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Citations de André Roumieux (33)


"Les états mystiques du poète ne sont pas du délire Dr Ferdière. Ils sont la base de sa pensée. Me traiter en délirant c'est nier la valeur poétique de la souffrance qui depuis l'âge de quinze ans bout en moi devant les merveilles du monde. de l'esprit que l'être de la vie réelle ne peut jamais réaliser ; et c'est de cette souffrance admirable de l'être que j'ai tiré mes poèmes et mes chants."
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Antonin Artaud à Colette Thomas :

(...) C'est parce que les hommes sont mauvais et qu'ils nous font tous, à vous, à moi, à quelques rares qui n'acceptent pas la vie, du mal pour conserver leur idiote et criminelle vie, et ils le font tous par la culture consciente des forces lubriques de leur inconscient.
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Artaud va vivre le traitement comme un viol particulièrement douloureux et intolérable de sa personnalité. Subir une décharge électrique, aussi faible soit-elle, et surtout perdre le contrôle de sa pensée lui était absolument insupportable. C'est ce qu'il va faire savoir tant à Gaston Ferdière qu'aux docteurs Latrémolière et Dequeker, ou à sa mère.
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Ainsi, à force d'enfermement, de renoncement imposé, les malades se font une sorte de vie, plus exactement de sous-vie rétrécie à l'extrême, vide de toute chaleur humaine, de toute liberté physique, où le soleil n'est plus qu'un soleil enfermé, la pluie, une pluie enfermée, la neige, une neige enfermée, le jour, à l'infini, un jour enfermé.
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Je ne vous cite ces faits que parce que la saleté a été une caractéristique précoce du déséquilibre. Sans doute remonte-t-elle beaucoup plus loin. Il l'expliquait par son mépris du corps, par son horreur de toute chair.
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Ce traitement est en plus une torture affreuse parce qu'on se sent à chaque application suffoquer et tomber comme dans un gouffre d'où votre pensée ne revient plus.

Artaud à sa mère, Rodez, le 23/08/44.
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Marthe Robert à Antonin Artaud

Votre destin est à vous, Antonin Artaud et nul ne songe à lui imposer un sens : mais je suis sûre que vous accepterez encore cette dernière concession aux nécessités imbéciles de la loi dont nous savons qu'elle sanctionne toujours de nouveau le fait accompli : l'innocent qui a accompli sa peine reste longtemps encore coupable de cette peine même. C'est là l'origine de vos souffrances depuis neuf ans.
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André Martel à Gaston Ferdière

Les surréalistes ont oublié aussi quilya malgrétout dans le subconscient, des forces constructives, volontaires et lucides, inautomatiques. Ils ne se sont pas rendu compte qu'entre l'intelligence, la sensibilité et la volonté claires,- et d'autre part le subconscient -, se produisent d'innombrables interpénétrations réciproques qui affleurent au niveau de l'intellux.
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Dernière lettre d'Euphrasie Artaud à Gaston Ferdière.
Le 23 Novembre 1948.

(...)
Cette lettre a donc pour objet de vous demander de vouloir bien m'envoyer si possible, n'ayant d'Antonin aucun objet personnel, puisque l'on m'a tout pris tout volé (ses écrits, ses dessins, ses tableaux, ses livres), ne serait-ce qu'un tout petit dessin de lui que je garderai comme une précieuse relique, si vous vouliez y joindre le couteau qu'il avait rapporté du Mexique, couteau auquel il tenait beaucoup, mon cœur de maman vous sera reconnaissante.
(...)
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Chomo à Gaston Ferdière :

Chér Dr ferdière

qome le azar néxiste pas il a falu qe jantante ton intérviouve a fransqultur - jé été sansibilisé par té répons - o qêstion qi têté posé - ferdiér tu é dan la vérité

(...)

gaston ferdér tu é - se qe je ne sui pas - é je sui se qe tu né pa
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Antonin Artaud à Madame Euphrasie Artaud :

Ma bien chère maman,

Je viens te demander ton témoignage dans une affaire grave et d'où mon sort et mon salut dépend. Car il ne s'agit en ce moment de rien de moins que de me sauver.
(...)

Or il y a ici un traitement affreux qui s'appelle l’électrochoc qui dure chaque fois un mois et qui fait perdre pendant deux mois l'intelligence et la mémoire à ceux qui y sont soumis et c'est un traitement par lequel le docteur Ferdière ne cesse de me faire passer. (...)
Et je ne veux absolument plus que cela recommence et il ne faut plus que cela recommence parce que ma conscience s'en va à chaque traitement et cela ne me revient qu'au bout de deux ou trois mois. Et j'ai besoin de ma conscience pour vivre, être et travailler.
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Ici, le temps n'a plus la valeur de l'acte accompli ; la vie n'est plus qu'une suite de moments répétitifs qui obéissent stricto sensus au règlement qui régit tout, de A à Z. Et les jours passent sans que le malade puisse faire le moindre projet, tandis que progressivement l'inactivité étouffe ce qu'il porte en lui de sociabilité : la vie tourne dans le vide.
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Un psychiatre peu orthodoxe : Gaston Ferdière.

Il apprend à cultiver un sens relationnel très particulier dans cette ambiance d'irrationalité.
Il apprend à diagnostiquer et à écrire en aliéniste, avec le regarde, l'écoute, l'esprit, le vocabulaire de l'aliéniste. Tout l'invite à tenter de percer les mystères de la souffrance, des cris et des propos discordants.
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Je suis un fanatique. Je ne suis pas fou. Je ne veux plus de l'ordre moderne qui nous mène au chaos.
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Comme le dira Mme Toulouse dans un entretien célèbre avec le poète Pierre Chaleix, en 1959, son mari aussitôt comprit en voyant Artaud, qu'il avait devant lui un être tout à fait exceptionnel, de cette race qui donne des Baudelaire, des Nerval ou des Nietzsche.
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Tout Artaud, du début à la fin, raconte l'histoire de sa maladie, et accessoirement aussi - mais c'est pure coïncidence - celle de son époque, avec laquelle son mal entre en résonance. Une époque elle-même divisée, dissociée, plus qu'aucune autre sans doute dans toute l'histoire de l'humanité.

Laurent Danchin.
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Ciné-portrait du docteur Ferdière
Artaud à Rodez
Entretien avec Jean-Claude Fosse

Pour vous le rapport Thévenin/Artaud, c'est presque une histoire d'amour ?

D'une certaine façon. Un jour, elle me répliquait qu'on aurait pu aussi bien dire que ç'avait été son père. Elle l'expliquait par d'inénarrables sorties. A ses yeux, ce qu'il y avait eu entre elle et Artaud était d'abord écrit dans les étoiles. Et je conviens volontiers qu'il y a beaucoup de vrai dans cette façon de voir : une affinité élective manifeste et incontestable.
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"Il n'y a plus de vie, la vie n'accompagne pas, n'illumine pas ce que je pense. Je dis LA VIE. Je ne dis pas une couleur de vie. Je dis la vie vraie, l'illumination essentiellement : l'être, le brasillement initial où s'enflamme toute pensée - le noyau. Je sens mon noyau mort. Et je souffre." Déjà, à Jacques Rivière, il avait parlé d'"un effondrement central de l'âme."
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En même temps que la révolution sociale et économique, nous attendons tous une révolution de la conscience qui nous permettra de guérir la vie.

1936.
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Saltimbanque exalté à la recherche incessante de la Vérité, Antonin Artaud va progressivement devenir personnage de théâtre à temps complet, fasciné par la tragédie vécue et par l'incandescent sortilège de la représentation, par l'au-delà du représentatif. Il devient théâtre, théâtre de sa propre vie, dans laquelle, de plus en plus enfermé, il incarne douloureusement son personnage fait de poésie, de déraison, de révolte et de provocation.
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