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Critiques de Aline Azoulay (41)
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Un été à Cold Spring

Challenge ABC 2016-2017



En 1935, Evan Shepard a 17 ans, il est beau et pas idiot, et se découvre une passion pour les voitures. Il envisage d'étudier à l'université pour devenir ingénieur mécanicien. Mais il tombe dans les bras de Mary, une fille de sa classe, qui tombe enceinte. le voilà obligé de se marier et d'endosser les responsabilités d'un chef de famille. Et de renoncer à l'université.

Inévitablement, quelque temps après, c'est au mariage et à ses chaînes qu'il renonce, et divorce. Mais la vie est une farceuse qui repasse les plats, et Evan un faible qui retombe dans le même panneau en épousant la douce et tendre Rachel. Mais cela ne serait encore qu'un moindre mal si celle-ci n'avait pas à sa remorque sa pénible et envahissante mère, Gloria, et son petit frère, Phil, adolescent solitaire. Et cela ne serait encore qu'un pis-aller si, à l'été 1942, Gloria n'avait pas eu l'idée, pour faire des économies, d'emménager avec ses enfants et son gendre dans une bicoque percluse d'humidité à Cold Spring, à quelques rues de la maison des parents d'Evan.

Dans cette cohabitation grinçante, Evan cherche une échappatoire, mais son rêve d'université a été grignoté par la nécessité de ramener un salaire à la maison, et, l'armée l'ayant réformé, la guerre en Europe s'est elle aussi dérobée à lui.



« Un été à Cold Spring » aurait pu être sous-titré « le livre des désillusions » ou « le roman de l'échec ». Dans ces 250 pages de voies sans issue, il n'y a pas seulement les déceptions d'Evan, il y a aussi celles des parents : son père, militaire qui n'a jamais su faire carrière, sa mère, qui n'a jamais supporté la vie de caserne et qui se replie sur elle-même et dans l'alcool, et Gloria, qui crève de mal d'amour et de médiocrité.

Avec sobriété et détachement, Richard Yates tire le portrait d'un milieu petit-bourgeois coincé dans ses codes : le mari qui travaille pour subvenir aux besoins financiers de sa famille et la femme qui reste au foyer pour ... subvenir aux besoins ménagers de sa famille. D'épanouissement personnel, il ne saurait être question dans ces vies étriquées.

Tout cela n'est guère réjouissant et on ne parvient pas tout à fait à se rassurer en se disant que cela se passait à Cold Spring, USA, en 1942...
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Un été à Cold Spring

L'auteur dépeint une galerie de personnages émouvants et pathétiques qui semblent condamnés par leurs faiblesses. Le texte est très bien écrit et on retrouve l'ambiance du film Noces rebelles, même si le contexte est très différent.

J'ai passé un très bon moment avec ce roman bien qu'il soit un peu trop fataliste (réaliste ?) à mon goût.
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Un été à Cold Spring

Je ressors de ce livre un peu rincée de morosité!



Quelques heures de lecture en ambiance mélancolique sur les traces de Ewan Shepard, jeune américain au physique avantageux, mais sans grande ambition. Un jeune homme qui va accumuler les échecs et les désillusions: un premier mariage imposé pour cause de maternité et finalement raté, un second guère plus heureux, des portes fermées pour les études et l'incorporation dans ces temps de conflit mondial.



Le temps de l'été 1942, les deux familles du jeune ménage cohabitent à Cold Spring, faisant face à la neurasthénie d'une mère, à la démence affective d'une autre, aux émois d'adolescent d'un jeune frère mal dans sa peau. La faillite du couple, plombé par les compromis, devient palpable, exacerbée par l'ambiance insupportable de la promiscuité, dans une maison humide et inconfortable.



Richard Yates fait parfaitement son job d'écrivain de société, décrivant le quotidien et les difficultés des gens ordinaires dans un roman brut et sans concessions. Il peint une classe moyenne américaine désenchantée, stigmatisant son désir de briller et de réussir, de se distinguer et d'élever son rang social. Et, au résultat, pour ne gagner que rêves avortés, regrets et rancoeurs.

J'ai souvent pensé au film Noces rebelles, tiré d'un roman de Richard Yates, durant cette lecture. Même ambiance, même terrible constat, même impression d'étouffement.

Néanmoins remarquable!

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Le Choix de Simon

Homo ? Hétéro ? Bi ?



Simon oscille, comme un métronome qui marque la mesure; dans ses attirances, et parfois, tout se dérègle et il ne sait plus où il en est .



Les mystères des penchants sexuels d'un homme gay qui se trouve propulsé,

inopinément, en "Hétéroland" et a du mal à en assumer les bouleversements.



Sujet abordé par John Ramster , metteur en scène de théâtre et d'opéra né en 1967dont c'est le premier roman ;



Il nous fait vivre une suite de situations audacieuses, lestes parfois, avec

beaucoup de drôlerie , d'émotion, sur les relations hétéro - et homosexuelles.



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Un été à Cold Spring

Je vous épargnerai le résumé de ce roman , celui qui vous est proposé sur la fiche du livre vous dit tout ou presque...

C'est dans le presque qu'il vous faut aller dénicher le talent de Richard Yates. Vénéré par ses pairs, il est sans aucun doute le romancier qui a su décrire le mieux ,et dans ses moindres recoins, l'état d'esprit de la classe moyenne américaine sur la période courant des années 30 aux années 80.

S'attachant à ses personnages, à ces couples mal assortis, à ces hommes en quête d'ascension sociale, de patriotisme viril ,et de la place qui leur revient face à un monde féminin qui sort de l'ombre, Richard Yates fort habilement donne la parole à ces hommes englués dans leurs contradictions, impuissants face à leurs épouses. A chacun d'eux il donne la parole, les seniors, le trentenaire ou l'adolescent semblent sortis du même moule.

Sans fioritures, la franchise est de mise, le discours est sobre. Tout est dit, rien ne nous est caché, faut ll en rire ou se jeter sous un train?

Après La Fenêtre panoramique et Easter parade que j'ai particulièrement aimés , je referme ce roman dubitative. Est-ce l'impression de lire pour la 3è fois la même histoire? Certes les évènements diffèrent un peu mais si peu. Fidèle à ses sujets de prédilection, Richard Yates semble ne pouvoir entrainer son lecteur qu' à la poursuite de personnages , hommes ou femmes, englués dans des histoires similaires.. Dommage

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Un été à Cold Spring

Je n'ai pas vraiment compris la finalité de ce roman si ce n'est de nous offrir un bref portrait de deux familles américaines modestes, au cours des années 30 et 40.

Evan Shepard a une passion pour l'automobile mais ses ambitions de devenir ingénieur vont être réduites à néant par son désir pour l'impétueuse Mary. A 19 ans, l'ayant mise enceinte, il se voit contraint de l'épouser et divorce peu après. Bien décidé à reprendre son destin en main ainsi que ses études, voilà qu'il tombe sous le charme de la fragile Rachel. Obligé de travailler pour subvenir à leurs besoins et de vivre en compagnie de sa belle-famille, il fait à nouveau le deuil de ses ambitions. Comme son père par le passé, il ne pourra même pas faire carrière dans l'armée, réformé pour raison de santé.



En toile de fond, il y a la seconde guerre mondiale qui se profile et l'engagement patriotique des jeunes américains, mais cela reste une simple évocation. L'auteur se cantonne à nous décrire l'existence même de quelques personnages peu attachants. Les femmes jeunes y prennent le pouvoir jusqu'à ce qu'elles soient enceintes. Plus âgées, délaissées, elles se réfugient dans l'alcool, pour noyer leur mélancolie. Evan n'a pas vraiment de caractère pour se donner les moyens de réaliser ses rêves. Trop sensible aux attraits féminins, il manque de volonté et le moindre jupon lui fait oublier le fait qu'il va de désillusion en désillusion.



Ce roman reste malgré tout, grâce au style de l'auteur, agréable à lire. Il a l'avantage d'être court (vaut mieux quand on n'a pas grand chose à dire) mais, pour moi, il ne mène strictement nulle part. Plutôt frisquet, cet été à Cold Spring ! 9/20



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Un été à Cold Spring



J’ai choisi ce livre pour le challenge ABC. Malgré la quatrième de couverture élogieuse, je n’ai pas été éblouie. C’est un bon roman sans plus pour moi.



Il présente un certain nombre de personnages qui essaient de se faire une vie dans l’Amérique des années 30 et 40. Tout d’abord la famille Shepard, dont le père a dû quitter l’armée pour cause de mauvaise vue, la mère neurasthénique et leur fils Evan, assez médiocre, mais qui se découvre une passion pour l’automobile. Contraint au mariage par la grossesse de sa petite amie, il travaille dans une usine puis divorce assez vite. Il en épouse une autre, trop contente de quitter sa mère qui ne sait contrôler ni sa parole ni sa consommation de cigarettes et d’alcool. Ce couple devra pour raisons financières partager une maison avec cette femme et le frère, revenu pour l’été de son école privée où il a beaucoup de mal à s’intégrer. Le quotidien mesquin de tous ces gens nous est raconté sobrement.



Pas vraiment un livre feel good. Mais il peut être intéressant à lire.

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Un été à Cold Spring

Evan Shepard a dix-neuf ans lorsqu’il se marie avec une camarade de lycée, tombée trop rapidement enceinte. Il est embauché dans une usine de machines-outils de Long Island où ils résident tous deux et peut ainsi subvenir aux besoins de sa petite famille. Leur vie commune se solde rapidement par une séparation, et Evan caresse un moment l’idée de reprendre des études. Une coïncidence lui fait rencontrer, quelques années plus tard Rachel qui vit à New York. Bien qu’un peu oie blanche et nantie d’une mère encombrante, Rachel correspond à ce qu’Evan recherche.

Rachel et Evan se rapprochent, leurs familles font connaissance, et comme cela était souvent le cas à l’époque, des noces finissent par être décidées pour mettre fin à une période de frustration sexuelle d’avant-mariage. L’installation à Cold Spring, petite bourgade de Long Island suivra en cet été 1942…la suite :
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Un été à Cold Spring

Yates dépeint, par ces quelques portraits fascinants, une Amérique des classes moyennes dans les années 1930-1940. Evan Shepard est le fils d’un marine à la retraite et sa mère est devenue dépressive et alcoolique à force d’ennui et de déménagements. Evan est un adolescent turbulent jusqu’à ce qu’il se découvre une passion pour l’automobile, qui l’accapare totalement… Et pour les filles. Très tôt il emballe Mary qui, après une nuit dans sa voiture, tombe enceinte, obligeant Evan à se marier au lieu de faire ses études d’ingénieur mécanique. Il découvre alors le train-train quotidien d’une vie sans surprises mais avec de nombreuses responsabilités familiales : Celles-ci le contraignant à garder un petit travail qui l’ennuie, une femme qu’il n’aurait pas choisie et un enfant qui lui est imposé. Sans surprise, il divorce peu de temps après mais garde son travail pour économiser pour les études qu’il compte reprendre.





C’est au hasard d’une panne de voiture (encore… Ca aurait dû lui mettre la puce à l’oreille !) qu’Evan fait la connaissance de Rachel, vierge et timide, tout l’inverse de Marie. Au bout d’un certain temps ensemble ils décident ou se sentent plus ou moins obligés de se marier, puis Rachel se trouve enceinte au grand dam d’Evan. Et rebelotte, Evan devant subvenir aux besoins de sa famille doit abandonner ses projets d’études et conserver un métier d’ouvrier. En répétant ses erreurs, il semble ne pas parvenir à s’en sortir. Les choses empirent quand, pour des raisons de loyer, la mère de Rachel, une hystérique sans le sou, propose qu’ils vivent tous ensemble… Noyé dans une médiocrité sans fin qui le déprime de plus en plus, Evan se tourne vers son ex-femme… Semblant ne pas apprendre de ses erreurs et ainsi tourner en rond, emprisonné dans le cercle vicieux des classes moyennes. Quel chemin prendra sa vie, choisira-t-il un tournant décisif ou est-il condamné à tourner en rond sans pouvoir se sortir de la médiocrité de sa vie qu’il méprise tant ?





*****



Voici deux semaines que j’ai achevé ce roman réaliste, et mon avis est encore partagé, ambigu, complexe. Je pense que la manière qu’a choisie l’auteur de raconter son histoire la sert et la dessert à la fois. La plume est précise et concise, elle parvient donc à raconter une histoire sur de nombreuses années en peu de pages et sans que l’on soit ennuyé par des longueurs parasites ; D’un côté, cette impression de survol, comme si rien ne comptait et surtout comme si les jours passaient et se ressemblaient inlassablement, immuables, sans fin ni issue possible, rend très bien l’état d’esprit des personnages et l’idée de fatalisme ou de déterminisme qui prédomine dans ce roman, cette conviction des personnages de classe moyenne que c’est le destin, qu’on ne peut rien contre. Il est plus facile de se laisser porter par cette idée qui permet de fuir ses responsabilités (autant que les longues virées en automobiles permettent de fuir son foyer) que de reprendre sa vie en main et de faire des sacrifices permettant d’atteindre nos objectifs.





« Evan prit l’habitude de rouler sans but, le soir, et de ruminer dans le noir, le visage grave. C’était vraiment bien de vivre avec une jolie fille folle de vous, aucun doute là-dessus. Mais cela donnait aussi à réfléchir. Etait-ce là tout ce qu’on pouvait attendre de la vie ? Il frappait le volant, encore et encore, n’arrivant pas à croire que son chemin était si bien tracé et qu’il n’y aurait pas moyen de le faire dévier alors qu’il n’avait pas encore dix-neuf ans. »





Sur ce point pourtant, l’auteur montre le bon exemple à son anti-héros par le biais d’un personnage secondaire, son beau-frère : le plus insignifiant de la famille, mais le seul à fuir la facilité et à se donner les moyens de réussir. J'en profite pour saluer les portraits de ces adultes usés de la classe moyenne, cherchant leur place, incapable de vivre seuls mais ne supportant pas les autres. Mais d’un autre côté, cette narration fait paraître le récit et donc la lecture parfois plats et monotones. Dans l’idée, cela pourrait ressembler à du Zola en plus concis, mais sans l'étincelle de celui qui s’enflamme pour ce qu’il décrit. La plume de Yates, dans ce roman, est aussi fataliste que son histoire ce qui m'a donné une impression de fadeur à certains moments.





Malgré tout, ce roman se lit tout seul et, si ce n’est la légère monotonie qui peut nous gagner, la plume est agréable et pertinente puisqu’elle parvient parfaitement à nous faire comprendre son message. En outre, je l’ai remercié plusieurs fois de nous épargner les détails répétitifs de l’ennui des jours ou situations vécus par les protagonistes et, pour une fois, j’ai enfin lu un auteur qui sait écrire une fin ouverte sans la faire passer pour « bâclée ». Ce fut donc pour moi une lecture pas inintéressante mais un peu pâle : une manière de raconter qui est expressive par son inexpressivité, ce qui est peut-être une forme de génie mais m’a laissé une sensation de vide à la fin - celle ressentie par les personnages… ? Preuve d'une réussite ou d'un échec ? Je vous laisse donc décider si vous souhaitez découvrir cet auteur et surtout à quel moment.




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Un été à Cold Spring

Ce livre n'a rien de spécial, Richard Yates nous fait tout simplement le portrait de deux familles américaines, qui vont, par le pur hasard (Et cela Gloria nous le rappelle constamment), se rencontrer.

Bizarrement, j'ai beaucoup apprécié cette lecture, qui pourtant n'a pas d'intrigue, seulement des personnages attachants.

J'ai beaucoup aimé la première femme d'Evan et vraiment pas apprécié la seconde ! Je la trouvais trop capricieuse, et "coincée".

Quand à la mère de la seconde femme d'Evan, encore plus insupportable que la fille !

Le petit dernier en revanche Phil, m'a inspiré beaucoup de compassion, je l'ai trouvé soumis à sa mère, mis à l'écart par sa famille, j'évoquais beaucoup de tristesse face à lui.

L'impression que ce garçon avait deux "côtés", le côté enfant face à sa famille (même si c'est surtout sa famille qui le percevait comme cela) et son côté adulte qui me plaisait beaucoup !

Avec ce livre, je ne me suis vraiment pas ennuyé !

Evan m'a paru très soumis à sa belle famille, et cela m'a peiné.

L'auteur, nous laisse ressentir les personnages, il ne nous pousse pas à en aimer un plutot qu'un autre.

La famille d'Evan m'a beaucoup plu ! Cette famille américaine, je l'ai trouvé très courageuse, notamment le père qui reste présent pour sa femme.

Malgré mon affection face à Evan, je l'ai quand même parfois trouvé lache !

Bref, il n'y a pas grand chose à raconter de ce livre, si ce n'est que l'auteur Richard Yates nous dresse un joli portrait de ces deux familles modeses, vivant aux Etats Unis.

C'est donc une jolie découverte et c'est avec plaisir que je relirais des ouvrages de cet auteur.
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Un été à Cold Spring

Un petit moment passé en Amérique, dans les années 30-40, ce n'est pas de refus. J'aime assez cette ambiance de cette époque, et je dois dire que l'auteur a su nous offrir un beau tableau de cette société américaine.

Deux familles tentent de garder la face, de briller dans ce quartier de Cold Spring, les bonnes familles se succèdent. Mais quand on est juste un américain moyen, on fait ce que l'on peut.

Les ambitions sont une chose pouvoir aller jusqu'au bout, en est une autre, d'autant que des grains de sable viennent dérégler l'engrenage.

Un mariage précoce, un bébé, et voilà des responsabilité à assumer au lieu de vivre sa vie d'étudiant. Schéma classique cette jeunesse de cette époque. S'émanciper, certes , mais il faut assumer. donc point d'études onéreuses, juste un petit boulot d'ouvrier, tout ce qu'il a bien basique. Les rêves s'en sont allés, reste l'espoir pour que sa progéniture fasse mieux.



Je ne garderai pas un grand souvenir de cette lecture, ma fois il me fallait un Y pour le challenge, et j'ai découvert cet auteur dont j'ai malgré tout apprécié son style.

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Un été à Cold Spring

Un été à Cold Spring.



de Richard YATES, Aline AZOULAY-PACVON (Traduction)



255 pages

Editeur : ROBERT LAFFONT



Une lecture fluide et agréable ne veut pas dire de la littérature facile. C’est au contraire le fruit d’une construction maîtrisée, au service du lecteur. Sous la plume de Richard Yates on suit au quotidien la vie de deux familles pour une vue plus générale de la société américaine.



D’abord, un jeune homme cherche un «  sens à sa vie », lui qui ne s’intéresse pas à grand-chose, sauf à la mécanique des voitures. Des ambitions ? Oh ! bien modestes, et encore faudrait-il avoir plus d’étoffe. Ses aventures sentimentales nous donnent accès à l’intérieur de sa famille et à celle de sa nouvelle épouse. Le tableau n’est pas réjouissant.



Le milieu est régi par le code des apparences, et chaque personnage joue le rôle assigné dans les séries américaines : un monde immature, « une middle class » livrée à ses diverses frustrations . « Elle voudrait bien avoir l’air, mais n’a pas l’air du tout » selon le couplet de Jacques Brel.



Les rapports entre les personnes correspondent aux stéréotypes du langage et du comportement : tout est « formidable » « merveilleux », selon un vocabulaire de commerçant vantant un bonheur de camelote . C’est le règne de l’engouement passager, bientôt suivi de l’inévitable désillusion … et la quête recommence, pour ressembler à une incessante dérive. Nomadisme en tous genres.



L’auteur manie une plume acide, un détail suffit pour dégonfler le rêve, telle cette humidité constante dans la maison idéale, aux cloisons en carton, ou les crises et malaises divers qui rongent une harmonie familiale - de façade. Au paradis des immatures et des frustrés, c’est le lot des garçons, les femmes sont au rayon des hystériques et des névrosées.



Le « colonel Shepard » - dont il n’a du grade que le maintien, cherche sans cesse des lunettes. Nul doute que Yates en fasse un symbole pour apprendre au lecteur à jeter sur ce monde artificiel un regard lucide - et caustique.



une très bonne lecture.

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Un été à Cold Spring

Richard Yates choisit ici de nous raconter l'histoire de deux familles américaines dans l'entre deux- guerres, les Shepard et les Drake, Evan Shepard épousant Rachel Drake. C'est une histoire tristement banale, qui parle de mariages malheureux, de vies déçues, de renoncement et de désespoir. Dit comme ça, ce n'est pas tentant, et pourtant, cet homme est grand.

Je suis toujours subjuguée et épatée par son style brillant, propre aux grands de la littérature américaine que j'aime comme Carver ou même Dos Passos: c'est un style sobre mais percutant qui sait exprimer sans détour et en peu de mots les sentiments, les pensées des personnages et les fulgurances qui mettent soudain à jour le désespoir latent et la solitude de chacun, toujours.

Je suis fan absolue.

Si vous n'êtes pas fan (ah bon?) et que vous ne deviez en lire qu'un: "La fenêtre panoramique".

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Un été à Cold Spring

J’ai vraiment apprécié ce portrait d’une famille américaine dans les années 40, et pourtant il ne s’agit pas d’une belle image. Richard Yates nous montre surtout les défauts, les pensées sombres, et les sentiments les plus vils, la jalousie, la lâcheté, le culte de l’apparence et du paraître.



Le début du roman se passe dans les années 30, nous faisons connaissance avec Evan et sa famille. Il est le fils d’un ex-militaire, et d’une mère fragile psychologiquement. Il a tout du mauvais garçon, mais il finit par se racheter une conduite. Il épouse sa petite amie de l’époque après l’avoir mise enceinte, mais le jeune couple n’était pas prêt pour cela, il divorcera très rapidement.



Ensuite nous basculons assez rapidement quelques années plus tard en 1942, peu après Pearl Harbor. Et nous faisons connaissance d’une nouvelle famille qui va être étroitement liée à celle d’Evan, puisqu’il en épousera la fille.



Ce roman s’appuie surtout sur les liens et les divers sentiments qui lient les différents protagonistes de cette famille. Evan est un personnage assez égoïste et assez lâche qui n’ose pas dire franchement ce qu’il pense, et qui a tendance à laisser agir les autres, et se plaindre ensuite, il se montre même parfois violent. Sa jeune épouse, Rachel, peut se montrer manipulatrice à ses heures, et montre une façade en apparence joyeuse, celle du bonheur parfait, mais tout cela n’est que miroir aux alouettes. Gloria la belle-mère d’Evan, est le personnage le plus travaillé, je trouve, mais elle est toujours à la limite de la folie. Elle ne rêve que de sa jeunesse perdue, de sa beauté, et de luxe, tout le contraire de sa vie. Quant à Phil, le jeune beau frère d’Evan, il est jaloux, et manipulateur.



Alors vous me direz, mais est ce que j’ai vraiment aimé ce livre ? Et la réponse est OUI ! C’est tout le paradoxe de ce roman. D’habitude avec des personnages aussi peu attachants, j’aurais eu l’impression de survoler le livre et de ne pas entrer dans l’histoire. Mais ici ce n’est absolument pas le cas. La grande force de ce portrait, c’est l’écriture de Richard Yates.



Une écriture riche et dense, mais une écriture fluide. J’avais l’impression d’y être et de voir se dérouler devant mes yeux, un vieux film en noir et blanc de l’époque. Richard Yates, nous brosse ici le portrait d’une famille américaine, ou les jeunes adultes sont encore coincés dans les clichés d’une Amérique ultra puritaine, leur laissant présager un avenir tout en morosité.



En bref, il faut lire ce livre comme un arrêt sur image, pour découvrir une époque, comme lorsque nous ouvrons un vieil album photo. Pour moi, c’est une très belle découverte.
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Un été à Cold Spring

Richard Yates, fidèle à sa réputation de peintre de la middle class américaine, s’est cette fois intéressé dans Un été à Cold Spring à deux familles réunies par le hasard dans une petite ville de l'État de New York pendant la Seconde guerre mondiale.



Dans la famille Drake nous avons la mère Gloria Drake (une femme un peu folle, sale et alcoolique, élevant seule ses deux enfants depuis son divorce), la fille Rachel Drake (une jolie jeune fille de 19 ans) et le fils Phil Drake (un garçon de 15 ans sur le point d’entrer en pension). Dans la famille Shepard nous avons le père Charles Shepard (un officier mis d’office à la retraite à cause d’une vue défaillante), la mère Grace Shepard (une femme dépressive et alcoolique qui ne sort presque jamais de sa chambre) et le fils Evan Shepard (un joli garçon passionné de mécanique, âgé de 17 ans au début du roman).



Quand les deux familles se rencontrent par hasard à l’occasion d’une panne de voiture, nous sommes en 1941. Evan Shepard a alors 23 ans, déjà un divorce derrière lui et une petite fille de six ans qu’il voit un samedi sur deux. Il est ouvrier d’usine, est revenu vivre chez ses parents, et a le vague projet de reprendre ses études pour devenir ingénieur. Mais sa rencontre avec Rachel Drake va l’amener à changer ses plans. Rachel n’a encore que dix-neuf ans quand ils décident de se marier…



C’est à une satire de l’Amérique puritaine des années 40 que se livre Richard Yates dans Un été à Cold Spring. Il ironise sur ces mariages survenus trop tôt, simplement parce que toute relation en dehors du mariage était quasiment impossible. Evan et Rachel sont eux-mêmes les victimes de la faillite des mariages de leurs parents, mais quand leur tour arrive, ils ne parviennent qu’à reproduire les mêmes erreurs. Alors que la vie de couple d’Evan et Rachel commence à peine, on anticipe son échec et on imagine déjà la pauvre Rachel prenant le chemin de sa mère vers la folie et l’alcoolisme.



Ce qui j’ai beaucoup apprécié dans ce roman est la place accordée à chacun des personnages, chacun devenant tour à tout le personnage principal dont on adopte alors le point de vue. C’est un roman très pessimiste, mais où l’on sourit souvent. Certains personnages semblent tout de même s’en sortir mieux que d’autres : Phil Drake, un adolescent intelligent que la pension entraîne loin d’un climat familial qui pourrait lui être néfaste, et Mary Shepard, la première épouse d’Evan à qui le divorce a semble-t-il donné accès à une vie plus libre. Dommage que la fin du roman m’ait paru bâclée, car cela a un peu gâché le plaisir que j’ai pris à cette lecture.
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Un été à Cold Spring

Un été à Cold Spring est un roman épatant dans la plus pure veine de Yates : il est vraiment l'écrivain des désillusions au sein de la classe moyenne américaine, bien loin du "rêve américain". Mais il est vrai aussi que ce roman se situe en 1942 au début de l'engagement des USA dans le conflit européen, et que le pays a connu un rebond économique colossal après cette guerre, disons à partir de 1950.



Yates nous sert le portrait de deux familles unies par un mariage, celui d'Evan Shepard, fils d'un officier de la marine à la retraite marié avec Grace, une ancienne beauté. Evan épousera Rachel Drake, jeune fille assez oie blanche, fille de parents divorcés. Evan Shepard avait déjà été marié avec Mary, une lycéenne qui s'est retrouvée enceinte; ils auront une petite fille, mais ils divorceront au bout de 18 mois et la petite fille sera élevée par la grand mère maternelle car Mary voudra reprendre des études.



Evan est une caricature d'anti héros, faible, nonchalant, sans ambitions.



Après son premier divorce, Evan était décidé à suivre des études d'ingénieur en mécanique car il est plus que doué en la matière. Le fait qu'il se remarie assez vite lui fait abandonner toute possibilité de rentrer à l'université. Il devra se contenter d'un emploi d'ouvrier dans une usine et subvenir aux frais du ménage.



Cet été à Cold Spring n'aura rien de chaleureux, mais plutôt un été noir avec un Evan immergé dans la médiocrité d'un deuxième mariage, ayant commis deux fois la même erreur. Evan est un bellâtre qui ne résiste pas aux jolies filles.



Rachel Drake a une mère, Gloria, très perturbée, alcoolo, envahissante, excessive, en manque d'affection et négligée physiquement, mais surtout en manque de reconnaissance sociale. Pour cette raison elle se met en tête de partager une maison avec les jeunes mariés à Cold Spring, banlieue chic de New York, car Gloria rêve de côtoyer des gens intéressants et aisés. Elle va ainsi entraîner le jeune couple et ils loueront, en partageant les frais, une maison bien située mais plutôt pourrie (humide) qui sera partagé aussi par le frère plus jeune de Rachel, Philip Drake.



L'état de désenchantement touche tous les personnages de ce roman : les parents d'Evan avec Charles, le père mis à la retraite trop tôt pour raison médicale (vision déficiente) et la mère déboussolée après une vie passée à déménager, rongée par l'ennui et consolée par l'alcool. La mère de Rachel, Gloria, est une femme épouvantable à vivre, tellement revenue de ses illusions.



Le frère de Rachel, Phil, sera le seul personnage qui a décidé de mener ses rêves jusqu'au bout et avec une bourse, il entamera un pré-universitaire. Il est très conscient de sa condition sociale d'américain pauvre, ce qui laisse présager des moments difficiles à venir.



La plume de Richard Yates est incroyablement efficace, hyperréaliste, minutieuse, directe. Il a su nous décrire des hommes qui voient leur destin s'échapper et des femmes qui s'engluent dans leur condition de femmes au foyer. Le constat sans appel d'une Amérique morne et désenchantée.
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Le Choix de Simon

Un livre que j'ai trouvé très ambiguë...

Voici l'histoire de Simon, un trentenaire gay, qui au fils du livre se rend compte qu'il aime également les femmes. Il est bisexuel, a du mal à s'assumer car il n'entre plus dans aucune catégorie.

Ce qui m'a plu dans ce livre c'est qu'on ose aborder ce sujet. L'auteur ne passe pas par quatre chemins et nous narre la complexité de la vie de Simon avec franchise et clareté.

Ce qui me dérange c'est qu'à la fin de l'histoire ( Spoil ) je trouve qu'il y a une moralité cachée : " si vous voulez être heureux, soyez hétéro. C'est le seul moyen d'avoir une vie pleine et épanouie".

Cette moralité me dérange au plus haut point.
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Un été à Cold Spring

Dans son roman, Richard Yates (1926-1992) s’attarde sur ses personnages. Il développe leur caractère, et l’incidence de leur passé sur ce qu’ils vivent lors de cet été de 1942. Ils ont des comportements et des caractères stéréotypés. L’attachement aux personnages ne se fait pas par leur sympathie mais par la découverte de leur vice, de leur défaut, de leur déconvenue. Parfois, l’auteur nous dévoile quelques révélations sur eux et notamment sur la mère d’Evan. Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les regrets que transportent les personnages ainsi que les actes manqués et leur enferment dans un certain cadre qui les emportent dans la haine et la frustration. Chaque personnage est mis en avant au fil du roman. Nous connaissons leur façon de voir les choses. On oscille entre joie puis assez vite désenchantement comme s’ils s’embourbaient dans des situations qu’ils n’ont pas souhaité.



L’auteur déroule sous nos yeux la fresque pessimiste d’une Amérique des années 30 puis 40 en pleine rupture entre conservatisme et modernité. Le traitement de cette époque est particulier car l’auteur l’a vécu lors de son enfance et rédige ce roman en 1986 avec un grand recul. La seconde guerre mondiale qui fait rage nous est souvent rappelée et inscrit encore plus le récit dans un désenchantement omniprésent. L’ambiance du roman est parfois pesante et tendue. Ceci place régulièrement le lecteur à la place des personnages qui veulent à tout prix fuir leur vie.



Ce livre est agréable et rapide à lire. Richard Yates use d’une écriture acérée et sans appel. Dommage qu’il n’y ait pas une vraie fin. Je m’attendais vraiment à un final comme La fenêtre panoramique (je n’ai vu que le film connu sous le nom Les noces rebelles…) par exemple. Nous laissons les personnages là au bord de la route sans évolution. Il faut savoir que c’est un roman qui n’est pas basé sur la rechercher d’action ou de rebondissement mais bien sur une peinture d’une famille modeste de l’Amérique des années 40. Cependant l’auteur sait très bien nous embarqué dans cette époque, cette atmosphère particulière.



Voilà un petit livre en apparence mais grand par le sens et ses personnages. Un été à Cold Spring me donne envie de découvrir d’autres romans de l’auteur.
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Un été à Cold Spring

Encore une famille désunie! Ça devient lassant! Heureusement que celle-ci s’écartèle et se rapproche successivement sous la plume extraordinaire de Richard Yates, ce qui permet de lire un adorable petit roman plutôt qu’un grand machin chiant et déprimant. Même s’il n’est pas d’une gaîté folle, Un été à Cold Springs reste une lecture légère et agréable pour un dimanche enneigé. Pas prise de tête, il nous emmène une fois de plus dans les chemins de l’Amérique des années 30 avec sa jeune génération délurée qui danse et se prépare à une guerre dont elle ne sait pas encore qu’elle sera meurtrière. C’est un texte éminemment sympathique mais pas inoubliable, ce qui fait que je n’ai tout de même pas grand chose à vous dire à son propos. Est-ce que les billets très courts vous embêtent? Je me sens un esprit très synthétique, en ce moment…
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Un été à Cold Spring

Paru en 1986, cet ouvrage est traduit et publié pour la première fois en France en 2011.Richard Yates s’attarde davantage sur ses personnages que sur l’action en elle-même qui peut paraître superficielle.

Nous sommes en 1942, L’Amérique vient de rentrer en guerre, Evan, jeune homme se retrouve mari et père trop tôt…et on ne veut pas de lui à l’armée.

Il s’agit d’un roman le sentiment de désarroi domine. Les personnages sont désabusés. Appartenant à la middle class, pas assez pour être visibles, ni trop pour être remarquables, ils sont disséqués au scalpel.

L’été 42, ils le passeront tous ensemble, bien malgré eux. Aucun n’ose étaler au grand jour ses frustrations, et ses désirs. Entre les destins contrariés, les ambitions manquantes, regain de flamme amoureuse, des femmes pas encore émancipées qui se réfugient dans des paradis plus qu’incertains, le lecteur navigue évolue au milieu de personnages un peu falots qui n’ont pas d’autre horizon que cette maison humide, avec une mère pas très propre sur elle. Seul le fils Donovan semble échapper à sa condition ; même humilié par plus riche que lui, il aura la volonté de fuir un milieu qui l’étouffe.

Malgré la désillusion permanente de cette histoire, la lecture de ce livre n’en est pas moins agréable. Le style est direct, sans trop de décorum, et se laisse lire facilement.


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