AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.06/5 (sur 62 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) le : 21/03/1926
Mort(e) : 2004
Biographie :

Montagnaise originaire de la région de Matimekosh, l’Innue An Antane Kapesh est une écrivaine.

Elle née dans la forêt, près de Kuujjuaq, anciennement appelé Fort Chimo, et a vécu la vie traditionnelle de chasse jusqu’en 1953, date de la création de la réserve de Maliotenam (non loin de Sept-Îles au Québec).

Mariée en 1942, elle eut neuf enfants et de nombreux petits-enfants. Elle fut chef de la bande innue de Schefferville (Matimekosh) de 1965 à 1967. Ce n’est que quelques années plus tard qu’elle commença à écrire en innu.

Son premier livre" Je suis une maudite Sauvagesse" (Eukuan nin matsshimanitu innu-iskueu), un essai autobiographique paru en 1976, défend la culture de son peuple en l’opposant à la culture des Blancs. Il fut publié en innu et en français.

En 1979, elle publie son deuxième ouvrage, "Qu'as-tu fait de mon pays ?", un récit dur sur la colonisation.

Première femme autochtone du Canada à avoir publié des livres en français, elle constitue un modèle d’engagement et de persévérance.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de An Antane Kapesh   (2)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (7) Ajouter une citation
L'enfant que voici, je vais vous dire comment le traiter pendant que vous le garderez ici à l'intérieur. Pour quelque temps, vous allez le choyer pour qu'il nous aime et qu'il apprécie que vous le gardiez entre quatre murs et pour qu'il ne songe jamais à retourner là où il vivait, dans la forêt. Au début seulement, vous lui donnerez tout gratuitement. Vous le nourrirez comme nous pour qu'il oublie sa propre nourriture. Vous l'habillerez comme nous pour lui faire oublier sa propre façon de s'habiller. Vous lui donnerez la même éducation que nous. Mais il vous faudra à tout prix veiller à ce qu'il ne réussisse pas trop bien dans ses études, car nous ne connaissons pas cet enfant. Il se pourrait peut-être qu'il soit plus intelligent que nous. S'il réussit trop bien dans le genre d'études que nous faisons nous-mêmes, il ne cessera de nous importuner plus tard, il exigera de gagner sa vie de la même manière que nous. Pendant quelque temps, vous lui apprendrez certains sports pour le distraire. Là aussi, il faudra l'avoir à l'œil : attention qu'il ne devienne meilleur que nous. J'ai une dernière chose à vous dire : arrangez-vous pour que l'enfant dont vous avez la garde ne puisse jamais nous surpasser plus tard. C'est tout, je vous souhaite bonne chance.
Commenter  J’apprécie          82
Depuis que j’ai entendu mon père et les autres Indiens raconter cette histoire, il y a une seule chose qui m’ait rendue heureuse et très fière : c’est toujours l’Indien qui a pris soin, à l’intérieur des terres, de tous les étrangers qui ont eu l’idée de venir sur notre territoire. Et jamais nous n’avons entendu raconter qu’un des étrangers dont les Indiens aient pris soin dans le bois, et qui se trouvait pourtant seul, n’ait été maltraité et offensé par eux de la façon dont le Blanc, lui, nous traite, nous, les Indiens.

C’est la raison pour laquelle aujourd’hui je dis : avant qu’un seul Blanc ne vienne ici sur notre territoire, nous étions déjà civilisés. Depuis que le Blanc est notre voisin, presque chaque jour nous l’entendons dire : « Les Indiens ne sont pas civilisés. » Depuis qu’il est notre voisin sur notre territoire, nous les Indiens, nous constatons souvent que le Blanc est moins civilisé que nous.
Commenter  J’apprécie          00
Notre mode de vie à nous, Indiens, était le meilleur. Mais après avoir accepté de nous faire tromper, après qu’on nous ait fait abandonner notre culture indienne et après nous être laissés piétiner par le Blanc, à présent nous ne valons rien ni dans une culture ni dans l’autre. A mon avis il aurait mieux valu conserver la vie que Dieu nous avait donnée à vivre en tant qu’Indiens et conserver la langue indienne que Dieu nous avait donnée à parler. Si le Blanc, à son arrivée sur notre territoire, avait gardé pour lui sa culture et sa langue française ou encore si, en venant ici pour s’enrichir avec notre sol, il n’avait pas brutalisé les Indiens et s’il n’avait pas toujours voulu les exploiter, aujourd’hui il n’y aurait probablement pas de conflit entre lui et nous.
Commenter  J’apprécie          00
Nous avons été étonnés que mon fils soit blessé par deux policiers blancs. La raison de notre étonnement c’est que, quand nous avons vu le policier au début, nous ne l’avons pas pris pour n’importe qui. Nous avions entendu dire qu’on fait prêter serment à chaque homme qui travaille comme policier pour qu’il fasse son travail avec droiture. C’est pourquoi nous nous étonnons du fait qu’il n’y ait toujours que les Indiens que les policiers maltraitent et fassent entrer à l’hôpital en les arrêtant. Depuis le temps où les policiers nous maltraitent, jamais nous n’avons entendu dire qu’un seul Blanc n’ait été blessé et expédié à l’hôpital par eux.
Commenter  J’apprécie          00
Moi j’estime qu’il est très important de faire de grands efforts pour nous mettre à la recherche de notre culture et de notre langue indienne et pour la conserver. A mon avis, de tous les peuples de la terre, il n’y en a vraisemblablement aucun qui ait la fierté de la culture et de la langue du peuple voisin. Nous Indiens, avions une culture indienne et une langue indienne dont nous pouvions être fiers.
Commenter  J’apprécie          00
Après nous avoir enseigné sa culture et volé la nôtre, que le Blanc ne se tourmente pas de chacun de nos agissements qui proviennent de la culture blanche ! Qu’il ne vienne pas écrire d’articles de journal sur l’alcool alors que c’est lui qui nous l’a donné ! C’est le Blanc qui nous a appris à être constamment ivres.
Commenter  J’apprécie          00
Quand nous vivions notre vie à nous, jamais nous ne voyions toutes les misères que nous voyons aujourd’hui. Après nous avoir pris notre vie, le Blanc ne nous a donné qu’une mauvaise vie.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de An Antane Kapesh (94)Voir plus

Quiz Voir plus

L'élégance du hérisson (bis)

En quelle année ce livre a-t-il été publié ?

1998
2006
2012

10 questions
315 lecteurs ont répondu
Thème : L'élégance du hérisson de Muriel BarberyCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}