Quels sont les progrès mais aussi les parts sombres de la révolution numérique? Quel impact sur l'environnement? Et quelle société demain ?
Entre scénario catastrophe, constats alarmants et fascination, dialogue autour du numérique et des craintes qu'il suscite parfois, entre les auteurs Mirwais Ahmadzaï ("Les tout-puissants", Séguier), Gérald Bronner ("Les lumières à l'ère du numérique", PUF), Guillaume Pitron ("L'enfer numérique- voyage au bout d'un like", Les Liens Qui Libèrent), le 10 septembre 2022 au palais du Gouvernement.
Rencontre précédée de la remise du Prix Livre Environnement de la Fondation Veolia par le président du jury Dominique Bourg, aux lauréats 2022: Guillaume Pitron pour "L'enfer numérique - voyage au bout d'un like" (Les Liens Qui Libèrent) et Gilles Macagno pour "Mauvaise réputation-
Plaidoyer pour les animaux mal aimés" (Delachaux et Niestlé). Animation : Laure Dautriche.
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Nous ne sauverons ni les humains ni la planète si nous ne reconnaissons pas que le monde du vivant est aussi un monde de liens. Les prismes variés de disruption, d'aliénation, de prolétarisation, de perte d'imaginaire, de crise de la sensibilité sont des symptômes qui nous voient vivre déliés de notre propre humanité.
Cette déliaison a un coût, celui de la montée en puissance de la barbarie contre laquelle nous devons construire des digues et énoncer que notre " condition humaine n'est pas sans condition".
Tout habitant de la ville devra être au moins responsable d'un arbre. Au lieu de se fonder sur un lien qui, à travers la propriété ou la location, rend tout citoyen responsable d'une collection de pierres ou de minéraux (les maisons), il faudra rattacher le droit d'habiter une ville à un lien personnel et responsable avec un (ou plusieurs) individu végétal, que le citoyen sera censé soigner.
Les rapports de compétition doivent être évités à l'école.
LA LOI DIT
"L'environnement est le patrimoine commun des êtres humains"
ELLE DEVRAIT DIRE
La terre est une entité animée et l'hôte de tous les êtres vivants qui ont la charge, ensemble, de garantir des conditions favorables à la vie.
La nature n'est ni un réservoir de ressources ni un espace à conquérir. Par son attention aux liens, l'écologie nous invite à rejeter les rapports d'accumulation et de colonisation au monde.
L'écologie comporte une dimension subjective impliquant d'élargir l'éthique et la politique aux entités autres qu'humaines; une dimension sociale liée à l'exigence de justice entre les personnes, les peuples et les générations; et une dimension biophysique liée aux impacts de nos modes d'organisation et de consommation sur le climat et la biodiversité.
Collectivement - et ces derniers mois sans doute plus que jamais - nous voyons le monde trembler et, face à ce tremblement qui pourrait susciter reprises et transformations, nous observons des raidissements. Plus les choses s'ébranlent (pandémies, réchauffement climatique), plus les sentiments nationaux sont exacerbés et bouchent les horizons.
En 1935, le père de la relativité, aidé par deux collègues, comprit que la physique quantique, supposée exacte et complète, prédit un phénomène tout à fait surprenant : dans certaines situations, deux particules qui ont interagi dans le passé devraient avoir des liens que leur distance mutuelle, aussi grande soit-elle, n'affaiblit pas.
Le langage n'a pas vocation à s'ajuster dans un flux, mais à se déployer comme carrefour.