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4.27/5 (sur 49 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 2 février 1951
Mort(e) le : 29/09/2014
Biographie :

Plus qu'un simple travail d'écriture, l'activité littéraire est, pour André Blanchard, une porte lui permettant d'échapper à la réalité. Dans ses carnets composés d'aphorismes, de notes, de réflexions, il confie son quotidien, ses passions, ses haines et ses lectures. Avant 'Impasse de la défense' en 1998, paraissent 'Entre chien et loup' en 1989 et 'De littérature et d'eau fraîche' en 1992. Depuis 2007 et 'Contrebandes', André Blanchard publie ses ouvrages remarqués au Dilettante.

Loin de Paris, où il ne se rend plus guère depuis une douzaine d’années, André Blanchard vit avec une compagne, professeur de lettres classiques, et un vieux chat, dans une vieille maison du centre de Vesoul, après des années passées dans une HLM de la même ville. Aux petits boulots a succédé un emploi plus stable à l’accueil de la salle d’exposition locale, au milieu de peintures modernes qui lui inspirent des commentaires à l’acide.
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Source : evene, le dilettante
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Citations et extraits (171) Voir plus Ajouter une citation
Un de Gaulle, un Malraux, revenaient moins chers à la République qu'un président ou un ministre d'aujourd'hui. Ce n'était pas nécessaire de recruter des nègres pour écrire leurs discours. (p. 57)
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C'est le privilège en quelque sorte régalien de la littérature, qu'elle puisse nous sauver du désespoir ou nous y plonger. (p. 29)
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(22 mars) Un livre dans la boîte à lettres, c'est l'égal d'un matin au pied du sapin. (p. 91)
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André Blanchard
Article paru dans "l'Obs" le 2 mai 2013- Jérôme Garcin

Les années passent, Blanchard demeure. Rien ne semble perturber l'ordre de sa vie ni déranger son discret protocole. Il vit toujours à Vesoul (Haute-Saône), y fait le sphinx dans une salle d'exposition et provision de livres défraîchis dans les brocantes.

Au fil de ses Carnets, qu'il tient comme on tient l'alcool, sans jamais perdre le contrôle de soi, on ne trouvera guère d'escapades, aucune mondanité, pas davantage de sorties au cinéma ou au théâtre, et on croisera plus de chats que d'êtres humains - c'est à peine si le son de la radio (Inter et Culture) parvient jusqu'à lui. Le plus étonnant est que, de cette existence où le désabusement le dispute à la routine, et dont il enregistre l'imperceptible oscillation, ce misanthrope réussisse, depuis un quart de siècle, à tirer des livres si revigorants.

Pourtant, dans ce volume qui couvre les années 2009-2011, la santé n'est pas fameuse. Le piteux état de ses bronches oblige ce grand fumeur à se priver de tabac, qui était jusqu'alors son carburant d'écrivain or, pour lui, il n'y a pas de feu sans fumée. La faculté soupçonne une allergie, qu'il combat avec des antihistaminiques, mais nul ne sait à quoi. Manquerait plus que ce fût aux poils de chat. Il aurait bien aimé en reprendre un après la mort, en juin 2011, de son siamois Nougat, qu'il enterre avec, en guise de linceul, l'un de ses pulls, et à qui il élève, en cinq pages magnifiques, un tombeau à rendre Léautaud jaloux.

"L'indécis endurci"
Privé de chat et de cigarettes, un chouia négligé par ses lecteurs (à en croire les relevés de son éditeur), et plus éloigné que jamais de sa jeunesse (il fête ses 60 ans), «l'indécis endurci» place donc ces Carnets-là sous le signe de l'abstinence. Heureusement, elle ne concerne pas le lecteur, qui est toujours aussi boulimique et critique. Ce Vésulien que les modes parisiennes n'ont jamais effleuré (la voilà, sa vraie allergie) persiste à admirer Barrès et Montherlant, à relire Balzac, Proust et Mauriac, à préférer Calaferte à Debord, à railler Michon et Houellebecq.

Quant à l'écrivain, prince de la virgule et maître dans l'art de glisser des mots d'argot (mollo, blaze, fissa) au milieu de subordonnées d'un raffinement extrême, il excelle, aujourd'hui comme hier, à tromper l'ennui provincial, à être moraliste sans faire de morale, à tourner en dérision le prétentieux anglais des plasticiens-performeurs et à servir, en oblat, la langue française:

Une plume se doit d'être sur ses gardes, et la monter. Le style est celui qui connaît le mot de passe.
Le verbe «vigiler», dont usait souvent la chanteuse Barbara, va très bien à André Blanchard. C'est même rassurant de savoir qu'il vigile à Vesoul et dilette au Dilettante.

Jérôme Garcin

A la demande générale, par André Blanchard,
Le Dilettante-

Né en 1951 à Voires, dans le Doubs, ANDRE BLANCHARD vivait à Vesoul. On lui doit notamment «Entre chien et loup» (1989), «Contrebande» (2007) et «Pèlerinages» (2009). Il est mort ce 29 septembre 2014 à l'âge de 63 ans.

Article paru dans "le Nouvel Observateur" du 2 mai 2013.

Jérôme Garcin
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Janvier 1990

(...) Quand je regarde ma bibliothèque, certains jours il me déplaît qu'elle soit si en ordre, les livres dans un garde-à-vous impeccable: cette immobilité statufiée rappelle le tombeau, me dis-je alors. Aussi, de temps à autre, je me mets à farfouiller là-dedans, histoire que ça vive un peu, bon sang ! Je sors des livres et les feuillète, manière de secouer cette léthargie si pesante; ensuite, au lieu de les ranger, je les empile sur le devant, n'importe où, pourvu que l'ensemble fasse capharnaüm. Tout de suite, ce remue-ménage produit son petit effet, je n'ai plus l'impression de veiller des morts, mon esprit partouze.
Il y a dans cette réappropriation des livres une façon d'effectuer un retour sur soi. On se replace à ces époques plus ou moins lointaines où ces livres-là, qu'on tripote à nouveau, venaient d'être acquis et attendaient leur heure. (p.19)
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Ceux qui parlent le français avec un accent, et même un fort accent étranger, je trouve cela pittoresque et plaisant . C'est enrubanner notre langue en lui prêtant un trente et un qui en renouvelle les vocalises afin de l'emmener en balade vers des horizons qui lui déroulent une manière de tapis rouge.
La poésie est pour, elle dont les voyelles reçoivent en cadeau un supplément de couleur. (p. 17)
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2003

-Un écrivain ne vous apprend pas à vivre; au mieux vous aide-t-il à continuer. (p. 40)
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Quand nous relisons, viennent à nous des détails sur lesquels une première lecture n'avait pas tilté; ainsi, dans le premier volume du -journal- de Léautaud avons-nous droit coup sur coup à trois chapeaux bas: Wilde, Rebell, Van Gogh, présentés comme des êtres en marge certes, sauf que c'en est une d'excellence: ils sont en dehors "de la médiocrité de la vie courante"; d'où ce cri du cœur: de tels êtres, "il ne faut pas se lasser de songer à eux et de les aimer" (p. 46)
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juillet 1992

J'entends bien ce qu'on veut dire par "écrivain autodidacte": celui qui s'est fait loin de toute école. Il n'empêche qu'il y a là de quoi pouffer; un vrai écrivain est par définition un autodidacte, car ce qui le distingue, c'est précisément ce qui ne s'apprend pas. (p. 207)
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1988- Janvier

Désormais, fini de jouer l'ingénu: je garde sous le boisseau mes voeux de premier de l'an. Que la nouvelle année n'attende rien de moi. Faisons comme si nous ne connaissions pas- ce qui ne va pas être dur. Et si d'aventure nous avons à traiter affaire ensemble, il sera assez tôt pour les présentations :
-1988 ? Ah ! Enchanté ! Moi, c'est Blanchard, avec un D comme déchéance , etc. (p. 9)
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