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3.72/5 (sur 50 notes)

Nationalité : Argentine
Né(e) à : Buenos Aires , le 28/01/1977
Biographie :

Fils de musiciens argentins émigrés, Andrés Neuman est né en 1977 à Buenos Aires et y a passé son enfance avant d'aller vivre à Grenade en Espagne, où il a enseigné la littérature latino-américaine à l’Université. Il est considéré comme l'un des meilleurs écrivains de langue espagnole et l'un des auteurs les plus remarquables nés en Amérique latine.
Il est l'auteur de plusieurs romans pour lesquels il a reçu des prix et récompenses. Il a également écrit des recueils de nouvelles et de poésie.

Source : Babelio
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Fracture, Andrés Neuman


Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Le vieillard de la rue Tacuarí empruntait-il les transports en commun ? Demetrio tenta d’imaginer à quoi pouvait ressembler une vie toujours à pied, toujours sans chez-soi. Quoique, d’un autre côté, réfléchit-il, s’il est vrai que le vieux mangeait dans les poubelles, jamais il n’avait été obligé d’en ramasser pour les mettre ailleurs. Comment serait-ce, de vivre au milieu des déchets, d’en être soi-même un ?
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La prudence des médecins m'exaspère. Parler avec eux, c'est comme quand on téléphone avec un portable et que tout-à-coup il n'y a plus de réseau. On se retrouve à parler tout seul. Ils vous laissent déverser votre trop-plein, poser des questions dont vous redoutez la réponse, afin de vous faire accepter la situation petit à petit tout en vous délivrant le minimum d'information.
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La mort et l'enfance sont rarement envisagées ensemble. Les adultes, pour ne pas dire les mères, préfèrent que l'enfance soit naïve, agréable et tendre. Bref, qu'elle soit le contraire de la vie. Je me demande si à force de leur éviter tout contact avec la douleur nous ne multiplions pas leurs souffrances futures.
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"Une peine trop visible n'inspire pas la pitié", je lis et confirme dans un essai de Philippe Ariès, "mais une répugnance". Nous tolérons, et même nous apprécions que les autres souffrent, mais pas au point qu'ils nous éclaboussent, ce qui devient "un signe de dérangement mental ou de mauvaise éducation".
"A l'intérieur du cercle familial, on hésite encore à se laisser aller, de peur d'impressionner les enfants", quoique si nous savions les éduquer, les enfants devraient être choqués du contraire, de l'absence d'une douleur manifeste suite à la perte d'un être aimé. "Nous n'avons le droit que de pleurer", nous nous octroyons un tel droit seulement "si personne ne nous voit ni ne nous entend", claquemurés dans notre chambre, doublement enfermés, "le deuil solitaire et honteux est l'unique recours, comme la masturbation", outre la honte, y a-t-il du plaisir là-dedans ? "la comparaison est de Goger", je ne sais pas qui est ce monsieur, mais je veux bien le rencontrer.
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La prudence des médecins m'exaspère. Parler avec eux, c'est comme quand on téléphone avec un portable et que tout à coup il n'y a plus de réseau. On se retrouve à parler tout seul. Ils vous laissent déverser votre trop-plein, poser des questions dont vous redoutez la réponse, afin de vous faire accepter la situation petit à petit tout en vous délivrant le minimum d'information.
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"Les effets durent bien plus longtemps que la patience de ceux qui se montrent disposés à m'écouter", qui m'appellent, me demandent comment je vais, et quand je leur dis la vérité, ils sont déçus ou tentent de me persuader du contraire, comme s'il était injuste de continuer à aller mal avec de si bons amis, une famille aussi fidèle. "Tout malheur a une date de péremption sociale, nul n'est fait pour la contemplation du chagrin", pas plus que du bonheur, d'ailleurs : nous ne supportons chez les autres que la monotonie, la tendance à ne pas exister, "ce spectacle est tolérable un temps, tant qu'il y a encore de l'émotion et la possibilité pour ceux qui regardent de jouer un rôle, de se sentir indispensables, sauveurs, utiles".
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"C'est l'idée répandue selon laquelle ce qui a déjà eu lieu doit nous faire moins mal que ce qui est en train d'avoir lieu", lis-je en protestant dans un roman de Javier Marias, "ou que les choses sont plus supportables une fois passées", alors que c'est tout le contraire ; pendant que les choses arrivent, nous devons nous en occuper, et cet affairement est notre anesthésie. "Cela revient à croire qu'une personne morte, c'est moins grave qu'une personne en train de mourir", une personne en train de mourir peut te demander de l'aide, au moins, elle justifie ta douleur. "Certains me disent : conserve les bons souvenirs, pas les derniers., qu'est-ce que c'est ce conseil ? Est-ce qu'on ne se souvient pas aussi des livres, des films, des amours pour leur fin, surtout pour leur fin ? Quelle est cette forme d'amnésie qui conduit se rappeler des débuts et non des dénouements ? "Ce sont des gens bien intentionnés", ce sont des imbéciles "qui n'arrivent pas à comprendre que tous les souvenirs sont contaminés", le deuil se propage à travers la mémoire comme une catastrophe écologique.
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je me souviens de la fois, où, au cours d'un dîner,un type à demandé à ma sœur si elle vivait seule. DAns un mouvement d'humeur plutôt rare chez elle, elle a répondu : oui, je suis mariée
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Il n'était pas question de sortir dans la rue sans un livre, savait-on jamais, on n'aurait pas commis cette imprudence.
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Depuis que je sais que vais mourir, je l'aime encore plus, j'ai découvert l'amour en tombant malade, c'est comme si j'avais cent vint ans, et tu veux que je dise. Je ne mérite pas cet amour, parce qu'avant de savoir que j'allais mourir je n'ai pas su le ressentir, parfois je me dis que la maladie est une punition, et plus ta mère prend soin de moi, plus je me sens une dette, une dette que je ne pourrai pas rembourser, elle me dit que non, quelle horreur, que ces choses-là, on les fait par amour, mais les dettes d'amour existent aussi, celui qui affirme le contraire se ment à lui-même, et ces ardoises-là ne s'effacent jamais, au mieux elle se camouflent comme je suis en train de le faire aujourd'hui.
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