiblement les événements survenus lors de la mise en service du barrage de Tignes en 1952. La détresse et le désarroi des habitants cherchant jusqu'au bout à empêcher l'inéluctable forment la trame essentielle de l'ouvrage et son côté, à mon sens, le plus abouti et particulièrement touchant.

D'autres sujets viennent s'y greffer pour former un tout un peu trop foisonnant.

Jugez-en : l'ouverture en plein centre de Paris d'un grand magasin à bas prix, les conditions de travail des employés, les licenciements abusifs, la grève, l'avortement, la chasse aux "faiseurs d'ange", les retours nauséabonds sur les pratiques vichystes, les problèmes d'adaptation liés à la surdité, le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes, et, gros coup de poing dans la gueule, .....la boxe !

Oui-da bonnes gens, tout cela pour le prix d'un seul bouquin !

Du coup le roman apparaît un peu trop disparate ; à aborder trop de thèmes, on pourrait presque dire que "qui trop embrasse mal étreint" ; de chapitre en chapitre, on passe du coq à l'âne et le lecteur se retrouve parfois légèrement perdu au sein de cette encombrante profusion.



En outre, Pierre Lemaître force un peu trop le trait et rend certains de ses personnages franchement trop caricaturaux, l'abominable Geneviève en prime, mais elle n'est pas la seule !



Ces réserves faites, on ne va pas retirer à l'auteur ce qui rend ses ouvrages si attrayants, son art de conteur, son sens du rythme, sa verve, son humour, sa capacité à garder le lecteur dans ses filets en lui proposant sans cesse de surprenants rebondissements.

Mais, pour en savoir plus, il va falloir s'armer de patience et attendre le volume suivant pour connaître enfin le dénouement des intrigues principales !

Se lancer dans un livre de Pierre Lemaitre c’est, pour moi, comme manger des coquillettes jambon fromage :



Dès la première bouchée,

On se rappelle immédiatement les raisons pour lesquelles on aime autant.

Cet inégalable conteur sait en effet nous plonger dans un livre en moins de temps qu’il n’en faut:

France. 1952. Trente glorieuses.



Le décor est planté.

Les papilles réveillées.



Le repas se poursuit sous les meilleurs augures.

Les protagonistes sont les mêmes. (Coquillettes-jambon-fromage, Famille Pelletier en assaisonnement - promis je ne suis pas cannibale 🤗).

On pensait les connaître.

Qu’ils ne pouvaient plus nous surprendre

Et pourtant, on leur découvre des nouvelles facettes inexplorées à travers de nouvelles aventures:

Un barrage qui menace un village - Un accident de voiture - Un nouveau magasin - Vingt-mille francs de mains en mains - Un chat - Des lapins.



Chaque bouchée est un délice.

Et on aimerait que le repas, jamais, ne finisse.



Inexorablement,

On en vient au bout.

Repus, oui.

Mais avec une place pour le dessert (toujours 🤭).

Ça tombe bien,

Le tome 3 est déjà attendu !



—



Bien que vous puissiez commencer par le plat directement, je vous conseille vivement de commencer par l’entrée (Le grand monde) pour apprécier toutes les saveurs de ce menu exquis !

LE SILENCE ET LA COLÈRE de Pierre Lemaître



C'est avec un plaisir renouvelé que j'ai relu ce roman. J'adore les personnages de Lemaître et les situations invraisemblables dans lesquelles il les plonge. Quel talent de conteur ce Lemaître ! Le bonheur !

Pierre Lemaitre a beaucoup de talent, c’est un magnifique conteur qui réussit à tricoter des intrigues complexes qui empruntent toujours à la grande Histoire.

Ici, l’action se situe en 1948 et nous voyageons entre le Liban et l’Indochine. La famille Pelletier, le père Louis et sa femme Angèle, leurs enfants Bouboule, François, Étienne et Hélène, sont les personnages de ce premier volume d’une nouvelle trilogie.

A Beyrouth, la famille est propriétaire d’une usine qui fabrique du savon. Prospères, les parents espèrent pour leurs enfants un brillant avenir et ont fait pour chacun d’entre eux des projets. Mais rien ne va se passer exactement comme ils l’espéraient… Jean, dit Bouboule, a échoué à reprendre l’entreprise familiale. Maltraité par son épouse – la véritable méchante du roman, horrible personnage d’une perversité glaçante – il a quitté le Liban pour Paris où il continue de subir sa vie (enfin, pas tout le temps…). François est lui aussi parti à Paris avec le projet affiché de devenir instituteur alors qu’il occupe en réalité un emploi de journaliste. Etienne part au début du roman rejoindre Raymond, son beau légionnaire en Indochine. Reste la jeune Hélène qui s’ennuie ferme, coincée entre un père un peu autoritaire et une mère déprimée par le départ de ses fils, et aspire à une vie palpitante.

Le roman est très rythmé puisqu’il s’attache à chacun des personnages et que l’auteur ne les ménage pas. L’’écriture, les dialogues, la construction du récit, la restitution de l’ambiance coloniale – tout est parfaitement maîtrisé. Mais… je pensais avoir acheté un polar, la quatrième de couverture étant plus que sibylline. Quand j’ai compris que j’étais à nouveau embarquée dans une saga en plusieurs volumes, j’étais dépitée. J’ai en effet « calé » au dernier tome de la trilogie précédente, trouvant que les ressorts narratifs étaient toujours un peu les mêmes… Malgré mon intérêt pour les personnages, je ne pense donc pas lire dans l'immédiat la suite des aventures de la famille Pelletier.

Dumas a enchanté des générations de lecteurs avec ses trois mousquetaires.

Lemaître, lui, a inventé la famille Pelletier.

Et comme pour les trois mousquetaires, ils sont quatre ! les trois fils, Jean, François, Etienne et la petite dernière, la jeune Hélène, qui n'ont tous qu'une seule envie : quitter le giron familial.

Et comme chez Dumas, on se régale ! Il y a tout ! l'aventure, l'action, l'exotisme, la tendresse, l'amour, les turpitudes, le meurtre, bien d'autres choses encore .... et des surprises !

Il y a aussi la verve, l'humour, la truculence d'un auteur qui visiblement s'amuse à nous divertir avec une intrigue ne lésinant pas sur les nombreux rebondissements, avec des personnages bien campés et pour certains que l'on va adorer détester.

Et Pierre Lemaître de nous entraîner du Liban en France, en passant par l'Indochine. Tout ceci en 1948, à un moment où la France peine encore à se reconstruire, et où, en Asie du Sud-est, la guerilla bat son plein, le viet-minh tendant des embuscades, tuant et rançonnant.

La partie consacrée à Saïgon, son existence tumultueuse, ses fumeries d'opium, sa secte de l'Ame suprême, la concussion de ses fonctionnaires et ce scandale des piastres, dont j'ignorais tout, demeure la plus passionnante de ce roman jubilatoire, pour la réalisation duquel Pierre Lemaître s'est sérieusement documenté.



580 pages qui se dévorent à un rythme frénétique, en ne laissant pour finir qu'un regret : la suite, vite, la suite !!!