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Critiques de Delly (54)
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L'infidèle

Jeanne-Marie et Frédéric Petitjean de La Rosière sont les auteurs frère-sœur qui se dissimulent sous le pseudo Delly. Maîtres de la littérature sentimentale de toute une époque, chacun de leurs livres est une parenthèse romanesque, promesse d'une lecture légère et sans prise de tête mais non dénuée d'intérêt dramatique. Les personnages sont toujours soignés et les auteurs aiment surprendre le lecteur.



Une narration qui privilégie le spectacle des interactions entre personnages plutôt que l'action. Et maintenant, je m'apprête à écrire une incongruité mais c'est un fait, pendant une grande partie de ma lecture, j'ai pensé à... "Rebecca" de Daphné du Maurier paru en 1938 soit huit ans après le roman de Delly. Jugez plutôt : un jeune veuf se remarie avec une oie blanche après avoir perdu dans des conditions dramatiques la femme qu'il a aimée passionnément. La jeune mariée, au fait de l'amour passé de son époux pour la défunte, peine à trouver ses marques dans la demeure sur laquelle place le souvenir de "l'autre", symbole de perfection et d'amour éternel...



Je ne peux prétendre que Daphné du Maurier ait lu "L'infidèle" même si c'est très possible, ou qu'elle s'en soit inspiré ou souvenu à l'heure de construire le roman considéré comme son chef-d'œuvre mais j'ai souri pendant ma lecture à découvrir ces analogies. Le parallèle tourne court tout de même puisqu'il y a dans "Rebecca" une dimension thriller oppressante tout à fait étrangère à "L'infidèle".





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Ma robe couleurs du temps

Récemment, j'ai redécouvert Delly, pseudonyme derrière lequel se cachent une soeur et un frère écrivains devenus maîtres dans l'art de la romance au XXème siècle. Les histoires sont convenues et "gentillettes" mais le style tient la route et je trouve personnellement qu'il est assez agréable de lire une romance au charme désuet et qui échappe à ce que j'appelle les dérives de la chick-lit, à savoir une certaine vulgarité au détriment de l'image de la femme, une superficialité des sentiments et des situations improbables légitimées par un humour facile et souvent douteux.



J'ai conscience en écrivant ce paragraphe de faire très vieux jeu mais j'assume. Pour moi, un roman sentimental qui s'assume n'a pas besoin d'en faire des caisses pour être touchant et crédible. Avec "Ma robe couleur du temps", on est certes dans un script digne d'une téléfilm du dimanche sur M6 mais on en apprend aussi sur les relations entre les personnes à une époque pas si ancienne mais régies par des codes sociaux différents.



Avec ce roman qui met en scène Gillette, une jeune orpheline soumise à la tutelle de gens qu'elle n'apprécie pas et qui décide de se retirer seule à la campagne dans une ferme dont elle a héritée, j'ai retrouvé - dans une moindre mesure - quelque chose de l'indépendance d'esprit et de la combattivité de Bathsheba Everdene, l'héroïne de Thomas Hardy dans "Loin de la foule déchaînée". Moins soumise aux élans d'un coeur capricieux comme Bathsheba, Gillette n'en prend pas moins la décision de renoncer au mariage et à la maternité pour prendre sa vie en main dans une société hostile aux femmes autonomes. Toutefois, je ne pousserai pas plus loin la comparaison entre les deux romans car il ne se dégage pas chez Delly la puissante d'évocation et la psychologie fouillée d'un Thomas Hardy.



Une lecture plaisante et facile, idéale pour mettre un rayon de soleil dans une journée grise et humide.





Challenge PLUMES FEMININES 2020

Challenge RIQUIQUI 2020

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Challenge COEUR D'ARTICHAUT 2020
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Gwen, princesse d'orient

Suite plutôt décevante de "L'orpheline de Ti-Carrec", "Gwen, princesse d'Orient" aura été plutôt un pensum qu'une lecture divertissante. Les aventures se succèdent sans réelles trépidations car on sent venir l'issue plusieurs dizaines de pages à l'avance et l'action tombe dans le rocambolesque le plus saugrenu.



Les personnages se font manichéens à l'envi et le récit perd en crédibilité. Un soupçon de "Jules Verne" pour donner des allures du Phileas Fogg au personnage principal et une héroïne qui perd en substance.



Je ne vais pas m'étendre ; il y a des romans légers qui pour conserver leur légèreté ne devraient pas s'alourdir d'une suite et "Gwen, princesse d'Orient" en est un bel exemple.





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Challenge des 50 objets 2021
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L'Orpheline de Ti-Carrec

Ce conte librement inspiré de Cendrillon assume pleinement le parallèle entre l'héroïne de conte de fées à la pantoufle de vair et Gwen Dourzen, l'orpheline de Ti-Carrec.



Oui, oui, Gwen est bien le prénom de l'héroïne et c'est d'ailleurs ce qui m'a d'abord donné envie de lire ce roman de Delly, trouvant amusant de suivre les pérégrinations d'une homonyme. Comme, de plus, j'ai une affection particulière pour Cendrillon, c'est avec joie que je me suis plongée dans cette lecture légère et facile, exactement ce dont j'avais besoin cette semaine.



Ti-Carrec est le nom d'une vieille maison isolée sur la lande bretonne, habitée par une femme assez mystérieuse, mère de la petite Gwen. Le drame semble avoir escorté son existence jusqu'à présent et la suite en fournira une nouvelle preuve, laissant sa fille unique orpheline aux mains d'une famille cruelle et sans amour. Si Gwen semble réunir à elle seule toutes les vertus et tous les talents - c'est sur ce point que la comparaison entre l'héroïne et la lectrice s'achève pitoyablement, elle n'aura pas fait long feu ! - le jeune fille n'est pas à l'abri de connaître un destin semblable à celui de sa mère. C'est sans compte sur les charmes de l'Asie qui s'invitent dans certain manoir breton le temps d'un bal...



Alors, oui, dit comme cela, le pitch n'envoie pas du rêve mais pour les amateurs des romances de la première moitié du XXème siècle, ce roman offrira un moment plaisant, entre écriture et rythme fluides et personnages hauts en couleurs.





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Challenge PAVES 2021
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Les heures de la vie

Depuis longtemps j'étais intriguée par ce qui se cachait derrière le pseudonyme Delly. Je me souviens vaguement avoir lu quelques romans de cet(te) auteur(e) à l'adolescence, quand je fouillais les étagères des bibliothèques poussiéreuses de la maison.



Quand le roman "Les heures de la vie" m'est passé entre les mains, ce fut l'occasion d'en savoir plus. Derrière Delly, il y a en réalité deux personnes, une sœur et un frère. Jeanne-Marie et Frédéric Petitjean de la Rosière ont compté au début du XXème siècle parmi les auteurs les plus populaires, spécialisés dans le roman sentimental, et ont bien vécu de leur production abondante (jusqu'à plusieurs livres par an) qui se vendait comme des petits pains.



Elle à l'écriture, lui plus en charge de la relation éditeur, le binôme a, quoi qu'il en soit, fait carrière et réjouit une foule infinie de lecteurs. Et ce qui est original et amusant, c'est que leur anonymat n'a jamais été percé à jour, c'est le décès de Jeanne-Marie en 1947 qui fera tomber le masque.



En ce qui concerne "Les heures de la vie", c'est un roman plaisant qui se lit très bien. Je craignais un style quelque peu suranné mais il n'en est rien. La jolie Phyllis, musicienne et mélomane, tombe sous le charme du compositeur polonais Witold Orbiewicz à travers sa musique. Elle rencontre l'un de ses interprètes, Alexy Orbiewicz, le propre frère du génie et la voici partagée entre la séduction des deux hommes. le récit est bien structuré, les chapitres sont courts, le rythme est enlevé, les personnages bien croqués et même si l'intrigue amoureuse est un classique triangle amoureux, j'y ai pris intérêt.





Challenge PLUMES FEMININES 2020

Challenge XXème siècle 2020

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Challenge COEUR D'ARTICHAUT 2020

Challenge RIQUIQUI 2020

Challenge ABC 2020 - 2021
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L'héritage de Cendrillon

Je connaissais le nom de Delly, sans pour autant avoir eu l’occasion de lire une de ses œuvres.

Le hasard ayant mis entre mes mains « L’héritage de Cendrillon », c’est plus la curiosité de découvrir cet auteur qui a eu son heure de gloire entre les années 1920 et 1940, qui m’a poussée vers cette lecture.

En fouinant un peu sur le net, j’ai pu parfaire un peu mes connaissances au sujet de cet auteur. En réalité, Delly est le pseudonyme d’un frère et d’une sœur : Jeanne-Marie et Frédéric Petitjean de La Rosière. Leurs romans sentimentaux, que certains qualifieraient romans de gare, ont été extrêmement populaires entre les deux guerres mondiales ( source : Wikipedia ).

Apparemment, l’histoire de leurs romans suit toujours un peu la même trame : une héroïne blanche comme la colombe qui vient de naitre et des méchants qui vont essayer de l’empêcher vivre sa vie .

C’est exactement la trame de l’histoire de L’héritage de Cendrillon

Magdalena, jeune orpheline, se voit spoliée de son héritage, et vit pauvrement dans la famille de sa cousine.

Cette dernière, véritable mégère (ou marâtre si vous préférez) est secondée avec brio par son fils. Bah oui, il fallait bien faire quelques variantes à la véritable histoire de Cendrillon….

Evidemment, Magdalena, une fois jeune adulte est d’une beauté renversante et possède toutes les qualités de la jeune fille parfaite … Et le prince charmant, il arrive quand ? Bon, il arrive effectivement, sous les traits d’un richissime artiste d’origine polonaise Karol Wienkiewicz, qui ne peut que remarquer la jeune fille faite pour lui depuis toujours…

Il va tout faire pour l’aider, malgré le méchant cousin et sa mère qui vont tout faire pour contrecarrer ses plans… Mais non, il n’y aura pas de pantoufle de vair égarée ou perdue, il ne faut pas exagérer…

Bon, cette lecture était mignonne avec un je ne sais quoi de suranné. Cela fleure bon les sentiments et l’histoire reste très manichéenne. J’aurais peut-être plus apprécié en période de pré adolescence fleur bleue (j’ai écrit peut-être)… Si je devais résumer en quelques mots cette lecture, je dirais que c’est une sorte de Barbara Cartland français se déroulant au début du 20eme siècle.

Bon, je vais en rester là avec cet auteur, mais je ne regrette pas cette lecture, car après tout, il faut toujours se forger son propre avis…



Challenge Pyramide

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L'étincelle

Par crainte de voir sa petite-fille bruler sa vie à deux bouts comme sa mère, morte très tôt, bouffée par une vie mondaine effrénée, Madame Noran, la grand-mère d'Isabelle, décide d'offrir à celle-ci une éducation plutôt paysanne qu'aristocratique afin de la mettre à l'abri de cette vie de mondanité sans mesure. Mais la grand-mère ne se contente pas que de priver à Isabelle une éducation de bonne bourgeoise mais elle va jusqu'à lui priver Isabelle De toute connaissance religieuse ou spirituelles, et même de tuer en elle, toute capacité de sensibilité, d'émotion trop vive...mais Isabelle est une âme bien pensante que ne l'aurait redouté sa grand-mère...

Une découverte assez intéressante, bien que le style soit très vieillot mais on se laisse tout doucement embarquer par cette intrigue plutôt singulière!

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La Biche au bois

Un roman a l'eau de rose, dans milieu de la noblesse russe, fin du XIXeme siecle.

L'ecriture imagée, le style facile rendent cette lecture agréable au début et on se prend au jeu de la séduction/soumission. Mais l'intrigue s'enlise dans des considérations morales surannées, dans des rebondissements téléphonés, et dès la moitié du livre on s'ennuie ferme. Comme la panoplie des émotions reste très limitée, que la description de la société russe est très superficielle, et que la scène la plus chaude est un baiser sur les paupières, je me suis forcé à finir ce livre trouvé dans une boîte à livres, pour sa valeur historique (à quoi ressemblent les romances du milieu du vingtième siècle).

Bon....

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La Biche au bois

ISBN : non usité à l'époque



"Encore un conte de fées !" me direz-vous en pensant à Mme d'Aulnoy. Disons plutôt une révision du conte célèbre par Delly, et probablement l'un de ses meilleurs ouvrages. le héros masculin, Vladimir, prince de Wittengrätz, est particulièrement réussi : sujet du Tsar mais d'origine germanique, grand, beau, énormément riche et célibataire qui se laisse encenser, tel un fauve paresseux et cynique, par toutes les dames qui le souhaitent avant d'en choisir une, particulièrement belle et, si possible, assez sotte. Ces temps-ci, il est sexuellement attiré par la jeune Myrrha Nadopoulo, petite, brune, assez jolie et "féline", adjectif qui, souvent chez Delly, quand il s'applique à une femme, est plutôt de mauvais augure. (Chez un homme, c'est plus ambigu : c'est tantôt bon et signe de grande virilité - Cf. "L'Orgueil dompté" par exemple, la suite d'"Aélys Aux Cheveux d'Or", que je me dois de retrouver pour vous en parler, d'autant que je l'ai promis depuis des lustres - tantôt au contraire signe de lâcheté et de veulerie - voir de même Lionel de Camparène dans "La Rose Qui Tue.") Poussée par sa mère, la comtesse Ismène Seminkhof (une aventurière dont cette union est le second mariage, plus reluisant, très nettement, que celui qui l'avait liée jadis à Nadopoulo, un Grec ou un Levantin, on ne sait trop), Myrrha se voit déjà en princesse de Wittengrätz - ce qui amuse infiniment l'homme convoité et sans scrupules pour lequel elle n'est qu'un jouet, un de plus. Ce qui ne l'empêche pas de la convier, avec sa mère et son beau-père, à se rendre à l'un de ses domaines lors de la prochaine saison de chasse.



Myrrha est aux anges. Sa mère, qui a roulé sa bosse et se révèle par conséquent bien plus expérimentée, lui conseille cependant la prudence et plus encore de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Mais cela n'empêche toutefois pas Ismène de l'encourager fortement dans ses projets de conquête - Myrrha est probablement la seule personne, hormis elle-même, qu'elle aime sincèrement.



Seulement, la saison de la chasse est encore loin et le prince se rend entretemps à sa propriété de Stanitza où il a des comptes à revoir avec l'intendant, Streitnoff, personnage louvoyant et faux, qui fait volontiers chanter les serfs. Sa fille, Dounia, jolie mais prétentieuse et ne désespérant pas, elle non plus, d'attirer l'oeil du maître sur ses charmes, ne vaut guère mieux mais vous connaissez Delly : ça finira mal pour elle et son escroc de père. L'action, rappelons-le, se situe dans les années 1880 et, même si les bolcheviks, nihilistes et autres, oeuvrent dans l'ombre à la destruction de l'Empire des Romanov, il n'empêche que les aristocrates ont encore droit de regard sur la vie de leurs serfs et ceci en dépit des réformes libérales tentées par Alexandre II, surnommé "le Tsar Libérateur" et si mal récompensé par la foule d'attentats qui cherchèrent à l'atteindre jusqu'à ce qu'une bombe artisanale, jetée dans sa calèche de parade, le condamnât à une mort atroce, le 13 mars 1881.



Accompagné par le lieutenant Aubert de Creuilly, jeune Français qu'il apprécie et à qui il a promis de faire visiter Stanitza, le prince s'installe dans sa modeste (c'est relatif, comprenez bien ) propriété. Excellent musicien, il aime bien jouer du violon quand la mélancolie le prend. A minuit par exemple, quand il souffre d'insomnies. Ainsi fait-il un soir mémorable avant de s'engager dans une petite promenade pédestre. Et c'est en cette occasion qu'il tombe droit sur une une jeune fille inconnue mais d'une très grande beauté, adossée à un arbre, près d'un étang. Pour le prince, cette jeune fille n'est en fait qu'une demi-inconnue car il sait déjà que Streitnoff a laissé une Mme Fabien, qui fuyait on ne sait quel mystérieux péril avec l'enfant dont elle était la gouvernante, s'établir il y a des années chez le garde-forestier Hofnik et sa cousine, Irina, et ceci bien que leurs papiers ne fussent pas en règle. (Précisons que Streitnoff en a a profité pour extorquer une belle somme au pauvre Hofnik, en échange de son silence.) Cette jeune fille doit être la pupille de Mme Fabien, décédée depuis quelque temps déjà, et qui a été élevée par Hofnik et Irina. Son nom : Lilia Vérine - enfin, c'était celui sous lequel Mme Fabien dissimulait la véritable identité de l'enfant, laquelle avait été, assurait-elle, victime d'une tentative de meurtre par sa belle-mère.



A peine aperçoit-elle Wittengrätz que la pauvre Lilia, suivant en cela, le prince s'en doute très vite, les conseils de Hofnik, détale comme un petit lapin jusqu'à l'isba de celui-ci, dont elle claque la porte pour ainsi dire au nez de son poursuivant. Mais Vladimir est captivé, sous le charme : et en plus, qu'on fuie comme cela devant lui, ça l'excite, cet homme qui a la chasse dans le sang. Toutes les formes de chasse ... ;o)



En bonne logique, je devrais encore vous livrer quelques éléments mais je préfère vous les laisser découvrir dans cet ouvrage au style toujours raffiné, bourré de clichés certes mais des clichés dans lesquels le lecteur ravi se jette avec délices, et par dessus tout nimbé de cet érotisme si particulier qui fait le charme diabolique de Delly, entité au visage de Janus, et de son oeuvre.



Je me relis et je me dis : "Ils en ont suffisamment déjà pour déduire et conclure. Sinon, qu'ils lisent (ou plus souvent relisent) l'ouvrage. Une bonne cure de romans à l'eau de rose, à condition que ceux-ci ne sombrent pas dans certains excès religieux et mélodramatiques (comme "Gilles de Cesbres, par exemple, sur lequel je ne ferai pas de fiche parce que je me dis que, pour sa rédaction, l'un des deux, le frère ou la soeur, manquait certainement au rendez-vous - maladie, voyage, etc ... - ce qui explique cette lamentable daube) n'a jamais fait de mal à personne." Certes, je ne l'ignore point , certains webmestres ont peur d'ouvrir une rubrique en leur faveur, que ça ne fasse pas "sérieux", que ce soit tenu pour ridicule et fasse se plier de rire de parfaits imbéciles, que ça n'ait aucun succès ... Eh ! bien, ils ont tort. Et les lecteurs occasionnels de ce genre d'ouvrage ont tort, eux aussi, de ne pas avouer leur petite faiblesse. J'en profite d'ailleurs pour inviter tous les lecteurs éventuels de bons "Harlequin" actuels à nous rejoindre sur Nota Bene Culture Littéraire - vous lisez bien : "culture littéraire" et je vous mets au défi de prouver qu'il n'y a aucune culture de ce genre sur notre Forum-Bibliothèque !



A très bientôt, pour les fiches de "Laquelle ?" et "Orietta", binôme célèbre chez les amateurs de Delly - mais laissez-moi le temps de rédiger les fiches et surtout de relire tout ça. ;o)

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Entre deux âmes

Editions : PLON



ISBN : Non usité à l'époque



Selon les goûts, "Entre Deux Âmes" peut être considéré comme un sommet de nunucherie ou comme l'un des Delly les plus marquants même si l'on eût souhaité, bien sûr, que l'auteur insistât un peu moins sur le baptême de Benaki, le petit Noir que M. de Ghiliac a ramené d'un voyage en Afrique. (Enfin, à notre sinistre époque, il faut insister, au contraire, ne l'oublions pas et veillons à le faire !)



Pour ceux qui l'ignoreraient encore - vous n'avez pas honte d'être aussi ignares ? - le marquis Elie de Ghiliac qui, évidemment, porte un vieux nom de la noblesse française et, ce qui ne gâte rien, est beau, encore plus riche et d'une intelligence pénétrante, partage ses loisirs de célibataire entre les voyages lointains (qui sont encore dangereux à l'époque, il faut bien le dire) et l'édition du récit desdits voyages (il ne me semble pas que ce soit des romans, non.) Ayant dépassé la trentaine, veuf d'une femme-pot-de-colle qui l'adorait mais qui ne lui a laissé qu'une petite fille, Guillemette, enfant à qui il ne manifeste que peu d'affection mais qu'il ne laisse manquer de rien, dans l'une des nombreuses propriétés secondaires qu'il possède, voilà notre marquis qui se dit qu'il lui faudrait peut-être se remarier. D'abord pour donner un héritier mâle à son nom, ensuite pour que la petite Guillemette ait une maman. (S'il pose à la froideur glaciale du Roi des Icebergs déambulant sur la terre ferme, le marquis n'est pas foncièrement méchant : très orgueilleux, seulement.)



Par l'intermédiaire d'un vieil ami de sa famille, il découvre la perle rare : Valderez (si, le prénom existe, et bien français en plus, quoique vous le trouviez aussi en Amérique latine, je pense) de Noclare, une timide (et belle, mais belle ! mais vous l'aviez déjà compris ;o) ) jeune fille de seize ou dix-sept printemps, l'aînée qui s'occupe des nombreux enfants que son égoïste de père a faits à sa mère et qui sait tenir une maison. Car c'est cela, que veut Elie de Ghiliac : une jeune femme belle, de sang bleu (cela va de soi, cela aussi, vous l'aviez deviné ), qui sache tenir son rang, intelligente mais pas bas-bleu comme on disait alors, préoccupée des tâches ménagères et de l'éducation à donner à des enfants appelés à occuper plus tard dans le monde la situation qui leur revient dès le berceau et fuyant avec horreur toutes les mondanités, ces mondanités devant lesquelles s'inclinait au contraire à deux genoux sa première épouse qui, pour mieux le faire, en négligeait la pauvre Guillemette.



Notre élégant et parisien marquis fait donc un saut dans les Pyrénées (je crois, ou alors c'est les Alpes et non : je n'aime pas la géographie, na ! ), enfin dans un vieux manoir un tantinet délabré et tout entouré de neige, où vit la famille de Noclare. Dès le début, Valderez lui plaît - le coup de foudre classique dellyesque dans toute sa splendeur. Il offre donc sans ambages à Noclare Père et Noclare Mère (l'un perclus de dettes car il est joueur, la seconde perpétuellement étendue sur une chaise longue où elle déprime à fond) d'épouser leur aînée avec contrat de mariage, douaire, etc, etc ... Et le tout, "sans dot", comme nous eût fait remarquer ce joyeux luron d'Harpagon !



Et là, lecteur, je vous prierai de vous mettre une ou deux minutes dans la peau de Noclare Père et de Noclare Mère et de répondre honnêtement à la question : que feriez-vous à leur place ? ... Merci.



Convaincue que la vie lui deviendra impossible au milieu des siens si elle refuse ce mariage aussi brillant qu'inattendu, et ne se faisant aucune illusion sur l'égoïsme de son père qui voit déjà son futur gendre lui permettre de vivre sur un grand pied à Paris et garantir les dots de ses filles cadettes et de hauts postes à ses fils, Valderez accepte. Fiançailles, mariage ... et non consommation parce que cette horrible garce de Mme de Ghiliac Mère, peu soucieuse de voir son fils présenter à la société parisienne une seconde épouse aussi belle, aussi délicate, aussi distinguée et surtout aussi jeune (c'est-à-dire susceptible de la rejeter dans l'ombre, elle, l'éblouissante et altière douairière), profite d'un moment où la toute jeune mariée se retrouve seule pour lui dresser un portrait tout bonnement effrayant de son nouvel époux en insistant tout particulièrement sur son cœur volage ...



L'époux en question, je crois l'avoir déjà dit, est orgueilleux. Très. Valderez ne veut pas s'abandonner à lui ? Très bien : il n'insistera pas. Elles sont légion, les femmes qui ne rêvent, elles, que de cela ...



Et le voilà qui reprend ses voyages et ses soirées parisiennes en laissant Valderez avec Guillemette, loin tout là-bas, à la campagne.



Mais bien sûr, un jour, notre marquis finit par revenir au port ...



Et survient ce qui arrive toujours dans Delly : à la vue de tout l'amour que Valderez donne à Guillemette, de la gaieté retrouvée de la fillette, à la sensation du plaisir tout simple (même si l'odeur sucrée de la possession charnelle rôde toujours çà et là) que lui-même éprouve à se retrouver auprès de celle qui est sa femme légitime, aux diverses comparaisons qu'il établit entre Valderez et ces femmes qui passent leur temps à le poursuivre dans les salons (et ailleurs), Elie de Ghiliac se sent devenir différent. (C'est pour ça qu'il existe, le roman à l'eau de rose : pour faire croire ou rêver aux femmes qu'un homme, ça peut se changer.) Il lance des invitations à droite et à gauche, il veut montrer sa femme et il veut montrer qu'ils s'entendent bien - ce qui est vrai, d'ailleurs même si la question charnelle n'a pas encore été réglée - et même, qu'il est amoureux d'elle.



Sa mère et sa vieille amie d'enfance (Roberte de Brayles, je crois mais prenez-le sous réserves et excusez-moi si je fais erreur ) n'en reviennent pas. La vieille amie d'enfance, amoureuse du marquis depuis des lustres (vous l'aviez deviné aussi ? Comment cela se fait-il ? ), perd même la tête jusqu'à brûler ses vaisseaux: elle laisse entendre à la malheureuse Valderez que son mari a tout simplement laissé dépérir sa première épouse parce que, suite à la l'accouchement de Guillemette, elle ne pouvait plus avoir d'enfants. La marquise douairière de Ghiliac, qui est présente, est choquée, certes (encore heureux, me direz-vous ! ) mais sa haine contre Valderez, dont elle devine la puissance monter, monter, monter ... jusqu'au septième ciel, l'empêche d'intervenir.



Mais tout se terminera rien avec un balayage en règle effectué par le beau marquis en personne dans son entourage. C'est vrai, de temps en temps, particule ou pas, il faut faire son ménage soi-même : on n'est jamais si bien servi, croyez-moi !



Allez, lisez cet "Entre Deux Âmes" qui fut l'un de mes préférés quand j'étais jeune, au temps où j'avais encore plein d'étoiles dans les yeux. Et savez-vous ? Il arrive que, malgré la vie qui s'est écoulée, une ou deux de ces étoiles se rallume, aussi brillante que jadis, quand je relis Delly. Et ça fait un bien fou ... Un septième ciel d'illusions redevenu réalité pour quelques heures, personne ne peut s'offrir le luxe de bouder pareil miracle. ;o)
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La maison des rossignols

ISBN : Non Utilisé A Cette Epoque



Eh ! bien, avec "La Maison des Rossignols", nous retombons dans le classique des contes de fées, si aimé par le frère et la soeur. Le rôle de la Marâtre est assuré par Lady Laurence Stanville qui, d'un riche mariage avec un industriel britannique, a eu un fils unique, Hugh, grand, athlétique, froid, très flegmatique, digne chef d'entreprise en un siècle qui ne tolérait pas le droit de grève. Le Prince Charmant, c'est lui. (Mais comment faites-vous pour deviner si vite ? )



Suite à la maladie de son unique parente française, une cousine qui, elle, avait épousé un artiste d'origine noble mais (bêêêêêrk ! ) qui l'a laissée sans le sou avec une délicieuse petite fille "aux cheveux d'or" à nourrir - elle s'appelle Lilian de Sourzy - lady Stanville, qui veut à tous prix avoir le sens du devoir (ou du moins qu'on le croie), lady Stanville ramène tout ce petit monde en Angleterre et tout de suite, ou presque, c'est le "clash" : Hugh impressionne sa petite cousine de façon très désagréable, Mme de Sourzy et sa fille sont logées presque sous les combles, lady Stanville n'arrête pas de les rabaisser et rêve de voir Lilian en servante, il y a aussi l'horrible Miss Caroline Bairn dont vous ferez la connaissance bien à temps ...



Et puis un jour, la petite Lilian a l'audace de demander à son cousin - c'est Noël - de ne pas retirer son emploi à un petit garçon qui travaille à la fabrique. D'abord muet devant pareille audace, Hugh Stanville refuse avec hauteur et froideur - un congélateur ambulant, ce type - et exige des excuses sinon la petite restera punie dans sa chambre avec du pain et de l'eau croupie (disons que c'est l'idée générale). Que peut faire la petite fille, pourtant si fière ? ... D'autant que la santé de sa mère ne s'arrange pas ... ;o(



Fin de la première partie et début de la seconde où nous retrouvons Lilian, descendant du train qui la ramène de son pensionnat. Elle a dix-huit ans, est de plus en plus jolie quoique fagotée de manière bien pauvre, hélas ! sa mère est morte et elle s'apprête, le cœur bien lourd, à reprendre le chemin du Manoir des Stanville et le joug qui l'y attend. Sur le quai, elle croise un homme qui hésite à la reconnaître. C'est son cousin, bien sûr - le Prince Charmant. Un cousin qui, de ce jour-là, est ensorcelé ...



Désormais amoureux de sa jolie cousine, Hugh va en donner à sa mère de telles vapeurs qu'il ira jusqu'à qualifier de ridicule l'idée de le voir épouser la si chère Caroline Bairn, une autre de ses cousines d'ailleurs et également élevée par lady Stanville, mais par contre dotée d'une dot conséquente. Dommage, évidemment, bien dommage, même, que, côté beauté et amour du prochain, on ne puisse dire qu'elle soit aussi bien pourvue ...



Poursuivant sur sa lancée de Prince Charmant, comme Lilian voudrait bien gagner sa vie, Hugh l'accepte dans ses bureaux, en tant que sténographe. Pour elle, il accepte aussi de garder un vieux couple qu'il aurait dû, logiquement, faire mettre à la retraite. Les gens ont beau jaser : notre beau congel ... pardon, châtelain s'en soucie à un point tel que Lilian est invitée, cette année-là, à la soirée de Nouvel An donnée par les Stanville. Lilian est ravissante et "coiffée à la grecque". Miss Bairn est laide, comme d'habitude, mais croit compenser sa laideur par une toilette invraisemblable et surchargée. Les cadeaux de Hugh à ses cousines sont en conséquence : un lourd bracelet d'or à Carrie, une étole de vison pour Lilian ...



Tout le monde jase de plus en plus et lady Stanville ne sait plus que faire. Dans son désespoir, elle va jusqu'à s'allier avec une méchante cousine (Mrs Heighton) que, jusqu'ici, elle supportait et qui vit depuis des années aux crochets de la famille O'Feilgen (encore des cousins) avec qui Lilian avait sympathisé dès son arrivée. Tous (y compris Mrs Heighton, qui a un assez beau filet de voix) vivent de musique et de concerts, ce qui a fait surnommer leur maison "La Maison aux Rossignols."



C'est là que, à la fin du roman, lord Stanville emmènera vivre sa jeune épouse (Lilian : comment avez-vous deviné ? Mais vous êtes extraordinaire, par ma foi ! ) tandis que sa mère gardera Stanville-House. Pour les aléas divers, pour tout ce que je n'ai pas noté (on ne peut pas tout raconter, surtout chez Delly, où serait le charme ? ), prière de vous reporter à l'ouvrage éponyme, qui fut l'un des plus grands plaisirs de mon enfance et que je ne saurais trop vous recommander comme conte de fées moderne. A très bientôt pour de nouvelles aventures dellyesques ! (Mais lesquelles, je vous laisse la surprise !) ;o)
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Aélys aux cheveux d'or

Au sein de l'immense fourmilière du roman dit "à l'eau de rose", peu d'auteurs peuvent se flatter d'avoir illustré un nom qui, immanquablement, se retrouve dans tout dictionnaire de la Littérature. Delly, pseudonyme commun à Jeanne et Frédéric Petitjean de La Rosière, appartient à cette élite.



Le principe dellyesque est simple et l'on peut même dire qu'il s'agit du principe de base de tout roman sentimental : l'adaptation d'un conte de fées au contexte contemporain. Mais la qualité du style, la finesse avec laquelle on personnalise les personnages-stéréotypes, enfin l'art avec lequel on dose l'érotisme de l'intrigue font toute la différence. Sur ces trois points essentiels, Delly s'est toujours distingué.



Cet auteur est aussi l'un des rares à avoir réussi à tenir la distance d'une seule et même intrigue sur plusieurs volumes : le binôme "Laquelle ?/Orietta" dont l'action se situe en Grande-Bretagne, au XIXème siècle ou encore "La Lune d'Or", véritable roman d'aventures exotiques qui entraîne le lecteur, malgré lui fasciné, des combes du Jura au Mexique, dans la quête d'un fabuleux trésor que cherchent bien entendu à atteindre des "Bons" et des "Méchants."



Et, bien sûr, "Aélys aux cheveux d'or" dont le tome 2 s'intitule "L'Orgueil dompté."



Thème récurrent chez Delly - et qui alimente encore bon nombre de romans roses : le mariage forcé. Ici, le testament de son père, le compte Ferry de Croix-Givre, contraint la jeune Aélys à épouser son cousin, le prince Lothaire de Waldenstein. "Quelle noix !" diront certaines. "Elle n'a qu'à refuser !" Mais nous sommes au milieu du XIXème siècle (approximativement) dans un milieu aristocratique où la parole donnée fait encore force de loi. Or, tant Ferry que son cousin, le prince Magnus, avaient prêté mutuellement serment d'unir leurs rejetons, à charge pour les Waldenstein de relever la propriété de Croix-Givre et, pour les Croix-Givre, de permettre aux Waldenstein de préserver la noblesse de leur arbre généalogique.



Ce qui explique que Lothaire, jeune homme volontaire et d'un orgueil extrême, bien qu'aussi mécontent qu'Aélys à l'idée d'épouser celle-ci, ne peut que s'incliner de son côté devant le voeu paternel.



De quelques années plus âgé que sa cousine, laquelle n'est encore qu'une adolescente dans le premier tome, Lothaire est une espèce de despote de sang germanique. Raffiné, cruel, orgueilleux, intelligent, violent, il a pour animal familier un léopard, nommé Tamerlan. De plus, il a déjà une maîtresse en titre.



Quoi !? Des maîtresses ??? Dans Delly ????? ...



Oh ! ce n'est pas dit comme ça. A vrai dire, ça n'est même pas dit du tout mais c'est tellement évident que vous seriez vraiment dix mille fois plus naïf que n'importe quel aficionado de romans sentimentaux si, dès la première apparition de Sidonia Brorzen dans l'histoire, vous ne vous en rendiez pas compte sur le champ.



Sidonia, une blonde fadasse par opposition au "blond chatoyant aux reflets d'or" (je cite de mémoire, vous m'excuserez Wink ) d'Aélys, est coachée par son père, le comte Brorzen, lequel n'est autre que l'amant de la princesse Jutta de Waldenstein, tante de Lothaire. (Non, ce n'est pas dit non plus qu'il est son amant mais franchement, ne me dites pas qu'on ne vous a jamais appris à lire entre les lignes d'un roman à l'eau de rose ? ... )



Le prince étant réputé très indépendant, la clique Jutta-Brorzen-Sidonia estime tout d'abord qu'il n'y a aucune chance de le voir obéir au souhait posthume de son père. Mais voilà que Lothaire qui, enfant, s'était vu taxé publiquement de cruauté par une toute petite Aélys ayant inopinément débarqué dans la propriété que les Waldenstein ont conservé près de Croix-Givre, découvre, au hasard d'une promenade, que la fillette de jadis, si elle n'a rien perdu de son caractère farouche, est en passe de devenir une vraie beauté. Du coup, cette nature contrariante décide que oui, le testament paternel sera respecté.



Pour se remonter le moral, la clique Jutta-Brorzen se dit alors : "Qu'importe ! Il est versatile. A la fin de cet été, il retournera à Waldenstein et il oubliera ..."



Comme on le voit, ces gens-là n'ont rien compris au tempérament d'un homme qu'ils prétendent pourtant gouverner. Lothaire consacre tout l'été à offrir à Aélys une image plus humaine de lui-même, il y parvient non sans peine, elle finit par lui faire confiance, jusqu'à ce qu'un incident les oppose à nouveau. Survient la rupture. Violente, comme il se doit. Chez la princesse Jutta, on se frotte les mains : allons, ce coup-ci, la partie est gagnée ...



Si vous pensez qu'ils ont tort, retrouvez-moi ici prochainement pour la suite de cette passionnante histoire qui, je n'hésite pas à l'avouer publiquement, a fait pour la première fois mes délices alors que j'avais huit ans et que je relis chaque fois avec le même enthousiasme. ;o)
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Un amour de prince

Une romance vintage plutôt agréable à lire, mais assez désuète. L'histoire est pleine de clichés, les personnages un brin caricaturaux.
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L'Orgueil dompté

La suite "d'Aélys aux cheveux d'or" ne déçoit pas: Aélys est toujours aussi belle, généreuse et têtue (et orgueilleuse), Lothaire est toujours aussi beau, cruel et imprévisible (et orgueilleux).

Pour enrichir un peu le rose romantisme ambiant, les Delly ont rajouté un sombre complot ourdi contre Aélys et une mystérieuse prisonnière au fond des bois. Tout un programme!

Si vous aimez les drames passionnels, le faux méchant qui devient gentil, les vrais méchants qui sont très méchants, les princesses d'une beauté stupéfiante mais un peu rebelles et surtout, si vous n'aimez pas trop les surprises, ce livre est fait pour vous!
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Aélys aux cheveux d'or

Je l'ai commencé en ricanant et uniquement parce qu'Aélys est le prénom de quelqu'un qui m'est très cher...



Oui, c'est assez niais, oui, c'est kitsch et plein de bons sentiments, oui, c'est très prévisible... Mais je me suis retrouvée, à la fin, en train de commander la suite - et ce malgré de grandes difficultés, car elle n'est plus éditée depuis longtemps!



Bref, pour ce que c'est - un roman d'amour un peu sirupeux - c'est une bonne surprise. On a envie de savoir ce qui arrivera ensuite à Aélys, même si on peut facilement le deviner...
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La lune d'or, tome 1

Etoiles Notabénistes : ******



Editions : Flammarion - Octobre 1966 pour les deux tomes



ISBN : non usité à l'époque



Les Delly ne se sont pas contentés de reprendre des contes de fées et de les napper d'une sauce plus moderne que celles utilisées par Perrault, les frères Grimm ou Andersen. Ils ont produit, par-ci, par-là, de véritables romans d'aventures, certains patriotiques avant tout comme "Le Mystère de Ker-Even", d'autres basés sur un crime comme pour "Le Roi de Kidji" et son binôme, "Elfrida Norsten" à moins que ce ne soit sur un crime et une spoliation, voire une séquestration, comme la trilogie d"Ourida". Crime et spoliation encore dans ce que l'on peut considérer comme leur chef-d'œuvre en la matière : "La Lune d'Or", roman en deux tomes que nous avons le grand plaisir de vous présenter aujourd'hui.



Marguerite Duras, dit-on, avait honte de révéler que, jeune fille, elle avait voué une véritable passion à l'œuvre de Delly. En ce qui me concerne et même s'il est hors de question que j'atteigne jamais à la notoriété de Mme Duras, j'avoue sans vergogne que mon intérêt pour les civilisations pré-colombiennes, en particulier pour la civilisation aztèque, vient en droite ligne de la lecture de "La Lune d'Or". Eh ! oui, ça peut paraître baroque, étrange à plus d'un titre mais, sans Delly, jamais je n'eusse lu le mémorable "L'Aigle Aztèque Est Tombé" de Carlo Coccioli sans compter d'autres ouvrages, ceux-là documentaires, consacrés aux adorateurs de Quetzalcoatl et de Tlaloc. Les Voies du Grand Dieu Thôt sont impénétrables, on ne le répétera jamais assez ... ;o)



Pour dévider le plus brièvement possible les fils de l'intrigue - que ceux qui ont ri quand ils ont lu "brièvement" se dénoncent immédiatement - disons que cet ouvrage de Delly se fonde sur la recherche, par des héritiers légitimes et par une aventurière qui restera, dans les annales dellyesques, comme un personnage difficilement oubliable, du "placer d'Octezuma", dernier Grand Prêtre de la Lune connu et parent proche, qui en douterait, du dernier Empereur aztèque. En d'autres termes, tout ce petit monde, les "bons" comme les "méchants", est en quête d'un fabuleux gisement d'or et d'un temple, non moins extraordinaire, enfouis dans les profondeurs de la Sonora. Conscient de l'avidité que déclenchait la seule idée de l'or dans la cervelle des Conquistadores et de ceux qui les suivirent, Octezuma, avant de se donner la mort, brisa en deux le bijou - une lune d'or ornée de pierres précieuses - qui permettait aux seuls initiés d'ouvrir le Temple de la Lune dont il avait la charge, et en légua chacune des moitiés à ses descendants.



A l'époque où s'ouvre le roman - j'opte personnellement pour la fin du XIXème siècle ou le tout début du XXème - l'une des demi-lunes est volée à son héritière légitime, Paz, comtesse de Chantelaure, par sa cousine, Hermosa Barral, qui, de surcroît, non contente d'avoir séduit le volage Arnaud de Chantelaure, empoisonne lentement la jeune femme et dresse la petite fille du couple, Rosario, alors âgée d'à peu près dix ans, contre les possesseurs de l'autre partie du bijou, Don Pedro de Sorres et son fils, don Ruiz, tous deux cousins de la malheureuse Paz. La confiance que la petite Rosario accorde à sa belle-mère est primordiale car elle permettra aux auteurs d'élaborer, dans le deuxième tome, l'une des plus belles et des plus violentes passions romanesques qu'ils ont jamais inventées. Mais tout cela, ou vous le remémorez déjà avec émotion , ou vous brûlez de le découvrir et je n'irai pas plus loin.



En fait j'aimerais attirer l'attention sur quelques points qui rendent "La Lune d'Or" carrément atypique dans l'œuvre d'un auteur unanimement considéré comme anti-sémite, bondieusard, franchouillard, et j'en passe ... (Signalons d'ailleurs au passage qu'un semblable atypisme se manifeste dans "Sous le Masque" et "Le Secret du Koo-Koo-Noor", dont nous parlerons un de ces jours.)



1) Tout d'abord, le frère et la sœur n'ont pas écrit n'importe quoi. Ils se sont renseignés sur le pays où se déroule l'essentiel de l'action, le Mexique, tant sur ses aspects modernes que sur son passé pré-colombien. Et le lecteur les sent tous deux émerveillés par la beauté des paysages et par la grandeur, passée et présente, du pays ;



2) ensuite, il est clair que, à leurs yeux, si l'on excepte certaines "brebis galeuses" que l'on trouve, bien sûr, dans toutes les peuplades du monde, les Amérindiens - notamment les Comanches et les Apaches, pourtant longtemps représentés, tant dans les livres qu'au cinéma, comme particulièrement cruels - sont des êtres humains à part entière et que les civilisations qui les ont précédés, lesquelles n'étaient pourtant pas chrétiennes, loin de là, sont dignes de respect. L'un des grands projets des Sorres père et fils, très amis avec les Comanches, serait d'ailleurs le rétablissement de "la Grande Nation Indienne" au Mexique, ce à quoi pourraient servir les prodigieuses richesses du Temple de la Lune, si l'on parvient non seulement à le découvrir mais encore à y pénétrer. Sachant que le texte n'a pas été retouché, le lecteur honnête ne peut que constater ici une ouverture d'esprit étonnante et pour le moins très moderne qu'on a trop souvent niée à Delly ;



3) puis, en ce qui concerne l'érotisme indéniable qui sous-tend nombre des meilleurs romans de Delly, la relation Rosario-Ruiz se révèle des plus parlantes : rapport de forces, non-consommation physique du mariage (même aujourd'hui, on ne peut demander l'annulation de son mariage en Cour de Rome que s'il n'y a pas eu consommation), indication quasi cryptée mais bel et bien présente du moment qui marque cette consommation, subtil parfum de sado-masochisme un peu à la "Pamela" de Richardson, violence et attirance, tant physique que morale, de deux natures qui se fascinent l'une l'autre ...



On ajoutera à cela que l'empire pris par Hermosa Barral sur le comte de Chantelaure est avant tout physique. Certes, cela n'est pas exprimé aussi crûment que dans cette fiche mais la chose est criante. A étudier également, mais dans le second volume, le personnage de Trinidad, la fille d'Hermosa, et sa façon d'agir avec les hommes, sans oublier les intentions de viol de l'horrible Manuel Ferrago envers la malheureuse Rosario qui ne lui a pourtant fait aucune avance ;



4) enfin, pour une fois et bien que Rosario soit pensionnaire dans deux couvents successifs, l'accent sur la religion catholique n'est pas mis de façon aussi accentuée que d'habitude. Certes, les Indiens mis à part, tout le monde est (ou a été) catholique dans l'histoire mais Delly s'en tient là. C'est d'autant plus curieux que, dans un pays comme le Mexique, le catholicisme, comme on le sait, a eu la part très belle.



Toujours aussi impeccable, le style guide une action haletante, dont certains détours sont prévisibles, d'autres, moins. En tous cas, le lecteur sans a priori se laissera prendre avec plaisir aux mille et un rebondissements de cette intrigue tout à fait à part dans l'œuvre dellyesque et ne manquera pas d'admirer la profondeur des personnages, la vérité que l'auteur a su leur conférer à tous, "bons" et "mauvais" réunis.



Bref, vous savez ce qu'il vous reste à faire : lire ou relire "La Lune d'Or" de Delly. ;o)
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L'étincelle

Bien que j’ai aimé les descriptions du temps et des paysages, j’ai eu beaucoup plus de mal avec les personnages.



Une petite déception pour moi.
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La rose qui tue

Grâce à une petite annonce parue dans un journal, Gemma va pouvoir enfin entrer dans la vie active. Elle est bardée de diplômes mais n’a rien trouvé pour subvenir à ses besoins d’argent qui se font pressant. Elle va bientôt entrer dans sa majorité tandis que sa sœur Mahault, un peu plus âgée qu’elle, donne des cours de musique dans une institution de jeunes filles.



Leur père vient de décéder et leur mère a quitté le foyer conjugal depuis longtemps, même si elles sont toujours en relation épisodiques avec elle. De nombreux revers de fortune ont accablé leur père, et depuis elles résidaient chez une vieille tante à Vallauris. Mais celle-ci vient de décéder elle aussi et elles doivent vendre la villa pour régler les frais de succession.



Heureusement Gemma va pouvoir être embauchée comme institutrice afin d’assurer l’instruction de deux petites filles. Elle doit prendre contact avec la comtesse de Camparène, qui est actuellement au Grand Hôtel à Cannes. L’entretien se déroule sous les meilleurs auspices et la vieille dame propose d’embaucher également Mahault comme professeur de musique. Le travail de Gemma ne se concentrera pas uniquement comme préceptrice car le vieux comte de Camparère aura également besoin de ses services.



Il a bien connu autrefois le père de Gemma et Mahault, celui-ci ayant écrit d’intéressant ouvrages historiques. Or le comte s’est donné comme mission d’écrire l’histoire des vieilles familles provençales. Il a bien un secrétaire mais l’homme déjà vieux ne vaut rien pour les recherches. Naturellement Gemma accepte ce supplément de travail, qui lui aussi sera rémunéré, et bientôt c’est le départ pour le château de Brussols, dans l’arrière-pays.



Gemma et sa sœur font bientôt la connaissance des résidents du castel de Brussols. Outre le comte de Camparère et sa femme, qui porte la culotte, sont présents Lionel, le petit-fils, deux fois veuf, père des petites Joyce, issue du premier mariage, et Auberte, née du second mariage. Elles ne sont guère âgées et se distingue par leur caractère. Autant Joyce est pétulante, vive, souriante, autant Auberte est timide, maladive, quelque peu renfrognée. Pourtant c’est Auberte que Gemma apprécie, Joyce lui paraissant hypocrite. D’autres membres de la famille séjournent régulièrement, comme Laetitia, comtesse de Camparini, Salvatore, petit-fils du comte, ou encore Brigida Tchernine.



Lionel, qui est à moitié paralysé des membres inférieurs et ne se déplace qu’à l’aide de béquilles, passe la plupart de son temps dans la Tour Hardie, une construction ancienne attenante au castel, s’occupant de ses fleurs rares et d’expériences chimiques. Il est aidé dans ses recherches par Laetitia. Le comte est plongé dans ses recherches et l’écriture de son ouvrage. Salvatore, qui vit dans un pavillon situé à quelques centaines de mètres du château, est un sculpteur amateur mais dont les statues sont particulièrement ravissantes. Il partage son temps entre ses séjours à Brussols et en Corse où il possède quelques propriétés.



Les employés eux aussi possèdent leurs particularités. L’un des deux chauffeurs est noir, la jeune femme de chambre est métisse, et d’autres sont chinois, italien. Un heureux mélange qui vit en bonne harmonie de surface. Et surtout il y a Zorah, la naine, la protégée de la comtesse, qui fait de brèves apparitions, et qui joue un peu le rôle de la sorcière.



Mahault est enchantée de ce séjour et se comporte comme elle l’a toujours fait, se montrant une jeune fille naïve, futile, superficielle, tandis que Gemma, la cadette est nettement plus réservée dans ses jugements. Elle se méfie de Lionel qu’elle juge hypocrite sous des dehors avenants, sournois, et surtout ce sont les décès prématurés de ses épouses qui l’intriguent.



Gemma n’est pas attirée par le charme de Lionel, qu’elle juge vénéneux, et se sent plus proche de Salvatore. Laetitia se montre distante, et la comtesse est très directive. Mahault pratique la musique, souvent en compagnie de Lionel, et bientôt elle va faire partie de la famille. En effet Lionel lui a proposé de se fiancer et devenir sa troisième femme. Gemma n’est pas vraiment satisfaite de cet engouement. Mais elle ronge son frein tout en s’occupant de Joyce, toujours aussi pétulante, tandis qu’Auberte est de plus en plus maladive. Un voyage au bord de la mer, à Dinard est envisagé afin de permettre à Auberte de se requinquer. Mais le drame couve.







Le titre de ce roman est trop explicite pour que l’intrigue, qui est pourtant dévoilée peu à peu, ne laisse guère de doute sur les occupations de Lionel et le décès de ses précédentes épouses.



C’est la tension entre ces différents personnages, et l’appréhension de Gemma envers un avenir qu’elle suppute anxiogène, qui imprègnent ce roman représentatif de l’œuvre de Delly.



Des hobereaux de province aisés, des jeunes filles en difficulté financière, des artistes qui sacrifient à une passion, et deux régions qui servent de décors.



Jeanne-Marie Petitjean de la Rosière et son frère Frédéric Petitjean de la Rosière forment ce couple littéraire connu sous le nom de Delly. Jeanne-Marie est née en Avignon et Frédéric à Vannes, ce qui explique en grande partie l’implantation provençale et bretonne dans les décors qui servent de support.



Si Delly est de nos jours quelque peu oublié, cet auteur bicéphale fut un véritable phénomène littéraire, traduit abondamment en Italie, et leur succès populaire attisa l’ire des critiques, probablement par jalousie. Des romans faciles, certes, mais qui ne manquent pas de psychologie, et les personnages offraient un dérivatif à des lecteurs issus souvent de la société ouvrière. Des rêves par procuration devant des personnages aisés financièrement qui se montraient parfois plus venimeux, plus hypocrites, plus sournois que ceux qui étaient décrits dans la culture populaire mettant en scène des miséreux, des cabossés de la vie, mis en scène sous la plume de Marcel Priollet, Pierre Decourcelles ou Xavier de Montépin et autres.



Un bain littéraire rafraîchissant démontrant que les riches sont souvent plus pervers dans leurs actions que les représentants du petit peuple.




Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Le drame de l'Etang-aux-biches

Lorsque j'avais douze ans, j'ai trouvé une "mine" de Delly dans une armoire et j'ai passé un été à les lire tous ! Alors Delly me rappelle cette époque, avec du soleil et des virées à bicyclette dans la campagne avec ma meilleure copine.

J'en ai gardé le souvenir d'une lecture facile (trop facile, j'en avais presque honte) et d'histoires un peu mièvres avec une héroïne pauvre qui épouse le riche baron à la fin. le genre de roman fleur bleue qui met des illusions dans la tête des filles.

Récemment, j'en ai trouvé un dans la boite à livres de mon village que je gère plus ou moins (à vrai dire, elle s'autogère merveilleusement avec un renouvellement incessant). Mais revenons à Delly, pseudo qui masque un frère et une soeur d'ascendance noble, d'où le cadre merveilleux des histoires qui ont fait rêver les jeunes filles d'une époque pas si lointaine. Ils écrivirent, entre 1903 et 1943, plus de cent romans d'amour et d'aventures. Celui-ci est de 1930. Les Delly se sont vendus par milliers ! Cela semble incroyable aujourd'hui. Et pourtant, quand on voit le succès grandissant des drama coréens, on se rend compte que le goût pour la romance a simplement changé de support.

L'écriture est belle et poétique, les personnages ont tous leur utilité, mais il faut bien reconnaître que les révélations de fin de parcours ainsi que les appariements de certains protagonistes étaient prévisibles.

Bref ! Juste un dimanche après midi paresseux assorti d'un agréable retour en enfance.



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La rose qui tue

ISBN [= International Standard Book Number] : Inconnu à l'époque



"Jetez ... Jetez la belle rose qui tue ! ..." Ce n'est pas cité au mot près mais c'est - et cela demeure - la phrase qui m'a le plus frappée dans "La Rose Qui Tue" de Delly. C'est Zorah, une naine dont Mme de Camparène s'est entichée lors de l'un de ses nombreux tours du monde, qui donne ce conseil, brutal mais en fait bienveillant, à Gemma de Fonteillan, devenue depuis les tranquilles débuts du roman la belle-soeur de Lionel de Camparène, le petit-fils de Mme de Camparène, laquelle à l'origine, l'avait justement choisie comme dame de compagnie et gouvernante de ses arrière-petites-fillles, Joyce si sûre d'elle et Auberte, la timide à la santé chancelante.



Il n'y a jamais eu beaucoup d'attirance entre Gemma et Lionel mais celui-ci, petit, blond, sinueux dirai-je et presque serpentin (les amateurs reconnaîtront les indices ), chimiste doué au demeurant, victime d'un accident grave qui l'a poussé à se replier sur lui-même et à s'établir au château de ses grands-parents,à Brussols, a très vite séduite Mahaut, la sœur de Gemma, une jolie fille assez tête de linotte, qui éprouve une véritable fascination pour le luxe, les toilettes qui vont en conséquence, la vie mondaine, l'argent, les voyages ... bref tout ce que lui promet Lionel si elle l'épouse. En outre - on se demande comment et pourquoi - l'homme lui plaît . Même quand j'étais enfant, je l'aurais pourtant qualifié d'être du genre "collant" et "hypocrite" et Delly fait tout son possible pour qu'on comprenne que c'est bien là le portrait qu'elle veut brosser ...



D'abord quasi-idyllique, l'union commence vite à prendre l'eau. C'est que Lionel, qui a tant promis de bijoux, de toilettes, de sorties, à sa jolie épouse (c'est la troisième, et les deux précédentes sont mortes toutes d'eux d'anémie), qui lui a, en fait, juré qu'elle deviendrait en somme la Reine de la Vie Mondaine sur la Côte d'Azur, Lionel tient bien toutes ses promesses (on ne peut pas lui reprocher d'être avare, par exemple) sauf une, l'essentielle : il ne veut pas que Mahault sorte sans lui. Or, Lionel déteste sortir de ce Brussols qui est un peu son refuge ... Et quand il le fait, "pour faire plaisir à Mahault", il trouve bien sûr moyen de gâcher la fête ...



Peu à peu, le climat change, les inquiétudes (celles de Gemma, de M. de Camparène, pourtant un parfait innocent, et surtout celles de Salvatore de Camparène, un cousin d'origine corse qui, parfait contraire de Lionel, s'intéresse beaucoup à Gemma, et même celles de l'inquiétante Zorah, personnage volontairement flamboyant, qui crée malaise ne serait-ce qu'en raison de son handicap et de sa façon, très excentrique, de se comporter - sans parler qu'elle écoute aux portes) croissent. En parallèle, la santé de Mahault se fait plus languissante. Tous les jours, pour lui faire plaisir car elle adore les fleurs, son mari lui fait porter une corbeille que cet adepte de l'art floral japonais dispose à sa seule intention avec, toujours, ainsi qu'il lui avait promis dès avant leur mariage, tout au milieu, étincelante et arrogante, une rose superbe à la fragrance normalement vanillée, baptisée la "Cynthia" du nom de la première épouse de Lionel de Camparène.



Même la froide comtesse Camparini, cousine germaine des Camparène du côté italien et par ailleurs chimiste renommée qui travaille à Brussols mais voyage souvent pour donner des conférences, a un soir un geste d'humeur en apercevant la rose que respire alors à Mahaut. Et comme la comtesse Camparini ne fait pas dans la dentelle, elle jette celle-ci par la fenêtre, à la grande suffocation de Mahault et ne se doutant guère qu'elle réveille ainsi les soupçons de Gemma qui, ayant senti la rose directement dans la serre, puis dans la corbeille destinée à sa sœur, avait cru lui trouver une odeur bien différente.



Voilà, vous savez tout - ou presque . Ne reste qu'à vous plonger dans cet excellent petit roman sentimentalo-policier dont on peut seulement déplorer que les Delly, répondant à un a priori de leur époque qui n'était pourtant guère chrétien (on en retrouve un peu l'équivalent dans la Miss Mowcher de "David Copperfield" chez Dickens avec cette différence que le grand écrivain, ayant compris son erreur, retourna le personnage en deux temps trois mouvements pour en faire l'un de ses plus émouvants et de ses plus authentiques, en dépit de la pointe de mélo indispensable), ait fait de la pauvre petite Zorah un personnage peu sympathique. (Touchée cependant par la bonté de Gemma à son égard, c'est elle qui lui fournira un indice capital sur la fleur meurtrière.)



Comment ? Vous ne savez pas que Delly s'intéressait aussi au genre policier ? Excellente raison alors de découvrir la si évocatrice "Rose qui Tue."' Bonne lecture ! Pour ce qu'il vous reste de vos vacances - ou pour vous rappeler celles-ci avec nostalgie. ;o)
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