Citations de Anne Idoux-Thivet (44)
Du plus profond de son être.Des larmes d'un genre nouveau menaçaient de la submerger. Pour une fois, elles n'étaient pétries ni d'amertume, ni de frustration.C'étaient des larmes de libération qu'elle aurait voulu laisser couler encore et encore.Comme une purge des regrets et rancoeurs accumulés.
Inventer quelque chose de nouveau, d'unique, c'est créer.Cette fois, c'est clair pour tout le monde, je crois. Que ce soit en chantant, en dansant, en composant de la musique , en peignant, en cuisinant, en inventant des engins, ou je ne sais quoi encore, chacun peut être créatif. Il suffit d'un peu d'imagination.
Jean-Marc Poulain était, de son propre aveu, ce qu'il conviendrait d'appeler "un has been de la littérature". Cette expression à elle seule était un condensé de sa honte.
était loin, le temps où elle dissertait avec ses copines de fac sur le grand méchant commerce en ligne qui allait manger tout cru les petits commerces de proximité. Alice en avait fini avec les grandes envolées indignées. Quand on vivait au fin fond de la Lorraine, on était bien content de recourir au site marchand qui peuplent le Web. « Internet comme outil de compensation culturelle de la désertification rurale ».
« Elle commençait à le comprendre, son travail avec les anciens revêtait une dimension patrimoniale exceptionnelle. La richesse de leurs productions écrites ne résidait pas dans leur style, mais dans leur caractère autobiographique. »
On le savait depuis le début, rappela Suzanne.
Nous nous sommes mis à enquêter sur la base de bien maigres spéculations ! Soyons honnêtes, ce que nous recherchons vraiment, c’est le « désennui ». Nous prenons plaisir à évoquer nos souvenirs, mais nous avons aussi besoin d’envisager un avenir. Notre Alice Project, c’est excitant. Voilà la vérité. Nous le faisons autant pour nous que pour elle…
La petite communauté l’écoutait en observant un silence presque coupable.
-Dès lors, poursuivit Suzanne, pourquoi ne pas continuer ? Nous passerons pour de gentils originaux auprès de tous ces luthiers. Ils seront indulgents, car ils comprendront que nous sommes vieux. Que voulez-vous ! Le grand-âge s’accompagne de quelques privilèges…
CE N’EST PAS PARCE QUE LES CHOSES SONT DIFFICILES QUE NOUS N’OSONS PAS LES FAIRE, C’EST PARCE QUE NOUS N’OSONS PAS QU’ELLES SONT DIFFICILES.
SÉNÈQUE
J'ai lu l'autre jour un article passionnant sur la nostalgie [...]. Des chercheurs ont montré qu'elle est une formidable réparatrice d'humeur.
- C'est joliment dit en tout cas...
- Se remémorer des objets anciens, ces assiettes par exemple, et les souvenirs qui vont avec, agirait comme une espèce d'élixir d'optimisme...
Alice donnas seulement cette consigne aux retraités: "Cet endroit est la destination d'un voyage réel ou imaginaire, passé ou futur. Que vous évoque-t-il?"
Cela se confirmait: ce travail qui n'aurait dû qu'un pis-aller offrait de passionnantes perspectives. Sur le plan des rapports humains, surtout, ce dont Alice avait grandement besoin.
Voici un roman dont l'histoire se passe dans deux maisons de retraite, où Alice y donne des ateliers d'écritures.
Les chapitres sont donc, pour beaucoup, des écrits des '' papy mamies '' qu'ils produisent en fonction du sujet donné.
Et j'avoue que l'on est nous même tenté de prendre la plume et de se livrer également à l'exercice. L'auteure m'a donc touché par ce biais.
À travers leurs écrits, les résidents se livrent, font part de petits brins de vie. Ils vont également apprendre à mieux se connaître les uns les autres, vont mettre en place des projets, et cela les rend très attachants.
Grâce à Alice, du positif entre dans la vie en résidence de ces '' petits vieux''.
J'ai passé un très bon moment de lecture et je vous conseille cette douce lecture, remplie de bons sentiments.
La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas.
Internet comme outil de compensation culturelle de la désertification rurale.
- Je suis toujours réglo, alors je n'ai jamais à rougir de moi, affirma l'homme en souriant de toutes les dents qu'il n'avait plus. Sur ce, mademoiselle, monsieur, princesse nippone... je vous salue.
"L'aiguille scintillait,
Et je sentais le fil
Dans le trésor des doigts
Qui brodaient la batiste",
récita-t-elle.
Ce soir-là, ce fut en écrivant qu'elle dîna. Elle avait en effet éprouvé la subite envie de se soumettre à l'exercice qu'elle proposait à ses anciens. Et comme elle aimait relever les défis, elle choisit de composer des vers, comme Pierre.
Elle non plus n'était pas nulle. Elle avait même beaucoup à donner. A ces petits vieux et aussi à ces enfants dont l'enthousiasme et la fraîcheur avaient le pouvoir d'effacer toutes ses aigreurs.
A moins que ce ne fût l'effet zénitude des Fleurs de Bach ! Mais Alice en doutait.
C'était plutôt l'effet de sa nouvelle vie.
Elle non plus n'était pas nulle. Elle avait même beaucoup à donner. A ces petits vieux et aussi à ces enfants dont l'enthousiasme et la fraîcheur avaient le pouvoir d'effacer toutes ses aigreurs.
A moins que ce ne fût l'effet zénitude des Fleurs de Bach ! Mais Alice en doutait.
C'était plutôt l'effet de sa nouvelle vie.
Elle n’était pas vaniteuse pour deux sous ! Mais elle était intelligente, et si cultivée… De son vivant, j’aurais préféré mourir que déchoir dans son estime en lui soumettant des vers médiocres… Je ne vois plus les choses sous cet angle maintenant, mais il est trop tard…
Ce n’est pas que le célibat soit nécessairement une mauvaise chose. Au contraire. Je suis restée seule toute ma vie, moi, et j’ai été très bien comme ça. Qu’est-ce que j’aurais fait d’un bonhomme ? Mais Alice n’est pas faite du même bois que moi. Il lui faut quelqu’un qui prenne soin d’elle.