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EAN : 9782081303096
202 pages
Flammarion (16/05/2013)
4.05/5   5935 notes
Résumé :

William
Shakespeare

Roméo et Juliette.

L'action se passe à Vérone et met en scène deux grandes familles ennemies, les Montaigu et les Capulet. À un bal masqué donné par les Capulet, Roméo, un Montaigu, tombe follement amoureux de Juliette, une Capulet promise en mariage au comte Paris, un jeune noble. Il la retrouve à la nuit tombée, sous son balcon, pour lui déclarer son amour. Éperdument amoureux, ils demandent le len... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (393) Voir plus Ajouter une critique
4,05

sur 5935 notes
Umberto Eco a bien parlé dans son roman le Nom de la Rose du fait que les livres parlent aux livres, parlent des livres et se transmettent des messages, de livre en livre.
Jorge Luis Borges, quant à lui, avait abordé dans sa nouvelle La Bibliothèque de Babel le fait que la disparition des livres n'était pas un problème sur le long terme car leur effet a eu le temps de se répercuter dans la pensée des suiveurs.
Ces deux illustres décodeurs de bibliothèques me semblent tout à fait indiqués pour parler de la genèse de Roméo et Juliette.
Il faut probablement remonter jusqu'à Jean Boccace (Giovanni Boccaccio) pour comprendre l'ensemble du phénomène et la suite d'appropriations et de réappropriations d'oeuvres désormais quasi oubliées qui ont conduit au chef-d'oeuvre que l'on connaît.
Boccace a connu un tel succès, notamment avec son Décameron, que nombreux sont les écrivains italiens qui ont tenté d'exploiter le filon de la nouvelle tel que lui l'avait fait.
Ainsi, Masuccio de Salerne (Masuccio Salernitano, 1410 – 1475) produira un Novellino, ouvrage qui regroupe cinquante courtes nouvelles, dont la 33ème, une certaine Romeo e Giulietta.
Version certes primitive mais déjà suffisamment marquante pour avoir été repérée, reprise et enrichie par Luigi da Porto (1485 – 1529).
À son tour la version étoffée par da Porto de Romeo e Giulietta sera ré-assaisonnée par Matteo Bandello (1480 – 1561) dans son gros corpus d'histoires courtes, dont Shakespeare connaissait la traduction du français Pierre Boaistuau (1500 – 1566), également connu pour avoir édité des nouvelles de Marguerite de Navarre, la propre soeur de François Ier.
Notons au passage que la traduction de Bandello sera très profitable à Shakespeare car, outre Roméo Et Juliette, elle fournira également au dramaturge anglais le sujet de deux autres pièces restées fameuses : les comédies Beaucoup de Bruit Pour Rien et La Nuit Des Rois (de même Lope de Vega s'inspirera aussi de Bandello).
Mais, si William Shakespeare remet le couvert de Roméo Et Juliette, c'est qu'il a sûrement une ou deux idées en tête, le bougre.
L'auteur écrit sa pièce en fin du XVIème siècle, un siècle particulièrement chaud sur la question du mariage, notamment en raison du séisme que provoque la réforme protestante. Laquelle doctrine défend le mariage « d'inclination » au détriment des règles classiques du mariage dans tout le monde chrétien, à savoir, le choix des parents et l'intérêt de la famille.
De tout temps, hier comme aujourd'hui, quel meilleur symbole d'émancipation pour la jeunesse que celui de Roméo et de Juliette, deux amoureux qui n'ont que faire de l'opinion de leurs parents respectifs et qui préfèrent braver l'interdit que de s'interdire leur amour ?
Ce thème, en lui seul, suffirait presque à expliquer le succès de la pièce depuis plus de quatre siècles. Mais il n'est probablement pas tout. Aussi, vais-je hasarder une autre interprétation qui n'est pas spécialement fréquente pour cette pièce.
Shakespeare nous dresse un tableau où deux familles rivales s'opposent, pour des raisons anciennes, obscures et probablement oubliées, dans une lutte à mort. le vieux Montague et le vieux Capulet sont deux respectables, aimables, riches citoyens de Véronne, estimés l'un et l'autre du seigneur de la ville, mais ils ne peuvent pas se sentir, c'est comme ça.
Chacun des membres du clan ne demande que le prétexte pour se lancer dans une échauffourée avec la bande rivale. C'est ce point qui me semble capital dans la compréhension des intentions de l'auteur dans cette tragi-comédie.
La première version publiée de l'oeuvre remonte à 1597, mais il est clairement spécifié qu'à la date de cette publication, la pièce est déjà montée et jouée depuis un certain temps, certains avancent 1594, mais à la vérité on n'en sait rien, juste une présomption. Que ce passe-t-il dans l'Angleterre de Shakespeare à cette époque ?
1588, Francis Drake bat l'Invisible Armada espagnole mais le risque d'une invasion de l'Angleterre par les Espagnols est réel. de nombreux combats ont eu lieu avant et se poursuivent après cette date.
L'Irlande (déjà elle !) est une véritable poudrière et risque d'exploser à la figure de l'Angleterre, notamment en servant de base arrière à l'armée espagnole.
Bref, Philippe II d'Espagne (le fils de Charles Quint) et Elisabeth Ière d'Angleterre ressemblent étrangement à ces vieux Montague et Capulet, qui se crêpent le chignon sans trop savoir pourquoi, pour d'anciennes histoires de prestige (notamment liées au commerce dans les Antilles et en Amérique).
Comment s'appelle le poison, le démon des Espagnols ? Ne serait-ce un certain Francis Drake ? N'est-ce point un poison qui tue Roméo ? N'est-ce point une arme virile qui tue Juliette ? La symbolique du démon et de la folie est également évoquée dans la tirade de Juliette, juste avant qu'elle n'avale la fiole à la scène 3 de l'acte IV. Shakespeare utilise le terme de mandragore. C'est certes une plante, connue pour ses vertus hallucinogènes et de supposées propriétés magiques, mais c'est aussi une façon, en langue anglaise, d'évoquer le démon et l'occultisme. Je vous le donne en mille, comment se dit mandragore en anglais ? Mandrake ! Man Drake ! Bien évidemment, on peut toujours arguer le hasard, mais venant de Shakespeare, le doute est plus que permis.
Comment s'achève la pièce ? Les deux clans pleurent les innocents morts pour rien et leur élèvent à chacun une statue d'or. Voilà qui leur fait une belle jambe, n'est-ce pas ?
Donc, outre l'appel à l'émancipation de la jeunesse et à la fin de la férule des parents, je vois dans cette pièce un message plus politique, celui que quand les puissants s'affrontent, les enfants innocents de chaque nation payent l'addition et que tout ce qu'ils récoltent, c'est, au mieux, un monument à leur nom. En somme, une dénonciation de la folie des dirigeants qui s'engagent dans des conflits sans fondement et qui sacrifient de jeunes vies pour cela.
Merci monsieur Shakespeare pour cette sublime tragi-comédie, genre qui fera des émules, notamment côté espagnol sous la houlette de Lope de Vega, mais ça c'est une autre histoire et tout ceci n'est que mon avis, un parmi quelques millions d'autres, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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"Two households, both alike in dignity,
in fair Verona, where we lay our scene..."

1595. Elisabeth I règne sur l'Angleterre, et le théâtre londonien nommé opportunément The Theatre donne pour la première fois "Romeo and Juliet", déchirant drame romantique de la plume d'un certain William Shakespeare, fils d'un gantier de Stratford. Pour la même somme modique d'un penny, vous avez alors le choix entre les très populaires combats d'ours, coqs, ou chiens, ou un peu de culture dramatique dans l'établissement rond de Mr. Burbage juste à côté. Arène contre arène, mais ce jour là, c'est le théâtre que les londoniens vont choisir.
Il y a bien d'autres couples tragiques : Tristan et Iseut, Héro et Léandre, Pyrame et Thisbé... mais désormais, Roméo et Juliette resteront à tout jamais le symbole de l'amour maudit.

On peut penser ce qu'on veut de cette pièce. Que c'est juste un mélodrame à l'eau de rose, que les protagonistes manquent de maturité (ce qui est d'ailleurs compréhensible, à 14 et 17 ans) et tombent amoureux sans se connaître vraiment. Mais ça n'a aucune importance. "Words, words, words..", dira t-on plus tard au Danemark. L'important sont les mots du grand magicien Will, qui va créer sur scène un monde de haine absolue entre deux nobles familles, et au milieu de tout cela - l'Amour.

La pièce a vu le jour bien avant les grands drames tels que "Macbeth", "Othello" ou "Le Roi Lear". Elle fut écrite en même temps que "Le songe d'une nuit d'été", et d'une certaine façon ces deux pièces sont complémentaires. Mais tandis que "Le Songe" commence d'une façon plutôt dramatique pour finir comme toute bonne comédie par un mariage heureux, pour "Roméo et Juliette" c'est le contraire.
Le prologue vous prépare aux événements tragiques, mais pendant les deux premiers actes, vous hésitez...
Tout commence par un dialogue assez drôle de deux serviteurs. Puis Roméo, tel un chantre pétrarquien, va assommer ses amis par des effusions fleuries sur l'amour, pleines de souffrance et d'oxymores très en vogue. C'est ciselé et romantique à mourir (et le jeune Shakespeare montre bien de quoi il est capable), mais Roméo est pour ainsi dire amoureux seulement de l'Amour. Il manque quelque chose...

Quand il voit Juliette pour la première fois au bal des Capulet, c'est une révélation. Il sait que c'est Elle... elle sait que c'est Lui. Et le langage va changer pour se transformer en un de ces beaux sonnets que Will tire de son encrier comme si de rien n'était.
La "scène du balcon" qui va suivre est probablement l'une des plus célèbres dans l'histoire du théâtre :

"What's Montague ? it is nor hand, nor foot
Nor arm, nor face, nor any other part
Belonging to a man. O, be some other name !
What's in a name ? that which we call a rose
By any other name would smell as sweet !"

Ils se marient en secret, mais à partir de ce moment, le Destin se met doucement en route pour rendre leur idylle impossible. Si vous hésitez encore, tout ce qui pourrait faire penser à une comédie est mort en même temps que l'excellent cynique Mercutio, tué par Tybalt Capulet pendant l'acte III. Vous connaissez la suite. En effet, le scénario est digne des "Penny Dreadful", mais les dialogues de Shakespeare et les personnages inoubliables comme le frère Laurence en font bien plus.
Les Montague vont enfin se réconcilier avec les Capulet devant les cadavres de leurs enfants, mais cette nouvelle paix n'est pas tout à fait une "happy end". Elle apporte seulement une sorte d'apaisement mélancolique, car même les statues en or érigées en mémoire des deux amoureux ne peuvent plus rattraper le passé.
Shakespeare n'explique jamais l'origine de la haine des deux familles. Les Montague haïssent les Capulet, tout comme les gens se haïssent partout dans le monde. Pour des raisons religieuses, politiques, raciales ou personnelles... tant que ça dure, cette pièce sera intemporelle. Où que vous alliez jouer "Roméo et Juliette", chaque époque et chaque contexte va donner à la pièce son propre sens. Et ça fonctionnera toujours...

"For never was a story of more woe
Than this of Juliet and her Romeo."

Je donnerais volontiers un penny, pour pouvoir me mettre devant la scène du Theatre en 1595 (avec ma pinte de bière incluse dans le prix) et voir Richard Burbage en personne dans le rôle de Roméo, et le jeune Robert Goffe en Juliette. Il paraît qu'il était excellent. Et je verrais bien Will en Mercutio, mais c'est juste une idée comme ça...
Comment noter ? 4,5/5 parce que ce n'est pas "Richard III, mais voyez-y quand-même 5/5.
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Une des plus belles histoires d'amour après « Titanic » ?

Pour être honnête j'ai regardé le film avant de lire la pièce, la version avec « DI caprio et Claire Danes »

D'ailleurs un jour sur babelio quelqu'un est venu me demander ce que j'avais avec « di caprio »

Rien lui ai-je répondu, à une époque on était en concurrence lui et moi et il a gagné voilà tout, Toutes les nanas que je tentais maladroitement de tripoter étaient fan, j'ai bien réussi à en convaincre quelques unes, mais sur le nombre de potentielles envisageables, les statistiques étaient vraiment très mauvaises.

Enfin bref j'ai regardé ce film et j'ai trouvé ça à chier, à 15 ans « Tabatha cash » représentait de manière très convaincante mes priorités du moment, l'amour malheureusement n'en faisait pas partie.

J'ai revu ce film plus tard avec choupette, oui choupette c'est l'intello de notre duo, elle me disait :

« Arrête les joggings, arrête NTM, arrête d'être con aussi »

J'ai mis du temps, beaucoup de temps pour l'être un peu moins… Parfois elle disait aussi que j'étais incroyable, un vrai killer :

« Continue, continue » me criait telle, mais ces moments là étaient trop courts… 30 secondes, 45s les meilleurs jours…Aujourd'hui elle gueule toujours mais pas pour les mêmes raisons...

Plus tard j'ai fini par lire la pièce et quelle histoire, un grand bravo à « Will » qui a réussit à toucher mon petit coeur de midinette.

Allé on se quitte en musique :

♫ “Near, far, wherever you are
I believe that the heart does go on
Once more you open the door
And you're here in my heart
And my heart will go on and on” ♫

This is the voiceeeeeeeeeeeee

http://www.youtube.com/watch?v=JIfvxXkhQeo

A plus les boloss…
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J'avertis tout de suite, en préambule, que la note que j'ai apposée à cette oeuvre a pour seul but de renseigner sur le degré zéro de plaisir que j'ai pris à sa lecture et n'est en aucun cas une évaluation de l'oeuvre selon les critères du style et de la portée car qui suis-je, misérable grignoteuse de pages, pour "noter" le grand William ?

Cependant, si je me flatte d'être toujours sincère dans l'expression de mes ressentis, je ne peux me dérober à la vérité : je ne me suis jamais autant ennuyée à la lecture d'une pièce de théâtre.

Je n'attendais aucune surprise de l'oeuvre - où aurais-je vécu depuis 33 ans si elle m'était restée inconnue, elle qui trône au palmarès des classiques les plus lus, adaptés, enseignés, etc. - non, mon but était humblement de dépasser la réputation de l'oeuvre pour (enfin) la découvrir à sa source.

Mon niveau d'anglais ne me permettant malheureusement pas de lire Shakespeare dans le texte, j'ai eu recours à la traduction d'Yves Bonnefoy (coll. Folio, Gallimard) que j'ai trouvée tout simplement... en fait, j'ai du mal à trouver le mot juste, tenterais-je "pataude" ? Poète et grand érudit du domaine shakespearien, ses mots ne m'ont pourtant pas charmée et je me suis surprise à aller piocher épisodiquement dans la VO pour mieux apprécier telle ou telle scène. Je pense sincèrement que cette traduction porte une part importante de responsabilité dans l'ennui et le déplaisir que j'ai eus à lire "Roméo et Juliette" mais elle n'est pas la seule coupable.

Si j'analyse ma connaissance - très superficielle - de Shakespeare, je reconnais que ce sont d'abord ses comédies qui m'ont attirée ; je me souviens même m'être endormie à l'opéra devant "Macbeth", une première ! Au rayon des tragédies, je suis plus naturellement attirée par Racine alors peut-être attendais-je inconsciemment un tragique tangible, émouvant, mythique ? Je n'en sais rien mais le constat demeure le même, dans "Roméo et Juliette", le tragique ne m'a pas saisie et rien ne m'a semblé crédible et profond, le rythme m'a paru trop rapide, les échanges entre les gens trop directs voire dissonants. J'ai eu le sentiment de décrocher le pompon avec les humeurs de Capulet qui traite sa fille de treize ans de "putain"... (toujours cette satanée traduction)

Pauvre Juliette...
Le seul moment où j'ai été un tantinet "tenue en haleine" a été la scène V de l'acte III quand, sortie des bras de son amant, Juliette est acculée au dilemme de son mariage avec Paris.

Quant à l'essentiel, le grand Amour entre Roméo et Juliette et bien, comment dire, avec mes plates excuses pour les lecteurs pour qui ces deux-là sont l'égérie ultime de l'amour, je n'ai rien ressenti du tout, rien de rien. Leur rencontre cruciale qui scelle à jamais leurs destins m'a semblé aussi palpitante que si Juliette avait proposé à Roméo un verre de punch.

Et puisqu'on parle de Roméo, je terminerai avec ce minet inconstant qui troque l'objet de son affection avec une facilité assez déconcertante. Larmoyant à l'envi, notre jeune héros m'a fait regretter que la jolie Juliette ne se soit pas plutôt éprise de son turbulent ami Mercutio mais bon, je vais m'arrêter là, je ne vais pas me lancer dans la ré-écriture de la pièce, la seule chose qu'il me restera à accomplir est de la voir jouer, ultime chance de nous réconcilier.
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On connait tous le fameux Eldorado, on connait tous les mythes qui tournent autour de ce lieu sauf que personne ne l'a visité ; la même chose pour ce grand classique de la littérature anglaise, tout le monde connait ce couple mais le nombre de ses lecteurs est plus réduit.

On sait d'emblée que la pièce n'a pas été inventé par le grand Shakespeare. Et comme fut le cas pour les grandes pièces classiques (Dom Juan de Molière, le Cid de Corneille ou après le Faust de Goethe), l'auteur d'Hamlet s'est inspiré d'épisodes antérieurs pour créer sa pièce. Et grâce à son style merveilleux, il a éclipsé ses prédécesseurs (comme Ibn al Muqaffa' le traducteur qui a remplacé l'auteur originel de Kalila wa Dimna).

Comme beaucoup de lecteurs, j'ai lu la pièce en connaissant l'intrigue (et en ayant vu le film de Baz Luhrmann). D'ailleurs j'envie ceux –très rares- qui liront la pièce sans à priori, comme tout autre livre. Or la pièce ne perd rien de sa beauté, de sa grandeur, grâce à son style qui même traduit (ici la traduction célèbre de François-Victor Hugo) garde toute son harmonie. Lui qui a inspiré tant de romantiques.

Le mythe de Romeo et Juliette s'inscrit dans une lignée interminable de couples légendaires : Tristan et Iseult, Paul et Virginie, ou le couple moins connu dans la culture occidentale Majnoun et Leila. Et l'on peut dire que de nombreux auteurs ont tenté d'imiter Romeo et Juliette parfois en tombant dans des clichés ou dans le mauvais goût sans pouvoir atteindre le modèle.

Voici maintenant la vérité sur la pièce de Romeo et Juliette :

Il s'agit de l'histoire d'un prince qui avait ras le bol des sottises de deux familles se querellant pour des vétilles et semant la zizanie dans sa ville, alors il a décidé d'ourdir un complot avec un homme de l'église pour mettre fin à cela, encouragé par la mort de Tybalt, il bannit Romeo puis donne le poison à Juliette (une fille qui se marie à un âge où les filles sont encore au collège) et sans transmettre (à dessein) le billet qui informe Romeo que sa Juliette feigne la mort et ainsi, les deux amants sont morts et les deux familles se réconcilient.
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Citations et extraits (474) Voir plus Ajouter une citation
ROMEO
Courage, ami : la blessure ne peut être sérieuse.

MERCUTIO
Non, elle n'est pas aussi profonde qu'un puits,
ni aussi large qu'une porte d'église ; mais elle est suffisante, elle
peut compter : demandez à me voir demain, et, quand vous me
retrouverez, j'aurai la gravité que donne la bière. Je suis poivré, je
vous le garantis, assez pour ce bas monde… Malédiction sur vos
deux maisons !… Moi, un homme, être égratigné à mort par un
chien, un rat, une souris, un chat ! par un fier-à-bras, un gueux,
un maroufle qui ne se bat que par règle d'arithmétique !
Pourquoi diable vous êtes-vous mis entre nous ? J'ai reçu le
coup par-dessous votre bras.

.............................................................................................................................

ROMEO
Courage, man; the hurt cannot be much.

MERCUTIO
No, 'tis not so deep as a well, nor so wide as a
church-door; but 'tis enough,'twill serve: ask for
me to-morrow, and you shall find me a grave man. I
am peppered, I warrant, for this world. A plague o'
both your houses! 'Zounds, a dog, a rat, a mouse, a
cat, to scratch a man to death! a braggart, a
rogue, a villain, that fights by the book of
arithmetic! Why the devil came you between us?
I was hurt under your arm.
(Acte III, scène I)
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JULIETTE. - Quel guide as-tu donc eu pour arriver jusqu'ici ?
ROMÉO. - L'amour, qui le premier m'a suggéré d'y venir : il m'a prêté son esprit et je lui ai prêté mes yeux. Je ne suis pas un pilote ; mais, quand tu serais à la même distance que la vaste plage baignée par la mer la plus lointaine, je risquerais la traversée pour une denrée pareille.
JULIETTE. - Tu sais que le masque de la nuit est sur mon visage ; sans cela, tu verrais une virginale couleur colorer ma joue, quand je songe aux paroles que tu m'as entendue dire cette nuit. Ah ! je voudrais rester dans les convenances ; je voudrais, je voudrais nier ce que j'ai dit. Mais adieu, les cérémonies ! M'aimes-tu ? Je sais que tu vas dire oui, et je te croirai sur parole. Ne le jure pas : tu pourrais trahir ton serment : les parjures des amoureux font, dit-on, rire Jupiter.. Oh ! gentil Roméo, si tu m'aimes, proclame-le loyalement : et si tu crois que je me laisse trop vite gagner je froncerai le sourcil, et je serai cruelle, et je te dirai non, pour que tu me fasses la cour : autrement, rien au monde ne m'y déciderait... En vérité, beau Montague, je suis trop éprise, et tu pourrais croire ma conduite légère ; mais crois-moi, gentilhomme, je me montrerai plus fidèle que celles qui savent mieux affecter la réserve. J'aurais été plus réservée, il faut que je l'avoue, si tu n'avais pas surpris, à mon insu, l'aveu passionné de mon amour : pardonne-moi donc et n'impute pas à une légèreté d'amour cette faiblesse que la nuit noire fa permis de découvrir
ROMÉO. - Madame, je jure par cette lune sacrée qui argente toutes ces cimes chargées de fruits !...
JULIETTE. - Oh ! ne jure pas par la lune, l'inconstante lune dont le disque change chaque mois, de peur que ton amour ne devienne aussi variable !
ROMÉO. - Par quoi dois-je jurer ?
JULIETTE. - Ne jure pas du tout ; ou, si tu le veux, jure par ton gracieux être, qui est le dieu de mon idolâtrie, et je te croirai.
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ROMEO
Oui, tel est l'effet de la sympathie. La douleur ne
pesait qu'à mon cœur, et tu veux l'étendre sous la pression de la
tienne : cette affection que tu me montres ajoute une peine de
plus à l'excès de mes peines. L'amour est une fumée de soupirs ;
dégagé, c'est une flamme qui étincelle aux yeux des amants ;
comprimé, c'est une mer qu'alimentent leurs larmes. Qu'est-ce
encore ? La folle la plus raisonnable, une suffocante amertume,
une vivifiante douceur !… Au revoir, mon cousin.
................................................................................................................................
Why, such is love's transgression.
Griefs of mine own lie heavy in my breast,
Which thou wilt propagate, to have it prest
With more of thine: this love that thou hast shown
Doth add more grief to too much of mine own.
Love is a smoke raised with the fume of sighs;
Being purged, a fire sparkling in lovers' eyes;
Being vex'd a sea nourish'd with lovers' tears:
What is it else? a madness most discreet,
A choking gall and a preserving sweet.
Farewell, my coz.
(Acte I, scène I)
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ACTE I SCÈNE I
ROMÉO

O substance issue du chaos !
O profonde pesanteur, suffisance,
Difforme abîme de nettes figures,
Mercure, colombe, livide astre, langueur,
Douteuse ombre, qui n'est point ce qu'elle semble !
Martyre que j’endure, qui ne souffre pas la compassion.
Quoi, vous ne raillez pas ?

BENVOLIO
Non, cousin, je me chagrine plutôt.

ROMÉO
Gentille âme, de quoi ?

BENVOLIO
De voir votre délicate âme foulée.

ROMÉO
HA! Ce n'est rien autre chose que l'amour qui injure :
Mon coeur gémit d'amertume,
Et vous le voulez outrer de vos peines ; car cette compassion que vous m'aviez témoignée
Ne fait qu'aggraver mes souffrances.
L'amour est une haleine qui s'exhale d'un soupir,
Ménagé, il paraît un astre qui, dans les prunelles des amants, étincelle ;
Contrarié, il se métamorphose en un océan où se précipitent leurs larmes éperdues.
Qu'est-ce encore ? Le plus raisonnable des caprices,
Une humeur furieuse et un délice salutaire.
Adieu, cousin.

BENVOLIO
Un instant, je vous tiendrai compagnie encore.
C'est me faire injure que de me délaisser ainsi.

ROMÉO
OH! mon âme divague, elle n'est point ici,
Cette dépouille n'est point Roméo, Roméo est ailleurs.

BENVOLIO
Décelez-moi, avec amertume, l'objet de votre passion.

ROMÉO
Comment, dois-je gémir et vous déceler ?

BENVOLIO
Gémir ? Non point ; mais en échapper amèrement l'objet.

ROMÉO
Proposer à un homme indisposé amèrement de dire ses dernières volontés :
C'est faire montre d'indélicatesse envers un être si délicat.
Avec amertume, cousin, je suis épris d'une femme.

BENVOLIO
Je tirai heureusement lorsque je conjecturais que vous étiez épris.

ROMÉO
Adroit tireur ; et ma bien-aimée est attrayante.

BENVOLIO
Une attrayante cible, attrayant cousin, est promptement touchée.

ROMÉO
HÉ! pour ce coup c'est raté : elle ne sera pas touchée
De la flèche de Cupidon ; elle est dotée de la verve de Diane,
Et, équipée d'une ceinture de chasteté infranchissable,
Aux puérils traits sournois de l'amour elle n'est point susceptible.
Elle ne peut ni souffrir les assiduités courtoises,
Ni succomber aux regards ensorceleur,
Ni s'enticher de la séduction immaculée qui se dégage du franc or.
OH! elle est féconde en appâts, néanmoins infertile,
En ce qu'à sa mort, ses appâts se dissiperont sans profit.

BENVOLIO
Elle a donc fait voeu de chasteté ?

ROMÉO
Oui, elle a fait, et par cette continence, s'est lésée :
Car ses appâts exténués par son austérité
Ont rompu les noeuds à jamais.
Elle est trop attrayante, trop chaste, trop chastement attrayante,
Pour se prévaloir du bonheur en me réduisant au désespoir :
Elle s'est résolue à ne plus aimer, et cette résolution,
Qui achève de me mortifier, me voici réduit à la constater maintenant.

BENVOLIO
Confiez-vous à mes soins, ne pensez plus à elle.

ROMÉO
OH! apprenez-moi comment je pourrais n'y plus penser.

BENVOLIO
Pour vous désabuser de cette fascination,
Considérez d'autres appâts.

ROMÉO
C'est la manière,
La meilleure, de rehausser les siennes, exquises.
Ces masques fantasques qui déguisent le front des dames attrayantes,
Etant noirs, nous instruisent qu'elles dérobent l'attrait.
Celui qui a été frappé de cécité ne laisse pas de se rappeler
La faveur qui lui a destitué la vue.
Signalez-moi une maîtresse qui passe comparaison,
A quoi me servirait sa beauté sinon d'une règle
Qui pourrait m'instruire au sujet de qui passe toute comparaison ?
Adieu, vous ne pouvez pas m'apprendre à n'y plus penser.

BENVOLIO
Je me revancherai de ce prône, ou trépasserai ingrat.


ACTE I SCENE II

Entrent CAPULET, le Comte PÂRIS et [un valet] LE CUISTRE.

CAPULET
Mais Montaigu a été comme moi condamné,
À la même pénitence, et ce n'est point pénible - il me semble
- Pour nous, deux bonshommes, de se surveiller.

PÂRIS
D'une illustre race vous êtes et l'un et l'autre issu,
Et je déplore que vous ne succédâtes jamais, ni à vous entendre ni à vous souffrir.
Et maintenant, monseigneur, quelle réplique donnez-vous à ma requête ?

CAPULET
Je vous réplique tellement que j'ai fait auparavant :
Mon enfant est niaise encore ;
Elle n'a pas admiré le crépuscule de sa quatorzième année.
Laissons deux étés, encore, perdre de leurs humeurs fastueuses
Avant que nous puissions envisager ses fiançailles.

PÂRIS
De plus précoces, sont des femmes faites.

CAPULET
Et ont bientôt fait d'enticher ces femmes précocement faites.
La Terre a enseveli tous mes espoirs sauf elle,
Elle est ma féconde semence.
Courtisez-la, galant Pâris, captivez-la,
Mon avis, à son suffrage se résoud,
Et si elle est d'accord, dans l'urne de son élection
Rangent mon suffrage et mon vote impartial.
Ce soir je célébrerai une fête qui a passée coutume,
A laquelle j'ai convié un grand nombre de gens,
Ceux que je chéris, et, de cette compagnie, vous,
- Qui êtes aussi convié - venez rehausser le nombre.
Dans ma modeste demeure, préparez-vous à jouir ce soir
Le commerce des plus éclatantes éminences qui se déclarent dans l'éther.
Tous les agréments dont de gaillards jeunes hommes jouissent
Lorsque la fastueuse Avril sur les talons
De l'impotent Hiver traîne, de mêmes délices
Auprès d'une biche pétillante qui s'épanouit vous seront ce soir
Dispensées dans ma demeure. Toutes oyez, toutes considérez,
Et n'accordez votre préférence qu'à celle dont le mérite excellera,
Parmi la foule de ces fronts où un mien front
Soutient, qui tient pourtant d'un lignage sans comparaison.
Venez, allons.

[Au valet]
Allons, suffisant, tracasse.
A travers l'attrayante Vérone retrouve ces particuliers
Dont les noms sont inscrits là, et annonce-leur
Que ma demeure et mon hospitalité à leur seul bon gré se tiennent.

Sortent[CAPULET et PÂRIS]

LE CUISTRE
Identifions ces gens dont les noms sont inscrits ici. Il est noté que le cordonnier devrait raboter et le tisserand concevoir ses élucubrations et le pêcheur retirer sa ligne et le peintre élaborer ses toiles. Cependant, j'ai ordre d'aller retrouver ces particuliers dont les noms sont ici rédigés, et je ne puis même pas déchiffrer quels noms l'auteur a ici écrits. Il faut m'en rapporter à un lettré. A la bonne heure.
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FRÈRE JEAN : J'étais allé chercher un frère déchaussé, un de notre Ordre, qui dans la cité visitait les malades, pour m'accompagner ; mais les inspecteurs, nous suspectant de venir d'une maison où règne la peste infectieuse, ont fermé les portes et nous ont empêché de sortir. Ainsi ma hâte d'aller vers Mantoue s'est trouvée arrêtée.
FRÈRE LAURENT : Alors qui a porté ma lettre à Roméo ?
FRÈRE JEAN : Je n'ai pas pu l'envoyer — je l'ai encore sur moi — ni trouver un messager qui veuille vous la rapporter, tant ils avaient peur de l'infection.
FRÈRE LAURENT : Malheureuse fortune !

Acte V, Scène 2.
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SHAKESPEARE – Les femmes dans Henri VI & Richard III avec Patrice Chéreau (FR3, 1999) Un documentaire de Stéphane Metge réalisé en 1999. Présence : Patrice Chéreau, Elsa Bosc, Céline Carrère, Jeanne Casilas, Rebecca Convenant, Amélie Jalliet, Cylia Malki, Sarah Mesguich. Traduction utilisée : Armand Guibert, Pierre Leyris et Daniel Loayza (édition du Club Français du Livre).
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