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EAN : 9791034753222
200 pages
Dupuis (26/01/2024)
3.74/5   25 notes
Résumé :
Automne 1940, alors qu'Hitler annexe l'Alsace, un groupe d'adolescents s'empare de l'arsenal abandonné par l'armée française dans les forts qui entourent Strasbourg. Ils prennent pour emblème la Feuille de Lierre et entrent en Résistance.

Été 1995, un enfant pêche des truites sous le regard bienveillant de son grand-père. L'eau pure des montagnes ravive les souvenirs et délie les langues.

Enquête au long cours, projet intime : il aura f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais beaucoup aimé la version numérique. J'avais très envie de la découvrir en version papier (merci Masse Critique) sans savoir si j'allais la savourer ou au contraire, être déçue…
Conclusion : superbe travail en scénario, en graphisme et en documentation.

Un bel hommage de Grégoire Carle à son grand-père qui faisait partie du groupe de résistance alsacien « la feuille de lierre » quand il était encore ado. « La feuille de lierre » contre l'araignée allemande, sournoise et prédatrice. le lierre, « toujours vert, toujours fidèle », à l'image de la population alsacienne et mosellane à la France.
Hommage à la résistance, au dépassement de soi, à l'héroïsme des plus jeunes. Hommage à la nature. Protectrice et réconfortante quand les hommes ne la détruisent pas.
Hommage à la population alsacienne et mosellane écartelée entre 2 pays. Une situation complexe et douloureuse, familière aux habitants dès 1870, puis 1918 et maintenant en 1940. Chacun veut rendre allemands ou français cette population d'Alsace / Moselle. Qu'il s'agisse de l'Allemagne nazie mais aussi de la France, la situation des alsaciens et mosellans a toujours été difficile.
Le sentiment de ne jamais être à sa place. Trop français pour les allemands et trop allemands pour les français.

Le scénario :
Été 1995 – Un enfant pêche la truite avec son grand-père. Paysages sublimes de nature, de rivière. Une bulle de beauté aux coloris lumineux, aux traits précis et travaillés. Tous les deux sont des pécheurs passionnés.

Au fil de l'eau comme au fil des souvenirs….
Pépé se souvient : 1er septembre 1939, l'évacuation de Strasbourg - vidé de 200. 000 habitants
Le contraste est marqué graphiquement entre la paix, la fluidité de la rivière et les souvenirs du vieil homme à Strasbourg. Un fond toujours clair mais personnages sombres.

22 juin 1940 – l'armistice et le retour des alsaciens qui ont fui le conflit. Un seul objectif pour les occupants : rendre les alsaciens, allemands, à tout prix.
« Mais si, en dépit du rouleau compresseur de l'appareil nazi, survivait une étincelle de rébellion, alors le Gauleiter disposait d'un outil particulier. Un camp de rééducation des récalcitrants.
Ce camp fonctionnait comme un organe de propagande.
On y « reprogrammait » les rebelles à coup de travaux forcés, de jeûnes et de
châtiments corporels. Au bout de quelques mois, les prisonniers étaient relâchés et leur aspect fantomatique suffisait à dissuader quiconque de braver les autorités allemandes. »

Les jeunes alsaciens, dont le grand père de Grégoire Carle, travaillent à l'usine de constructions mécaniques ( SACM) qui fournit l'armée allemande. C'est encore des ados, 15, 16 ans et ils adorent pêcher. Pour manger, vendre leur poisson, mais aussi se retrouver loin des oreilles indiscrètes.
Ils trouvent un fort de défense, abandonné à la hâte par les soldats français en 40 et bourré de munitions : « Il est hors de question que ces armes aillent dans les mains des boches. »

La résistance commence alors avec le sabotage des lignes électriques, les tracts antinazis et l'aide aux prisonniers de guerre français évadés des camps allemands. Y compris les sabotages des pièces dans la SACM.
Le groupe de résistance : « la feuille de lierre » est né.

Ils seront arrêtés et envoyés au camp de travail de Schirmeck : « Ce jour-là les nazis ont tabassé et torturé 14 gamins de 15 ans sans réussir à leur arracher le moindre aveu. »
Hommage aussi à l'autre groupe de jeunes résistants : « la Main Noire » et à la mort de son lieutenant assassiné par les nazis, en criant Vive la France !
« Ceslav Sieradzki, enfant de l'orphelinat, apprenti boulanger, est mort à 16 ans, en combattant le nazisme. »
Le chef de la Main Noire, Marcel Wienum, est mort décapité le 14 avril 1942 à 18 ans, en endossant toutes les accusations.

Le graphisme :
Mention spéciale pour le graphisme que j'ai pris le temps de savourer :
Les paysages de la nature, de la rivière notamment, sont somptueux. Précis, détaillés, dans des tons vert clair, vert jaune, vert moussu. On sent presque l'humidité de la rivière sous le couvert des arbres.
Des touches de couleur semblables à celles d'un tableau impressionniste.
Souvent des doubles pages, comme celle de l'éphémère, où en même temps que la danse de l'insecte, j'ai entendu le bruit de l'eau.
Une végétation luxuriante, protectrice pour les jeunes où les allemands n'osent pas s'engager. Comme celle du chêne qui occupe la page 65 : « En nous couvrant de ses branches, le vieux chêne nous accordait un cessez le feu. Il en avait vu passer : les Panzers, les casques à pointes du kaiser en 1914, les obus de Kronprinz en 1870, les grognards du Corse, les régiments suédois et tant d'autres, mais il tenait toujours vaillamment ses positions. Alors nous essayions de profiter d'une dernière baignade d'été. le temps de cette parenthèse, nous avions à nouveau nos 15 ans. »
Une luxuriance à l'intérieur de laquelle circule la lumière. La bouffée d'oxygène au milieu de la violence de la guerre.
Les scènes de pêche à la truite me font d'ailleurs penser au film « Et au milieu, coule une rivière » de Robert Redford.

La lumière du fleuve disparait a la fin du 20ème siècle. La pollution, les constructions sont passées par là. Les planches sont verdâtres, certains arbres sont morts.
« Ce fleuve qui chantait à l'océan les beautés de la terre, ne débite plus que la plainte de sa captivité. »

J'ai adoré les contrastes marqués entre la nature apaisante et la barbarie de la guerre, tant au niveau du graphisme que de la progression dramatique. Comme la scène où la Gestapo débarque chez les parents après avoir arrêté les ados. Elle est digne du « Seigneur des anneaux », où la Gestapo est représentée en une araignée féroce et vorace, jamais rassasiée.
Grégoire Carle procède souvent par contrastes et ils sont saisissants. Armand battu dans le camp à coups de lanière sur le dos, la figure du squelette qui le remplace et les cases suivantes, de façon très symbolique, les belles images du papillon qui s'échappe de sa main : « le corps s'émiette, la courroie de distribution du Giggele en arrache des pans entiers. Buck peut alors toucher l'âme pour la reprogrammer. Mais il faut avoir tout oublié pour s'imaginer briser un adolescent par la violence. »

J'ai simplement regretté l'anonymat relatif des personnages. Difficile de différencier les jeunes résistants les uns des autres, et je n'ai pas reconnu, parmi eux, qui était le grand-père de l'auteur…

Cela n'empêche, c'est une BD passionnante et magnifiquement dessinée.
J'ai adoré cette immersion dans l'histoire alsacienne, richement documentée par Grégoire Carle. Une population solide, malmenée par les revers de l'histoire, et pourtant, d'une fidélité à toute épreuve envers la France.


Merci à Babélio et aux Editions Dupuis de m'avoir permis de découvrir ce groupe de résistants, très jeunes, de « la feuille de lierre. »

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Club N°56 : BD sélectionnée
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Sacrée histoire des alsaciens ballottés pendant des siècles d'un pays à l'autre.

BD très bien documentée, on apprend plein de choses...

Le dessin est difficile, la couleur aussi.

Croyant savoir pas mal de choses sur cette période de l'histoire on prend une bonne claque à la lecture de ce texte.

PS : Des notions d'allemand ne sont pas superflues pour la compréhension.

Un sacré travail.

JB
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Une BD très bien documentée et exceptionnelle sur des évènements qui sont peu relatés - la résistance alsacienne à Strasbourg en 1940.

Prenant, intime, réaliste, terrible.

Lorenzo
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Bouquin intéressant sur le parcours des résistants et la relation entre un petit garçon et son grand père.

HJ
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée le Lierre et l'Araignée de Carle Grégoire.
Automne 1940, alors qu'Hitler annexe l'Alsace, un groupe d'adolescents s'empare de l'arsenal abandonné par l'armée française dans les forts qui entourent Strasbourg. Ils prennent pour emblème la Feuille de Lierre et entrent en Résistance.
Été 1995, un enfant pêche des truites sous le regard bienveillant de son grand-père. L'eau pure des montagnes ravive les souvenirs et délie les langues.
Le Lierre et l'Araignée est une bande dessinée très intime car pendant quatre ans, Grégoire Carle a enquêter pour reconstituer le parcours de son grand-père durant la seconde guerre mondiale.
Il nous fait découvrir quelques instants de sa propre enfance, qu'il fait dialoguer avec l'adolescence de son grand-père. C'est original, et c'est très réussi.
Le fil rouge de cette bande dessinée est l'eau, qui coule de la rivière de son enfance :)
Amatrice des ouvrages se déroulant pendant la seconde guerre seconde, celui-ci m'a beaucoup plu.
J'ai tout de suite apprécié les illustrations et la colorisation. Les passages se déroulant à Strasbourg sont magnifiquement croqués. On reconnait bien la cathédrale, il y a de nombreux détails, c'est bluffant.
Les dessins de la rivière, des insectes, de la nature, sont eux aussi superbes. Là encore, on s'y croirait.
Quand à la colorisation, elle est parfaite aussi bien de la nature que pendant la seconde guerre mondiale.
Le scénario est solide. J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt le quotidien de cette région marquée par les traumatismes de la guerre.
En fait, dans cette bande dessinée j'ai retrouvé ce que l'on nous a expliqué quand nous sommes allé à Strasbourg sur le sort de la ville pendant la seconde guerre mondiale, sur le sort aussi de l'Alsace.
Cela a fait écho avec ce que j'avais appris lors de la visite guidée de la ville et j'ai trouvé ça passionnant. Une piqure de rappel qui ne m'a pas déplu, loin de là :)
La lierre et l'araignée est une bonne bande dessinée que je vous recommande sans aucune hésitation, je suis ravie de l'avoir découvert en avant-première.
Ma note : 5 étoiles.
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Pour une fois c'est la quatrième de couverture qui m'a éclairée sur ce roman graphique. le couverture m'avait intrigué mais je n'avais pas réussi à situer le contexte grâce à elle ou grâce au titre. La cathédrale de Strasbourg avec le drapeau de l'Allemagne nazie et le texte accompagnateur étaient beaucoup plus explicites.

Grégoire va évoquer le parcours de son grand-père lors de la seconde guerre mondiale. Pour cela il va se servir des moments passés à la pêche avec lui. Grégoire Carle met en avant sa relation avec ce vieil homme qui à la passion de la transmission de l'art de la pêche mais aussi de son amour pour son fleuve, le Rhin qui subit aussi les assauts du réchauffement climatique. À travers ces temps de partage, le grand-père va expliquer à son petit-fils ce qu'il a vécu pendant la guerre.

L'Alsace et la Lorraine ont eu un traitement particulier en 1940 car, pour les Allemands, elles revenaient dans le giron allemand qu'elles n'auraient jamais dû quitter. La volonté est de leur faire rattraper 15 années d'idéologie nazie. Tous les symboles de la France vont devoir disparaître du paysage et être remplacés par ceux de l'Allemagne nazie.

La population va être partagée entre deux sentiments : la fierté de retrouver le giron allemand car ne s'étant jamais sentie française, la révolte car étant français, les alsaciens se sentaient occupés et opprimés. L'Alsace et la Lorraine vont devoir contribuer à l'effort de guerre et travailler dans les industries vouées à la production de'armes et de machines de guerre.

Grégoire Carle évoquer la vie d'un groupe d'adolescents, travaillant comme des adultes et ayant peu de moments de liberté, moments qu'ils consacrent à leur passion, la pêche qui servait à les nourrir mais aussi à récupérer un peu d'argent par la vente du poisson. Ce groupe de jeunes nous fait découvrir sa région et ses richesses mais aussi es légendes ou ses mythes.

Lors de leurs balades en forêt, les adolescents vont découvrir un ancien fort abandonné par les troupes françaises et ils vont mettre la main sur une réserve importante de grandes. Ils vont , dans un premier temps, utiliser les grenades pour pêcher.

Peu à peu, ces adolescents vont prendre conscience de la nécessité de se rebeller contre l'occupant allemand. Uls vont fonder une premier groupe de résistants, la feuille de lierre, plante qui résiste à tout. Ils vont lutter contre l'araignée, c'est à dire l'Allemagne nazie.

Grégoire Carle nous présente un épisode de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais et sur lequel j'avais lu peu de choses, si ce n'est Malgré nous, de
Thierry Gloris et Marie Terray. Il insiste sur la volonté de "défranscisation" des la région par les nazis. Il présente des groupes de résistants et montre le courage de jeunes gens qui décidèrent de prendre leur destin en main et de plus subir. Les jeunes gens passeront par les geôles allemandes et la torture avant d'être enrôlés de force dans les troupes allemandes sous peine de représailles auprès de leurs familles.

J'ai apprécié le graphisme de Grégoire Carle. C'est un peu à l'ancienne mais c'est adapté au sujet. J'ai beaucoup apprécié la métaphore de l'araignée pour représenter l'Allemagne nazie. Et j'ai été sous le charme des vues de la forêt et du Rhin. J'ai adoré le jeu sur la lumière, sur la clarté en opposition avec les images beaucoup plus sombres évoquant l'occupant.

Grâce ce roman graphique, j'ai découvert des aspects de la seconde guerre mondiale peu connus, peu traités et j'ai découvert un dessinateur.

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Grégoire Carle retrace le parcours de son grand-père pendant la seconde guerre mondiale, adolescent, mais surtout résistant au sein de la Feuille de lierre, section de la résistance strasbourgeoise.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. L'auteur parle pendant une bonne cinquantaine de pages de son enfance de pêcheur et on le voit toujours une canne à la main, entrecoupée de l'arrivée des nazis à Strasbourg. le récit devient prenant quand on rentre dans le vif du sujet. Là se dessine le parcours de ses jeunes, révoltés par la présence nazie, qui vont entrer en résistance, avant d'être envoyés dans un camp pour les rééduquer, pour finir sur le front russe.
Côté dessins, je suis partagée. J'aime beaucoup les planches et la palette utilisée, mais les traits des personnages sont parfois difficiles à reconnaitre et tombent dans un flou qui les fait se confondre.
Un album intéressant qui est un devoir de mémoire important, alors que certains jeunes semblent tout ignorer de cette époque.
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critiques presse (5)
BDGest
13 mars 2024
Même si toutes les comparaisons ne sont pas parfaites (mettre en vis-à-vis 39-45 avec la destruction des écosystèmes et la pollution ne coule pas forcément de source), Le Lierre et l’Araignée s’avère être un album d’une tenue parfaite et à l’imagerie débordante d’inventivité. À lire, relire et à partager autour de soi, assurément.
Lire la critique sur le site : BDGest
LeFigaro
08 mars 2024
L’araignée, ici symbole démoniaque du nazisme, envahit certaines pages comme dans un film cauchemardesque.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
22 février 2024
Un hommage aux adolescents résistants qui seront pour la plupart arrêtés, torturés, certains mêmes déportés ou envoyés sur le front. Le parallèle établi entre l’araignée nazie et la destruction de la forêt longeant le Rhin, qui avait permis aux jeunes de lui résister, est graphiquement très réussi.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bedeo
12 février 2024
Splendide retranscription du courage de la jeunesse et de la Résistance, dans une région qui a bien connu les conflits entre France et Allemagne (Prusse incluse), Le Lierre et l’Araignée est un roman graphique fort et digne du devoir de mémoire.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LigneClaire
31 janvier 2024
Le Lierre et l’Araignée est le meilleur ouvrage en BD pour comprendre ce qu’a été l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne impériale en 1870 puis nazi en 1940. Sa complexité à plus d’un titre, ses blessures encore ouvertes, parfois une certaine ambiguïté.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Quand Clemenceau et Poincaré sont arrivés à Strasbourg, ils ont refusé de recevoir les élus du Conseil, pire, ils ont mis en place l’épuration ethnique.
L’Alsace et la Moselle ont été les seuls territoires de France métropolitaine où l’état appliqua la loi du sang, comme dans son empire colonial…
Certes les allemands font pareil, mais eux ne se réclament pas des Lumières.
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En 1918, l’accueil des soldats alsaciens, pour la plupart enrôlés dans la marine impériale, avait été glacial, à leur retour.
L’état français attribuait alors aux alsaciens des cartes d‘identité discriminatoires en fonction de notre « degré de sang germanique ».
« - Mention A pour ceux dont les deux parents sont nés en Alsace française
avant 1870.
- Mention B si l’un des deux parents n’est pas français de souche.
- Mention C si les parents sont nés dans un pays neutre pendant la guerre.
- Mention D pour des parents nés en Allemagne.

Les catégories D avaient été spoliées de leurs biens et expulsées vers l’Allemagne, en tout 150 000 personnes jetées à la rue.
Les B et C avait été consignées à un périmètre autour de leur domicile et un
certain nombre d’emplois leurs étaient interdits.
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Depuis l'été, la propagande s'activait sur tous les fronts. Les Peuples d'Alsace et de Lorraine, à nouveau allemands, devaient maintenant rattraper au pas de course 15 ans de décivilisation nazie.
Or, pour constituer un nouveau narratif, il fallait d'abord s'attaquer aux symboles autour desquels s'agrège la mémoire collective.
Ainsi, la France avait déboulonné en 1918 les statues du Kaiser. Et en 1940 les Allemands allaient faire, eux, chuter Kléber de son piédestal. Le général strasbourgeois symbolisait l’engagement des Alsaciens dans les campagnes de Napoléon - "Napy" comme on l'appelle ici - et par là-même l'entrée de l"Alsace dans le roman national français, après les événements révolutionnaires.
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Toute cette clique faisait désormais régner l’ordre, ou plutôt la terreur, dans les moindres recoins de la société alsacienne et mosellane.
Mais si, en dépit du rouleau compresseur de l’appareil nazi, survivait une étincelle de rébellion, alors le Gauleiter disposait d’un outil particulier. Un camp de rééducation des récalcitrants.
Ce camp fonctionnait comme un organe de propagande.
On y « reprogrammait » les rebelles à coup de travaux forcés, de jeûnes et de
châtiments corporels. Au bout de quelques mois, les prisonniers étaient relâchés et leur aspect fantomatique suffisait à dissuader quiconque de braver les autorités allemandes.
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En nous couvrant de ses bras immenses, le vieux chêne nous accordait un cessez-le-feu. Il en avait vu passer : les Panzers, les casques à point du Kaiser en 1914, les obus du Kronprinz en 1870, les grognards du Corse, les régiments suédois et tant d'autres, mais il tenait toujours vaillamment ses positions. Alors nous essayons de profiter d'une dernière baignade de fin d'été. Le temps de cette parenthèse, nous avions à nouveau nos 15 ans.
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Videos de Grégoire Carlé (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Grégoire Carlé
Enquête au long cours, projet intime : il aura fallu 4 ans à Grégoire Carle pour reconstituer le parcours de son grand-père durant la Seconde Guerre mondiale. En faisant dialoguer sa propre enfance et l'adolescence de son aïeul, l'artiste dresse la chronique d'une région marquée hier par les traumatismes de la guerre et les nationalismes, menacées aujourd'hui par les catastrophes environnementales. Construit au fil de l'eau, le récit explore les concepts de frontière et d'identité, dans une invocation à la déesse de la mémoire et du langage.
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