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Citation de LadyDoubleH


Autrefois, le fonctionnement [des] horloges publiques [de Paris] avait un mécanisme lui-même incroyablement poétique. Elles ne marchaient pas à l'électricité, mais à l'air comprimé. Toutes les minutes pendant vingt et une secondes, les compresseurs de la SUDAC - entendre, la Société Urbaine d'Air Comprimé - envoyaient de l'air dans un réseau spécial de près de soixante-cinq kilomètres courant sous les rues de Paris ; cette impulsion déplaçait les aiguilles d'une bonne centaine d'horloges publiques (dont celle-ci, qui se trouve face à la Comédie-Française) et de plus de cinq mille horloges privées. Tu souris, incrédule ? C'est que tout le monde l'a oublié aujourd'hui, mais Paris a été à la fin du XIXè siècle et jusque dans l'entre-deux guerres, une authentique capitale steampunk, où le lobby de l'air tenait la dragée haute à celui de l'électricité. Cette source d'énergie non seulement servait à envoyer les mails de l'époque - les fameux "pneumatiques", messages encapsulés qui voyageaient dans des tubes sous Paris - mais actionnait aussi des scies, des machines à tisser, à coudre, à hacher, des broyeurs, des ascenseurs, ou encore des pompes à bière. Là-bas, à l'autre bout de l'avenue de l'Opéra, il y a le fameux Café de Paris. Bien, ses deux cent cinquante lampes à incandescence étaient allumées automatiquement par un moteur à air comprimé.
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