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Citations de Anna de Noailles (313)


Dans un coin près d’un broc d’étain
Une araignée alerte file :
— Les fruits qu’on mange au soir tranquille
Ne sont pas si bons qu’au matin.

Il faut qu’un peu de soleil dore
Le mal vif et doux qu’on leur fait,
Et que leur fraîche agonie ait
L’encouragement de l’aurore ;

Poème : Midi
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Ceux qui veillaient, penchés sur les savants secrets
Et ne relevaient pas le front de sur la table,
S’attarderont le soir dans l’air glissant et frais,
Et viendront boire au creux de l’été délectable.

L’invisible bacchante et le sylvain pampré
De leurs rapides mains leur presseront les tempes,
Ivres du vin d’odeur qui flotte sur le pré,
Ils n’apercevront pas le dieu qui rôde et rampe.

Le subtil dieu d’erreur et de tentation
Qui vient troubler le goût de l’heure familière,
Qui mène la colère et la crispation
Et qui s’enroule autour du désir comme un lierre.

Le dieu qui dit : « Voici l’ombre, le pré, le val,
La source, la colline et les ombelles rondes,
Qu’est-ce que tout cela qui ne te fait pas mal,
Toute joie est nouée à la douleur du monde

Poème : L'année
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LE PORT DE PALERME



extrait 2

C'était l'heure où le vent, en hésitant, se lève
Sur la ville et le port que son aile assainit.
Mon cœur fondait d'amour, comme un nuage crève.
J'avais soif d'un breuvage ineffable et béni,
Et je sentais s'ouvrir, en cercles infinis,
Dans le désert d'azur les citernes du rêve.

Qu'est-ce donc qui troublait cet horizon, comblé ?
La beauté n'a donc pas sa guérison en elle ?
Par leurs puissants parfums les soirs sont accablés ;
La palme au large cœur souffre d'être si belle ;
Tout triomphe, et pourtant veut être consolé !
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LE PORT DE PALERME



extrait 1

Je regardais souvent, de ma chambre si chaude,
Le vieux port goudronné de Palerme, le bruit
Que faisaient les marchands, divisés par la fraude.
Autour des sacs de grains, de farine et de fruits,
Sous un beau ciel, teinte de splendeur et d'ennui…

J'aimais la rade noire et sa pauvre marine,
Les vaisseaux délabrés d'où j'entendais jaillir
Cet éternel souhait du cœur humain : partir !
Les vapeurs, les sifflets faisaient un bruit d'usine
Dans les cieux où le soir est si lent à venir…
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AUGUSTES SENTIMENTS AU REBUT



Augustes sentiments au rebut : gloire, amour,
Combat de tout instant pour trouver dans les hommes
L'enchantement secret, cet étrange secours
Qui menace, accomplit, détruit ce que nous sommes,

Vous n'êtes plus qu'un fin tourbillon dans mon sang !
L'excès et la langueur guérissent d'être avide.
Le soir qui s'obscurcit n'est soudain qu'un absent.
Et je contemple, avec un œil épris de vide,
Le délicat regard qu'ouvre en la nuit solide
La fêlure aérée et pure du croissant !
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LE SOMMEIL M'ENVAHIT



Le sommeil m'envahit, je suis lucide encor.
La torpeur, dans ma main, descend comme une rose.
Je palpe, ainsi qu'un roi qui tient un globe d'or,
Le monde inférieur sur qui je me repose.

Mon esprit soulevé dédaigne ce qui fut.
Nul souvenir du jour, plus de mémoire amère ;
Magnanime oiseleur délaissant ses affûts,
Le temps m'accorde un pur mépris de l'éphémère !
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Je n’attends pas de la Nature



XXIII

extrait 4

Mais si je ne dois te connaître
Que dans un indolent séjour,
Loin des palais où les fenêtres
Montrent les palmiers dans les cours,

Loin de ces rives chaleureuses
Où, les nuits, les âmes rêvant
Prennent, dans l’ardeur amoureuse,
Les cieux constellés pour divan,

Si jamais, — bonheur de naguère,
Enfance ! attente ! volupté ! —
Nous ne goûtons la joie vulgaire
Et tendre, dans les soirs d’été,
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Je n’attends pas de la Nature



XXIII

extrait 3

— J’imagine que la musique,
La chaleur, la soif, les dangers,
Rendraient le plaisir frénétique
Dans la maison des étrangers !

Il ne serait pas nécessaire
Que tu comprisses ces besoins,
Tu pourrais languir et te taire,
Dans l’amour l’un seul a des soins.
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Je n’attends pas de la Nature



XXIII

extrait 2

Je songe, et je vois que ton être,
Que je n’entourais que d’amour,
Me touche bien quand le pénètre
Le subit éclat des beaux jours !

Sous cet azur tu ne ressembles
Plus à toi seul, mais à mes vœux,
À ce grand cœur aventureux,
Aux voyages qu’on fait ensemble,

Aux villes où l’on est soudain
Rapprochés par le romanesque,
Où la tristesse et l’ennui presque
Exaltent le suave instinct.
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Je n’attends pas de la Nature



XXIII

extrait 1

Je n’attends pas de la Nature
Qu’elle ajoute à mon cœur fougueux
Par sa lumière et sa verdure,
Et pourtant le printemps m’émeut :

Ces mille petits paysages
Que forment les arbres légers
Gonflés d’un transparent feuillage
M’arrêtent et me font songer.
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« Silence en été »

Silence ; le soleil est pris dans le volet,
Et reste là, comme une abeille qui volait
Et qu’un lis blanc retient dans sa forte étamine.
Silence ; on n’entend pas que le temps vif chemine.
C’est un répit si clair, si sûr, si persistant
Que l’on croit être, enfin et pour toujours, content,
Et l’on sommeille, et l’air est jaune comme l’ambre.
– O silence, couleur de soleil dans la chambre !
Silence : horloge molle, au son faible, enchanté,
Qui marques les instants du bonheur, en été !...
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Allez, mon âme inassouvie
Dormir dans l'ombre le grand somme,
Ayant rêvé, par triste envie,
La joie au-delà de la vie,
Et l'amour au-dessus des hommes...
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