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Citations de Anne-Laure Bondoux (1149)


Il faut accepter de ne pas savoir. Sans quoi, on reste persuadé qu'on n'a besoin de personne, et on n'apprend rien du tout. Tu comprends ?
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Quand j’étais petit, un garçon du village m’avait prêté son vélo. Je m’entraînais à en faire sans les mains. Je suis tombé pas mal de fois! Mais finalement, j’ai compris comment garder l’équilibre et j’y suis arrivé. Nous aussi, on va tomber. On aura des bosses et des bleus. Mais on trouvera le bon équilibre. Je crois qu’on peut aimer sans les mains.
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Quatre avait la précieuse patience des couturières. Elle pouvait rester des heures assise sur une chaise, à coudre et recoudre, à raccommoder et ravauder. Cette patience, c'était exactement ce qu'il fallait pour aider Hama à devenir mère.
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Quand ils furent face à face, le vacarme sembla s'atténuer, comme si la neige avait soudain recouvert les fours, les ponts roulants, les poches à coulées, les extrudeuses. Plus personne ne poinçonnait, plus personne n'ajustait ni ne soudait ; nous avions du coton dans les oreilles.
Sous nos yeux, leurs mains se frôlèrent.
Un sourire d'enfant illumina le visage de Hama, et un frisson secoua la grande carcasse de Bo. Nous aurions juré assister à des retrouvailles.
Cela ne dura qu'un instant, quelques secondes fragiles, gracieuses, volées à l'entêtante nécessité de l'Usine. Mais cela suffit à nous rappeler une chose essentielle : le feu qui brûlait dans le ventre de nos fourneaux brûlait encore dans nos veines. Contairement à ce que nous croyions, nous n'étions pas morts.
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Nous attendions quelque chose, mais nous ne savions pas quoi. Ceux qui travaillaient encore se levaient chaque matin aussi fatigués que la veille, et s'endormaient chaque soir sans révolte. Telles les bêtes engourdies par le froid, nous retenions notre souffle et les battements de nos cœurs : nous ne vivions plus qu'à moitié. Pourtant, au milieu de ce renoncement général, certains eurent l'audace de tomber amoureux. Les plus fous d'entre eux s'aimèrent. Bo et Hama furent de ceux-là.
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La solitude s'apprivoise, comme le reste.
Veux-tu apprendre?
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Je ne suis qu'un assassin, mais il y a une chose que je sais... Quand on est triste, et qu'on a la chance d'avoir une épaule pour pleurer dessus, il ne faut pas hésiter.
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Connais-tu la différence entre l'amour et le meurtre ? Il n'y en a pas. Dans les deux cas, la même question se pose : que faire du corps, après ?
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Il n'y a pas de hasard, mais des occasions.
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Même si on ne rattrape jamais le temps perdu, on peut décider de ne plus en perdre.
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Ceux qui utilisent les points de suspension me rappellent ces types qui font mine de vouloir se battre, qui vous forcent à les retenir par la manche et qui vocifèrent : retenez-moi ou je lui pète la gueule à ce connard ! En réalité, ils seraient bien embêtés qu'on les laisse aller au combat. De même, ces obsédés des points de suspension semblent vous dire : ah, si on me laissait faire, vous verriez cette superbe description que je vous brosserais là, et ce dialogue percutant, et cette analyse brillante. J'ai tout ça au bout des doigts, mais bon je me retiens. pour cette fois ! On a envie de leur suggérer à l'oreille : laissez-vous donc tenter, mon vieux, ne muselez plus ainsi ce génie qu'on devine en vous et qui ne demande qu'à nous exploser à la gueule. Lâchez-vous et le monde de la littérature en sera sous le choc, je vous le garantis.
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Laisse tout ça derrière toi, Tsell. Si tu emportes ton chagrin, il t'empêchera d'avancer.
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Allez, disons les choses avec simplicité : à l’âge de 50 ans, je venais de tomber raide amoureux.
Le lendemain soir, nous étions dans le même lit ; la semaine suivante elle prenait le train pour venir me voir dans la Drôme ; la semaine d’après c’est moi qui fonçais à Toulouse. Elle est venue s’installer définitivement chez moi, chez nous, dès l’automne 2003, divorcée. Comme traductrice, elle pouvait vivre n’importe où. Elle a débarqué avec ses trois enfants, deux garçons de 12 et 14 ans et une fille de 15. À cette époque, j’avais moi-même la garde alternée de mes trois enfants « norvégiens », c’est-à-dire mes jumelles de 12 ans et leur petit frère de 11, et celle de ma fille de 17 ans, Laura, que j’ai eue avec ma seconde femme (On y va, Minou ?). C’est d’ailleurs avec cette Laura, son mari et leur fils que je suis à la montagne cette semaine, mais ne compliquons pas. Sans compter les séjours fréquents (week-ends et vacances) de mes autres enfants dont l’aîné, que j’ai eu avec ma première femme (appelons-la Métamorphose), avait lui-même déjà un bébé. Vous êtes complètement perdue ? On le serait à moins. Je vous fais donc un résumé express : Véra et moi nous sommes retrouvés cet automne de l’année 2003 dans une maison devenue folle avec sept enfants à charge : un de 11 ans, trois de 12 (!), un de 14, une ado de 15 et une autre de 17.
Les années qui ont suivi ont été les plus dingues de ma vie. Nous sommes passés par tous les états : épuisement, euphorie, exaspération, mais surtout nous avons été heureux. Nous avons tellement ri dans cet invraisemblable bazar, au milieu de cette grouillante colonie de vacances, dans ce continuel zoo. Il y a eu des engueulades, des crises, des insultes, des coups même, mais toujours les regrets, toujours les excuses, les réconciliations, toujours les pardons et les larmes qui allaient avec. Par-dessus tout cela, lavant tout en vagues puissantes : nos rires. Et par-dessus tout cela aussi : permanent, ensoleillant, rassurant, le sourire tutélaire de Véra.
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Tu as écrit que tu étais «tombée amoureuse» de moi. Ça m’a ému parce qu’il y a quelque chose de naïf et d’adolescent dans cette formulation. Merci de nous laisser croire qu’à nos âges et surtout au mien nous pouvons encore graver des cœurs sur les arbres.
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Toutes les mères de l'univers ont sans doute une vie secrète, des activités à elles, des amis ou des collègues dont elles ne parlent jamais, des rêves enfouis, des soucis qu'elles dissimulent. Des amants, parfois.
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Votre voix me manque. Oui je sais bien que je ne l’ai jamais entendue, votre voix, pas plus que je n’ai vu votre visage. Quand je dis votre voix, je veux dire votre façon de me parler. Et aussi votre façon de me faire parler, de me donner envie de vous parler. Voilà : notre complicité me manque. Nous me manquons.
Ce qui me touche et me séduit dans les livres, les films, le théâtre, plus que les histoires elles-mêmes, c’est ce qui les habille. La façon dont on me les raconte, leur texture, le tissu dont elles sont tissées, leur grain comme on dit en photographie. Et ce grain-là, je le trouve dans vos mots, Adeline. Vos histoires me plaisent, et votre manière de me les raconter aussi.
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D'une certaine façon, le monde était plus lent et plus vide qu'aujourd'hui. Chaque chose que nous faisions prenait du temps, réclamait des efforts, mais personne ne s'en plaignait puisque c'était normal. Les photos, par exemple. Il fallait apporter la pellicule chez un photographe pour qu'elle soit développée dans un labo. Parfois , il s'écoulait plusieurs mois entre la prise de vue et le tirage, si bien qu'en découvrant le résultat, on ne se souvenait même plus qui était sur le cliché ! Rien n'était instantané, à part le chocolat en granulés et le café en poudre !
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On peut détruire une personne sans la toucher.
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Le désespoir, ce parasite-là (…) est plus malin et plus dangereux que l'Arménien qui a cogné Sergueï. Il est invisible et il se faufile partout. Si tu ne fais rien, il te grignote l'âme jusqu'à l'os. Je m'inquiète : comment savoir si on a attrapé un désespoir, puisqu'on ne peut même pas le voir ?
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À cette époque, mes compagnons de jeux se nomment Emil, Baksa, Rebeka, Tamsin et Faïna. Ils sont maigres et pouilleux, souples comme des anguilles. Certains parlent le russe comme moi, d'autres non, mais depuis quand les enfants ont-ils besoin des mots pour se comprendre ?
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