frandeseine

‒ Vous voulez quoi à Noël ?
Ce n’était qu’un cri.
‒ Des livres !
Et chacun d’entre nous, mes quatre sœurs et moi, de dresser la liste des ouvrages qu’il souhaitait recevoir. Nous ne manquions pas de nous concerter, avant de la clôturer, de telle façon que chacun des titres choisis puisse également, dans la mesure du possible, intéresser le reste de la fratrie. Si bien qu’à l’arrivée ça finissait par être, en réalité, une longue liste commune et qu’au cours des mois suivants c’était une orgie ininterrompue de lecture.

Par la suite, au cours de mes études secondaires, j’ai eu la chance d’avoir comme professeur de Lettres l’écrivain Roger Vrigny. Des moments inoubliables. On était sous le charme. Il avait une façon incomparable de faire vivre les grands classiques et de les rendre passionnants. Rien d’étonnant, après cela, à ce que j’aie voulu suivre un cursus littéraire et que je me sois engagé à mon tour dans la voie de l’enseignement. (Lettres Classiques)

Et puis une opportunité, un défi à relever et changement de cap. Découverte des bonheurs et des difficultés de la vie de libraire. Horaires interminables, lourdes charges administratives, relations parfois tendues avec les éditeurs, mais aussi plaisir de faire découvrir aux lecteurs de petits joyaux sur lesquels les projecteurs médiatiques n’étaient pas braqués. Et volupté de baigner dans un océan de livres toujours renouvelé.

Maintenant que je suis à la retraite, j’ai tout le temps de lire, de relire