Nationalité : France
Biographie :
Yaël Cojot-Goldberg est scénariste de cinéma et de télévision. Depuis sa première grossesse, elle assume avec charme et humour les quelques kilos "en trop" qu'a bien voulu lui donner la nature. C'est justement parce qu'elle n'a pas toujours pris la chose avec autant de légèreté qu'elle comprend ce que vivent toutes ces femmes qui l'entourent...
Yaël Cojot-Goldberg est scénariste de cinéma et de télévision. Depuis sa première grossesse, elle assume avec charme et humour les quelques kilos "en trop" qu'a bien voulu lui donner la nature. C'est justement parce qu'elle n'a pas toujours pris la chose avec autant de légèreté qu'elle comprend ce que vivent toutes ces femmes qui l'entourent...
Source : http://www.lhebe.ch
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Je n’aime pas voir ressurgir des gens du passé que j’ai perdus de vue. J’ai toujours peur qu’ils ne parlent de moi comme quelqu’un que je ne connais pas.
Sans m'en apercevoir, je suis soumise à une version assez dépressive de la féminité. Une version rétractée, retranchée. Etre une femme, c'est ne pas pouvoir. Mes compagnes de baignade ont une toute autre définition. Pour elles, la féminité a à voir avec la nature et la force. Elles expriment une féminité presque sauvage, originelle, qui ne se contraint pas, une féminité explosive.
J'aurais tant aime être comme elles, moi aussi rattachée à quelque-chose de fiable et de tangible qui me precedait et me survivrait. Mais dans ma famille nous n'avons ni maison, ni meuble. ni bijou. Rien ne s'est vraiment transmis d'autre que la culpabilité et la honte.
Depuis que j'étais mère je me délaissais. J'étais incapable de me penser comme le sujet de ma vie. Pour être honnête, cela datait de bien avant la maternité. Mais la maternité m'avait permis d'avoir une raison valable de ne pas penser à moi. Et j'avais tellement besoin de m'oublier !
C'était comme si ma vie ne me parvenait que par l'écho que j'en faisais. Et surtout par la réaction de ceux à qui je racontais mes histoires. Comme quelqu'un qui n'entend pas et qui cherche à lire sur les lèvres, j'avais besoin des autres pour me voir.
"Sans m'en apercevoir, je me suis soumise à une version assez dépressive de la féminité. Une version rétractée, retranchée. Être une femme, c'est ne pas pouvoir. C'est ne pas avoir le droit. mes compagnes de baignade ont une toute autre définition. Pour elles, la féminité a à voir avec la nature et la force. "
Nous sortîmes alors du cadre du site de location en échangeant nis numéros de téléphone de manière codée. Elle me donna le sien : 514 tomates 889 melons 2732 bananes. Le marché était conclu à distance.
Etre une femme, c'est ne pas pouvoir, c'est ne pas avoir le droit. Mes compagnes de baignade ont une toute autre définition. Pour elles, la féminité a à voir avec la nature et la force. Elles expriment une féminité presque sauvage, originelle, qui ne se contraint pas, une féminité explosive.
Pendant tout ce temps, je n'avais rien dit parce que je n'avais rien vu. Cesser d'avoir peur de tout m'a permis soudain de voir le monde autour de moi et de faire un inventaire de ce qui me convenait ou pas.
Je ne connais pas de plus grande difficulté dans la vie que de parvenir à être heureuse avec une mère malheureuse.
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