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Citations de Anca Visdei (32)


Un air burlesque, moitié tarte à la crème moitié mélo, plane sur l'assemblée.
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Il n'y a que Shakespeare et toi à féliciter.
(p. 16)
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MARINA :
Pauvre Vincent… On en est tous là : on se vendrait volontiers… pourvu qu'un étranger veuille bien nous acheter. On a essayé d'abord de vendre nos industries mais Katia et deux ou trois autres excités ont hurlé : "nous ne vendons pas notre pays"... et plus personne n'a voulu l'acheter. Désormais, le peuple, qui a un  solide bon sens, lui, se vend par pièces détachées… Tu connais un acheteur pour une femme médecin à demi folle avec deux vieux parents et un adolescent délinquant à charge… ?
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Toc, nous ne sommes pas dans le monde des choses qu'on mérite mais dans celui des choses qui, tout simplement, arrivent.
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La lecture est embuée d'émotion car, quel que soit le copiste, fougueux et vindicatif ou maniaque et pointilleux, on y trouve toujours ce mélange d'extrême violence et d'infinie douceur. Ailleurs aussi il y a des sentiments mais jamais de tels extrêmes. La nostalgie de ce pays est la nostalgie de la passion dévastatrice et vitale…
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LE CLIENT RAISONNABLE :
C'est n'importe quoi…
LA CLIENTE FATALISTE :
… ça l'a toujours été : c'est l'espace balkanique qui veut ça…
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Don Giovanni : Quel plaisir trouve-t-on à s'étourdir avec un bon vin ? Ou à se gaver de gâteaux nageant dans la crème Chantilly. Le temps passe plus agréablement, donc plus vite. Il faut huiler avec des plaisirs le char grinçant et hésitant du temps…
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Le congrès a duré trois jours. L’admiration un peu moins. On m’a demandé de lire mes textes dans notre langue. J’ai protesté : J’ai traduit mon texte en français ! Il est important que vous sachiez de quoi je parle.
Tu vas être étonnée. Ils m’ont répondu : Nous préférons vous entendre lire dans votre langue, nous aimons sa musique, comme la flûte de Pan, le violon tzigane. Moi : Mais vous n’allez pas comprendre ce que je veux vous dire ! Eux : Nous imaginons : la belle plaine du Danube, les chars tirés par les bœufs, les costumes folkloriques, vos si belles danses populaires ! Vous savez ? Nous connaissons et aimons votre pays. Nous avons passé une semaine à un congrès d’écrivains héros du peuple au bord de la mer Noire.
J’ai donc lu en roumain. Que personne ne comprenait dans l’assistance. Qu’ils ont trouvé splendide et « tellement slave » ! Je les ai déçus en leur précisant que nous parlions la seule langue latine de l’Est. J’ai dit à une consœur marocaine qu’il ne manquait plus qu’une chose : qu’ils me demandent d’interpréter une mélodie populaire à la flûte de Pan. Elle m’a confié que le plus sérieusement du monde, les organisateurs l’avaient priée d’exécuter une danse de son pays. Il s’agissait de la danse du ventre. Cela tombait bien : elle est homosexuelle et féministe.
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Pour traduire « dor de ţara », je n’ai trouvé que « mal du pays ». Et si on a précisément pas mal ? Si c’est plus insidieux que ça, précisément comme le « dor » ? Nostalgie, mélancolie, ça existe encore mais pour « dor », cette tristesse de l’âme qui se languit, au-delà même de la souffrance, va chercher. On dirait la langue d’érudits essayistes qui n’ont ni boyaux ni cœur qui chavire. Nous, nous avons un langage de fibres, de tripes, de nerfs mis à vif. Le français n’est qu’une langue du cerveau. Faudra-t-il que je m’impute de tout le reste pour pouvoir réentendre ma voix ?
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Ta lettre a mis quatorze jour. D’habitude ça ne prend qu’une semaine…Tu dois utiliser de mauvaises enveloppes, là-bas ils les fabriquent moins bien qu’ici, car ton pli s’est décollé pendant le voyage et une secourable postière de chez nous a été obligée de le recoller, très discrètement d’ailleurs. Il n’y aurait pas eu la petite marque que tu sais, c’était un travail comme neuf ! Quel sens esthétique pour une simple postière ! »
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KATIA :
Mais quelle révolution, pourquoi une révolution ? Nous étions tous si bien avant : c'était dur mais il y avait des lois. Si on les respectait rien de mal, ou presque rien, ne pouvait vous arriver… des lois souvent pas écrites mais tout le monde les savait puis, tout d'un coup : des coups de feu, une société bouleversée, des incendies et le monde a basculé. Aujourd'hui, plus personne ne sait où il est, de quel côté, plus personne ne sait qui il est… il y a des divorces pour des raisons politiques, des parents qui dénoncent les enfants, des gens de valeur qui se retrouvent sans travail, sans même une tribune pour s'exprimer…
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BIANCA (se met à rire) :
Excusez-moi... excusez-moi : c'est nerveux… (rit) c'est Katia. […]
A Paris, l'autre jour, on m'a présenté quelqu'un dans un dîner. On m'a dit : tenez, c'est un Roumain, comme vous. Alors l'autre, une gueule de stalinien orthodoxe, enfin : le type n'était pas responsable de sa tête, il me toise longuement, il ne serre pas ma main tendue, il dit juste d'un ton péremptoire et soupçonneux : "Vous êtes Roumaine ? Pourquoi je ne vous ai jamais vue aux manifestations devant l'ambassade ?" (elle se remet à rire) Comme si la place d'un Roumain était obligatoirement … (elle rit)
Long silence…
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Cent fois, quelqu'un gratte le texte d'un autre, sa vie, son dire, pour dégager de l'espace pour lui-même. On efface un amour pour y écrire une lutte professionnelle, on rature un triomphe pour écrire en toutes lettres un échec personnel. Et, parmi les lignes, dans les blancs vierges du manuscrit qui ne doivent leur pureté qu'à l'absence, Bianca-la-revenante lit des bribes de son propre destin et, toute étonnée, elle y trouve la place pour écrire son avenir.
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Cette pièce est un palimpseste déchiffré à la lueur d'une absence de vingt ans.
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Cette pièce est un grenier de grand-mère : chaque objet est vrai, il a servi et vécu, il a sa mémoire et son exil… mais, comme dans un grenier, on ne peut exhumer que quelques pans du passé … Opérer ce choix c'est déjà prendre parti pour son propre avenir….
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Les deux spécificités de la vallée sont la langue et la religion. Contrairement aux Suisses de la haute Engadine qui parlent romanche ou allemand, les habitants de la vallée emploient l'italien. Malgré la frontière très proche avec l'Italie, les natifs du Bergell sont de religion protestante. Les Giacometti du Val Bregaglia sont donc des protestants italophones, utilisant au pays le dialecte bargaiot.
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J'ai enfin compris le texte tel que tu me l'as traduit : Puck n'est qu'un bouffon dans une terrible mascarade où un couple de dieux-tyrans s'amuse à brouiller la tête des mortels.
(p. 16)
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Tu as eu le courage de t'en aller : maintenant nous comptons sur toi. Il faut que tu fasses savoir là-bas que nous existons et à quel prix nous survivons, qu'il ne faut pas qu'on nous oublie...
(p. 14)
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Deux heures pour acheter les dollars au marché noir et une heure de file pour le Martini...
(p. 5)
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Moi, je suis une cocotte-minute dont un mélange explosif de passions inassouvies et d'angoisses menacent à tout instant de faire sauter le couvercle. Je suis ainsi l'infirme-étalon dont la frustration se transforme en cruauté vengeresse, cynique et efficace. J'en veux tellement à Dieu le Père, (Il rit) le mien et l'autre, que je me venge sur les hommes. Je ne vous ai jamais dit que j'ai attrapé la polio à Moscou, lorsque mon père inaugurait son premier poste à l'étranger ? Du coup, j'ai toujours l'impression d'être quitte. Avec ma jambe, j'avais payé le privilège d'être le fils du bon Dieu… Voilà pourquoi, depuis quarante ans, je m'agite comme un écureuil dans sa cage. Il faut que je m'agite pour ne plus avoir… pour essayer d'avoir un peu moins peur. Mais ce soir, oui, je le crois aussi, c'est l'instant de grâce. Je n'ai pas peur.
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