Citations de Amanda Hubbard (31)
Mon Dieu, comment la situation a-t-elle pu dégénérer ainsi ? Je pars pour un voyage d'été à l'étranger et je me retrouve presque deux cents ans en arrière.
A mon avis, ce n'était pas ça, le programme, quand ils nous parlaient d'étudier l'histoire de l'Europe.
- Nous devons nous dépêcher sans quoi vous serez en retard. En votre honneur, le duc va rejoindre mesdemoiselles pour le petit-déjeuner.
Je jaillis hors du lit, de nouveau secouée par une bouffée d'affolement.
- Le duc ? Comment ça le duc ?
Elle me contemple comme s'il m'était poussé une deuxième tête.
- Pardon ?
- Qui est duc ?
- Sa Grâce, bien sûr.
Je la dévisage, mon coeur produisant soudain un tapage assourdissant.
- Un type qui s'appelle Grâce est duc ?
Elle éclate de rire, puis se couvre la bouche comme si sa réaction était déplacée.
- Il ne s'appelle pas Grâce. Il s'agit de lord Alexander Thorton-Hawke. Le duc de Harksbury.
Si jamais j'ai l'occasion de voyager à nouveau dans le temps, je trouverais le type qui a inventé le corset et lui et moi, on aura une conversation sérieuse.
Finalement, l'année 1815 n'est pas si différente du XXIè siècle: c'est pile-poil ce qui se passerait si j'étais en Amérique. Même entrer dans la peau de Rebecca n'a rien résolu.
Comment ai-je pu l'espérer? Enjamber l'Atlantique n'a pas changé mon sort. Enjamber deux siècles, manifestement, n'y peut rien non plus.
Un passant bute contre ma jambe et a le culot de me fusiller du regard, alors qu'en fait, c'est quand même lui qui vient de me shooter dans le tibia. Pas de doute, je suis bel et bien revenue au XXI° siècle.
- Puis-je avoir de l'eau ?
[...]
- Il y a de la limonade devant vous, me dit-elle.
- Ah.
De la limonade, ça ?
J'en bois une petite gorgée et essaye de ne pas m'étrangler. Pas grand chose à voir avec du soda citron si vous voyez ce que je veux dire.
- Euh, Callie ?
Je relève la tête et je me tourne vers elle. Elle me sourit. Ca y est! C'est mon billet pour la fête!
- Euh, je voulais juste te dire... Enfin...
Elle se tait un court instant.
Mon coeur s'emballe. je savais que Mindy n'attendait que l'occasion de faire le premier pas. Je suis sûre que le courant passerait entre noussi je pouvais me comporter normalement pendant plus de cinq minutes.
Elle s'éclaircit la gorge.
- Tu as du papier toilette accroché à la chaussure.
La seule idée de me rendre avec ces dingos à un bal champêtre est à pleurer de rire.
Hier, je buvais un Coca dans un café londonien du XXI e siècle en me lamentant de ne pas avoir d'amies...et regardez-moi un peu maintenant . Les cheveux nattés, une robe d'autrefois sur le dos, je m'apprête à grimper dans un carrosse. Un authentique carrosse tiré par des chevaux.
Finalement, l'année 1815 n'est pas si différente du XXIè siècle: c'est pile-poil ce qui se passerait si j'étais en Amérique. Même entrer dans la peau de Rebecca n'a rien résolu.
Comment ai-je pu l'espérer? Enjamber l'Atlantique n'a pas changé mon sort. Enjamber deux siècles, manifestement, n'y peut rien non plus.
C'est la première fois de ma vie que j'ai l'impression de tomber amoureuse... et nous voilà à presque deux cents ans d'écart. Ça, c'est de la relation à distance.
- Puis-je me servir de votre téléphone ? dis-je de but en blanc.
(...)
La fille s'immobilise et me considère en inclinant la tête de côté, comme le ferait un chien pour essayer de mieux comprendre. Ses boucles brunes ondulent gracieusement, on dirait une publicité pour un shampoing.
-Notre quoi ?
-Téléphone.
J'essaie de masquer le désarroi dans ma voix. Elle plisse son jolie petit nez.
-Je ne crois pas.
J'ai encore parlé aux serviteurs. Fi ! Quel faux pas, très chère. On aurait entendu une mouche voler quand j'ai demandé s'ils avaient du ketchup. Puis j'ai porté à ma bouche un morceau de poulet avec mon couteau. Deuxième impair. Oh, et apparemment, j'étais censée tenir un bout de pain dans une main et une fourchette dans l'autre pour manger le poisson. Troisième boulette.
-On est en quelle année.
Elle s’esclaffe.
-Je ne doute pas que le voyage t’ait paru épouvantablement long, mais ta dernière lettre ne remonte qu’à un mois. Nous sommes encore en 1815.
1815. Ben voyons.
-Je veux dire, pas ici.
J’englobe du bras notre voisinage immédiat.
-Je parle du monde réel. Du monde entier, pas seulement de votre microcosme.
Au moment où le cocher s'apprête à partir, Emily lui demande de s'arrêter. Puis, avec un grand sourire et sans autre explication, elle retourne en courant dans la boutique. Je la fixe avec de grands yeux. Malheur, j'ai créé un monstre.
- Euh, Callie ?
Je relève la tête et je me tourne vers elle. Elle me sourit. Ça y est! C'est mon billet pour la fête!
- Euh, je voulais juste te dire... Enfin...
Elle se tait un court instant.
Mon coeur s'emballe. je savais que Mindy n'attendait que l'occasion de faire le premier pas. Je suis sûre que le courant passerait entre nous si je pouvais me comporter normalement pendant plus de cinq minutes.
Elle s'éclaircit la gorge.
- Tu as du papier toilette accroché à la chaussure.
-Petite Sotte , dit-il
Sa voix et si basse que je ne suis pas sûre d'avoir bien entendu.
-Hein?
-Petite Sotte, répète-il plus fort.
C'est une vérité universellement reconnue : une adolescente américaine effectuant un voyage scolaire en Angleterre est supposée s'amuser comme une folle.
-Vous n'auriez jamais du intervenir, grogna t-il.
-Vous n'auriez jamais du m'y obliger! Je riposte, en enfonçant un doigt dans sa poitrine. Vous auriez du être présent pour Emily quand elle a eu besoin de vous!
En un éclair, il comble la distance qui nous séparait. Ses lèvres frappent les miennes si vite que je ne peux même pas fermer les yeux. Ses mains trouvent une place de chaque côté de mon visage et m'attirent, et pendant deux secondes et quatre centièmes, je flotte entre l'envie de fermer les paupières et celle de rester là debout, pétrifiée. Je ne sais pas comment, c'est la première envie qui l'emporte et je ferme les yeux, en sentant mes genoux se dérober et en pressant mes lèvres contre les siennes. Je cesse de respirer et saisis et saisis ses manches des deux mains pour ne pas tomber à la renverse. Ses lèvres sont chaudes et douces et...
Et je réalisé ce qui se passe. Qui je suis en train d'embrasser.
Vous n'êtes pas une lady, a-t-il dit.
La phrase m'a blessée autant maintenant qu'au moment où il l'a prononcée. À ses yeux, je suis une moins que rien.
Qu'est ce que je fabrique ? Je me rejette en arrière et me heurte au mur avec grand fracas. Il rouvre les paupières.
-Je...euh...
Je bredouille deux mots, puis pivote si vivement que mes jupes tournoient autour de mes jambes et je dois attendre qu'elles retombent avant de me précipiter hors de la pièce.
D'une main tremblante, je me frotte les yeux, certaine que j'ai une hallucination. Quand je les rouvre, rien n'a changé.
Oh mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu. Qu'est-ce que c'est que ça ? Ce n'est pas normal. Pas normal du tout.
Je regarde autour de moi, en m'obligeant à inspirer plusieurs fois lentement et profondément.
Pas. De. Panique.
Il existe forcément une explication simple.
Mes sacs de shopping ont disparu. Tous les trois. On m'a dépouillée ? Mon sac à main est toujours serré entre mes doigts crispés, un rapide coup d'œil m'indique que son contenu est intact. Alors où sont mes achats ? A mes pieds, je suis rassurée de voir mes précieuses chaussures Prada. Ouf.