Quand on se connaît depuis longtemps, il vaut mieux ne pas tomber amoureux.
- EMILIO, UNE LETTRE POUR TOI !
- ATTENDS, JE DESCENDS !
- bonjour Emilio !
- C'est une lettre de Madrid !
- Bonne journée Mario !
- Merci, toi aussi Emilio !
(NDLR :au dos de la lettre)
Maria-Teresa Ortega C/ San Fernando, N°3
Virgen de Begoña. Madrid 34.
Toujours les mêmes gestes. Les mêmes habitudes...Celles d'un vieux garçon que la solitude ne dérange plus...D'ailleurs, Emilio aime bien cette solitude, ce calme...C'est plutôt les gens de l'extérieur qui pourraient le déranger.
(NDLR : La lettre est sur la table et on y lit)
Sr. Emilio Gomez
C/ San Antonio N°7
Soledad.
Cher frère,
J'espère que tu vas bien. Je t'écris pour t'annoncer que ton neveu Miguel va aller passer quelque jours à Soledad.
(...)
- Ben, voilà autre chose !
- Moi aussi je veux être journaliste!
- Toi qui n'aimes pas écrire, je t'imagine en train de rédiger tes articles!
- mais je vais bosser, qu'est-ce que tu crois? Si pour y arriver, je dois me remettre à suivre les cours, je le ferai.
Depuis que mon père est en prison, on a été obligés de déménager trois fois. A chaque fois que les voisins apprenaient pour lui, on était montrés du doigt... (p.32)
- Tes parents sont des gens formidables !
... Ils ont fait quelque chose d'extraordinaire en t'adoptant !
- Pas du tout !...
- Quoi ?...
- Ils sont sympa, c'est vrai. mais s'ils m'ont adopté, c'est parce qu'ils voulaient un enfant !... ça n'a rien d'extraordinaire !... Il se trouve que moi, je n'avais pas de parents !...
... ça tombait plutôt bien. Nous sommes quittes !
- Tu es un ingrat !
- Non, parce que je les aime, je les respecte !... Pas à cause de mon adoption mais parce qu'ils m'aiment aussi ! (p.21)
Je ne te fais plus confiance !
Pierre était peut-être triste de s'en aller... Il n'a pas su comment te le dire. Ce n’est pas toujours facile de dire aux autres ce qu'on pense... Surtout si c'est quelqu'un auquel on tient !
Dans certains cas, le vrai courage, c'est de dire non... de ne pas faire comme les autres... sans ça, tu n'es plus toi-même... tu es juste ce que les autres veulent que tu sois !... (p.28)
Mon attirance pour les garçons s'est confirmée au fur et à mesure que je grandissais... Je n'ai jamais été branché par les filles, c'est comme ça ! ... Le plus difficile c'est de l'admettre. A cause des autres... Au début, je me posais beaucoup de questions. Je me demandais si j'étais tout seul à ressentir ce que je ressentais. Je me demandais si j'étais normal. Si j'allais pouvoir vivre avec cette différence. Si je n'allais pas être rejeté par tout le monde.
La banlieue est un paysage qui a de la gueule, il y a des perspectives, des lignes de fuite. L’œil a de quoi être nourri.