Je t’impose, chaque matin, le traumatisme de la renaissance. Je te précipite dans les eaux glacées du monde. Je le fais sans ménagement, même si j’excelle à y mettre les formes, moi qui sais aujourd’hui prendre toutes les apparences, gros réveil à gros tic-tac ou élégante montre-bracelet, radioréveil branché sur une fréquence musicale ou téléphone mobile dont les « accessoires » égrènent la mélodie de ton choix. Les technologies modernes passent pour moins barbares que celles de naguère. Mais l’illusion de la forme ne change rien à la cruauté du fond : ma pire rosserie, c’est de te faire mesurer ta paresse ou, ce qui est plus terrible encore, la médiocrité de ta condition.