Titulaire d’un doctorat en histoire de la City University of New York (2010), je suis chargée de recherche CNRS (section 33 : histoire moderne et contemporaine) à l’Institut de l’Asie Orientale (IAO) à l’ENS de Lyon. _ _ Mes recherches portent sur des dispositifs techniques industriels qui ont rendu possible la première industrialisation japonaise dans sa complexité sociale, économique et matérielle. Depuis le début de mes études universitaires, je suis de formation historienne. Une thèse en histoire sociale, intitulée Learning to be Modern, consacrée à la modernisation japonaise à partir de l’étude d’une université de Kyoto, m’a permis de saisir les limites d’un approche peu attentive aux aspects matériels de la transformation du Japon à cette époque. _ _ Comment un pays à l’économie agraire, sortant de deux siècles d’isolement relatif, est-il devenu en moins de cinquante ans, le premier pays industrialisé d’Asie et une puissance industrielle à l’échelle mondiale ? Ce programme de recherche s’articule autour de deux axes : une étude des acteurs de l’industrialisation japonaise (ingénieurs, techniciens, contremaîtres) et des matériaux (acier et cuivre). Il s’agit de mieux comprendre le paysage des acteurs impliqués dans l’élaboration des techniques mises en place pour valoriser des matières premières ainsi que la fabrication qui inévitablement ouvre sur l’adaptation aux usages locaux.