Singeon - Tristan & Yseult
FÉROUZE : FRANÇAISE OU ALGÉRIENNE ?
• Abdelkarim, grand-père de Férouze, est né en 1910 en Algérie, colonie française depuis 1830. Sujet français, il n'a pas le droit de vote, et n'est pas soumis aux mêmes lois que le citoyen français mais il a les mêmes devoirs : en 1939, il est mobilisé.
En 1947, il peut enfin voter, mais dans un système où une voix de 'pied-noir' vaut huit voix de 'Français musulman d'Algérie'. Les 'Françaises musulmanes' en Algérie n'obtiennent le droit de vote qu'en 1958.
En 1962, l'Algérie devient indépendante. Abdelkarim a alors une nouvelle nationalité : algérien.
• Son fils aîné, le père de Férouze, lui aussi désormais algérien, part en France en 1965.
• Son premier fils naît sur le sol algérien - c'est le grand frère de Férouze. Celui-ci est de nationalité algérienne, bien qu'il vive en France depuis l'âge de trois ans.
• Férouze, née en France et dont les parents sont nés en Algérie pendant la période coloniale, est française de naissance : c'est le double droit du sol. Née de père algérien, elle est également algérienne en vertu du droit du sang.
(p. 34)
A l'indépendance, l'Etat algérien socialiste, riche de ses hydrocarbures, n'a pas souhaité accueillir des capitaux étrangers pour développer le secteur du tourisme, tandis qu'au Maroc et en Tunisie, il se développe très fortement de 1970 à 1990.
De 1991 au début des années 2000, la guerre civile a coupé court aux quelques projets de développement touristique lancés dans les années 1980. Ce n'est que dans les années 2000 que l'Etat algérien décide de développer progressivement le secteur du tourisme.
Mais l'offre d'hébergement et de loisirs touristiques reste encore aujourd'hui loin derrière le Maroc et la Tunisie.
(p. 120)
En tout cas, je ne me vois pas du tout vivre là-bas. Quand t'es une fille, tu dois te justifier pour sortir, faire bonne figure... Bien sûr, ça reste un gros réservoir de souvenirs et le pays de mes parents. Mais ça fait longtemps que le pays ne m'est plus familier. Je pense pas y retourner tout de suite, et quand j'irai, ce sera peut-être pas dans la famille.
(p. 158)
En tout cas, je ne me vois pas du tout vivre là-bas. Quand t'es une fille, tu dois te justifier pour sortir, faire bonne figure... Bien sûr, ça reste un gros réservoir de souvenirs et le pays de mes parents. Mais ça fait longtemps que le pays ne m'est plus familier. Je pense pas y retourner tout de suite, et quand j'irai, ce sera peut-être pas dans la famille.