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Citations de Alain Dulot (58)


Qu’est donc la poésie sinon des mots qui renferment de la musique, et qu’est donc le poète, sinon celui qui libère cette musique ?
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Il y a les pauvres, il y a les riches, mais la vrai richesse n’est pas d’avoir de l’argent, elle est de ne pas avoir à y penser.
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Josépha : Mais vous écriviez de beau rapports ?

Simon Brenner : (ironique) : Bien sûr, de superbes rapports….Des pages et des pages avec des tableaux, des statistiques, des graphiques, des PowerPoint et des slides. Les gens ne croient plus en Dieu, mais ils croient encore aux statistiques, aux graphiques et aux slides. Il faut absolument être obscur pour donner l’illusion de clarté.
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Le gros mot

Gros, lui ? Vous plaisantez ! Il est au contraire du style court, du genre mince et incisif, et vous conviendrez que son premier modèle de référence ne compte pas plus de cinq lettres. Le second n’en réunit que trois, et il serait facile d’avancer d’autres exemples….Il n’a rien de replet, moins encore d’obèse. Sans compter qu’il est à peine un mot. Une interjection plutôt, une onomatopée. Il est vrai qu’il vaut son pesant de rage, d’invective, de mépris, de surprise, de jubilation parfois…
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Je t’impose, chaque matin, le traumatisme de la renaissance. Je te précipite dans les eaux glacées du monde. Je le fais sans ménagement, même si j’excelle à y mettre les formes, moi qui sais aujourd’hui prendre toutes les apparences, gros réveil à gros tic-tac ou élégante montre-bracelet, radioréveil branché sur une fréquence musicale ou téléphone mobile dont les « accessoires » égrènent la mélodie de ton choix. Les technologies modernes passent pour moins barbares que celles de naguère. Mais l’illusion de la forme ne change rien à la cruauté du fond : ma pire rosserie, c’est de te faire mesurer ta paresse ou, ce qui est plus terrible encore, la médiocrité de ta condition.
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Le calendrier des postes est l’image même de la ruralité, la photo d’identité d’une certaine France enracinée. Il n’est pas indemne en cela d’une idéologie insidieuse, vaguement maréchaliste, exhibant mensongèrement une terre qui, elle, ne change pas.
Par le fait que lui-même ne change pas, ou si peu, il devient comme la négation du temps qui passe. C’est un anti-calendrier.
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Sans doute as-tu ressenti alors le charme des mots, la magie de leur agencement et la puissance de la rumeur. Qu'est donc la poésie, sinon des mots qui renferment de la musique, et qu'est donc le poète, sinon celui qui libère cette musique ? C'est cela, en tout cas, que tu as su faire: produire des mots et, avec ces mots, de la musique.
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Il en résulte chez moi une disposition d'esprit curieuse, contradictoire, où s'affrontent présent et futur proche : l'enthousiasme d'avoir à prendre une décision aujourd'hui et l'angoisse d'avoir à l'assumer dès demain ; le bonheur de me trouver encore parmi les lumières de la ville et le découragement à l'idée, tout à l'heure, d'une nouvelle plongée dans les ténèbres.
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Ce qui le rendait si violent n'a jamais été la haine, mais tes trop longues stations devant les comptoirs.
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Dans un article paru hier, Barrès prophétisait : " Demain le cadavre de Paul Verlaine, poète sans feu ni lieu, sera escorté par toutes les forces indisciplinées de la jeunesse, royalement, à travers Paris." Comme il a vu juste ! Derrière les gerbes et les couronnes, une banderole se déploie, portée par la Société des étudiants : "Au prince des poètes". Depuis deux ans, tu as hérité de ce titre symbolique, mais le symbole est ailleurs : tu incarnes à leurs yeux le mépris de la bourgeoisie, le refus des conventions et le goût de la révolte qui animent toutes les jeunesses du monde.
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Quelques centaines de mètres plus bas, la place Saint-Michel, avec ses becs de gaz, ses calèches aux sièges de cuir, ses tramways omnibus à impériale, ses fiacres, ses cabriolets, ses chevaux et ses cochers, a été, elle aussi, un pôle essentiel de ta vie. Sur cette place, le Soleil d'Or a longtemps compté pour toi presqu'autant que le François 1er. Depuis sa terrasse, les clients avaient sous les yeux la fontaine Saint-Michel, alors de construction récente et, en se tournant franchement vers la droite, la cathédrale Notre-Dame, de bien plus ancienne lignée - tu aimais dire que la première était une toute jeune fille contemplant une vieille dame...
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Et lorsque Rimbaud et toi déambuliez dans les rues mouillées de Londres et dans la soûlographie, vous deveniez des vagabonds célestes. Seul le "dérèglement de tous les sens" permettait d'accéder à un au-delà sublime, celui de la poésie. Comme tu l'as écrit toi-même : "Ah ! Si je bois c'est pour me saouler,non pour boire.
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Mieux que personne, ton ami sait que ta vie a été un conflit permanent entre les sens et l'esprit, qu'en toi Dieu et Satan se sont livrés un combat sans fin et que le premier perdit bien des batailles tant furent nombreuses, après les élans de l'ange, les rechutes de la bête.
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Rimbaud, un accident ? Un caprice ? Un intermède ? Une parenthèse ? Non: la vérité de ta vie. Il t'a offert une saison en paradis. Il t'a entraîné dans un vagabondage dans les Ardennes, en Angleterre, en Belgique. Dans d'autres vagabondages aussi. Mais, c'est vers toi, c'est jusqu'au cœur de toi-même, qu'il t'a emmené.
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Tu restais emprisonné dans l'image maternelle, songeant que, par ta faute, ta mère avait rendu son dernier soupir dans un hôtel minable, au milieu des éclopés, des mendiants et des filles de rue.
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Pour devenir ce violoniste, il t'a fallu délivrer la poésie de ses "lois", la dégager de son carcan séculaire. Tu l'as affranchie de ses vieilles contraintes "académiques", justement, en lui permettant le libre usage des mots, des vers, des cadences. Tu as bousculé la mesure, subverti l'alexandrin, introduit des césures audacieuses, des ellipses vertigineuses. Tu as été un révolutionnaire du rythme, un anarchiste de la métrique, un terroriste de la prosodie.
Dans un quotidien du matin, Mallarmé a déclaré que tu as retrempé la poésie "à la source la plus mélodieuse qui fut jamais." Rien de plus pertinent. Tu as puisé à des nappes méconnues. Tu es retourné aux premières fontaines du langage, d'où jaillissent l'onde pure des mots et la musique des syllabes. Et ainsi tu as fait chanter comme nul autre le verbe français.
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Tu n'as pas, toi, renouvelé ta candidature. Tu as compris, et tes amis t'y ont aidé, que tu n'étais pas académisable. Trop de titres sociaux et moraux te faisaient défaut. L'éligibilité est étroitement liée à l'honorabilité. On entre à l'Académie pour ce qu'on a su ne pas faire autant que pour ce que l'on a fait. Or tes écarts de conduite, ton image, ta réputation, étaient des obstacles rédhibitoires. Pourtant, comme l'écrira Lepelletier, si tu n'étais pas académisable, tu n'en méritais pas moins d'être "académifié".
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Il se contentera d'entrer dans la légende, et cela grâce à une "affaire" qui n'en est pas encore une, et une lettre ouverte au Président de la République qui, sous le titre J'accuse, paraîtra dans le journal L'aurore du 13 janvier 1898. Et en 1902, lorsque Zola mourra, asphyxié au monoxyde de carbone, Anatole France, chargé de lui rendre hommage lors de ses funérailles, en présence du capitaine Dreyfus en personne, trouvera les mots les plus justes : "Il fut un monument de la conscience humaine."
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Le romancier Émile Zola était sur les rangs lui aussi. Il est là, quelque part dans le cortège qui t'accompagne. Barbichette grisonnante d'instituteur laïque, lunettes cerclées, front dégagé, il regarde d'un air de défi le dôme tant convoité.. Le 22 février 1894, deux sièges étaient mis aux voix. Le premier est allé à Heredia. Le second, celui pour lequel vous concouriez avec trois autres candidats, n'a pas été pourvu : l'Histoire retiendra que ni Verlaine ni Zola - pas plus que Baudelaire trois décennies plus tôt - n'ont recueilli le moindre suffrage. Zola récidivera jusqu'à battre des records de persévérance : malgré plus de vingt tentatives, jamais il n'entrera sous la Coupole.
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Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
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