Citations de Adib Khorram (18)
"Ce n'était pas le genre de choses que je pouvais dire à qui que ce soit. Pas à voix haute, du moins. Je veux dire, les garçons n'étaient pas censés aimer leurs petites sœurs. On pouvait veiller sur elles. On pouvait intimider la personne qu'elles décidaient de ramener à la maison - même si j'espérais que ce scénario ne se produirait pas avant plusieurs années pour Laleh. Mais on ne pouvait pas leur dire qu'on les aimait. On ne pouvait pas avouer que l'on jouait à la dînette ou à la poupée avec elles, parce que ce n'était pas viril. Pourtant, je jouais à la poupée avec Laleh. Je jouais également à la dînette avec elle (même si j'insistais pour qu'on y serve du vrai thé, pas du thé imaginaire encore moins du thé du Tea Haven). Et je n'en avais pas honte. Je n'en parlais simplement à personne. Ce qui était normal. Pas vrai ?» pg 24
Ma mère disait toujours que ce genre de blague ne la dérangeait pas, parce que les Persans ne pouvaient pas être terroristes. Parce qu'ils ne se réveillaient pas assez tôt le matin pour aller faire exploser quoique ce soit. Je savait qu'elle le disait seulement parce que cela la dérangeait vraiment, au fond. Mais c'est plus simple d'en rire à la place.
Je détestais cette question : qu'est-ce qui te déprime ? Tout simple parce que la réponse était : rien.
Je n'avais aucune raison d'être en dépression. Il ne m'était jamais rien arrivé de foncièrement mauvais dans la vie.
Je ne me sentais pas légitime.
Ma mère disait toujours qu'elle m'avait nommé d'après Darius le Grand. Je crois surtout qu'elle et mon père courraient droit vers la déception en me donnant le nom d'une telle figure historique. J'étais tout un tas de personnes - Darianus, Darius prépuce, Darius phallus - mais je n'avais définitivement rien de grand.
—T'es jaloux ?
— Un peu. Tu as eu cette longue histoire avec lui et je...
Je prends les mains de Kaivan.
- Mais j'ai un avenir avec toi.
Je pris une portion de thé dans la boîte orange vif que je versai dans le panier infuseur, ajoutai deux cuillères de sucre candi, puis plaçai le panier sous le robinet. Smaug le Farouche cracha son breuvage fumant dans le pichet. Je sursautai au contact des gouttes brulantes sur mes mains.
Smaug, Première et Principale Calamité, triomphait une fois de plus.
Pour Farina Bahrami, l'amour était une opportunité, pas un fardeau.
— Tu es gentil. Tu es drôle. Tu es courageux. Tu es un peu un désastre. Mais c'est ce que j'aime chez toi. Sans parler de tes fesses de hockeyeur.
Being depressed doesn’t mean I’m not happy. It’s like, happy is one color. And depressed is another color. And you can paint happy, and then paint a little depression around the edges.
C'était l'une des conséquences de la dépression. C'était comme s'il y avait un trou noir supermassif entre l'image que vous vous faisiez de vous-même et l'image que les autres percevaient, si bien que tout ce que vous voyiez était déformé par l'effet de lentille gravitationnelle, laquelle reflétait avant tout vos propres défauts.
Je détestais ce à quoi je ressemblais.
Ce qui était tout à fait normal.
Pas vrai ?
Cela me faisait du bien de voir Gabe me défendre. Cela me faisait du bien de faire partie d'une équipe.
Ghorbanat beram est l'une de ces phrases farsi tellement parfaites qu'il est impossible de la traduire en français.
La traduction la plus proche est la suivante : Je donnerais ma vie pour la tienne.
Parfois, ce n'était que de belles paroles.
Mais Sohrab l'utilisait au sens littéral. Tout comme moi. Voilà ce que signifiait avoir un meilleur ami.
-Arrête de pleurer ! Tu pleure tout le temps ! Pedar sag !
Rien de mal ne t'es jamais arrivé. Tu te plains sans arrêt ! T'as jamais eu de raison d'être triste dans ta vie !
Je ne pouvais plus parler.
Je restais là, à cligner des yeux et à pleurer.
-Va-t'en, Darioush, dit-il.
Avant d'ajouter :
-Personne ne veut de toi ici.
Je bus mon thé, respirai l'odeur du jasmin et me demandai si quelqu'un serait triste si je mourrais dans un accident de voiture ou autrement.
Ce qui était normal.
Pas vrai ?
En farsi, nous avons une expression qui signifie : "ta place était vide". On l'utilise pour dire que quelqu'un nous manque
Alexandre le Grand était le Trent Bolger de la Perse antique.
Parfois ma mère me disait que j'étais son petit poisson d'avril.
Je savais - sans qu'elle ait à me le dire - qu'elle ne réalisait pas à quel point cela me faisait de la peine.