Nous appelons mauvais ce qui est cause de tristesse, c’est-à-dire ce qui diminue ou contrarie notre puissance d’agir. Si donc une chose était mauvaise pour nous par ce qu’elle a de commun avec nous, elle pourrait donc diminuer ou contrarier cela même qu’elle a de commun avec nous, ce qui est absurde. Nulle chose donc ne peut être mauvaise pour nous par ce qu’elle a de commun avec nous ; mais, au contraire, dans la mesure où elle est mauvaise, c’est-à-dire dans la mesure où elle peut diminuer ou contrarier notre puissance d’agir, elle nous est contraire.
(p. 293 de l’édition Folio Gallimard)