Exposition Alexandre Hollan à Chambord.
1976-1997
VOIR
Extrait 3
Rester. Rester devant l'arbre, devant un fruit, devant des
objets. L'attention se concentre grâce à ce " jeûne visuel ".
C'est seulement alors, à travers la forme, que l'on peut
devenir sensible alors à la durée et à l'espace, au vide.
…
/Texte pour l'exposition au Musée de Maubeuge, 1990.
p.18
//édition Erès 2019 (quatrième édition)
Se promener dans la beauté. Aller d’un arbre à l’autre, d’une technique de peinture à l’autre.
Observer ce monde qui a ses intérêts, bonheurs, charmes. Je me donne à cette vie séduisante qui paraît futile, mais une organisation secrète se cache en elle.
Une pensée plus libre est en principe capable de rester hors de cette vie de satisfaction, hors de son motif. mais la force de cette pensée est très limitée.
1976-1997
VOIR
Extrait 1
Voir commence dans le monde extérieur. Percevoir
les relations entres les éléments qui se trouvent
dans notre champs de vision. Voir unifie. Je suis ce
que je vois.
9.89
p.17
//édition Erès 2019 (quatrième édition)
1976-1997
VOIR
Extrait 2
Les choses apparaissent et disparaissent. Elles veulent
être comprises… Elles sortent, cherchent le regard, pour
s'apaiser dans sa lumière…
11.96
p.17
//édition Erès 2019 (quatrième édition)
Pendant une vingtaine d'années, entre 1990 et 2010, lors de ses longs séjours d'été dans son mazet près de Lodève, quand il se met à l'écoute des arbres qui inspirent ses magnifiques dessins et sa peinture, au plus fort de la chaleur, Alexandre Hollan allait au bord de l'Hérault, au pied du Pont du Diable. A cet endroit, le fleuve sort des gorges et s'endort un moment sur une grande plage de cailloux. Depuis on a aménagé le site en le transformant en "vraie plage" avec parkings, parasols et guinguette.
En fait, plus je regarde et parcours à nouveau ces dessins, plus aussi je les appréhende et je les comprends comme des moments de vue - pas des moments de vision, ni de regard car ces deux termes auraient encore quelque chose de trop intentionnel, de trop volontaire et inquisiteur. Il y a la vue, la pure impression visuelle, et le dessin qui la fixe est en quelque sorte l'acte commun du sentant et du senti - dans une parfaite et tranquille immédiateté.
La baignade du Pont du diable était sur le chemin vers les garrigues lointaines. A l'époque, on pouvait descendre sur les sentiers entre les rochers jusqu'à l'eau. Maintenant on a construit "le grand site" avec des immenses parkings payants, et des autocars gratuits pour amener les braves touristes à Saint-Guilhem-le-Désert. Depuis ce changement je ne veux plus y aller.
La baignade du Pont du diable était sur le chemin des garrigues lointaines. A l'époque, on pouvait descendre sur les sentiers entre les rochers jusqu'à l'eau. Maintenant on a construit "le Grand Site" avec des immenses parkings payants, et des autocars gratuits pour emmener les braves touristes à Saint-Guilhem-le-Désert. Depuis ce changement, je ne veux plus y aller.
En fait, plus je regarde et parcours à nouveau ces dessins, plus aussi je les appréhende et je les comprends comme des moments de vue - pas des moments de vision, ni de regard car ces deux termes auraient encore quelque chose de trop intentionnel, de trop volontaire et inquisiteur. Il y a la vue, la pure impression visuelle, et le dessin qui la fixe est en quelque sorte l'acte commun du sentant et du senti - dans une parfaite et tranquille immédiateté.