Regardant ma fille sauter au cou de Djibril, en remerciement de la série de pitreries qu'il vient d'exécuter pour elle, je m'avise, pour la première fois, que l'amour que je n'ai pas reçu de mon père m'a peut-être moins manqué que celui que je n'ai pas eu l'occasion de lui donner, un amour inconditionnel d'enfant, celui avec lequel on cherchera toute sa vie à embrasser le monde, celui à travers lequel on voudrait savoir se regarder soi-même, celui que nous sommes tous destinés à redécouvrir, au terme d'une longue quête, là où il s'est toujours trouvé, dans la salle au trésor de notre palais