AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Édika (41)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Coluche - La BD hommage

C'est l'histoire d'un mec.... disparu bien trop vite. Cette BD, datée de 2006, lui rend hommage. Mais attention, pas un hommage larmoyant, sirupeux et hypocrite au possible (car, avouons-le, combien l'ont détesté et l'ont pleuré par la suite). Non, un hommage à son image, percutant, drôle, sans mâcher ses mots. On appelle un chat un chat et je suis certaine qu'il se serait bien marré en lisant ça.



Il s'agit d'un album collectif. De ce fait, chacun y est allé de son dessin, de sa planche afin d'écrire quelques mots sur cet artiste. Au final, cela donne un album très éclectique, tant au niveau des dessins que des scénarios, à l'image de ce saltimbanque qui en a dérangé quelques uns... Et lorsque je dis éclectique, cela ne veut pas dire pour autant que c'est foutraque ou mauvais, non, loin de là.



A lire absolument !


Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          633
Anthologie, tome 1 : 1979-1984

« — Oh regardez ! Au dessus de vous ! Un plafond ! »

« — un quoi ? »

« — oui, cette surface plane garnie de plâtre qui forme la partie supérieure des murs. »

« — comment, vous n’avez jamais vu un plafond ? »

« — si, une fois, il y a longtemps, sur l’île d’Oléron. »



Premier tome de cette anthologie du roi de l’absurde, des gros nez et des gros nichons, qui a longtemps justifié de mon côté l’achat ou non d’un numéro de Fluide Glacial, rassemblant des « histoires » tirées des sept premiers albums mythiques, comme « Sketchtup » ou « Homo-Sapiens Connarduss », et quelques documents inédits pour motiver l’achat à ses fans les plus durs.



Complètement con, ça me fait rire depuis plus de trente ans…
Commenter  J’apprécie          497
Anthologie, tome 2 : 1985-1990

« Je veux revoir mon kangourou hollandais… »



Le dessin d’Edika se précise… ses femmes aux gros nichons commencent à bénéficier de soin dans les traits de leurs visages, « Le déclic » de Manara étant passé par là… Mais rassurons-nous, Edika n’ayant pas versé dans la BD érotique pour autant…



Ses personnages récurrents sont bien en place à présent, son chat en slip Clark Gaybeul — dont l’élégance naturelle de sa race se manifeste par le soin apporté à se gratter les couilles… — en grande vedette.



C’est l’âge d’or de cet humour, avec une sélection opérée sur plus d’une dizaine d’albums, à l’époque où l’immense et inégalé Bruno Carette officiait à la télévision… Merci à ma mère de m’avoir laissé rire avec elle, carabinades dont souvent le sens m’échappait, nostalgie naturelle…

Rire tout en versant intérieurement une larme… Oui, tout ça !
Commenter  J’apprécie          481
Anthologie, tome 3 : 1991-1996

« — Mais enfin bordel ça fait 15 ans que je leur demande à quoi sert cette page blanche à la con, personne ne me répond. ça m’énerve »

« — calme-toi mon chéri, tu ferais mieux de donner au lecteur une explication à ce titre ridicule »



Ne trouvant toujours pas de chutes convenables à ses histoires, généralisant les mises en abîmes de l’auteur génialement débile, grossissant et arrondissant partout où encore se peut, sans perdre son souffle, Edika déroule ses années nonante sans aucun ralentissement.



Et personne n’a eu la bonne idée de m’offrir le tome 4…



P.S. : et comme dirait le babéliote jamiK : « On pourrait faire un inventaire du nombre de dessins de bidets dans l’œuvre d'Edika, c'est énorme ! »

Promis, je m’y met, dès que j’aurai réuni l’intégrale…
Commenter  J’apprécie          460
Anthologie, tome 4 : 1997-2002

Nous suivons les mésaventures de la famille composée de Bronski, le père, Olga, la mère, Paganini dit Nini, le fils, George, la fille et bien sûr Clarke Gaybeul, le chat. ● Cette anthologie rassemble les bandes dessinées publiées par Edika dans Fluide Glacial de 1997 à 2002. Je l'ai lue avec un grand plaisir car elle m'a rappelé mon adolescence, dans les années 80, pendant laquelle je lisais assidûment ce périodique, où se trouvaient aussi, par exemple, les Bidochon ou Carmen Cru. ● Il s'agit d'un humour très potache où l'on croise force « nanas à poil » à forte poitrine. L'absurde y règne en maître et souvent l'histoire s'interrompt pour montrer Edika lui-même en train de dessiner ses planches, dans un jeu entre la fiction et la réalité. ● Edika s'est notamment fait une spécialité de tourner en dérision son incapacité à trouver des chutes à ses histoires abracadabrantesques. ● L'expression de ses personnages est souvent désopilante. ● Je conseille vivement cet ouvrage à ceux qui sont sensibles à ce genre d'humour. ● Merci à Babelio et à l'éditeur Fluide Glacial de m'avoir offert ce volume.
Commenter  J’apprécie          442
Edika, tome 36 : Mezzé Falafel

Un album publié en octobre 2015 (à l'occasion du 40ème anniversaire de Fluide Glacial ?), qui a donc presque dix ans. Et déjà, Fluide Glacial et Édika n'étaient plus vraiment ce qu'ils avaient été...



Il y a de l'humour, certes. Mais pas toujours très drôle. Déjà, les couvertures auraient du éveiller mon attention :la quatrième, avec un peu de couleur, aurait été bien meilleure que la première, beaucoup trop simpliste.



Quand au dessin, je le qualifierai de paresseux : parfois coloré, parfois noir et blanc, sans qu'on y trouve une logique ; manquant de naturel et abusant de scènes éculées. Digne de ce que Fluide Glacial a su produire de moins bien.



Finalement, les meilleurs moments sont peut-être ceux où l'auteur fait intervenir le lecteur dans son scénario. Mais il y en a trop peu...



Je ne sais pas qui, chez moi, a acheté cet album lors d'un salon parisien du livre, mais il aurait pu s'abstenir...



Décevant, donc.
Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
Commenter  J’apprécie          360
Rubrique Abracadabra

Cet album est un hommage à la Rubrique-à-Brac, œuvre emblématique de Marcel Gotlib, qui a marqué l’histoire de la bande dessinée. Pour cet hommage, un casting de rêve est réuni dans cet album : Zep, Berbérian, Léandri, Tardi, Belkrouf, Maëster, Dupuy, Binet, Boucq, Jannin, Mourier, Arleston, Barral, Chauzy, Mandryka, Goossens, Christin, Blutch, Lindingre, Tonino Benacquista, Bilal, Lefred Thouron, Antoine de Caunes, Jean-Yves Ferri, Margerin, Tronchet, Solé, Édika, Larcenet, Mézières, Guarnido, Julien/CDM, Ptiluc et Dal.

Chacun, dans son style, reprend quelques principes utilisés dans la Rubrique-à-Brac, quelques idées, quelques personnages. Le résultat est assez décevant, en tentant de s’accaparer le style du maître, la plupart s’y cassent les dents.

Dupuy & Berberian avec la girafe, et Blutch avec le matou matheux, reprennent et détournent un histoire de Gotlib et s’en sortent nettement mieux, ainsi que Solé, avec la morale finale sous forme de jeux de mots comme dans le tome 5 où quelques histoires avaient été scénarisées par Gotlib et dessinées par d’autre auteurs.

Manu Larcenet m’a vraiment fait rire, toujours très drôle, mais c’est du Manu Larcenet.

Le reste est assez moyen, en essayant de faire du Gotlib, ils ne parviennent pas à être drôle, même Binet et Goossens déçoivent, certains se plantent carrément, venant d'auteurs que j'admire d'habitude, c'est presque gênant.

Bref, un hommage raté et vraiment une grosse déception.
Commenter  J’apprécie          240
Edika, Tome 1 : Débiloff Profondikoum

Hum , hum , hum.. Edika , c'est avant tout un style inimitable . Un gars qui choisit délibérément de présenter son heros récurrent en slype " small boat " , y doit pas y en avoir des masses...A tous ceux qui ne jurent que par les dessins léchés aux messages hautement philosophiques , circulez , y a rien à voir !



L'auteur affectionne tout particulierement les femmes aux formes tres , tres genereuses , le non-sens , l'absurde , le 1er , 2e , 3e...degré , le sexe ( qu'il dessine à l'envie... ) , le désir latent ou pleinement exprimé qui touche toutes les professions ( la religion n'étant pas en reste ) , et moults travers de nos chers contemporains croqués par un coup de crayon immédiatement identifiable .

Le dessin est peu fouillé mais ultra expressif ! Sorte de Tex Avery pour adultes...



On peut trouver ça vulgaire ( si , si , je peux comprendre ) à l'instar d'un Coluche , d'un Groland mais moi j'y peux rien , j'aime !! Aux pieds Clark Gaybeul !!!

Commenter  J’apprécie          120
Coluche - La BD hommage

Un collectif d'auteurs des éditions du Soleil a consacré un hommage appuyé au célèbre humoriste des années 70 et 80 à savoir Coluche. J'ai trouvé l'adaptation particulièrement réussie car inventive par moment. La vie exemplaire de Michel Colucci, alias Coluche, a été très riche en raison de l'activité multiple du bonhomme à la salopette jaune : comique, provocateur, acteur, musicien, homme de coeur, de scène, de radio, de télévision et de cinéma.



Il est vrai qu'au-delà de la bd, ce bouffon génial manque beaucoup. Pourtant, il y a actuellement pléthore d'humoristes mais aucun qui ne lui aille à la cheville. Je me souviens d'une réflexion qu'il avait eue et qui m'a particulièrement marqué : « la misère humaine a une dimension inhumaine », un constat qui a été celui des Restaurants du coeur. le monde a bien changé depuis sa disparation où on n'ose plus se moquer de la religion qui est devenu la référence morale de secours après la faillite des idéologies.



J'aime beaucoup la couverture qui en dit long sur la double facette de ce personnage hors norme. Dans ce genre d'ouvrage réalisé par un collectif, il y a des hommages qui sont mémorables et d'autres qui sont à peine passables. C'était inévitable.
Commenter  J’apprécie          110
Edika, Tome 1 : Débiloff Profondikoum

Première rencontre avec Edika , ses mecs à gros nez ,ses nanas à poitrine et fesses felliniennes , ses slips trop larges .Son goût prononcé pour le pipicacaprout et le sexe débridé. Sa capacité à transformer une paisble scène de famille en chaos démoniaque . Dans ce volume l'aventure de Monsieur Rachid l'obsédé myope a ma préférence.
Commenter  J’apprécie          81
Edika, tome 2 : Homo-Sapiens Connarduss

Âmes sensibles s'abstenir, du grand portnawak, délicieusement, prodigieusement décadent... JOUISSIF.

Commenter  J’apprécie          80
Anthologie, tome 4 : 1997-2002

Le lecteur assidu de Fluide Glacial que j'ai été de la fin des années 80 à la fin 90 a été tout particulièrement heureux de se voir offrir ce très bel album dans le cadre de Masse Critique.

J'y ai retrouvé Edika, sa galerie de personnages, ses situations absurdes et ces histoires construites en même temps qu'elles sont dessinées, garanties sans chute.

Un immense plaisir de retrouver Bronski Proko et sa famille et le chat Clark Gaybeul.

De quoi donner envie de compléter ma collection.
Commenter  J’apprécie          70
Edika, Tome 6 : Désirs exacerbés

Composée de 7 histoires, cette BD m'a plutôt déçue. Il y a quelques bons gags, mais je m'attendais peut-être à plus d'ironie et d'humour noire. J'aurais voulu lire une BD plus incisive, plus rentre dedans ! J'ai pas passé un mauvais moment, mais je crois que j'avais de trop hautes attentes !
Commenter  J’apprécie          70
Bioutifoul weurld

Attention, parmi les 44 nouvelles qui composent ce recueil, certaines sont réservées à ceux qui ont conservé intact l'humour pipi-caca-vomi de leurs très jeunes années. Quand aux autres, je suppose que, pour les apprécier, il faut être perturbé sexuellement. N'étant ni l'un, ni l'autre, vous comprendrez aisément que ce livre a atteint pour moi les hautes sphères de l'absurde. Quand aux illustrations, elles sont du même niveau. Cela ne mérite même pas la note d'une étoile, pour moi 1/20.



Un peu de mansuétude pour une nouvelle, parmi le lot, "la moins pire" : "La vie en communauté" où un clochard s'adresse à ses voisins de chambre que sont les usagers du métro qui empruntent la station Barbes-Rochechouart puisque c'est là qu'il tente de dormir.



Attirée par la page de couverture dans un rayon de la médiathèque, j'en tire simplement la conclusion que le hasard ne fait pas toujours bien les choses. L'auteur m'était alors totalement inconnu, malheureusement il le restera.
Commenter  J’apprécie          70
Edika, Tome 1 : Débiloff Profondikoum

Le premier d'une longue série de n'importe quoi, qui aura grandement contribué à façonner le mythe Fluide Glacial.

En plus de trente albums, Edika n'a jamais dévié de sa ligne parfaitement absurde, érotomane et pipi-caca. Avec lui tout est excessif, barré, sans limite. Les personnages promènent leur gros tarins dans des aventures sans queue ni tête, peuplées de femmes à poil, de grosses brutes mutiques, de nains souffre-douleur et d'un chat nommé Clark Gaybeul, on ne sait pas pourquoi. D'ailleurs il n'y a pas grand chose dont on connait le pourquoi ; l'auteur lui-même parait dessiner au petit bonheur la chance, au gré de ce que produit pour lui son cerveau pas net, à l'écart de tout contrôle et de toute retenue. Même ses chutes n'ont aucun sens.

Gotlib a peut-être trouvé un héritier. Mais un qui aurait éteint ses neurones. Jouissif.



3,5/5
Commenter  J’apprécie          70
Edika, tome 36 : Mezzé Falafel

Il s'agit du trente-sixième recueil d'histoires courtes écrites et dessinées par Édika. Il est initialement paru en 2015, et comprend 10 histoires de longueur variable, dont 6 en couleurs. Son titre est particulièrement impénétrable puisque les mezzés sont un ensemble de petits plats constituant une tradition culinaire levantine, et les falafels sont des boules frites ou des galettes de pain épicé.



D'ailleurs l'album commence avec un dessin sur la page de titre, dans lequel un journaliste demande à Bronsky Proko quel est le sens du titre, et quel peut bien être son rapport avec le contenu de l'album (il n'y a bien sûr pas de réponse). La première histoire montre le champion olympique Aldo Dandréolla effectuer un magnifique lancé de javelot, en hurlant, ce qui cause une perte d'audition significative au caméraman qui se rend alors chez son otorhinolaryngologiste (enfin, plutôt son oto-rhino-laryngo), mais Édika est interrompu par le téléphone alors qu'il s'apprêtait à coucher la chute sur le papier. Dans la deuxième histoire Bronsky Proko réalise des dessins lors d'une séance de dédicace à Saint Malo, quand le nerf optique de l'œil droit de son admirateur commence à avoir un comportement étrange.



Dans la troisième histoire intitulée Pélikan n° 17, Bronsky s'adresse directement au lecteur en lui expliquant qu'il n'a pas envie de dessiner. Son fils Paga (pour Paganini) lui fait observer que si le lecteur n'en a pas pour son argent, il est vraisemblable qu'il n'achètera pas le prochain numéro de Fluide Gacial à 3,90€. C'est alors que surgit d'une autre dimension un individu sur une sorte de mouette ressemblant trait pour trait à Arzach sur son oiseau (avec un plus gros nez quand même, voir Arzach de Moebius). Dans la suivante un invité dans une réception mondaine souffle dans une langue de belle-mère, dont l'extrémité chatouille le dessous du nez de sa voisine.



Il n'y a bien sûr aucune nécessité d'avoir lu un autre album d'Édika pour comprendre les histoires de ce tome 36. Le lecteur qui connaît déjà le travail de cet auteur y trouvera les bêtises habituelles de l'artiste. Un nouveau lecteur y trouvera une liberté de ton déstabilisante. Pourquoi lire cet album plutôt qu'un autre ? Pourquoi pas. Qu'a-t-il de spécial ? Il est réalisé par Édika et il est drôle. Mais c'est quoi Édika ? C'est de l'humour absurde, parfois grossier ou vulgaire, avec un peu de références dedans, des dessins pas beaux, une sale habitude de briser le quatrième mur, et un art consommé de l'absurde. Concrètement c'est fait pour être lu, plutôt que pour être expliqué dans un commentaire forcément pas drôle et moins absurde.



Ça pour être absurde, c'est absurde, et dès la première histoire. Ce champion olympique de lancer de javelot se conduit et hurle comme un joueur de football venant de marquer un but après avoir remonté tout le terrain. Déjà, c'est grotesque du fait de dessins accentuant les poses de l'athlète jusqu'à les rendre idiotes et en exagérant les mouvements de ses jambes pendant la course comme dans un dessin animé pour enfants. Ensuite c'est absurde ou dérisoire parce que parce que le caméraman lui demande de refaire son geste pour le zapping d'Antoine de Caunes. Enfin c'est absurde parce que le champion lui hurle dans l'oreille, avec une bouche agrandie jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de contenir toute la tête du caméraman.



C'est vulgaire parce qu'Édika représente les individus sans enjoliver leur apparence, en jouant sur des conventions déconnectées de leur sens. La première femme apparaissant a une énorme poitrine mise en valeur par un généreux décolleté. Elle porte une robe ras la touffe, ce qui fait que le lecteur peut voir sa petite culotte blanche. Elle est maquillée comme un camion, en particulier avec une tonne de fard à paupière. Il se dégage de sa personne une franche vulgarité que l'on va retrouver dans tous les personnages féminins. Il ne s'agit pas d'une approche misogyne, juste d'une moquerie généralisée sur les femmes potiches à forte poitrine, et de manière sous-jacente sur le fantasme masculin qui y est lié. Ces femmes ne sont pas belles, juste des caricatures de poufs, avec un regard vide de toute intelligence (et pourtant les personnages masculins craquent pour elles).



De la même manière, les personnages masculins semblent souffrir d'une forme de vide entre les 2 oreilles, sont affligés de gros nez, ont une implantation capillaire défaillante, et un tonus musculaire inexistant (sauf un adepte de la musculature qui donne l'impression d'avoir été gonflé à l'hélium). Édika dessine donc une humanité peu esthétique, aux expressions de visage veules ou idiotes.



Les arrière-plans comprennent régulièrement des indications sur l'endroit où se déroule la scène. Ainsi lors du lancer de javelot, le lecteur peut voir des banderoles sur le bas des gradins, et des petits ronds figurant les têtes des spectateurs. C'est simple et efficace. Édika représente sa table à dessin lorsqu'on le voit en train de réaliser sa bande dessinée et qu'il s'adresse au lecteur. Au fil des 10 histoires, le lecteur peut ainsi voir des bancs en bordure de mer ou sur une pelouse, une table recouverte d'une nappe lors de la soirée mondaine, le canapé, le fauteuil et l'escalier du salon de Bronsky Proko, un bureau très spacieux dans un immeuble, la façade du musée du petit bricoleur, ou encore un ponton flottant sur la mer.



Édika ne dessine pas pour en mettre plein la vue avec des décors somptueux, mais il y a quand même quelques variations dans les localisations. Les lieux ne dégagent pas la même vulgarité que les individus, et le lecteur se dit qu'il ferait bien un tour en bordure de plage.



En apparence, le lecteur découvre 10 histoires courtes dont l'intrigue se perd en route au bout de 3 pages au mieux, avec des chutes qui n'en sont pas. L'histoire s'arrête là, mais elle aurait pu s'arrêter quelques cases avant ou 3 pages après. Il y a de nombreuses solutions de continuité dans la narration, et il est finalement abusif de parler d'intrigue. Les dessins sont très expressifs grâce à des exagérations visuelles irrésistibles, traduisant l'état d'esprit du personnage avec une puissance peu commune. Il y a donc ce champion olympique qui hurle à s'en décrocher la mâchoire, le regard ahuri de ce colosse voyant qu'un chien lui fait pipi sur la jambe, etc.



Il y a également des gestes exagérés et inattendus comme les paires de jambes reproduites en plusieurs exemplaires pour montrer la succession très rapide de petites foulées de l'athlète. Il y a un langage corporel tout aussi expressif traduisant des comportements délirants, comme ce monsieur en costume qui entame un pas de deux avec un boxeur massif, comme s'il s'agissait d'une scène d'une comédie musicale.



Le lecteur se rend également compte qu'Édika joue fortement sur le registre de l'autodérision, en se moquant de lui-même pour l'absence de chute de ses récits, pour leur nature décousue, pour l'absence d'inspiration. Il observe aussi que certains gags peuvent être à tiroir. Ainsi Clark Gaybeul, le chat de la famille porte des chaussures et un slip de marque Grande Barque (un clin d'œil à Petit Bateau). Le fait que cet animal domestique soit affublé de pièces vestimentaires renvoie à son appartenance à la famille, comme un individu à part entière. Dans le contexte des sketchs d'Édika, le lecteur est en droit de soupçonner une forme de raillerie sur les propriétaires qui élèvent leur animal familier au rang de personne. Mais habiller un animal souligne sa nudité initiale, impliquant sa nature sexuée, avec un sous-entendu de zoophilie, ce qui ne semble pas si déplacé dans une BD d'Édika.



Cette forme d'humour à tiroir incite le lecteur à considérer d'un autre œil l'apparente désinvolture de l'auteur vis-à-vis de son intrigue. En abrogeant la logique des liens de cause à effet d'une séquence à l'autre, il souligne que le lecteur est surtout venu pour les gags (souvent de nature absurde), et pas pour une histoire. Finalement l'auteur montre au lecteur que tous les 2 ils s'émancipent du besoin d'une histoire en bonne et due forme. Il y a là à la fois une forme d'autodérision d'Édika envers lui-même en se disant incapable de bâtir une histoire qui tienne la route pendant 5 pages, mais aussi une forme de moquerie du lecteur qui finalement se passe très bien de ladite histoire. Ainsi Édika ne fait pas que jouer avec les conventions narratives, il les foule au pied et il se révèle un auteur capable de jouer avec la forme pour en tirer des sources de gag.



Dans plusieurs de ces histoires, Édika fait également des références directes à Fluide Glacial, à Marcel Gotlib, à Goosens, ou encore à Margerin. À nouveau il brise le quatrième mur en évoquant son obligation de rendre des pages pour son employeur, ou en devant réaliser une histoire pour le numéro anniversaire des 40 ans du magazine. Il se dessine alors en filigrane le portrait d'un auteur qui s'est affranchi des contraintes narratives habituelles, qui donne l'impression de dialoguer avec ses lecteurs, en répondant à leurs critiques formulées dans les courriers ou lors des salons de BD. Ces BD ne sont plus très loin d'une forme interactive, et d'un commentaire sur le propre travail de l'artiste.



Ce trente-sixième tome des BD d'Édika contient exactement ce que le lecteur attend de lui : humour absurde, aucun respect de la trame narrative, gags énormes, nonchalance confinant à l'imposture, exagérations irrésistibles des états d'esprit par des dessins présentant une force expressive peu commune. Pour un nouveau lecteur, ce tome constitue un aussi bon point d'entrée qu'un autre, avec des comportements idiots, des personnages d'une terrible banalité, une humanité avec une faible quantité de neurones, des dessins pas très fouillés, mais très vivants. Pour les 2 types de lecteur, Édika apparaît comme un narrateur facétieux, se jouant des codes pour apprivoiser l'absurdité du monde.
Commenter  J’apprécie          50
Edika, Tome 32 : Imprévus au menu

Bon d'accord, ce n'est pas le meilleur d'Edika.

Mais personnellement, je ne me lasse jamais de son humour absurde, de ses femmes aux formes plus que généreuses, de ses textes interminables, de ses réparties stupides.

Encore de belles petites histoires (y en a plusieurs, comme d'hab) de notre dessinateur fétiche Bronski Proko et de son génial Clark Gaybeul, et d'autres personnages aussi...

ça détend.

Merci Edika ! C'est pas une BD de mes yeucouscous ! (comprendront les lecteurs assidus de notre cher Maître vénéré.)

Pour les adorateurs du Maître et pour ceux qui n'ont jamais tenté l'aventure.

Bon d'accord ce n'est pas le meilleur d'Edika.

Mais personnellement...
Commenter  J’apprécie          40
Edika, tome 2 : Homo-Sapiens Connarduss

Deuxième album du délirant Edika. La première planche « ça creuse » est assez emblématique : Un banal client de restaurant se trouve plongé dès sa première commande dans l’absurde qui de cases en cases s’amplifie en se répétant jusqu’à l’apocalypse , la sortie de route (intervention d’une religieuse, d’un plateau de film X ) et pour finir …pas de fin ,pas de chute.On retrouve le même schéma avec le mari qui veut se débarrasser de sa femme,le chef d‘orchestre distrait. Ma préférée les nouvelles aventures de Monsieur Rachid le myopissime à Hollywood
Commenter  J’apprécie          40
Edika, tome 36 : Mezzé Falafel

Évidemment, après 36 tomes, Edika prêche les convaincus, ceux qui ont biberonné au Fluide Glacial et qui en redemandent.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
Commenter  J’apprécie          40
Edika, Tome 3 : Yeah !

Des épisodes d'une valeur inégale mais certains excellents justifient largement le détour.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Édika (427)Voir plus

Quiz Voir plus

Le portrait de Dorian Gray (facile)

Le Portrait de Dorian Gray est une...

pièce de théâtre
autobiographie de l'auteur
fiction
oeuvre d'un peintre nommé Oscar Wilde

10 questions
950 lecteurs ont répondu
Thème : Le Portrait de Dorian Gray de Oscar WildeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}