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Critiques de Anaïs Flogny (45)
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Rivages lointains

Un grand merci à Babelio et aux éditions Dargaud...



Chicago, 1938. Jules Tivoli, un jeune immigré italien, travaille en tant que livreur. Un boulot harassant, des patrons pas toujours agréables et un salaire qui lui permet tout juste de pouvoir payer son loyer. Un jour qu'il livre chez monsieur Meeks, il croise un homme imposant, élégamment vêtu et visiblement armé qui se voit remettre, par le commerçant, une enveloppe plutôt bien garnie. Accompagné d'autres hommes, chaque semaine, tout se déroulait de la même manière. Jules n'est alors pas dupe quant au rôle tenu par cet Adam Czar, un membre-clé de l'Outfit de Chicago, comme il l'apprendra plus tard. Audacieux et effronté, il demande à travailler pour lui, lâchant en même temps, la caisse d'alcool de monsieur Meeks. Si Adam Czar se moque de lui, quelle n'est pourtant pas sa surprise de le voir débarquer dans son appartement minable, de lui donner de l'argent pour qu'il s'achète des vêtements dignes. C'est ainsi que le jeune immigré italien fait ses premiers pas dans la mafia et saura faire ses preuves, en étant suffisamment malin pour s'adapter et ambitieux pour gravir les échelons...



Voilà un album lui aussi ambitieux et d'une incroyable maîtrise, aussi bien sur le fond que sur la forme. Des années 30 aux années 60, de Chicago à Marseille, en passant par New-York, Anaïs Flogny s'intéresse à la destinée de trois mafieux, Jules Tivoli, Adam Czar et Eufrasio, qui, lui, n'apparaîtra que plus tard. Très vite sous la coupe d'Adam, Jules saura s'imposer, de par son intelligence, ses ambitions et son esprit revanchard. La relation qu'il entretient avec Adam, un immigré polonais qui a construit un empire avec l'alcool clandestin, lors de la Prohibition, va s'approfondir. De professionnelle, elle deviendra intime. Mais l'amour a-t-il réellement sa place dans ce milieu, de même que l'amitié, d'ailleurs ? Et n'est-il alors pas dangereux d'accorder toute sa confiance à celui qu'on aime ? La trahison n'en est-elle pas que plus douloureuse ? Brillamment scénarisé, captivant de bout en bout, ce roman graphique, riche et dense, nous plonge, certes, au cœur de la mafia, où violence, trahison, code d'honneur sont de mise, mais aussi au cœur d'une histoire d'amour sensible, inattendue et cachée. Avec ses personnages charismatiques et profonds, magnifiquement dépeints, Anaïs Flogny tisse une intrigue aussi cruelle que sentimentale. Tout est parfaitement rythmé et dosé. Graphiquement, le trait épuré, élégant, sensible et la palette de couleurs douce, au ton sépia, sont empreints d'émotions. Que ce soit l'expression des visages, la force de la gestuelle, la sensualité des étreintes...

Un premier album époustouflant !
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Rivages lointains

Club N°56 : BD sélectionnée ❤️

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Très belle BD sur l'histoire de la mafia américaine à travers l'ascension d'un jeune garçon.



Histoire menée toute en douceur malgré la violence de la mafia.



Très beaux dessins.



Sam

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La mafia américaine des années 1930/40 vue de l'intérieure par un jeune italien qui gravit peu à peu les échelons.



Le rythme, la narration, les dessins nous entraînent dans cette vie, cette histoire sans que l'on puisse résister.



Superbe, BD qui se lit d'une traite malgré ses 230 pages.



Mel

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Belle découverte.



Une histoire qui semble déjà racontée, l'évolution dans la mafia américaine d'un jeune Italien immigrant, mais qui grâce à une belle qualité d'écriture et de narration, lui redonne une belle originalité.



Tout le dernier tiers est particulièrement mémorable avec une finesse d'écriture sur les émotions qui touche.



Le dessin très doux dans sa colorimétrie, avec un trait très léger, apporte un bel écrin à l'ensemble.



Belle réussite qui frôle le 4.5/5 pour moi...



Je vais laisser décanter.



Greg

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Histoire originale sur la mafia américaine dont la délicatesse du trait et des couleurs atténuent la violence des situations.



Wild57

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Des personnages durs et immoraux dessinés avec douceur et sensibilité.



Un contraste perturbant.



Quelques longueurs, j'aurais préféré un « montage » plus efficace avec moins de cases.



JF

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Graphisme très stylé et facile à lire, belle maitrise, quant au récit, c'est une manière astucieuse d'introduire l'homosexualité dans un milieu étiqueté "macho".



Benoit

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Les trajectoires de malfrats naviguant entre de successives fidélités, le récit est surprenant et réussi...



Vincent

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Rivages lointains

Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Dargaud pour cet agréable moment de lecture.



C'est l'histoire d'une ascension fulgurante dans la mafia américaine... jusqu'à la chute inévitable ? Pas nécessairement...

En 1938, Jules n'est qu'un livreur sans le sou lorsqu'il se fait recruter par Adam, un ponte du crime de Chicago. Adam apporte à Jules toute l'expérience qui lui manque. Jules apporte à Adam toute l'admiration et autres sentiments dont ils ont besoin pour se sentir exister. Car même les cadres des organisations criminelles peuvent avoir des sentiments...

1946, le duo débarque à New York, autre ville, autres règles, autres rêves... Adam et Jules survivront-ils à cette nouvelle étape de leurs carrières respectives ?



J'ai été rapidement emportée par l'histoire et les personnages. Jules et Adam sont aussi attendrissants que cruels, selon les rôles qu'ils occupent ou qu'ils se donnent. Les illustrations d'Anaïs Flogny sont simples et efficaces. Son trait fin donne une touche "vintage" parfaitement bienvenue pour l'époque, et originale dans l'univers de la criminalité à l'américaine. Le scénario est linéaire (en dépit de quelques envolées oniriques), tout aussi simple et efficace que les dessins : une belle symbiose donc !

C'est un album qui se lit vite et bien, avec juste ce qu'il faut d'intelligence pour ne pas tomber dans le pathos ni le sanguinolant. Le thème et l'univers ne m'emballent pas plus que cela, et pourtant, j'étais curieuse de voir où l'intrigue mènerai les personnages.



#Rivageslointains #NetGalleyFrance
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Rivages lointains

Voilà une bande dessinée qui promettait un voyage en mafialand... Et qui se révèle un voyage organisé en petitland...

Déception donc.

Commençons par le positif : le dessin, le graphisme, avec une "patte" très particulière qui rend l'ensemble très esthétique et très réussi pour tout ce qui est tenues vestimentaires, les complets trois pièces des mafieux de toutes nationalités et ethnies. Ce sont de très belles planches.

Cependant, même ça, sur 240 pages… On peut regretter le manque de décors autres, on a l'impression d'assister à un huis-clos alors que le sujet se prête à beaucoup plus… Difficultés à rendre compte de vastes plans urbains, d’actions ? Choix de se centrer sur l’introspection du petit ambitieux au centre de la bande dessinée ?

Car ce qui a pêché essentiellement pour moi c’est cette figure centrale absolument sans relief. Avoir comme but dans la vie de se vêtir comme Al Capone me semble assez inintéressant. Je ne doute pas que gravir les échelons de la mafia puis de sa filière française est narrativement intéressant mais le traitement qui en est fait ici m’a laissé de marbre. Ce petit homosexuel qui couche pour s’introduire dans le milieu m’a mis mal à l’aise. J’avais l’impression d’avoir sous les yeux l’itinéraire d’un petit merdeux qu’un proxénète va gâter. Aucune sincérité chez les deux amants qui s’utilisent l’un l’autre sans que je réussisse vraiment à comprendre qui fait quoi et avec qui dans leurs petites affaires.

J’ai trouvé plus de charisme au personnage de Griselda Blanco, l’héroïne de la série « Griselda », spin off de « Narcos », la série sur Pablo Escobar actuellement proposée sur les plateformes de diffusions vidéos…

Si le sexe est prudemment évacué pour rester une bande dessinée convenable, il en est de même des meurtres, du recouvrement de dettes qui semble être la cheville ouvrière des activités du héros de cette bande dessinée. On doit tout deviner en creux, ce qui peut constituer un choix mais qui, au fil des plus de deux cent pages proposées, m’a semblé très … longuet… L’auteur a-t-il peur de montrer l’éventuelle cruauté du personnage qu’il veut nous rendre sympathique ?

Bref, l’introspection de ce gamin pauvre, innocent et honnête devenu riche, blasé et pourri m’est complètement passé à côté. N’est pas Heisenberg qui veut.
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Rivages lointains

A Chicago, Jules, immigré italien, vit de petits boulots jusqu'à ce qu'il rencontre Adam, un mafieux polonais. Alors que la guerre fait rage avec un clan ennemi, les deux hommes, devenus amants, part pour New York, où Jules va petit à petit monter les échelons de la mafia locale.

Anaïs Flogny offre avec cet album une histoire épique dans la mafia. Si évidemment l'histoire d'amour entre Jules et Adam est au cœur du récit, le portrait qu'elle fait de la mafia est des plus saisissant. Car l’ascension de Jules à New York lui fait perdre une partie de son âme et de ses scrupules. Une évolution que l'on peut voir sur son physique, qui se durcit. Le récit montre ce cheminement qui va lui permettre de trouver sa voie et de faire entendre sa volonté. Un parcours prenant que l'on peine à lâcher, avec une fin amère.

Je trouve les dessins d'Anaïs Flogny très beaux, à la fois d'une grande simplicité de trait et d'une élégance folle. La palette de couleurs appuie cette élégance en limitant les couleurs utilisées.

Un album aussi beau à feuilleter que passionnant à lire sur le parcours d'un mafieux sans regret.

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Rivages lointains

En 2024, ce roman graphique fera cueillette de prix BD, j'en fais le pari … C'est un « tout-en-un » : scénario, dessins et couleur(s) sont signés d'une seule et unique artiste, Anaïs Flogny. C'est sa première BD dans la foulée d'une carrière d'illustratrice ; d'autres seront publiées, c'est une certitude ; cette première incursion en 9ème art laisse entrevoir des qualités graphiques de bon augure pour l'avenir.



« Rivages lointains » est un objet-livre magnifique, dodu et luxueux (240 pages dont un cahier graphique qui, lecture bouclée, prolonge le plaisir des yeux). Il explore en one-shot, de Chicago à Marseille en passant par New-York, de l'alcool de la Prohibition au trafic de l'héroïne et consoeurs, les destins croisés de trois gangsters de l'Amérique urbaine des années 30's à 60's. L'action se construit, classiquement, sur le background diffus de rivalités sanglantes entre Familles italiennes mafieuses. Un trio de personnages aux relations troubles émerge ; ils appartiennent au même clan, font tout d'abord cause commune, restent loyaux entre eux ; bientôt, sur les trajectoires d'ambitions divergentes, sous la pression d'intérêts personnels, leurs relations se craquèlent, se fissurent, empruntent à la trahison et finissent dans le sang ... et pour l'un d'entre eux dans une rédemption (presque) contrainte, limitée et fragile, habilement conduite jusqu'à la fin (presque) ouverte que propose l'auteure.



Au générique :



_ Jules Tivoli, le héros principal, ou l'irrésistible ascension mafieuse d'un jeune émigré italien (il a 17 ans lors de son entrée en scène en 1938). Beau gosse, charismatique, intelligent, ambitieux et opportuniste, un rien naïf et romantique dans ses relations amoureuses clandestines car homosexuelles.



_ Adam Czar, l'amant plus âgé de Jules et son complice en Cosa Nostra, c'est un émigré polonais, un ex-chef mafieux local sur le déclin ; il y a peu influent mais désormais en disgrâce. Son passé mafieux est trouble, entaché de soupçons de trahisons, de pertes de confiance De La Famille à son égard. Par lui viendront les instants de rupture du récit …



_ Eufrasio, la jeune garde mafieuse montante qu'aucune moralité ne retient dans l'ouverture de nouveaux marchés mafieux vers les drogues dures. Eufrasio : l'élément disruptif, brillant second couteau, brûle-la-vie foutraque, noceur, buveur, franc-tireur, boute-en-train, grande gueule … l'aimant vers lequel est attiré Jules …



…. La suite appartient au récit.



Ah, les récits de Mafia ..! J'en suis, ponctuellement, friand. « Rivages lointains » fut une occasion de croiser à nouveau le genre, de s'étonner de ce qu'il renvoie sur nous-mêmes et sur l'état du monde rongé par une clandestinité omniprésente. L'immoralité que ces romans charrient fascine, attire et repousse. Qu'ils soient siciliens, irlandais ou afro-américains, les schémas mafieux littéraires semblent immuables, reconductibles, presque ataviques. Ils drainent une amorale conception de la loyauté, de la fidélité à une cause parallèle injustifiable, à des lois familiales immuables, marginales, illégales et implacables. … Que la mafia soit d'Outre-Atlantique au pied de la Statue de la Liberté ou du sud italien, aux seuils de petits villages perchés, des champs de rocaille et des chemins de pierraille, rien ne change. La mort promise est la même dans le regard du gras Parrain citadin ou celui, fiévreux, de l'ascétique veuve campagnarde en habits de deuil, à genoux sur son prie-Dieu, en attente patiente d'une vendetta inéluctable et féroce ... tandis que la loi du silence règne.



Ces romans mettent en scène, en constantes étonnantes qui font l'ADN du genre, des héros de papier haïssables et méprisables, les pires ordures qui soient, des salopards implacables que, pourtant, on adore détester tant ils nous paraissent humains et attachants. Curieuses lectures que celles-ci, quand, à chaque fois, on se prend d'empathie injustifiée pour des personnages moralement faisandés qui endossent les habits d'une respectabilité trompeuse et imméritée, d'une honorabilité mensongère et d'une honnêteté de façade. Hypocrite magie romanesque que celle-ci quand l'attachement pour les héros est inversement proportionnel à leur humanité. « Rivages lointains » n'échappe pas à la règle : des ordures s'y agitent pour lesquels on prie étonnamment pour qu'ils s'en sortent. L'empathie ressenti à leur égard nous les rend plus à plaindre qu'à blâmer. Etrange fascination pour des personnages qui ne valent pas tripette.



J'ai adoré (et c'est un euphémisme). Cette BD attirera les prix : je persiste et signe. On y côtoie une magie imprécise et indéfinissable, elle traverse le fond et la forme. C'est impalpable, difficilement exprimable mais bel et bien présent. C'est dans la densité du propos, l'efficace fragilité et pertinence des textes, les images et leurs couleurs tendres et douces. C'est dans les thèmes abordés et enchevêtrés, c'est dans l'articulation implacable des vignettes entre elles, c'est dans la progression lente et subtile de l'intrigue, dans le devenir en pointillés des personnages. Les dessins aux contours habiles et précis, fins et délicats, s'attachent aux beaux vêtements de ses messieurs dans un souci purement esthétique. Les doigts des personnages semblent recevoir un traitement de faveur, invariablement longs et fins, ils semblent sans cesse agités, comme habités d'une vie propre ; ils restituent la gestuelle volubile italienne, celle qui papillonne, brasse l'espace alentour, dessine des mots dans l'air, accentuent les mimiques des visages, ponctuent les variations d'intensité vocale. Les personnages semblent quelques fois pressés de quitter les vignettes, de passer à la suivante, de poursuivre leurs discours hors phylactères. La BD est un art immobile ; ici, chaque vignette embarque des mouvements internes étonnants et inattendus, au coeur de scènes la plupart du temps tranquilles et immobiles/figées … perso, je dis, chapeau.



Je ne m'attendais pas à me faire happer de la sorte. Quand la dernière image se referme, ces quelques êtres de papier, côtoyés 200 pages durant, nous manquent déjà. Ils ne reviendront pas … mais qui sait ? Ne subsiste plus que le plaisir d'avoir accompli un bien beau voyage … en pays de mafia où, paradoxalement, le lecteur se prend immanquablement d'empathie pour des ordures infréquentables.
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Rivages lointains

Il y a une unité et une cohérence parfaite entre les images, le texte et les couleurs utilisées (pastelles chaudes). En effet, l’autrice Anaïs Flogny est un véritable couteau suisse, cela se voit et s’en ressent, premier bon point pour cet album.



Album dont j’ai apprécié particulièrement le trait élégant de l’autrice, les dessins précis, les reproductions fidèles dans les vêtements d’époque, les dialogues percutants, le tout dans un bel ensemble équilibré. Les personnages sont fouillés, ils fourmillent d’expressions très bien retranscrites et imagées.



L’histoire se situe entre 1938 et 1960, entre Chicago et New York, pour finir à Marseille. Elle raconte un pan de vie du jeune immigré italien Giuliano Tivoli, dit Jules, dont la vie bascule à 17 ans à la suite de sa rencontre avec Adam Czar, polonais introduit dans les milieux influents de la mafia et du trafic de racket des commerçants locaux en échange d’une protection plus illusoire que réelle. Anaïs Flogny nous raconte une histoire de gangsters, de manipulation, de pouvoirs, mais aussi une histoire d’amour et d’emprise qui lie les deux protagonistes. A travers le prisme de cet enrôlement de Jules par Adam, et de sa montée en puissance dans le milieu, elle traite un sujet tabou à l’époque, celui de l’homosexualité masculine dans un milieu ultra viril.



Alors qu’ils se sont exilés fuyant les problèmes rencontrés à Chicago, ce n’est qu’à New York, des années plus tard, que Jules se rend compte de la vraie nature d’Adam, et que ses sentiments amoureux ne sont pas réciproques. Jules est devenu le bras droit d’un mafieux italien qui l’a pris sous son aile et à continuer à le former. Il a fait la connaissance d’Eufrasio qui deviendra son ami, au grand désespoir d’Adam.



L’autrice nous raconte une période historique, juste après la prohibition, ou le racket et le trafic de drogue prennent de l’ampleur dans une Amérique multiculturelle où la mafia utilise les services de jeunes immigrés pour former un contre-pouvoir. Ca raconte également l’attachement, l’amitié, l’amour, l’homosexualité interdite et cachée. D’ailleurs, je me demande dans quelle mesure la relation entre Jules et Adam était nécessaire dans cet album. Certes, elle permet de conclure à l’émancipation de Jules, à sa sortie de la toxicité de cette histoire avec Adam, à la réussite professionnelle en changeant de pays. Elle permet peut-être aussi de mettre un peu de sentimentalisme dans ce monde de brutes ?



Un premier roman graphique réussi pour Anaïs Flogny, qui trouvera son lectorat.

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Rivages lointains

Rivages lointains, c'est Jules Tivoli, un jeune immigré italien, du Chicago de la fin des années 30 au Marseille du début des années 60 : ses débuts comme livreur, dévoré par l'ambition, par l'envie d'être quelqu'un, l'envie de porter les beaux costumes qu'il voit dans la vitrine d'un tailleur...



Rivages lointains, c'est Adam Czar, mafieux d'origine polonaise plutôt bien placé dans l'échelle alimentaire locale, qui va croiser la route de ce jeune homme ambitieux et qui, séduit par son culot, va lui proposer une place dans son organisation...



C'est l'ascension de ce duo dans la mafia de Chicago, jusqu'à la chute et la fuite vers New York, où le rapport de force va s'inverser, Jules, de son vrai prénom Giovanni, va gravir les échelons de la mafia italienne new-yorkaise.



Rivages lointains c'est Eufrasio, mafieux new-yorkais aussi solaire qu'impulsif, attachant, drôle, inconscient, confiant, tellement vivant, qui va chambouler la dynamique de Jules et d'Adam jusqu'au point de non-retour.



Rivages lointains, c'est aussi Jules et d'Adam, mélange de passion, de pouvoir, de fascination, de sentiments, mais aussi de secrets, d'ambition, de jalousie, de manipulation... une histoire qui doit rester secrète dans un milieu pas franchement gay friendly.



Si j'ai aimé la plume d'Anaïs Flogny, son travail sur le caractère des personnages, leurs évolutions, cette façon d'arriver finalement à nous rendre sympathiques et attachants des personnages qui ne le sont pas franchement, j'ai tout autant aimé son coup de crayon, son dessin, son trait léger, esquissé, ses couleurs un peu froides pour la partie américaine, qui se réchauffent dans la partie marseillaise. J'ai aimé ses planches de taille inégales, son souci du détail, jusqu'à la fin, cette fin douce amère.



Un grand merci à l'auteur, aux éditions Dargaud et à NetGalley pour ce service presse, que je vais sans aucun doute me procurer en version papier, pour le plaisir de le relire.
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Rivages lointains

Ce premier album de l'autrice est une jolie réussite.



Nous suivons les destins entrelacés de Jules Tivoli, Adam Czar, et plus tard Eufrasio, trois immigrés devenus mafieux aux États-Unis. Les deux premiers seront d'abord amants, puis associés (ou peut-être l'inverse, qui sait ?) et le troisième entrera dans la danse de façon temporaire mais marquante.



De Chicago à New York, suivez l'ascension irrésistible du jeune et talentueux Jules, portée par l'aide précieuse de son mentor Adam, jusqu'au jour où le jeu va les dépasser et où le pouvoir sera redistribué entre eux.

Sur ce pas de deux entre Eufrasio, sanguin et charmant mafioso destiné à devenir le binôme de Jules. La vie sera belle, mais seulement pour un temps...



Cet élégant polar au charme rétro plaira plus aux femmes qu'aux hommes, je pense, et est empreint d'une certaine sensibilité malgré l'atmosphère sanglante. Une belle lecture !
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Rivages lointains

Chicago, 1940

Qui est cet homme qui vient une fois par semaine au magasin et qui repart avec une enveloppe pleine d'argent ? Beau chapeau, belle veste, beau costume... Jules, émigré italien, simple livreur, vient de faire connaissance avec la mafia.



Adam Czar, c'est le nom de cet homme qui va prendre Jules sous son aile, lui qui rêve de dépasser sa condition, changer son destin. C'est cette émancipation que nous raconte Anaïs Flogny. Mais pas seulement, elle dépasse les codes habituels du récit de mafia car il est aussi question d'amour homosexuel, d'amitié, de fidélité à un clan. De collecteur de dettes, Jules va gravir les échelons et devenir l'homme respecté qu'il rêvait d'être.



Pour ce récit, Anaïs Flogny fait preuve d'un talent graphique évident. Son dessin vintage et moderne à la fois, est d'une élégance et d'une classe très rétro, parfaitement adaptée au contexte. J'ai particulièrement apprécié la taille des dessins, les pleines pages superbes et le choix des couleurs très à propos.



Ce mois de janvier est rempli de bonnes surprises, Anaïs Flogny nous en offre une nouvelle ! "Rivages lointains" est un très bel album, le premier de cette jeune auteure, et j'ai déjà très envie de voir ce qu'elle nous réserve !
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Rivages lointains

Chicago, fin des années 30, Jules est un rêveur qui tombe amoureux d'Adam Czar, qui travaille pour la mafia locale. Séduit par le jeune homme, Adam l'embauche et l'initie aux arcanes de son métier. Leur liaison est évidemment cachée mais semble convenir aux deux hommes. Seulement quand Adam fait de mauvaises affaires, il exige de partir à New York contre l'avis du jeune homme. Mal accueilli par les membres de la pègre car non italien , les deux hommes décident de profiter du fait que Jules soit italien pour le faire monter dans la hierarchie newyorkaise. Contre son gré au début, Jules se prête au jeu et devient même un responsable respecté. Son amitié avec Eufrasio, son binome, sa réussite va engendrer la jalousie d'Adam, devenu un subalterne...Le drame approche.

Une histoire forte sur la trajectoire d'un jeune garçon entré dans la mafia un peu par hasard par l'entremise de son amant, sensible et émouvant, allié à un graphisme élégant et percutant. A lire, c'est une vraie réussite.
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Rivages lointains

1938. Jules, un jeune immigré italien de dix-sept ans, enchaîne les petits boulots pour un salaire de misère à Chicago.



Lorsqu'il croise le chemin de Adam Czar, qui occupe une position importante au sein de la Mafia, Jules décide de tenter sa chance en faisant preuve d'audace. Une initiative payante qui va lui permettre de sortir de sa condition en intégrant la Mafia en bas de l'échelle.



Entamant une relation homosexuelle avec Adam, le jeune homme prend peu à peu de l'assurance au fil des années jusqu'à ce que le rapport de force s'inverse entre les deux hommes.



Pour son premier roman graphique, Anaïs Flogny frappe fort avec ce récit à l'intrigue très bien menée et rythmée de bout en bout. De Chicago à New York en passant par Marseille, on suit l'ascension de Jules au sein de la Mafia sur plusieurs années ainsi que l'évolution de sa relation interdite avec Adam.



La palette de couleurs des planches est superbe et je suis tombée sous le charme du coup de crayon de l'autrice. Une histoire captivante avec des personnages immoraux pour lesquels Anaïs Flogny parvient même à susciter l'empathie chez le lecteur.



Un savoureux cocktail pour cette magnifique bande dessinée qui mêle ambition, trahison, amour et manipulation avec brio.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Rivages lointains

Je remercie #NetGalleyFrance et #Dargaud de m’avoir permis de lire cette BD sublime, tellement retro dans son esthétisme, mais actuelle dans son propos.



J’ai adoré la BD d’Anaïs Flogny, elle nous fait voyager des États-Unis jusqu’à la France et des années 30 jusqu’en 1960. Elle nous plonge dans l’univers de la mafia et des contrebandiers à l’époque de la prohibition pour terminer avec un aperçu de la French Connexion.



Un sujet bien alléchant et toujours vendeur, mais Flogny réussit à y mettre sa touche personnelle et à ne faire que des clichés.

L’histoire d’amour y est pour beaucoup, mais l’aspect maitre/amant. Il est rare que l’on ait abordé cette facette des relations criminelles. L’élève qui veut dépasser son maitre est un classique, mais l’élève qui ne sait pas s’affranchir de son maitre est moins souvent exploité. Bref, j’ai bien aimé le scénario, je le trouve original et réaliste, les deux à la fois. (Ce qui n’est pas un mince exploit!)



Côté graphique, j’ai déjà vanté l’esthétisme des illustrations, mais je dois dire que se fut un réel coup de cœur. Une BD magnifique!

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Rivages lointains

Je suis mitigée sur ma lecture ; bien que l'histoire était très prenante.



Dans un premier temps nous allons rencontrer Jules, un jeune homme de 17 ans, livreur qui va être repéré par un membre influant de la mafia et devenir son bras droit ( mais pas seulement ).



Si l'histoire nous emmène à travers plusieurs continents pour suivre Jules et son évolution, j'ai tout de même eu beaucoup de mal à m'attacher à tous les personnages.



Les dessins sont très beaux mais ne m'ont pas forcément comblée pour autant.



C'est une bonne histoire mais elle n'était pas faite pour moi.
Lien : https://www.iletaitunefoisla..
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Rivages lointains

&#xNaNUne histoire bouleversante en plein coeur de la mafia &#xNaN



👉 Je suis ravie de pouvoir vous présenter l’une des BD du nouveau label « Combo » chez Dargaud ! Ce label a pour volonté d’éditer des histoires de jeunes auteurs avec des formats différents. J’ai eu l’envie de commencer mon partenariat par cette histoire qui se déroule au coeur de la Mafia Américaine dans les années 30. Et si la mafia n’était qu’un prétexte pour toucher notre sensibilité ?



🔎 Ma critique express : j’ai aimé ❤

- Les illustrations délicates et fines

- La beauté des mots de chaque bulle

- Le rythme du récit et son suspense

- Les pensées de Jules

- Le mélange des émotions



🔎 Pour ceux qui veulent en savoir plus :



Jules est un jeune homme plein d’ambitions ! Mais dès qu’il accepte de travailler pour un célèbre mafieux de Chicago sa vie commence à changer. Il prend de l’assurance et démarre une relation amoureuse avec son chef, Adam Czar. Mais qu’est-il prêt à faire par amour ?



❤❤❤ J’ai été bouleversée par cette histoire. Elle m’a touchée en plein coeur ! Bien plus qu’une histoire d’amour cachée, elle est aussi très bien montée. L’autrice nous parle de sentiments, d’amitié, de confiance, de culpabilité, d’emprise… Toute une sorte de sentiments qui s’entremêlent. Les pensées de Jules, notre personnage phare, écrites dans une autre typographie renforcent ces sensations.



🖌 Le graphisme à la ligne très fine, claire, mais qui exprime les sentiments des personnages marchent à merveille ici !

Je sais que j’ai déjà envie de relire cette magnifique histoire, dont la violence de la mafia passe au second plan, pour laisser place à la violence des sentiments.



👉 Tentés ?
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Rivages lointains

Cette bande dessinée narre le parcours de Jules Tivoli, un jeune immigrant italien, entre 1938 et 1960, à travers Chicago, New York, et enfin Marseille.

Parti de rien en tant que livreur, il est animé par une ambition dévorante, aspirant à la réussite et à la reconnaissance.

Sa trajectoire croise celle d'Adam Czar, un mafieux polonais, qui l'intègre à son organisation à Chicago. Ensemble, ils gravissent les échelons dans la mafia, mais leur ascension connaît une chute les conduisant à New York, où Jules prend les commandes de la mafia italienne.

Là, une seconde rencontre marquante survient avec Eufrasio, un autre mafieux new-yorkais.

Ce roman graphique plonge le lecteur dans une histoire prenante qui entremêle gangsters, pouvoir et une relation amoureuse entre Jules et Adam.

Les illustrations et l'histoire d'amour entre les deux personnages m'ont beaucoup plu.

La manière sensible dont cet amour secret entre hommes est abordé dans ce contexte viril et masculin rend cette BD d'autant plus intéressante.

Bien que l'univers mafieux m'a un peu lassé à la longue, la densité, la modernité et l'élégance de cette bande dessinée en font une lecture que je recommande.


Lien : https://www.instagram.com/cl..
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Rivages lointains

Rien de nouveau sur l'histoire de la mafia. Mais un scénario bien ficelé, des personnages bien travaillés. 

Un graphisme aux traits fins, une douce et chaude palette de couleurs qui pourrait sembler contradictoire avec le sujet. Pourtant, cela permet de se centrer sur les particularités des personnages, leurs forces et leurs faiblesses. 
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Rivages lointains

Retournons un peu dans le passé au temps de la prohibition, les quartiers chauds de Chicago nous emmènent à la rencontre de Jules, un jeune immigré italien, qui rêve d’une vie meilleure. Il va croiser la route d’Adam Czar, un mafieux, qui va lui proposer du travail. Mais rien n’est facile quand on tombe amoureux et que la soif de pouvoir se fait sentir …



Ce livre est tout bonnement magnifique ! L’histoire nous plonge au cœur de la mafia italienne, avec sa famille, ses deals et son histoire des années d’après-guerre. Le trio de personnages est très attachant, on vit avec eux, leurs histoires, leurs déboires et surtout leurs trahisons. Un récit dense, intense mais aussi très poétique. Les dessins m’ont fait penser aux romans graphiques jeunesse que j’aime tant avec une palette de couleurs saisissantes qui donne du caractère aux graphismes.



Pour une première BD, c’est une magnifique réussite !
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Rivages lointains



J’ai d’abord été intriguée par la couverture. J’ai ensuite lu un peu de la 4e et je me suis dit pourquoi pas. Aussitôt la demande acceptée par Netgalley, je me suis mise à lire ce livre.

Les dessins sont sublimes, j’aime beaucoup quand il y a des différence de couleurs entre les dates, les souvenirs, les rêves et ce genre de choses.

L’histoire est captivante. Je me suis. prise d’affection pour Jules.

Il me semble que c’est la première BD de l’autrice. J’ai trouvé très réussi. On est bien immergé dès les premières pages dans l’histoire et on entre facilement aussi dans la spirale de la Mafia et des amours des personnages.
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Rivages lointains

Sitôt reçu, sitôt lu. Et sans grande surprise, une très belle expérience graphique qu'Anaïs Flogny offre à ses lecteurs.



Un retour dans le temps, à l'époque de la prohibition à Chicago d'abord, puis à New York. Les personnages sont charismatiques, débordant d'ombres et de lumière. L'espoir, les regrets, le désir, l'ambition se côtoient page après page, au gré d'un roman très imposant qui se déroule sur plusieurs années et dont les planches sont d'une vivacité fabuleuse : une vraie claque.



Le récit est dense, les intrigues s'enchaînent, subtiles. Le coup de crayon est maîtrisé, gracieux et léger. Il ferait presque oublier l'horreur et la violence de certaines scènes, et même passer ces tueurs pour des héros, tant leur personnalité est attachante en dépit de leur noirceur. Car ils se bâtissent sur des valeurs tronquées, entraînés par une loyauté implacable, respectant des principes immoraux qui finissent par inspirer une certaine forme de respect.



Des escroqueries aux grands trafics de drogue, du bas de l'échelle aux plus hautes sphères mafieuses de la ville, on suit le parcours implacable de Jules Tivoli et de son mentor, Adam Czar, jusqu'à ce que leur relation se dégrade devant l'ambition et les intérêts personnels....



Les couleurs sépia sont en accord avec l'image qu'on se fait de l'époque, avec cette espèce de parfum nostalgique et brut qui se dégage de l'histoire. Et la dernière partie est agréablement surprenante puisqu'elle s'achève sur une palette très lumineuse qui tranche avec le reste.



C'est beau, émouvant, dur et sombre parfois, mais addictif et toujours juste. Une réussite.
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