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4.19/5 (sur 32 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 27/09/1948
Biographie :

Alain de Libera est un historien de la philosophie français.

Spécialiste de philosophie médiévale, il est, depuis 1985, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, où il enseigne l'histoire des théologies chrétiennes dans l'Occident médiéval, et, de 1997 à 2008, professeur à l'Université de Genève. Depuis la rentrée 2008, il enseigne de nouveau à l'École pratique des hautes études.

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Colloque de rentrée 2015 : Lumière, lumières Conférence du jeudi 15 octobre 2015 : Lumière, conscience et perception : la métaphore optique Intervenant(s) : Alain de Libera, Collège de France Retrouvez la présentation et les vidéos du colloque : https://www.college-de-france.fr/site/colloque-2015 Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous. Les cours, séminaires, colloques sont enregistrés puis mis à disposition du public sur le site internet du Collège de France. Découvrez toutes les ressources du Collège de France : https://www.college-de-france.fr Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/College.de.France Instagram : https://www.instagram.com/collegedefrance Twitter : https://twitter.com/cdf1530 LinkedIn : https://fr.linkedin.com/company/collègedefrance

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Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Chapitre premier. La littérature philosophique du Moyen Âge

Le Moyen Âge occidental n’a que tardivement pris connaissance de l’intégralité de l’œuvre d’Aristote ; il a pratiquement tout ignoré de Platon.
Le grand texte platonicien médiéval est le fragment du Timée (17a-53c), traduit et commenté au IVe siècle après J.-C. par le chrétien et néoplatonicien Calcidius. Les traductions du Ménon et du Phédon par l’Italien Henri Aristippe (vers 1156) n’ont eu qu’une influence marginale. La traduction latine du commentaire de Proclus sur le Parménide par Guillaume de Moerbeke ne semble pas avoir été utilisée avant Berthold de Moosburg (vers 1350), puis, surtout, Nicolas de Cues (vers 1460).
La réception d’Aristote se fait en trois étapes. Jusque vers les années 1150-1160, les médiévaux ne connaissent qu’une infime partie de son œuvre logique ; les Catégories et le De interpretatione, complétés par l’Isagoge de Porphyre, ce qu’on appelle la logica vetus – les monographies logiques de Boèce suppléant les parties manquantes de l’Organon. C’est seulement vers la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle que l’ensemble de l’œuvre d’Aristote est en circulation : le reste de l’Organon, tout d’abord, dans les traductions de Boèce (Premiers Analytiques, Topiques, Réfutations sophistiques) et de Jacques de Venise (Seconds Analytiques, vers 1125-1150) – ce qu’on appelle la logica nova –, puis les libri naturales, c’est-à-dire, principalement, la Physica, le De anima, le De caelo et la Metaphysica.
La multiplicité des traductions pèse lourdement sur l’intelligibilité d’œuvres qui finissent par coexister en différentes versions plus ou moins complètes, presque toujours discordantes, en tout cas assez éloignées de l’Aristote restitué par la philologie moderne.
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L'influence de l'œuvre d'al-Ghazali ou Algazel est le résultat d'un hasard de transmission. En effet, l'œuvre « philosophique » d'al-Ghazali est une pure œuvre de théologien, dont l'original arabe comprenaient deux parties : un exposé des doctrines des « philosophes », où il présentait essentiellement la pensée philosophique d'Avicenne, et une réfutation des thèses philosophiques incompatibles avec les enseignements du Coran. De ces deux parties absolument indissociables, seule la partie récitative a été traduite en latin par Gundissalvi. Al-Ghazali a ainsi été lu comme un philosophe, proposant une synthèse personnelle et maîtrisée des grands thèmes de la pensée avicennienne [...], alors que son intention était tout opposée.
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C’est en réfléchissant sur des puzzles tels que le mouvement de l’ange ou le « moment précis de la transsubstantiation » que les théologiens médiévaux ont fait avancer la philosophie, développant des logiques non standard que l’élucidation des processus naturels assumés par la philosophie d’Aristote ne réclamait pas […] Les théologiens anglais du XIVe siècle, les "calculatores", ne s'identifiaient pas aux philosophes de l’Antiquité, ils ne prétendaient pas savourer ni aimer un goût étrange venu de plus loin qu’ailleurs. En introduisant les notions de grandeur intensive et de proportion dans le champ de la physique, en mathématisant les qualités, en systématisant la pratique du raisonnement imaginaire - cette esquisse médiévale de l’ « expérience de pensée » - , ils n’en ont pas moins, sans le vouloir, puissamment contribué au développement de la philosophie telle que nous l’entendons aujourd’hui. Comme intellectuels, les « averroïstes » parisiens du XIIIe siècle et les « calculatores » oxoniens du XIVe siècle ne vivaient pas dans le même monde spirituel. [Néanmoins] le régime de la "disputatio" est l’élément fédérateur de toutes les attitudes philosophiques du Moyen Age. C’est la « question disputée » qui, organisée dans ses moindres détails par les constitutions universitaires (les statuts) a permis la double éclosion d’une philosophie de l’identification et d’une philosophie du jeu - identification éthique aux sages de l'Antiquité à Paris, jeux analytiques du langage et de la pensée à Oxford.
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Le slogan philosophique est donc lancé par Averroès et par lui seul : [...] "aucune religion n'est vraie, même si elle peut être utile".
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L'agent se reconnaît lui-même comme "propriétaire" (owner) de ses acts, se les "approprie" en se les attribuant comme "siens", ou comme le dit lumineusement Locke dans sa définition juridique de la personne comme "terme de Barreau" "appropriant" des actions, la personne "prenant intérêt" à "des" actions "passées" "en devient responsable", parce qu'elle "les reconnaît" pour "siennes" et se les "impute" sur le même fondement et pour la même raison qu'elle s'"attribue" des actions "présentes". Reconnaissance et "aveu" sont ici étroitement liés "dans" et "par" la langue, dans et par cet extraordinaire "échange conceptuel" qu'est la sémantique de "own", "owner", "owness".
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Il ne fait pas de doute que c’est là [dans la dispute sur le parvis des églises], dans cet exercice intrinsèquement détaché de toute contrainte interprétative et de toute censure institutionnelle, que s’est développée, quasi pour elle-même, la méthode de raisonnement imaginaire "secundum imaginationem", qui a permis l’essor de la physique anglaise et de la pratique typiquement oxonienne du « calcul ». On peut penser que l’opposition entre l’identification et le jeu n’a pas été sans conséquences sur les manières assez divergentes dont les philosophes anglais et les philosophes continentaux se sont, par la suite, représentés la pratique de la philosophie
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La construction du modèle attributiviste* supposait que la référence thomasienne soit dépassée par de nouvelles questions posées à partir des réponsees de Thomas. Cette question a été : quel est le sujet de la pensée ? et la réponse sera : l'homme. Mais pour y arriver, il leur a fallu passer par : "Est-ce l'homme qui pense ou l'intellect ?" Cette question est formulée comme : "Quelle est la cause efficiente de nos pensée ?" Pour approfondir, on se demande : "Quel est le sujet de la pensée ?"
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L'entrée du "sujet" aristotélicien dans le dispositif trinitaire augustinien est le premier évènement décisif dans l'histoire scolastique de la subjecti(vi)té. Le second, qui en est comme la réciproque ou la contrepartie, consiste en l'introduction du "verbe" augustinien dans le dispositif noétique aristotélicien de l'abstraction. Dans les deux cas, Thomas d'Aquin a joué un rôle décisif.
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Abélard meurt en 1142, condamné. A cette époque, al-Farabi (mort en 950), "le second maître après Aristote" a produit une oeuvre immense ; Ibn Sina (Avicenne, mort en 1037) a donné une encyclopédie philosophique, le "Livre de la guérison" et un traité de médecine, le "Canon" ; le théologien Al-Ghazli (mort en 1111) a, entre autres choses, exposé puis réfuté la pensée des philosophes dans deux livres fondamentaux : les "Opinions des philosophes", et la "Réfutation des philosophes" ; Ibn Rusd (Averroès) est né depuis seize ans - celui que le Moyen Age latin appellera "le Commentateur" mourra en 1198, laissant derrière lui une oeuvre qui, durant plusieurs siècles, restera le principal ferment de la réflexion philosophique occidentale.
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La philosophie "anglo-américaine" n'est pas la philosophie des vraies gens, faite par de vraies gens pour de vraies gens. C'est une philosophie "traditionnelle", élaborée par des professionnels à partir de problèmes particuliers, transmis selon des canaux précis sous une forme déterminée, dans le cadre d'un marché de l'emploi (job market) rigoureux, dictant le rythme et le format des publications philosophiques. Le "sujet" et, plus encore, les "forces sans sujet" dont le sujet lui-même serait "plus ou moins précairement dérivé", sont, de ce point de vue, des spécialités exotiques, relevant de la tradition dite "continentale", voire "parisienne", qui a son public propre, généralement en dehors des départements de philosophie.
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