Abdelilah Laloui - On n'est pas couché 22 février 2020 #ONPC
On n'est pas couché
22 février 2020
Laurent Ruquier sur France 2 #ONPC
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Ça y est, c’est officiel, j’y suis. J’étudie dans une grande école. Je suis officiellement déviant. En France, une personne issue de l’immigration qui fait de grandes études révolutionne sa vie, et la société avec. Elle est érigée au rang de modèle. Elle n’a pas le droit à l’erreur. Et moi qui ne sais toujours pas si je dois porter des baskets ou non, quel modèle je fais ?
Pour lire un livre, la seule chose que tu dois savoir, c’est que tu ne sais rien.
… passer un concours en ayant le sentiment de défier la sociologie et son destin est autre chose. Un parmi des milliers est capable de s’affranchir de son environnement social pour s’élever, mais à quel prix ? Beaucoup de ressentiment et de honte.
Inutile de bien parler français dans une France qui ne veut pas de nous. [...] Le langage doit donc être abrupt, familier et violent. Une violence aussi bien de la forme que du fond. Ainsi, l'interjection "wesh" s'est substitué à mon "salut", "bâtard" est devenu mon insulte favorite et la contraction "vasy" ponctue toutes mes phrases, qu'il s'agisse de dire au revoir ou d'exprimer mon mécontentement. On se sent exclu donc on s'exclut de la société. C'est le serpent qui se mord la queue. Peut-on nous le reprocher?
Ici, porter ce vêtement de sport c'est revendiquer une orme de négligence. Puisque les jeunes sont persuadés de ne pas avoir de place dans la société, ils n'ont pas d'autre choix que de se mettre à l'écart. Et puis le survêtement est un symbole de virilité. Le clivage entre la féminité et la virilité structure la banlieue et ses interactions sociales.
Les personnes qui se disent cultivées doivent se justifier en permanence de leur culture, tandis que les personnes curieuses se contentent de s’en imprégner, sans qu’il ne leur soit jamais rien demandé.
Il existe une connivence tacite, non voulue, mais réelle entre ceux qui font peur et ceux qui ont peur. Victor Hugo (Citation début de chapitre, p.25)
Les milliers de mots ne me font plus peur, j’ai le dictionnaire à mes côtés, il se chargera de dépasser les difficultés de langage. L'avantage avec lui, c'est que je peux lui demander autant de fois que nécessaire les mots que je ne comprends pas, sans passer pour un idiot. Les dictionnaires ont l'humilité du savoir. (p. 67)
Ils pensent connaître les conditions des pauvres mais ne savent pas que celles-ci se vivent et ne s'observent pas.
La musique améliore la vie car elle nous accorde de la distance avec notre présent. Elle nous permet de vivre dans le futur tout en nous rappelant le passé, c'est ça le secret. Alors nous ne sommes plus dépendants du temps. (p. 35)