La France va mal. Très mal, visiblement. Avoir un diplôme d'enseignement supérieur et savoir empaqueter de manière décente ne suffisent plus.
Grande surface cherche vendeuse en poissonnerie. Je vous imprime l'annonce, elle peut vous intéresser. Mon conseiller est tout ce qu'il y a de plus sérieux. Alors, par politesse, je me retiens de rire. Pourtant, les bras m'en tombent. Je suis titulaire d'un bac+4, spécialisée dans le commerce, le management et le marketing, je parle l'anglais et le russe, et Pôle Emploi me propose de vendre du poisson derrière un étal...Je n'ai rien contre ce métier-à part l'odeur-, mais ce n'est pas le mien. Je suis assistante commerciale dans le tertiaire, au chômage depuis quelques mois. Et j'ai bien peur que Pôle Emploi ne puisse pas faire grand-chose pour moi.
Un arrêt sur récit pour faire le point : notre pays est-il à ce point une terre d'assistés pour que l'on nous conseille à tout-va de réclamer des aides au lieu de tenter de trouver un travail? Qu'est-ce qui ne va pas chez nous? Comme si toucher le RSA était une solution pérenne pour manger, se vêtir et vivre décemment...
Je ne vais pas beaucoup écrire aujourd'hui, ma puce n'en peut plus d'attendre le "Père Noël des cadeaux" comme elle dit, pendant que j'attends toujours celui du boulot. Ce dernier est très en retard cette année, il a oublié dans sa hotte des milliers d'emplois, destinés aux chômeurs les plus sages.
[...] Cela me fait penser à ma copine Marie qui, sans le bac et après un congé parental de six ans, cherchait désespérément son Graal professionnel; sa conseillère l'avait refroidie d'un " Mais ma pauvre dame, on ne peut rien pour vous!" Marie s'est accrochée et a réussi. [...]
"Qu'est ce qu'un chou dans une piscine ? un chou marin"
"Qu'est ce qu'un chou dans une piscine entouré d'abeilles ? Un chou marin ruche"
Ton passage à l’hôpital laisse des stigmates profonds. Il nous faudra des années pour les apaiser. Douze ans après, il nous arrive encore d’être inquiets quand tu tousses. La prématurité laisse des marques, elle s’imprègne de chaque cellule de nos corps. C’est pourquoi j’insiste sur ce point, chers parents d’enfants nés en avance : on ne sort pas indemne de cette épreuve. Elle est éprouvante et intense.
Le chef de service vient me rendre visite et m'expose clairement la gravité de ta situation. Ce n'est plus une question de jours, c'est une question d'heures. La césarienne en urgence se profile, s'imposant et venant briser mes rêves d'un accouchement naturel. Je sais maintenant que l'on va m'amputer de trois mois de grossesse, et que je vais devoir l'accepter sous peine de te perdre.
Il te regarde. Il tend son doigt vers toi, doucement, comme un appel pour te dire qu'il est là, qu'il ne te laissera pas tomber. Tu avances doucement ton bras et entoure son auriculaire de ta minuscule main. Cet instant-là ne s'analyse pas. Il se vit. Tu as senti tout l'amour de ton papa au travers de son geste et tu le lui as rendu dans la plus merveilleuse sincérité.
"C'est tellement facile de critiquer, mais comprenez que la dépression est un mal profond qui enchaîne l'esprit, lui retire ses pensées positives et le fait tourner en bourrique jusqu'à ce qu'il se peigne de gris foncé. Dans ces conditions, c'est comme si vous traîniez un ours partout où vous allez. Parfois, il est terrifiant ; parfois, il est plus maîtrisable ; quoi qu'il en soit, il est toujours là..."