Les paysannes en polaire

Jo vient de terminer ses études et est sur le point de reprendre la ferme caprine de Georges. Elle se rend à son premier marché accompagnée de celui-ci où elle fait connaissance avec ses deux voisines de stand, Coline qui fait du fromage de brebis et Anouk qui est apicultrice.

C’est la rencontre, l’amitié et la voix de ces trois jeunes paysannes combatives et passionnées que nous allons suivre sur une année dans cet album, année rythmée par les quatre saisons. Un dessin pleine page inaugure chacune d’elles, représentant la même femme âgée assise sur un banc placé sous un arbre, ses vêtements et la parure de l’arbre s’adaptant à la saison évoquée. Ce n’est qu’à la dernière, l’hiver, que la dame va se lever, prenant appui sur sa canne, et surprendre extraordinairement tout le monde, sacrée Odette !

Réflexions sexistes et attitudes patriarcales sont le quotidien de ces jeunes femmes.

Le titre de l’album « Il est où le patron ? », cette question souvent posée et tellement réductrice pour celles qui, comme Coline, sont associées à leur mari dans l’exploitation et travaillent donc autant que lui quand ce n’est pas davantage…, reflète parfaitement le machisme auquel se heurtent les femmes devenues invisibles dans le milieu agricole, notamment.

Mais nos trois féministes sont bien décidées à se débrouiller toutes seules, à faire valoir leur savoir-faire, et à affronter les situations difficiles, même si elles doivent faire face souvent à des scènes lourdes pour ne pas dire humiliantes.

Ce sont cinq paysannes, quatre originaires d’Ardèche et une du Briançonnais qui ont fondé le collectif Les paysannes en polaire et ont décidé avec l’aide de la dessinatrice Maud Bénézit de raconter leur quotidien à la ferme et la réalité de leurs vies de femmes paysannes dans une bande dessinée, voulant briser les clichés machistes et sexistes du monde agricole, clichés qui ont la dent dure.

C’est donc essentiellement du vécu que raconte ce roman graphique dans lequel les auteures ont décidé de partager différentes anecdotes et scènes de vie, des histoires vraies toujours, qui peuvent être drôles parfois. Les situations évoquées sont toujours d’une grande justesse.

Les dessins sont assez naïfs et simples, peu de couleur, tout est en gris bleuté, hormis quelques détails, notamment les cheveux, mais j’ai apprécié que les personnages soient parfaitement identifiables.

On comprend combien il est compliqué pour ces femmes, vivant isolées sur leurs fermes de faire entendre leur voix. La conception de cette BD féministe, paysanne et collective, écrite à douze mains, si elle s’est révélée passionnante pour elles, nous permet de prendre plus amplement conscience du chemin qu’il reste à faire pour une véritable parité…

J’ai beaucoup aimé dans cette bande dessinée la volonté qu’ont ces femmes pour réagir face à ces situations de sexisme et comment en en discutant entre elles, en réfléchissant, elles réussissent à trouver des voies d’émancipation, notamment collectives.

Bien que le métier soit difficile, le combat que mènent ces jeunes femmes, l’entraide et la solidarité dont elles font preuve, montrent combien elles l’aiment.

Ce qui ressort de cette lecture, c’est bien évidemment cette lutte contre toute forme de sexisme et de machisme, cette mise à bas des préjugés concernant les femmes et d’un système qui les opprime.

Mais cette bande dessinée féministe dévoile également et exprime la formidable joie de vivre de ces paysannes et le bel amour et respect qu’elles portent à la nature et aux animaux.

Il est où le patron ?, chronique de paysannes est un album à la fois fort et singulier !

À noter ce bel hommage à la si grande Anne Sylvestre qui, avec sa chanson Bergère, ouvre et ferme cette histoire !

En annexe, L’envers du décor, pour le plus grand plaisir du lecteur, retrace en images toujours, les étapes qui ont jalonné et rythmé pendant plus de trois ans, l’aventure collective qu’a été la réalisation de ce roman graphique.

Je remercie Lecteurs.com et Marabulles pour la découverte de cet album magnifique.

Sur 31 albums éligibles, Il est où le patron ? fait partie des 6 BD finalistes du Prix BD Lecteurs.com 2022, ce n’est pas un hasard…


Lien : https://notre-jardin-des-liv..

Elles se nomment Carabelle, Bella ou Marguerite... Ah non, ce ne sont pas des vaches, ces jeunes agricultrices s'appellent Jo, Anouk ou Coline...

Je fais du sexisme ordinaire comme cet agriculteur ( à l'oeil bovin) qui dit:

-"Il faut des couilles pour investir !"



De tous temps, les exploitations agricoles se transmettent de père en fils.

J'ai récupéré l'affaire familiale : 200 hectares, 120 bovins, 5 tracteurs (dont un vrai boeuf?)

Une femme patronne, ce serait la fin des haricots?



-"Il est où le patron ?"

Ce sont des femmes (de belles plantes :) qui ne font pas de salades, en acceptant un travail difficile, en tant qu'apicultrice, éleveuse de caprins ou de brebis laitières, etc...

- "Maigre comme vous êtes, vous allez en baver, à la ménopause."

On ménage la chèvre et le chou? Mais, ça va aller de mal en pis...



Entre sexisme, grossièretés et autres "gentillesses", ces femmes courageuses vont tenir seules, sans homme, leur exploitation.

-"J'embauche que des filles. Elles sont plus délicates, minutieuses, dociles! Et c'est plus agréable, comme compagnie, hé hé.

L'homme aime à flatter le cul des vaches...

-" Et ça fait longtemps que j'ai pas vidé mes bourses pour autre chose, que les... impôts !"



Ou alors, il y a:

- "Bon, mes yaourts ne prennent pas. T'as pas tes règles, par hasard ?"



Et bientôt, "L'amour est dans le pré" avec Karine le Marchand, afin de trouver un compagnon, à ces célibattantes? Ah non, elles ont déjà un chien...



"Quelle est le comble pour une agricultrice? C'est faire chou blanc !" Steve Deleris.

Le monde agricole est un monde très masculin et les femmes ont bien du mal à y trouver leur place.

Soit elles sont considérées comme les compagnes des vrais agriculteurs, à savoir leurs époux, leurs pères ou leurs frères, soit on trouve sympathique qu’elles veuillent travailler dans ce milieu, mais tout en estimant que c’est seulement un passe-temps car elles n’ont surement pas les capacités d’assurer un travail aussi exigeant physiquement.

Après tout, elles peuvent bien donner un coup de main à leurs hommes, mais leur place est quand même auprès des enfants, ou alors à la rigueur, elles peuvent faire tourner une petite boutique de vente à la ferme ou organiser de gentilles visites pédagogiques avec des scolaires ou des touristes.

Trois agricultrices, de celles qui se lèvent tôt et sont complètement autonomes dans leur travail, nous racontent leur quotidien.

Qu’elles élèvent des chèvres, des brebis ou s’occupent de ruches, elles ont toutes en commun d’avoir voulu se lancer à fond dans leur métier, un métier qu’elles ont choisi par passion, au détriment parfois de leurs vies privées, luttant contre les remarques sexistes à longueur de temps et assumant toutes les taches inhérentes à ces professions encore considérées comme très masculines.

Un témoignage passionnant, drôle par moment et très instructif.

Pas facile quand on est jeune de devenir agriculteur, mais encore moins facile quand, en plus, on est une femme !

Maud Benezit dessine avec malice et tendresse le quotidien de trois jeunes femmes qui ont fait ce choix.

Élever des abeilles est une passion pour Anouk.

Joséphine travaille avec Georges et reprend sa ferme à son départ à la retraite.

Coline est en GAEC avec son mari, ils élèvent des brebis et font du fromage.

Toutes les trois adorent ce qu'elles font, mais le regard des autres sur leur travail est souvent étonné, voire moqueur ou carrément machiste et blessant (le fameux « il est où le patron ? »!)

Ensemble elles vont essayer de trouver des nouveaux modes de fonctionnement, en privilégiant l'entraide pour garder la motivation et aussi pour pallier aux difficultés physiques (c'est lourd des ruches...)



Le graphisme naïf, noir et blanc avec quelques couleurs pastel, retranscrit bien la passion qui anime ces trois jeunes femmes, la solidarité qu'elles développent, et le bonheur qu'elles ont à exercer leur métier (sur les marchés de petits producteurs, on voit de plus en plus de jeunes femmes)

Un album à lire et à offrir autour de soi !

Vous voulez en savoir plus sur la crise agricole ? Eh bien, pourquoi ne pas lire cette BD, plutôt qu’un communiqué de la FNSEA ?

D’abord, c’est beaucoup plus drôle ; puis c’est beaucoup plus parlant.

Et puis le point de vue est celui des paysannes, pour changer un peu : éleveuses de brebis, de chèvres ou d’abeilles, elles racontent leur quotidien, leurs difficultés avec la paperasse, avec les obligations, avec les imprévus.

Les difficultés de tous les paysans, en fait ; sauf qu’elles, EN PLUS, doivent affronter les propos sexistes et les gestes inappropriés.

Sauf qu’elles, EN PLUS, doivent surmonter la double journée en gérant les tâches domestiques et les mômes.

Sauf qu’elles, EN PLUS, doivent sans cesse se justifier et prouver qu’elles sont capables de conduire leur ferme.

Même si les trois héroïnes sont fictionnelles, tout est vrai dans cet album, toutes ces expériences ont été vécues.

À faire lire d’urgence à tout le monde paysan, à tous les hommes... et à toutes les personnes qui mangent, en fait.

Et même aux autres.



Challenge Bande dessinée 2024

Club de lecture avril 2024 : "Un livre offert ou emprunté"

Il y a un gros avantage à partager ses lectures avec collègues et amis. Pas besoin de chercher ce qui pourrait plaire. On vous prête un livre qu'on vous remet entre les mains avec un sourire complice : -Tu vas aimer. Ah il me connait bien le bougre ! Tous les ingrédients qui me plaisent sont là : femmes battantes, féministes, nature, écologie. Le suivi, sur une année, de trois agricultrices aux vies privées bien différentes qui vont s'entraider. C'est instructif, drôle et tellement contemporain ! Bravo à toutes ces consoeurs.

Les "paysannes en colère", c'est un groupe de cinq agricultrices aidées d'une dessinatrice qui ont décidé de faire une B.D. pour dénoncer les injustices sexistes qu'elles subissent en permanence dans l'exercice de leur métier.



C'est un témoignage détaillé du travail des exploitants agricoles et plus particulièrement du quotidien des femmes qui, en plus des difficultés inhérentes à leur métier, doivent supporter le sexisme généralisé. Derrière l'humour, on sent l'exaspération de ces femmes qu'on ne prend pas assez au sérieux...



Cependant, le côté ultra-féministe de la B.D. m'a mise un peu mal à l'aise. Le récit est trop militant à mon goût, au point que j'ai trouvé les héroïnes presque agressives parfois ; et surtout il n'y a rien pour montrer qu'il y a quand même peut-être quelques exceptions, quelques signes d'amélioration, etc.



C'est un livre nécessaire, malheureusement...

Une BD, un collectif de 5 paysannes et un dessinatrice pour raconter le quotidien de ces femmes.

Ce n'est pas simple d'être agricultrice alors quand vous êtes jeune et femme...

Les phrases et attitudes misogynes émaillent ce récit.

On ne devrait pas, mais on sourit souvent tant tout cela est réaliste et intégré dans les comportements.

Que de condescendance.

Les dessins sont précis et gracieux.

La dernière page, hommage à Anne Sylvestre, est émouvante.

C'est engagé, c'est féministe, c'est militant et c'est bien !

Je me suis ruée sur cette BD "Il est où le patron", par intérêt personnel et pour mon travail... car le sujet des femmes dans l'agriculture et l'élevage m'intéresse particulièrement dans mes activités de recherche. Et donc voilà une bande-dessinée témoignage, media absolument parfait pour décrire les situations, les propos, les vécus de ces trois jeunes agricultrices, face à leur condition de femmes dans l'exercice de leur métier et des représentations que leurs pairs et la société leur porte.

les petites saynètes illustrent parfaitement les petits propos, les petites phrases ou blagues apparemment anodines, mais récurrentes, qui minent et sabordent la confiance. Un peu comme Coline, parfois, je ne me serais pas offusquée de certaines situations, d'autres oui... Et pour faire souvent des enquêtes auprès d'éleveur.e.s, oui ce n'est pas un mythe, en présence de leur conjoint ou mari, une éleveuse laissera toujours la parole quand on l'interroge sur les pratiques techniques. "C'est lui qui sait mieux". Et j'essaie de sensibiliser mes étudiants à ce phénomène.

Cet album est d'une grande qualité, agréable à lire, et je l'utiliserais assurément dans mes enseignements.

Premier coup de coeur de l'année, "Il est où le patron ?" est un roman graphique qui témoigne du sexisme dans le monde agricole.



On y rencontre Jo, Anouk et Coline, trois femmes paysannes qui vivent chacune des situations différentes professionnellement et personnellement mais qui ont pour point commun de subir le sexisme ordinaire dans un milieu encore connoté comme masculin.

Chaque personnage a été construit autour de plusieurs témoignages d'agricultrices qui existent réellement. Ce sont des témoignages forts qui, au-delà de démonter les préjugés de genre, évoquent également les difficultés et les joies des métiers agricoles.



J'ai adoré découvrir le quotidien de chacune d'entre elles, j'ai adoré le ton du texte et sa clairvoyance et j'ai adoré le style graphique de Maud Bénézit, très expressif et très fluide. Je n'ai absolument aucune remarque négative à faire sur ce livre, et c'est assez rare pour le souligner.

Cette BD met en scène les difficultés pour une jeune femme de se lancer dans l'agriculture. Toutes, culturelles,  administratives, familiales, sont passées en revue dans ces 190 pages.

Le propos reste optimisme, sarcastique sur le monde rural et sa culture masculine. Les anecdotes relatées pour ces 3 femmes, sont souvent drôles, sonnent juste, et évitent l'accumulation qui auraient pu lasser.

Le dessin faussement naïf est un peu en retrait, mais c'est dans la tendance actuelle.

Il y manque peut-être aussi la confrontation avec la nature, parfois violente, qui vient contrarier les projets et casser les rêves.

En somme, un livre qui fait le point sur le patriarcat, sur un monde rural qui n'a pas encore compris qu'il joue sa survie grâce aux agricultrices le tout avec humour et pertinence !

Mais ce genre de dénonciation a-il vraiment un effet quelconque sur les mentalités ?

Attention, là c’est du lourd ! Maud Bénézit et les paysannes en polaire nous livrent une petite merveille de 190 pages.



On le sait, la vie d’agriculteur n’est pas facile. Le métier est toujours en haut des hit-parades des catégories socio-professionnelles se suicidant le plus, il y a aussi l’impact des changements climatiques, les pressions constantes de l’agro-industrie, etc.



Mais que dire quand on est une femme dans ce monde si dur d’hommes ?

Les trois femmes que nous allons suivre dans ce livre, nous en donnent un petit aperçu.

Il y a d’abord Jo (Joséphine) une jeune femme célibataire et bien décidée à devenir bergère. On lui conseille surtout de trouver un homme pour l’aider à porter les choses lourdes et se consacrer à des activités plus en rapport avec sa condition de femme comme la création de tables d’hôtes ou d’une ferme pédagogique. Ah oui et au passage elle est féministe !

Ensuite il y a Anouk, une apicultrice, homosexuelle et dont les parents se demandent bien quand elle va se trouver un vrai travail et arrêter avec son hobby et ses petites bestioles. Elle s’est pourtant beaucoup investit et améliore son équipement progressivement avec le fruit de son travail. Mais cela ne semble pas suffire.

Enfin, il y a Coline, mère de famille, qui gère une exploitation de brebis avec son mari, qui est investi dans le syndicat mais qui n’a pas trop le temps d’être féministe. Elle qui fait déjà des journées de 50h entre la ferme, les enfants, les repas, l’administratif, etc. Malgré tout, elle n’est jamais que la femme du patron, que l’on ne prend en compte que lorsqu’il s’agit de choisir un balai.

Le point commun de ces trois femmes me direz-vous, en-dehors de la sympathie qu’elles inspirent immédiatement, une vraie passion pour leur métier et une volonté d’avancer, voir de foncer.



Au fil des pages, on voit la grande difficulté d’être une femme dans ce milieu. Ce sont les remarques sexistes, les avances à minima lourdaudes, le manque de considération, etc, etc, etc.

Mais dans un monde et un milieu qui change, il va falloir compter avec les femmes dans l’agriculture et les paysannes en polaire à l’origine de ce projet de roman graphique ne le savent que trop bien.

Alors les chambres d’agricultures devraient vite s’en rendre compte et ne plus se contenter de paillettes ridicules comme cet événement présent dans le livre « Trophées de l’agriculture Au féminin », qui n’est en fait qu’un défilé de mode parce que c’est bien connu, les femmes ne sont intéressées que par cela…



J’ai adoré ce livre emprunté à la bibliothèque de la Cité des sciences à Paris. Je l’ai dévoré et n’ai pas pu le reposer avant de l’avoir terminé malgré l’heure très tardive à laquelle je l’ai commencé.

Les personnages, qui sont fictionnels, mais en fait aussi un agrégat des expériences des paysannes en polaire sont extrêmement attachants. On a envie de les retrouver au bar à côté du petit marché pour prendre un apéro avec elle et leur poser des questions sur leur métier et leur passion.

J’ai également beaucoup aimé le dessin de Maud Bénézit, pour qui se livre ne fut visiblement pas de tout repos entre les grossesses et les exigences des paysannes. Mais le résultat valait ce dure labeur de plus de trois années.

Coup de coeur pour ce roman graphique militant au dessin tendre et poétique.

Jo va reprendre une exploitation de chèvres laitières et se forme auprès de Georges. Coline, mère de famille, et exploitante dans une ferme, vit avec son mari et ses brebis. Anouk développe sa production de miel entre récolte, transhumance et mise en pot. Ces trois femmes se rencontrent au marché et partagent anecdotes et tranches de vie.

Face à elles, le monde agricole masculin, l'administration et ses démarches, les consommateurs entre fidélité et petits commentaires, leurs entourages, qui émaillent leurs journées de phrases pas toujours heureuses, émettant réserves, doutes et conseils face à ces femmes fortes. Au delà du propos féministe, nécessaire, c'est une plongée dans l'agriculture paysanne que nous offre la dessinatrice et les cinq paysannes à l'origine de ce récit. Au fil des saisons (du printemps à l'hiver), on assiste au réveil de la nature, aux naissances, aux transhumances, aux récoltes des foins, aux marchés jusqu'à la nouvelle mise en sommeil. Un véritable ode au respect de la nature, au temps animal, à la création d'un produit respectueux de tous.

Eleveuse de chèvres, fabricante de fromages, récupératrices de miel... tout est possible. D'ailleurs, Maud Bénézit et les paysannes en polaire, qui ont travaillé ensemble ont choisi ces trois profils. Qui de mieux que des femmes travaillant à la campagne pour parler d'elles? Céline Berthier, éleveuse caprine; Marion Boissier, maraichage et élevage d'abeilles; Fanny Demarque, bergère; Florie Salaniè, apicultrice et Guilaine Trossat, bergère ont collaboré pour la réalisation d'un album. Une première pour elle qui ressentait le besoin de parler de leur situation. Elles revendiquent leur amour de la nature et leur statut de femme qui ne les rend pas moins compétente. Elle forme une communauté qui s'écoute et s'épaule. Maud Bénézit a mis en image et en texte de façon plus harmonieuse leurs histoires. Dès les premières pages, on est touchée par ces personnes courageuses, passionnées, généreuses qui bousculent les normes pour demander l'acceptation et le respect. Les trois personnages sont assez différentes aussi bien sur leur tempérament, leur mode de vie et leur vision du monde sans jamais tomber dans le cliché facile. Elles sont représentatives du monde comme il est. On trouve des femmes mariés avec enfants partageant l'activité de leur conjoint, des femmes célibataires qui ne cherchent pas toujours l'amour dans le pré et des lesbiennes. Elles maîtrisent la chaîne de production de la terre à l'assiette. Sans omettre le fil rouge du féminisme derrière car faire comprendre sa valeur passe aussi par des luttes. Citer Anne Sylvestre apporte beaucoup de sympathie, de conviction et d'humour. Malgré le sérieux du sujet, il est abordé avec de la pédagogie et de la détente.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..

Formidable BD sur la condition de paysanne aujourd'hui en France. Le sexisme est abordé sous tout un tas d'angles, de situations anecdotiques qui font un lot quotidien particulièrement insupportable.

Bravo aux autrices et à la dessinatrice pour ce rendu top !

Bienvenue dans le monde agricole, où la vie n'est pas facile, et devient encore plus compliquée quand on est une femme... Co-écrit par des paysannes, ce livre retrace le parcours de trois femmes du milieu, de leur ouverture au féminisme et de l'entraide qu'il est si important de s'apporter l'une l'autre.



Nous ne sommes pas sur une BD "classique", avec des cases bien séparées, mais sur une écriture et un déroulement de l'histoire plus fluide, segmentée en saisons : chacune représente de nouveaux défis à relever pour les 3 héroïnes de cet album, dont l'un, et pas des moindres (qui a donné son titre à cet ouvrage) : la demande de voir "le patron", comme si les femmes ne pouvaient pas diriger d'elles-mêmes une entreprise agricole.



Les dessins vont à l'essentiel, dans des tons bleutés ponctués de notes de couleurs. De la reprise d'un élevage à la gestion de ruches, en passant par l'élevage des brebis et la production de fromage, c'est toute la vie agricole qui s'ouvre à nous, dans sa beauté, sa simplicité, mais aussi dans sa rudesse et ses difficultés.



Formation, nouvelles naissances, gestion du foyer, chantiers participatifs, réunions, discussions, prises de tête, découverte de leurs univers respectifs, les cinq paysannes dévoilent les divers aspects de leur vie, les bons comme les moins bons.

Un petit bijou.

On rencontre trois femmes évoluant dans le milieu agricole. Elles n'en sont pas toutes au même stade, ne font pas toutes la même chose... Pourtant, elles mènent le même combat. Un combat constant pour faire leur place dans ce milieu machiste.

J'ai trouvé l'écriture juste, pas agressive, simplement juste.

Savoir que chaque anecdote est en réalité un témoignage d'une agricultrice auteure rends la BD encore plus juste... Il y a encore bel et bien un combat à mener.

Cinq paysannes ont décidé de raconter leur quotidien à la ferme et brisent les clichés machistes et sexistes présents dans le monde agricole.



« Il est où le patron ? » nous fait découvrir le monde de l’agriculture vu sous l’angle, très méconnu, des femmes. Les cinq paysannes que nous découvrons dans le l’album vivent des situations différentes (couple, célibat,…) et ont des tempéraments et des activités très variés mais ont toutes en commun d’être des femmes dans le milieu de l’agriculture et de partager les mêmes difficultés. Que ce soit au niveau de leur installation qu’au quotidien, la bande dessinée nous offre une belle prise de conscience des inégalités hommes / femmes dans un milieu très masculin. Si les inégalités dans le secteur professionnel ne sont pas une découverte, le milieu agricole n’a que peu été étudié jusqu’ici. Graphiquement, l’album est très réussi avec des dessins sympas et un bon coup de crayon. Pour ne rien gâcher, il contient une bonne dose d’humour qui fait que son ton demeure léger. Un livre très réussi qui permettra peut-être d’ouvrir le débat et de faire évoluer un peu les mentalités.
Lien : https://mangeurdelivres.word..

Trois agricultrices découvrent les joies du sexisme du monde agricole feront en sorte de faire comprendre aux hommes l'importance de leur travail et surtout qu'elles sont tout aussi capables qu'eux. Mais ce n'est pas facile de supporter en permanence les allusions au sexe faible, le rappel constant de la difficulté, des tâches physiques difficilement supportable pour une femme, tout un tas de clichés qu'il est compliqué de combattre.

L'autrice rencontre un collectif de cinq paysannes qui souhaitent partager leur quotidien et une BD nait de ces échanges. le labeur mais le quotidien de femme au foyer, tout se mélange pour ne constituer qu'un ensemble de tâches à accomplir sans avoir aucune reconnaissance.



Je découvre avec cet album, un quotidien difficile et un combat de tous les jours.
Lien : https://stemiloubooks.wordpr..

Une BD très cool pour parler du sexisme dans le milieu agricole.



On y suit 3 paysannes, dans des situations professionnelles assez différentes. Il y a celle qui s'installe en tant que jeune agricultrice, celle qui travaille en couple et dont le conjoint est toujours considéré comme "le patron", il y a celle qui subit régulièrement les remarques sexistes de son entourage. Il y a aussi une indignation face au manque de considération de ce métier, surtout en tant que femme paysanne.



On y lit leur sororité, leurs échanges, ce qui les révolte.



Maud Bénézit, au crayon, s'inspire des témoignages de véritables "paysannes en polaire" et en colère, pour camper les personnages.



Une vraie BD engagée.

Des voix qu'on entend peu.

Une BD d'utilité publique !