Jules Moinaux Les tribunaux comiques.
C’est peut-être aux chansons, c’est peut-être aux oiseaux qu’il faudrait le demander ; c’est certainement une maladie, puisqu’on en souffre et qu’on en guérit, grâce à ce grand médecin qu’on appelle le Temps ; que si on veut recourir à une médication plus rapide, il y a celle indiquée par un docteur à une mère affligée du dépérissement de son fils atteint du mal d’amour pour une beauté dont elle le tenait éloigné :
– C’est là votre tort, madame ; elle est son meilleur remède : une cuillerée le matin et une le soir, et votre fils sera guéri dans deux mois.
‒ Moi, Mademoiselle ? Mais je suis le jeune homme le plus rangé qu’il y ait ; je me couche à 10 heures, quelquefois à 9, quelquefois à 8, dans l’hiver ; quelquefois même je ne me couche pas du tout.
Il n’y a que deux genres de couples dont la conversation est inépuisable, pendant toute la durée de la danse : les gens d’esprit et les imbéciles, surtout ces derniers, les âneries étant bien plus abondantes que les observations fines et les saillies spirituelles.
Si l’amour, ici-bas, ne causait que des peines,
Les oiseaux amoureux ne chanteraient pas tant.
Quand je ne dis rien, je suis une sainte Nitouche ; quand j’avoue, je suis cynique...
Quand on va à un rendez-vous d’amour, il est prudent de ménager ses forces.
Il y a des personnes qui sont comme les foules : plus elles sont pressées et moins elles vont vite…