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Citation de jbicrel


Léon pénétra le premier dans la cuisine avec son allure de président du conseil. Le poil propre, la moustache fournie, il ne lui manquait qu’une paire de lunettes rondes pour ressembler définitivement à Blum, son homonyme humain. Il fit le tour de la table, vint se frotter contre les jambes de Valentine, puis sauta sur une chaise, et au même moment, Monette apparut sur le seuil.Contre toute attente, elle n’était pas en robe de chambre. Les traits détendus, légèrement maquillée, elle semblait presque sortir de chez le coiffeur et portait sur les épaules ce châle à grosses mailles que Valentine lui avait offert pour un anniversaire. Son regard flottait derrière les verres épais de ses lunettes.

— J’ai rêvé de toi cette nuit, dit-elle sans prendre le temps d’un bonjour. Quand je t’ai vue descendre du taxi, tout à l’heure, ça m’a fait drôle.

Elle vint déposer une bise sur la joue de sa fille.

— Tu aurais pu me prévenir, cocotte. Rien n’est prêt. Mais ça me fait plaisir que tu sois là. Très plaisir.

— Vraiment ? fit Valentine, déconcertée par tant de douceur. Eh bien… moi aussi je suis contente d’être là. J’ai fait du café.— C’est bien. C’est très bien.

Monette jeta un coup d’œil vers la fenêtre ; le rideau de pluie qui arrosait les coteaux progressait à présent vers la maison à la façon d’un arrosage automatique. Elle serra un peu plus le châle sur ses épaules, et lorsqu’elle fut assise, le chat quitta la chaise pour s’installer sur les genoux de sa maîtresse.

— Gros père, sourit Monette en lui grattant le dos.

Valentine remplit les tasses. Alors qu’elle se levait pour reposer la cafetière sur son socle, elle sentit le regard de sa mère peser sur elle.
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