Chaque année, le Prix des Lecteurs U consacre un roman francophone en associant les choix littéraires des Magasins U à ceux d'un large public. Ainsi, 100 lecteurs, membres d'un jury constitué de clients de l'enseigne tirés au sort parmi les volontaires inscrits sur UCulture.fr, ont voté pour leur roman préféré parmi une sélection de six ouvrages. Après trois mois d'intenses lectures, la lauréate du Prix des Lecteurs U 2024 a été révélée : il s'agit d'Adèle Bréau, auteure de L'Heure des femmes (Le Livre de Poche).
En savoir plus sur L'Heure des femmes : https://www.hachette.fr/livre/lheure-des-femmes-9782253246961
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Il a ajouté qu'il fallait bien réfléchir. Que la vie, ça tenait à ces choix minuscules qui pouvaient tout changer. Qu'il ne fallait pas se laisser enfermer dans la colère, l'entêtement, le doute. Parce qu'on n'a qu'une vie, et qu'on est finalement seuls à l'écrire.
— [...] Ma psy m'a conseillé...
— Tu as une psy ?
— Comme tout le monde, non ?
— Euh... non. Moi, je n'ai pas de psy.
— Eh bien, tu devrais.
— Pourquoi, tu trouves que j'en ai besoin ?
— Comme tout le monde.
Elle commence à avoir l'habitude de ces retrouvailles familiales annuelles, et de leurs montagnes russes qui la font invariablement vaciller entre félicité extrême et désespoir insondable.
Il fait vraiment chaud. L'atmosphère est comme saturée par cet air de fin du monde qu'ont les milieux de journée en Provence, lorsque tout le monde fait la sieste et que tout se tait, sauf les cigales qui se dandinent ou le vent qui se plaint.
Il faut croire qu'on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans l'intimité des gens, même ceux qui nous sont les plus proches.
Les villes inconnues dans lesquelles on débarque de nuit ont toutes ce même parfum de tristesse alanguie.
Et puis il y a eu les slows, et " Purple Rain", le plus long, celui dont on savait que si on acceptait l'invitation d'un garçon qui ne vous plaisait pas, il fallait supporter sa présence si proche 8,45 min.Une éternité.
On ne se déleste jamais complètement de ses premières années. On édifie sagement, ou on bataille contre les modèles de son enfance. Mais ces derniers restent pour toujours les fantômes de celles que nous devenons.
Rien ne change en fin de compte. On croit devenir adulte mais à part le corps et les soucis, on reste les mêmes qu'il y a trente ans.
J’ai horreur de ces gens qui choisissent entre ceux auxquels ils témoignent du respect, et ceux qu’ils dédaignent — les employés, les serveurs, les dames de ménage — tout cet aréopage de « petites gens » dont la mission se résume, selon eux, à rendre service.