La nuit pâlit. La voix liquide des oiseaux jaillit. C’est le moment où seul et immobile dans ma cellule j’assiste au repli des ombres. Par la fenêtre ouverte la montagne se détache du ciel limpide. L’espace s’étire. La mer s’ébroue là-bas. Un chien aboie sur le bourdon du torrent. Peu à peu la montagne avance et les ténèbres reculent. Les rochers, les buissons, les arbres apparaissent. Les couleurs s’allument. Le ciel, la mer, la montagne, les rochers, les buissons, les arbres, le chien, les oiseaux entrent par la fenêtre ouverte de ma cellule. Chaque nuit est une mue.
L’amour n’est pas le coït: piqûre de la chair dans la chair, frottement compulsif éphémère qui soulage et fait dormir.