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Critiques de Alexios Tjoyas (5)
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Aux origines du monde

Ce livre est, comme le nom l'indique, une collection de mythes de création. Les auteurs sont sortis des sentiers battus en choisissant leurs récits de façon beaucoup moins centrée sur l'Europe que d'habitude, et en se diversifiant vraiment ; en fait, dans ce livre, l'Europe doit être le continent qui donne naissance au moins de mythes pour la bonne raison qu'il est le plus petit.



Les dessins sont jolis et colorés, mais n'essaient, à mon avis, pas assez de se diversifier selon les origines et les ambiances des histoires. Et quand j'y pense, c'est un des légers problèmes que j'ai avec le style aussi. Il n'épouse pas les ambiances, il reste fixé, et s'il était bon ça ne poserait pas de problème, mais comme il est juste correct, c'est un peu dommage.



Certaines histoires sont racontées telles quelles, d'autres sont en quelque sorte "emboîtées" et contées par un personnage de notre époque, ce que je n'aime pas trop, ça donne un côté presque déjà daté que ça n'avait pas sinon.



En bref, je le conseille d'un point de vue documentaire, il est très intéressant, mais un peu moins d'un point de vue "littéraire".

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Foligatto

On ne pourra pas dire que l'emballage n'est pas beau.

Il est splendide.

De Crécy compose un univers absolument incroyable. Chaque case est une merveille, portée par une colorisation parfaite. Chaque page est un régal.

Passé une introduction muette intrigante mais finalement un peu gratuite, le récit commence. Décadent, coloré, délirant. Dans une ambiance de carnaval débridé, le dégoût pointe. La tragédie pointe le bout de sa langue. Mais derrière la magnificence du travail de De Crécy, la facilité du scénario fait tache. Les prémisses sont bien amenés, mais aucun développement digne de ce nom avant une conclusion qui tombe ex nihilo. Un squelette dans un placard qui sort au bon moment comme un diable de sa boite, mais sans qu'on ait le temps d'être à son aise, ou simplement mal à l'aise. A peine entamé, déjà terminé. Et pourtant, il y a des idées. La voix vagabonde, le choix fondateur qui sous-tend tout le récit. Il y avait matière à quelque chose d'autre. Une fable surréaliste, extravagante, excessive. je n'ose imaginer si ce pitsch avait été confié à Jodorowski. Il en aurait fait des caisses, mais il aurait tiré beaucoup plus de substance que ce scénario anémique. Cette idée retranscrite à la va-vite pour tenir dans les 60 pages réglementaires. Autant De Crécy en solo à tendance à se perdre et trop allonger la sauce. Autant ici, on à l'impression de rentrer dans un restaurant gastronomique et de se faire raccompagner après les amuse-bouches.

C'est magnifique à regarder. Mais à lire, c'est sans grand intérêt.
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Foligatto

Culte ! Oui môssieur, culte !



Mais avant de faire place à une dialectique bancale, je débuterai par un pruneau tiré dans les arpions : mon avis ne vaut rien. Car dès les premières cases je fus perfidement dupé. Marabouté par le pinceau chamanique de Saint Nicolas De Crecy et son esthétisme vertigineux, absolu. Le regard halluciné, nimbant ma volonté d'un népotisme irréversible, j'édictai qu'il émanerait une théorie, une portée à toute élucubration du scénario, et que chacune serait éblouissante. En néo gold-member du club de la mauvaise foi et la partialité réunies, j'ose clamer : cet album est un chef-d'œuvre... et tout s'y défend.



Ouvrez grands les yeux, laissez s'évaporer la logique. C'est l'œuvre qui vous le crie, dès la scène d'ouverture. Une église délabrée, et déjà l'on dénie Dieu. Une foule de corps mutilés, de trognes pustulées et souffreteuses s'étripant autour d'un combat de coqs, les prémices d'un théâtre violent et cruel où s'agiteront des marionnettes marginales et puantes. Et quand, au milieu du tohu-bohu, un zozo fraîchement décapité vide les lieux, l'air de rien, la clope au bec de sa caboche tenue en bandoulière, les balises s'exhibent soudainement sans équivoque : ici se joue l'absurde.



Un opéra bizarre, qui méprise mes attentes, mes aspirations profondes à la clarté. Mais une étrange sensation me murmure que ce non-sens n'est qu'un apparat. En témoignent le ludisme et la richesse des facéties langagières de son bavardage, bien plus cohérent que ce qu'il laisse entrevoir. Un idiome déstructuré, symbolisme d'une communication qui s'effondre. Dans l'exposition de cette société nécrosée et iconoclaste, au cœur de ses mœurs décadentes insanes, dans l'exutoire féroce de son carnaval bigarré, je discerne tant de signes, de manières d'être et d'agir, indices qui me ramènent inexorablement à ma condition d'homme. Chercherait-on à m'enfoncer le pif dans mon caca ? Dans le miroir que tu tends, qu'essaies-tu de montrer Foligatto ? Voici le fou, l'assassin. Voici celui capable de beauté et de barbarie, de passion ou d'horreur. Voici une bête malade, voici l'être humain ? Un manifeste qui ne passerait pas sans la démesure géniale du graphisme.



Chef d'orchestre de la narration, le trait kaléidoscopique interprète une symphonie visuelle baroque qui m'a avalé tout cru. Caméléon du style et de la couleur, son expressionnisme flamboyant et nauséeux s'exprime sans concession dans une outrance caricaturale, dans des représentations disgracieuses et l'exhibition de mimiques et de tares se dégustant comme autant de bourlingues en territoire Groszien. La prolifération de détails, dans des cases vomissant les objets, exprime l'étouffement, l'attachement matériel et son vide spirituel. Chaque tableau initie une allégorie picturale puissante et contraste avec la mise en scène cohérente d'une mégapole aux architectures précises et réalistes. Un retour sur terre, une identification qui s'affirme dans l'éloquence de certaines figurations du sentiment. L'inexorable tristesse qui émane du faciès figé et lunaire de Foligatto ou la confidence muette de ses souvenirs enfantins délivrent des instants particulièrement poignants et humains.



Conte pernicieux irrationnel, sauvagerie lyrique ou encore poème horrifique, cette longue métaphore existentialiste en technicolor mérite qu'on lui dédie quelques acharnements. Au moins pour la simple gourmandise des mirettes, sinon pour le bonheur d'y dénicher un chemin, son chemin (attention à la hernie cérébrale). À force de relectures, je peux à présent me délecter de ses évidences, et, si quelques scènes ou répliques pataugent encore dans le brouillard, dans un acquiescement complice et faux-cul je mime la compréhension, emporté, abandonné aux émotions viscérales libérées par le dessin.



Culte ! Oui môssieur, culte !

... mais vous n'êtes pas obligé de me croire.
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Aux origines du monde

Un bel ouvrage : les textes intelligents et poétiques sont magnifiquement illustrés et en parfaite harmonie. Pour tout ceux, de tout âge, qui aiment se surprendre à rêver. Ce livre est un beau cadeau à faire ou à se faire !
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Foligatto

Une bande dessinée étrange, dont l’histoire ressemble à un vrai cauchemar, mais à découvrir afin de voir les prouesses graphiques de Nicolas De Crécy qui a inspiré de nombreux autres dessinateurs.
Lien : http://www.avoir-alire.com/f..
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