Alors, une fois chez elle, Max a fait le vide. Il a laissé son instinct prendre le dessus comme au bon vieux temps, quand celui-ci lui avait sauvé la mise sur le terrain, dans de nombreux conflits armés. L’appartement était un peu sens dessus dessous, sans doute la fouille des flics. Mais lui, c’était plus une ambiance qu’il voulait saisir, un sentiment qu’il voulait faire naître. Une sensation…
A moitié allongé, les pieds sur son bureau plongé dans la pénombre, Sebastián ruminait. Il avait éteint toutes les lampes à cause du mal de tête qui lui serrait les tempes. Dans le silence des locaux désertés, l’ambiance était propice à la synthèse. Il aurait voulu partager ces instants avec Valérie mais, une fois de plus, elle l’avait lâché une partie de la journée parce qu’un de ses rejetons avait de la fièvre. Il en avait profité pour reprendre tout le dossier depuis le début. Éclairer les zones d’ombre, lever les doutes, étayer les suspicions. Il était maintenant persuadé que la piste des fleurs était de l’enfumage.
(Chapitre 9, Danielle Thiery)
Son métier comportait ce genre de risques. Combien de lettres ou d’appels anonymes avait-elle déjà reçus ? Combien de petits cercueils en bois envoyés au journal ou glissés sous son paillasson ?
L'odeur d'humus la prend à la gorge, sature ses narines, s'engouffre dans ses poumons, met le feu à ses bronches. Elle suffoque, comme si on l'enterrait vivante. L'angoisse, cette vieille compagne qui surgit à chacune de ses crises d'asthme, la submerge, telle une lame de fond. Elle fouille ses poches avec frénésie. Ses doigts rencontrent l’inhalateur de ventoline. Vite, elle glisse l'embout dans sa bouche, actionne la mini pompe. L'effet est immédiat, sa respiration s'apaise… jusqu'à la prochaine crise.
A l’intérieur, glissée comme une menace, une branche de gui séchée. Inoffensive en l’état, il en fallait un peu plus pour lui déclencher une crise, le message subliminal n’en était pas moins clair. Le gui est une plante saprophyte. Un parasite qui croît en puisant sa nourriture dans les tissus de l’arbre hôte. Tout un symbole pour dénoncer sa vocation journalistique et l’insulte préférée de ses détracteurs. Surtout depuis un an.
(chapitre 2, Lou Vernet)
Cela fait un an que nous nous aimons. Un peu plus en réalité, mais cela fait un an aujourd’hui que nos mains, nos yeux, nos gestes, les mots, l’ont exprimé l’un à l’autre. J’ai gravé cette date en moi et, par bonheur, il ne l’a pas ou-bliée.
Noces de poussière _ Vincent Beaulieu
Pour l’occasion, maman a fait un Paris-Brest. Je dé-teste les Paris-Brest. Mais je n’ai jamais osé le dire parce que papa, lui, les adore. Et puis, ça leur fait tellement plai-sir de me voir ingurgiter toute cette crème pralinée.
Isabelle Bourdial - Paris-Brest
Victor s’exécute. Il s’avance jusqu’au carton, et commence à en défaire le ruban adhésif. Il y en a des longueurs. Plus il approche du moment fatidique, celui où il découvrira enfin son cadeau, plus il est excité.
Bella - Anthony Bussonnais