Alexandra Ahouandjinou, une femme philosophe et ingénieure intervient en entreprise (09/2014).
Je me suis donc réveillée un matin docteur et ingénieur. Je n'en fus pas peu fière. Forte de cette double dimension, je disposais d'un bouclier magique, une arme me garantissant de tout vieillissement de la pensée, de toute raideur funeste, une fontaine de jouvence intarissable : l'aptitude à la réflexion.
Aussi loin que je m'en souvienne, avant même l'époque du cartable, il fallait déjà se battre. Non que le contexte me fût particulièrement défavorable, je ne suis née ni orpheline ni dans un pays en guerre. Mes parents étaient " au taquet" et, côté vie sociale, je veux dire même à la maternelle, après m'avoir encerclée puis examinée des pieds à la tête, on concluait assez vite que je ne différais que par le teint. Entre vanille et chocolat, j'étais donc étiquetée café au lait. Ensuite, on me laissait à peu près tranquille.
Le contrat social est donc l'acte par lequel chacun renonce à sa liberté naturelle au profit du corps politique tout entier. En acceptant de se soumettre à ce dernier, c'est à eux seuls que les individus décident d'obéir. Dès le moment où le contrat est institué, un corps collectif est créé à travers la volonté commune et générale qui s'exprime par la loi. En obéissant à celle-ci, on perd certes sa liberté naturelle, mais pour la retrouver sous forme de liberté civile.