L’imagination peu fertile de leur ami n’était pas sans rappeler les films d’horreur à petit budget.
En règle générale, les hommes étaient coutumiers du fait. Pourtant, depuis la sortie du film Tanguy la tare d’être toujours chez papa, maman, à trente ans, avait été un peu dédiabolisée, amoindrissant le sentiment d’infériorité de ne pas être dans la norme.
Bien sûr, le terme de norme était assez relatif, tout était une question de conception du monde et de ses cheminements, et là n’était pas le sujet du jour. Lui-même était jugé anormal.
Qu’est-ce qu’on en avait à foutre si telle ou telle personne tétait encore maman, la trentaine imminente ?
Au plus les jours passaient, au plus je me sentais l'âme d'une psychopathe. Cette maison me changeait, Henri me changeait, tout comme Laurian me changeait aussi. Pourquoi avais-je eu cette pensée le concernant ? Pourquoi avais-je imaginé le tuer ? Je n'avais vraiment aucune raison de le faire.
Je n'avais pas envie d'écrire. Je montai et le regardai enlever cette moquette qu'il avait déjà retirée du palier et du mur de la cage d'escalier. Les veines de ses bras ressortaient tellement l'effort était soutenu. Comme moi, il tomba sur une résistance et poussa un cri féroce en tirant sur le revêtement. Il vainquit, mais se trouva emporté en arrière.
- Les cadres sont toujours bien accrochés au mur. La chenille, la chrysalide et le papillon. La meilleure des manières de devenir un homme aux yeux de mon père. Il voyait le viol comme une étape essentielle dans la métamorphose de l’enfant vers l’adulte. (Dom à Rachel)
Je poussai la lourde table du séjour contre la porte et m'assis, terrassée par la douleur. J'étais à la limite de la rupture. Mon corps semblait si lourd. Sur le passe-plat, j'aperçus le pilulier et le minuteur que Laurian m'avait offert. Je me traînai jusqu'à la cuisine et avalai une partie de mon traitement.
Les mains appuyées sur la table, j'avais l'impression de ne plus avoir de répit dans ma quête. J'avais d'un côté cette soif de connaissance et de l'autre, la sensation de perdre la tête à chaque découverte. Cette nuit avait été un des pires moments de ma vie depuis mon agression ; j'avais eu, durant une fraction de seconde, l'impression de redevenir la proie d'un sauvage, comme je l'avais été en 2013
[…] Nadine avait ramené cette horreur de retour des courses ; une nappe d’une couleur indéfinissable, illustrée d’oies. C’était vieux, c’était moche, mais ça ressemblait aux goûts de chiotte de sa mère.
Elle ne pensait pas que Manon ait fugué, son rôle auprès de sa mère, faisait d’elle une enfant certainement plus mûre que son âge. Le père n’avait rien à voir dans l’histoire non plus. S’il l’avait voulu, il aurait pu obtenir la garde de sa fille sans trop de mal étant donné l’état psychotique de la mère.
Non, il y avait autre chose derrière cette disparition, la solution était dans le dossier, mais ne sautait pas clairement aux yeux.
Voir le monde a travers les yeux d'une victime c'est pas évident, cette auteure l'a fait (aillant lu d'autres livres d'elle je vous garantis qu'elle peut aussi imaginer les méandres du cerveau d'un psychopathe).. ce livre est juste magnifique car on se prend de passion pour les personnages, l'alcoolisme de l'un, le besoin d'isolement de l'autre, l'incompréhension face à tant d'horreur perpétré durant si longtemps...
Voir le monde a travers les yeux d'une victime c'est pas évident, cette auteure l'a fait (aillant lu d'autres livres d'elle je vous garantis qu'elle peut aussi imaginer les méandres du cerveau d'un psychopathe).. ce livre est juste magnifique car on se prend de passion pour les personnages, l'alcoolisme de l'un, le besoin d'isolement de l'autre, l'incompréhension face à tant d'horreur perpétré durant si longtemps...
Elle resta bouche bée ; c’était la première fois qu’il s’énervait contre elle de cette manière.
– Tu l’as eu ta vengeance. Il y a sept mois, tu as tué ton agresseur, mais au final, c’est lui qui a gagné !
Elle secoua la tête.
– Si ! insista-t-il. Jamais tu n’appartiendras à Anthony Frévac ; tu resteras la petite « Puce » de Jonathan Monard. Un amour et un fantasme que lui a assumé et réussi à assouvir !