Revenir sur cette grève, c’est donc d’abord, peut-être, retrouver la logique politique et nettement policière et militarisée de cet étatisme centralisateur parlant la langue de la phobie de l’État ; pour que les diffusions apparemment anonymes, productrices des nouveaux sujets « néolibéraux », se répandent et forment ce que l’on juge parfois comme une sorte d’humeur sans visage de notre condition historique depuis une génération au moins, il a fallu en passer par la matraque, l’emprisonnement, les cordons policiers, la police montée, les fausses déclarations de police, les comparutions expéditives, les prestidigitations médiatiques et les diffamations les plus inventives, puis par l’effacement des traces.
Ce caractère ouvert, égalitaire et participatif des procédures et des modes d’organisation procède d’une volonté de découvrir des procédures susceptibles d’unir tous ceux qui sont touchés par la crise et qui sont mécontent du système politique actuel
Et quand certains pensaient que tout était terminé, voilà que nous avons, à plusieurs endroits, le plus inespéré : des gens neufs disposés et engagés à commencer à nouveau
il faudrait chercher à combiner la démocratie de proximité clarifiée – indispensable à une gestion cohérente et ciblée des activités économiques et des projets sociaux – à la démocratie de différents niveaux, (nationaux, locaux, par domaine) requise pour assurer la participation réelle des personnes et des collectivités à la gestion des activités d’intérêt commun
Un temps historique, venu de la dynamique du capitalisme, semble avoir unifié l’histoire de l’humanité, créé un seul univers mental, tendu les esprits et les actions vers l’accumulation comme seul mode d’existence. Il est une part de vérité dans cette affirmation. Mais la fusion des temps historiques, battant aux rythmes de l’accumulation économique et de la possibilité du changement politique, n’a pas abattu les murs entre temps sociaux. L’inconciliabilité de ces temps – en tant que représentations du temps – qui rythment tel ou tel groupe, telle force sociale dominante ou dominée, et cette pluralité des rapports aux actions menées n’ont pas disparu. Elles conservent une prégnance sensible dans l’espace comme dans le temps.
Il est toujours difficile pour des militants d’accepter de voir leurs pratiques ou leurs trajectoires objectivées, tandis que les chercheurs ont souvent du mal à accepter de voir leurs résultats discutés par un auditoire militant. Il en résulte parfois une double incompréhension : les militants connaissent peu les travaux de science politique, de sociologie ou d’histoire qui concernent les mécanismes et les ressorts de l’engagement, alors qu’ils pourraient permettre une réflexivité sur leurs propres pratiques, et les chercheurs peuvent se voir suspectés, par méconnaissance du monde militant, de le caricaturer en le réduisant à un système de coûts et de rétributions matérielles et symboliques
Le racisme et la xénophobie sont un processus de construction symbolique de l’ennemi – inventé en tant que figure négative – visant à satisfaire une quête identitaire, un désir d’appartenance, un besoin de sécurité et de protection
ÉDITO
Antoine Artous, Francis Sitel : « Gilets jaunes » La grande casse…
DOSSIER
Antoine Artous, Francis Sitel : Demain l’Europe ?
François Sabado :Europe : vers l’éclatement de l’Union européenne ?
E. Igor Mineo : Le visage fracturé de l’Europe et la gauche négligente
Alda Sousa : Portugal : Le Bloco et le gouvernement du Parti socialiste
Jean-Yves Potel : L’Europe vue d’Est
Philippe Marlière : Le Brexit, le plan B des néoconservateurs
Maite Mola : Entretien, vice-présidente du Parti de la gauche européenne
Marie-Christine Vergiat : Entretien, députée européenne du Front de gauche
Marie-Pierre Vieu : Entretien, députée européenne et membre de la direction du Parti communiste français
Laurent Vogel : L’outil du droit communautaire dans les luttes pour la santé au travail en Europe
Bruno Della Sudda, Patrick Silberstein, Daniel Desmé : Les questions nationales toujours présentes dans l’Union européenne…
Richard Neuville, Mariana Sanchez et François Caussarieu : L’automne catalan et le retour de la question nationale
Paul Alliès : L’Europe, les Régions et les questions nationalitaires
Antoine Artous : En hommage à Sophie Oudin-Bensaïd
INTERNATIONAL
Farouk Mardam-Bey : Entretien, Parler encore et toujours de la Syrie
MARXISME
Geoffrey de Sainte-Croix : Karl Marx et l’interprétation de l’Histoire ancienne et moderne
CULTURE
Gilles Bounoure : Les grandes années de la photographie « sociale »
Gilles Bounoure : Le Japon et « l’art brut »
Symbolisant bien nos problèmes de transmission, la petite fille figurée par un dessin d’enfant sur le tract Alternatives féministes n’avait ni bouche ni bras. Cet atelier nous a permis d’essayer de lui dessiner deux bras, un pour tendre le poing et l’autre pour passer le témoin ou le prendre, et une bouche, pour crier les slogans et pour chuchoter, à l’oreille de notre jeune voisin-e de réunion, la signification de MLAC, CADAC, MFPF, etc.
Pourquoi ce qui paraît être une solution pour les entreprises dites en difficultés ne le serait-elle pas pour celles qui affichent des profits insolents ?