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Critiques de Anne Rouquette (68)
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Baisers ratés de Paris

Le séjour à Paris du héros de cette histoire devait être inoubliable. Paris, ses monuments, ses lumières, ses ambiances, sa gastronomie,… Il ne pouvait rêver mieux pour leur premier baiser:



ஜ Bons. 𝔟𝔞𝔦𝔰𝔢𝔯𝔰 𝔯𝔞𝔱é𝔰 𝔡𝔢 𝔓𝔞𝔯𝔦𝔰 ஜ 🖋@davidecali_mrblond 🖍#AnneRouquette 🏠@gulfstreamediteur (un album que l’on peut désormais retrouver chez @editionstompoche) 📅2012



💕 La place de la Bastille? Les Champs-Elysées? La tour Eiffel? A chaque endroit visité, le héros de cette histoire attend désespérément le moment où il pourra enfin embrasser sa tendre amie. Mais ce n’est jamais le bon endroit ou le bon moment.



« En fait j’ai cru que tu m’avais invité à Paris exprès pour m’embrasser… Je pensais que tu m’aurais embrassé dès l’aéroport 𝐶ℎ𝑎𝑟𝑙𝑒𝑠-𝑑𝑒-𝐺𝑎𝑢𝑙𝑙𝑒. Mais tu ne l’as pas fait. C’est que ce n’était pas du tout un endroit romantique. Peut-être aurais-je dû atterrir à 𝑂𝑟𝑙𝑦? ».



💕 Il espère tant le décrocher ce premier baiser. Mais rien n’y fait, sa dulcinée ne s'en rend pas compte et ce séjour à Paris rime, pour notre voyageur, avec une succession de baisers manqués.



Les auteurs ont trouvé là un bien joli prétexte pour emmener le jeune lecteur à la découverte des plus beaux décors parisiens. Au gré des déambulations de ce couple d’amoureux, Paris et ses différentes ambiances sont joyeusement croquées. Des illustrations drôles et très colorées qui s’accordent à merveille avec cette histoire. On prend énormément de plaisir à s’attarder sur chaque planche à la recherche de ces deux personnages (parfois séparés, parfois dissimulés) et à en observer chaque petit détail afin de ne rien perdre de la visite proposée.



Un livre qui nous décoche à chaque fois un large sourire et qui rappelle qu’en amour, la patience prévaut 🥰
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Histoires de filles, Tome 1 : Imbéciles heure..

Au moment des choix, ma copine a décidé d'emprunter cette bande dessinée dans la bibliothèque de ma ville, et j'ai décidé de la lire après elle.



Dans cette bande dessinée, on suit les aventures de trois amies : Martine, Marie et Muse. On découvre leurs petits secrets, leur vie de couple ou de célibataire.



Les dessins sont intéressants, très abstraits. L'humour est léger et parfois sans saveur. Une bd sans émotion que je ne recommanderais pas, mais qui se laisse lire facilement.





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Emilie voit quelqu'un

Dans cette BD plus intéressante que ce à quoi je m'attendais, nous suivons le parcours d'une trentenaire assez atypique dans son look et mal dans son quotidien.

Après avoir admit qu'elle avait besoin d'aide, elle décide de suivre une psychanalyse afin de découvrir le pourquoi de son mal-être.

Cette BD est intéressante et drôle est également un brin cynique et caricaturale (nous sommes quand même chez Fluide Glacial). La narration, plaisante à suivre, est entrecoupée de planches "explicatives" sur la psychologie et la psychothérapie (par exemple les différentes disciplines, les mécanismes liés au subconscients, aux traitements etc) . Sans tout expliquer, les auteurs laissent même au lecteur le soin de faire leurs propres constatations quant à certaines attitudes d'Emilie.

Le dessin est sympa, stylisé avec ce qu'il faut de caricatural.

Une chouette lecture intéressante et instructive.
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Emilie voit quelqu'un

Emilie la trentaine ne va pas bien, elle a des idées noires.

Son copain, un éternel gamin qui passe son temps à paresser. Sa sœur parfaite. Ses meilleures amies: la bombe et la dépressive.

Institutrice, elle utilise de vieilles méthodes comme le bonnet d’âne. Son look à la Mary Poppins.

Son collègue lui conseille d’aller voir un psychiatre, le psychiatre de « sa sœur » à lui qui est très bien. Ce collègue connaît très bien les termes psychiatriques et nous les explique sans que cela alourdisse l’histoire.

On va suivre l’évolution d’Emilie au cours de sa thérapie.



Une BD agréable, des sujets sérieux mais drôles.
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C'est quoi être une fille ? C'est quoi être un ..

Chaque page ou double page démarre avec une question et y répond par des informations précises sur les deux sexes - informations biologiques, psychologiques, socio-culturelles ou historiques.

Par exemple : est-ce que les bébés savent s’ils sont filles ou garçons ? Pourquoi, avant, c’était le père qui donnait son nom aux enfants ? Quand je joue avec les filles, mes copains se moquent de moi... Pourquoi il n’y a jamais eu de présidente en France ? Pourquoi, dans certains pays, on préfère les garçons ?

De 9 à 12 ans environ.
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Emilie voit quelqu'un, tome 2 : Psy à psy, l'..

Je ne pouvais pas résister à l'idée de lire la suite...

Les sujets sont sérieux mais c'est drôle...

J'ai toujours autant envie de m'asseoir et que quelqu'un me reformule mes propos pour les envisager d'une autre façon...



Émilie 💪💪💪 tu es forte !



📖Perdre ses amis, coucher avec n'importe qui, détruire ses parents, s'habiller normalement.. Les bénéfices d'une psychothérapie sont parfois inattendus. On peut aussi devenir qui on est. Mais ça, c'est vraiment très risqué... Oui, Emilie voit toujours quelqu'un... Pas vous ?
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Emilie voit quelqu'un

J'ai ri et dieu sait si en ce moment je pleure...

Il serait aussi peut être temps que je pose mes valises lourdes chez le psy moi aussi...

Ce pas je crois n'est vraiment pas facile...

Est ce qu'on trouve la bonne personne tout de suite ????

Émilie comme je te comprends...



La vie c'est vraiment pas facile...



📖Une BD d'humour sur la psychanalyse !

Émilie a 30 ans - le meilleur âge - mais aussi un copain accro à la télé, des parents gentils (synonyme d'intrusifs) et une soeur parfaite (synonyme d'insupportable). Bref, le quotidien est un peu pesant pour cette instit au look de Mary Poppins ! Décidée à se prendre en main, elle commence une thérapie plutôt déroutante avec une psy aussi aimable qu'un caillou et aux méthodes étonnantes pour cette novice en dogmes freudiens. Et pourtant, avec délicatesse et humour, de lapsus en actes manqués, Emilie retrouve le sourire. Attachante héroïne du quotidien servie par le trait délicat d'Anne Rouquette et la plume subtile de Théa Rojzman, Émilie rend drôle le sérieux sujet de la psychanalyse. Fille de l'écrivain et psychosociologue Charles Rojzman, titulaire d'une maîtrise de philosophie, Théa nous offre une intelligente « Psychanalyse pour les Nul(le)s » !
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Baisers ratés de Paris

C’est un joli album jeunesse que je vous présente aujourd’hui : il s’agit de « Baisers ratés de Paris » écrit et illustré par Davide Cali et Anne Rouquette. Outre une belle histoire d’amour, c’est avant tout l’occasion pour les lecteurs de découvrir les secteurs les plus emblématiques de Paris, et de Versailles également. Avec une chouette palette de couleurs, le récit nous fait voyager entre le Jardin des Plantes et le Sacré-Cœur, en passant par Le Louvre. Il y a là de quoi donner des envies de balades, et de promenades romantiques au cœur de Paris. Un album drôle, tendre et qui donnera envie de faire plus ample connaissance avec la ville lumière.
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Lettres de mon hélicoptêtre

Clémentine Beauvais signe là un beau récit initiatique , une petite fille part avec son chat visiter le monde à bord de son vélo transformé en hélicoptetre et envoie à chaque nouvelle étape une lettre à ses parents . Les jeunes lecteurs (dès 7 ans )découvrent l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, l'Egypte , l'Amerique avant le retour au bercail.Les lettres riches d'éléments culturels sont complétées par d'excellents dessins.Les enfants adorent ce bel album!
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Emilie voit quelqu'un

Emilie a trente ans, un copain accro à la télé, des parents gentils mais trop intrusifs, et une soeur parfaite. 


Un quotidien pesant pour cette instit qui décide de suivre une thérapie étonnante. 





Une bd vraiment intéressante qui aborde la dépression.




Des petites explications sont présentées et permettent de s'approprier le sens de la maladie.





En dépit d'une vie dite « bien comme il faut » la dépression peut toucher tout le monde et ce à n'importe quel moment de la vie.





J'ai apprécié suivre Emilie qui reconnait que non, elle ne va pas bien et qu'elle a besoin d'aide. 





Malgré le sujet, l'histoire n'est pas déprimante puisqu'elle est abordée avec un brin d'humour. 







Une bd que je recommande sur le thème de la dépression, traitée avec humour, mais surtout avec pédagogie.
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Lettres de mon hélicoptêtre

: Un album amusant qui pourrait donner des idées sur la corresponsance.

Nous voici partis pour une échappée belle par la fenêtre et la petite héroïne, un peu mécano, aura transformé son vélo en hélicoptère ( c'est dire, si elle est douée).

Sans se contenter d'aller se ballader autour du quartier, notre héroïne préférera voir le monde.

Et nous aussi du coup.



Elle ne se limitera pas à l'Europe, la chipie, l'Afrique c'est bien aussi. Et hop, on pédale!

La petiote tiendra ses parents au courant de ses étapes et c'est là où l'humour s'installera, un décalage entre le texte de Clementine Beauvais et les images d'Anne Rouquette. Se conformant d'un bonjour dans toutes les langues au début de chaques nouvelles, notre voyageuse en " Hélicoptêtre" décrira vite fait ce qu'elle verra, les réactions de son chat présent aussi, sans réaliser que dans son dos il se passera tout autre chose à raconter.

Nous aurons droit à une vraie chaîne de souvenirs puisqu'à chaque endroit, une pauvre victime du coin se verra accrochée au passage ( et souvent, pas des moindres, une reine, un taureau, une momie, vous voyez?).



L'idée de l'Hélicoptêtre enverra une petite dose d'imaginaire mais ne s'arrêtera pas aux envies de la jeune demoiselle, vous verrez.

Très amusant.
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Emilie voit quelqu'un, tome 2 : Psy à psy, l'..

Emilie continue bon gré mal gré sa psychothérapie avec l’originale psychanalyste Mme Soulac. Elle prend peu à peu conscience de faits qui se sont déroulés dans son enfance. Elle se rend compte de problèmes qu’ont traversés ses parents. Elle parvient à quitter cette apparence de vieille fille qu’elle traînait dans le tome 1. ● Le tome 2 éclaire rétrospectivement le tome 1 à mesure que la psychothérapie d’Emilie progresse. On retrouve dans cet opus l’humour et les dessins attrayants des autrices, de même que les planches sur la psychanalyse. Je le trouve plus réussi encore que le premier tome, qu’il est impératif de lire avant.
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Emilie voit quelqu'un

Emilie Geoly (fameux jeu de mots de ses parents !) est une institutrice trentenaire qui ne va pas très bien. Elle s’habille en vieille fille style Mary Poppins et sa pédagogie est plutôt vieux jeu : elle a réhabilité le bonnet d’âne. Son petit ami passe son temps devant la télé, sa sœur est insupportable de perfection, et elle a deux amies, l’une beaucoup trop belle et l’autre beaucoup trop dépressive. Sur les conseils d’un collègue, Emilie se décide à aller voir une psy. ● Dans cet album agréable à lire, la dépression est abordée de façon assez originale, même si l’on se demande au début où les autrices veulent nous emmener. ● L’humour omniprésent permet de faire passer une histoire qui ne serait autrement pas très joyeuse. Les dessins et les couleurs sont également attrayants. ● Des planches plus didactiques permettent de faire le point sur quelques notions de psychanalyse, sans que cela soit pesant ni rébarbatif. ● Un pastiche du tableau de Munch, Le Cri, vous attend au milieu du récit. ● Il faut lire le tome 2 bien comprendre le premier tome. ● Merci à Presence de m’avoir fait découvrir cet album
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Emilie voit quelqu'un, tome 2 : Psy à psy, l'..

Je suis désolée, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça…

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Ce tome fait suite à Emilie voit quelqu'un - Tome 01 - Après la psy, le beau temps ? (2015) qu'il faut avoir lu avant. Les deux tomes ont été réédités dans Émilie voit quelqu'un : Après la psy, le beau temps. Cette bande dessinée a été réalisée par Théa Rojzman pour le scénario et par Anne Rouquette pour les dessins et les couleurs. La première édition date de 2015. L'ouvrage compte un peu plus d'une centaine de pages de BD.



Émilie Geoly est installé dans le fauteuil le plus confortable du cabinet de la psychologue Marguerite Soulac, et elle lui déclare qu'elle s'en va, car elle va beaucoup mieux et elle estime que sa thérapie est terminée. Elle salue la tortue Mickie et elle essaye d'obtenir un avis clair de la part de la thérapeute sur son état, en vain. Le lendemain, elle arrive à l'établissement où elle est professeure des écoles et salue ses collègues, la directrice avec un ton enjoué, souhaitant bonne journée à tout le monde, el soleil étant avec eux. Ses collègues restent interdits devant cette manifestation extravertie. Émilie salue les enfants de la classe, avec le même ton enjoué. Ils sont sagement assis à leur place, et elle s'assoit en tailleur sur son bureau, leur indiquant que la classe ne va pas démarrer comme d'habitude. Elle va commencer par un moment de détente ensemble : qu'ont-ils fait pendant les vacances ? Les enfants la regardent totalement médusés, incapables de comprendre ce qu'elle attend d'eux. Elle apostrophe Tom en lui demandant pourquoi il a un bonnet d'âne sur la tête. Il répond que c'est elle, la maîtresse, qui lui a ordonné de le porter. Elle l'en libère, et s'exclame : Plus de bonnet d'âne ! Plus de coin ! Plus de punition, ni d'exclusions ! Terminé les humiliations !! Et elle déchire le carnet de bilan de compétences de la classe sous leurs yeux. Alors qu'ils sont de plus en plus choqués par ce comportement anormal, elle finit par leur faire faire une farandole en courant autour de la classe et en hurlant comme des indiens, ce qui emporte leur adhésion.



À la cantine, elle mange avec son collègue Michael et s'exclame à quel point le repas est bon. Il essaye d'attirer son attention sur le fait que ce sentiment de libération et de douce euphorie n'est peut-être qu'un redoux, une étape de sa psychothérapie. Elle refuse de l'écouter en se livrant à des simagrées. Après qu'elle soit partie toute enjouée et toujours aussi exubérante, il consulte internet sur son téléphone sur le thème de Terminer sa psychothérapie. Alors qu'on pense être guéri, est-ce la fin, ou n'est-on pas en train de fuir un nœud qu'on n'a pas envie de dénouer ? Une psychothérapie n'est pas un processus linéaire. On avance, on régresse, on tourne en rond, on avance à nouveau, puis on patauge dans la semoule. C'est la manifestation de la résistance au changement. Une thérapie est terminée quand les symptômes du mal-être ont disparu et que la personne est équilibrée dans son rapport aux autres et à elle-même. Le soir, Émilie reçoit ses deux copines Mélanie & Carole chez elle et elles découvrent sa décoration avec ses toiles expressionnistes, angoissantes.



À la fin du premier tome, l'avenir se présentait sous un jour souriant pour Émilie : elle avait découvert l'existence et la nature d'un souvenir refoulé grâce à ses séances chez le psy, avec une thérapeute à l'attitude assez particulière, madame Marguerite Soulac. De fait, cette deuxième partie commence par deux pages de séance, dans lesquelles Émilie annonce qu'elle est guérie, et elle met sa thérapeute au défi de dire le contraire. Le lecteur retrouve les dessins sympathiques d'Anne Rouquette, aux contours un soupçon tremblés pour évoquer la fragilité des individus, avec des exagérations sur le physique des personnages, tout en restant dans le domaine du possible, et l'expressivité irrésistible du visage d'Émilie sans qu'elle n'en devienne enfantine pour autant. Il s'agit bien d'états d'esprit adultes qui se lisent sur son visage, et le lecteur assiste à une sorte de bras de fer tout en douceur, un test de rapport de force entre patient et thérapeute. La page suivante rappelle que cette histoire a été publiée par Fluide Glacial et que l'humour a donc le droit de cité. À nouveau, impossible de résister aux dessins montrant l'entrain énergique et la bonne humeur tonitruante d'Émilie : son visage ouvert et rayonnant, son comportement un peu excité. S'il n'avait pas lu le contraire sur la couverture, le lecteur pourrait croire que cette bande dessinée est l'œuvre d'une unique autrice, tellement dessinatrice et scénariste sont en harmonie.



Ayant lu le premier tome, le lecteur se doute bien que la guérison miraculeuse d'Émilie est trop soudaine et qu'il va y a voir d'autres séances chez la psy. Non seulement ça, mais aussi le retour de Michael et de son recours systématique à internet pour étayer ce qu'il pressent de la phase que traverse sa collègue. Ainsi, le lecteur découvre deux pages de courtes phrases illustrées par des dessins enfantins, comme dans le premier tome, sur comment savoir si sa psychothérapie est terminée, avec un développement sur la notion de résistance au changement. Puis sur le même mode, deux pages consacrées aux notions de névrose et de psychose, et à la différence entre les deux. Et enfin une page consacrée à la deuxième topique de Sigmund Freud (1856-1939). Ces pages sont les bienvenues car elle présente de manière simple et vulgarisatrice une notion de psychothérapie de base qui agit comme une prise de recul sur le cheminement d'Émilie. Les dessins enfantins sont adaptés, non pas pour stigmatiser Émilie qui aurait un comportement immature, mais pour faire ressortir la puissance des émotions et des mécanismes psychiques dont on n'a pas conscience. Ces 3 passages sont complétés par une discussion dans la cour de récréation entre Émilie et Michael qui évoquent deux statistiques, la première sur le pourcentage de la population qui souffre de troubles mentaux, la seconde sur le nombre de suicides par an en France, converti en nombre de suicide par jour en France. Seuls 8% des personnes atteintes de troubles vont consulter.



Toutefois, cette bande dessinée n'est pas un cours de vulgarisation ou de découverte de la psychothérapie. C'est avant tout l'histoire d'Émilie et de ses amis. Comme dans le premier tome, elle s'avère irrésistible que ce soit par sa bonne humeur, par ses phases d'abattement, pas ses interactions avec les autres personnages. En prenant un peu de recul, le lecteur se rend compte à quel point c'est une personne complexe et bien incarnée, à l'opposée d'une coquille vide prétexte à un récit. Son métier de professeur des écoles a une incidence sur sa vie, ce n'est pas un simple décor sans conséquence en toile de fond. Son histoire personnelle remonte régulièrement à la surface que ce soit sa relation avec sa petite sœur et la charge émotionnelle qui s'y rattache, ou l'histoire personnelle de ses parents. À nouveau, le lecteur peut lire l'état d'esprit sur le visage d'Émilie pour chaque situation, se sentant ainsi impliqué par sa réaction émotionnelle. À l'opposé de révélations choc, c'est un cheminement progressif complexe, entièrement spécifique à cette jeune femme, et en même temps fonctionnant sur des émotions universelles. Le lecteur s'attache également à Michael, l'autre professeur des écoles, accro à internet et au moteur de recherches pour trouver des éléments d'information sur tout, et tout le temps. Il se prépare mentalement à chaque séance de thérapie, sachant qu'elle peut prendre une direction très différente, entre l'affrontement, ou le déballage, et toutes les nuances entre. Il sourit lors des rencontres d'Émilie avec ses deux copines au caractère diamétralement opposé, se rendant compte qu'elles agissent comme les extrêmes de sa personnalité : l'une lumineuse et enjouée, l'autre sombre et déprimée.



Comme dans le premier tome, le lecteur se rend compte qu'il sourit régulièrement, tout d'abord aux réactions franches et entières d'Émilie, mais aussi à certaines situations cocasses et même loufoques. La scénariste maîtrise parfaitement le caractère visuel d'une bande dessinée, et a intégré des éléments comme les tableaux peints par Émilie, ou des situations purement visuelles comme le comportement des enfants lors d'une séance de relaxation en classe. Elle sait mélanger le drame avec une exagération comique à la frontière de la vraisemblance. Le lecteur sourit franchement quand Émilie se met à héberger des pigeons et même à dormir avec un dans son lit. Il sourit tout autant en découvrant les névroses de Michael et son secret intime, ou encore le type de soirée auxquelles Mélanie assiste, ainsi que l'accomplissement personnel à la fois dérisoire et inestimable de Carole. Pas de doute, cette histoire mérite bien sa place parmi les ouvrages Fluide Glacial. Cette facette du récit fait ressortir l'humanité des différents protagonistes, leur personnalité qui n'est jamais lisse, et le drame qui accompagne chaque existence. Le lecteur n'est pas loin d'être ému aux larmes quand la psychothérapeute craque lors d'une séance avec Émilie et s'emporte contre l'irresponsabilité des parents et les dommages qu'ils causent sur la psyché de leurs enfants qui porteront cette marque toute leur vie durant. Ces moments s'avèrent poignants et justes, pas la vérité de moments réels, mais l'authenticité du vécu.



Le lecteur s'était attaché à cette petite dame (une mère d'élève la confond de dos avec un enfant du fait de sa taille), et souhaite savoir si elle ira mieux. Il replonge dans un récit aux dessins expressifs et justes, pour une histoire qui se lit toute seule, générant de nombreux sourires, avec de nombreuses saveurs : histoire personnelle, drame intime, souffrance existentielle, secret pesant d'une génération sur l'autre, mal-être insoupçonnable (pour Mélanie et sa frivolité apparente), hétérogénéité des valeurs, et extraordinaire chaleur humaine. À noter que l'édition en intégrale a bénéficié d'un épilogue supplémentaire de 4 pages, se déroulant 20 ans plus tard.
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Emilie voit quelqu'un

Comprendre un peu, c'est déjà avancer un petit peu.

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Ce tome est le premier d'un diptyque. Il existe une édition rassemblant les deux : Après la psy, le beau temps : Émilie voit quelqu'un. Cette bande dessinée a été réalisée par Théa Rojzman pour le scénario et par Anne Rouquette pour les dessins et les couleurs. La première édition date de 2015. L'ouvrage compte 104 pages de BD.



Dans un cabinet de consultation, la psychanalyste est en contre-jour, et elle admoneste sa patiente Émilie Geoly. Elle lui indique que si elle est venue chercher un arbre pour s'accrocher aux branches, elle s'est trompée de personne. Elle n'est pas un arbre, encore moins une branche. Madame Marguerite Soulac ferme les rideaux de la fenêtre, s'assoit sur sa chaise, prend son carnet de notes et demande ce qui arrive à Émilie. Elle répond qu'elle commence une dépression. Elle vient d'avoir trente ans et elle a envie de mourir tellement elle n'arrive à rien dans sa vie. Voilà ce qui lui arrive. Il y a trois semaines, Émilie avait tenté d'avoir une conversation sérieuse avec Romain, son conjoint, pour lui annoncer sa volonté de rompre. Celui-ci regardait une émission culinaire, au grand dam de sa copine qui sait très bien qu'il ne cuisine jamais rien. Elle n'était pas parvenue à détourner son attention de la télé assez longtemps pour déclarer son intention, et avait fini par retourner à la cuisine, tout en se grattant l'avant-bras droit de manière compulsive. Par défaut, elle l'en informe par texto. Elle regarde le chat faire des pitreries sur le rebord de la fenêtre. Romain arrive dans la cuisine en lui indiquant qu'elle a dû se tromper de destinataire. Elle le détrompe, et de rage il jette son téléphone par terre et le brise en mille morceaux à coups de talon nerveux.



Après ce moment d'égarement de Romain, Émilie s'assure qu'il va bien : il répond positivement et fait un signe au chat qui le regarde par la fenêtre, son esprit étant déjà en train de papillonner. Cela a le don d'agacer Émilie qui le somme de prendre ses affaires et de dégager. Il lui rappelle que c'est son appartement à lui. Elle déprime déjà à l'idée de devoir faire ses cartons et lui propose qu'ils se donnent une deuxième chance. Il accepte, va se prendre une bière dans le frigo et retourne à son émission culinaire. Elle se remet à se gratter le bras de manière compulsive. Elle sort et va prendre un verre en terrasse avec sa copine extravertie Mélanie qui lui conseille de se séparer de ce perdant. Elle finit par accepter de prendre un mojito. Le soir, elle sort en boîte avec sa copine gothique et un peu dépressive Carole. Elles picolent un peu, et Émilie finit par rentrer un peu éméchée, car elle a école le lendemain. Elle retrouve Romain en train de dormir affalé sur le canapé devant la télé allumée. Le lendemain elle se prépare et s'apprête à partir pimpante pour aller travailler. Romain tout juste lever lui dit qu'elle le fera toujours craquer avec ses fringues à la Mary Poppins.



Le lecteur connaît peut-être d'autres œuvres de la scénariste ou de la dessinatrice, ce qui a pu l'attirer vers cet album, ou bien la curiosité d'un récit sur une psychothérapie, ou encore la promesse d'une histoire amusante. Effectivement, l'éditeur est Fluide Glacial, ce qui renvoie au magazine mensuel humoristique, créé en 1975 par Gotlib (Marcel Gottlieb), Alexis (Dominique Vallet) et Jacques Diament. De fait, les dessins sont descriptifs et un peu simplifiés, avec une exagération dans les regards et les expressions de visage, et de temps à autre dans le langage corporel, pour des mimiques comiques très réussies, expressives et irrésistibles. Le lecteur sourit franchement en voyant Romain jeter son téléphone par terre de rage, et le piétiner comme un maniaque. La page suivante, il rigole en voyant Romain calmé dans la première case, le chat lui faire un signe dans la case suivante, et Romain lui répondre avec un signe et un grand sourire dans la suivante. Il ne fait pas que comprendre l'état d'esprit du personnage : il le ressent cette capacité de concentration qui ne dure pas plus que dix secondes, une nouvelle distraction chassant la précédente aussi vite qu'elle est venue. Par la suite, il sent le sourire revenir régulièrement : Émilie ressentant un haut-le-cœur qui l'oblige à courir vers l'évier pour vomir, son regard ahuri quand elle regarde les enfants dans sa classe, son degré d'énervement quand elle raccroche au nez de sa sœur, son regard méchant quand elle n'apprécie pas les remarques de sa psy, etc. L'artiste s'amuse avec d'autres idées visuelles, comme un détournement du célèbre tableau Le cri (5 versions réalisées entre 1893 et 1917), par Edvard Munch (1863-1944).



Il s'agit donc d'un ouvrage humoristique, avec une narration visuelle drôle et vivante, usant de l'exagération avec dextérité. La scénariste s'amuse bien également à opposer les caractères : la copine solaire et exubérante, celle habillée en noir et dépressive, Michael le collègue instituteur souriant prévenant et donneur de leçon, le chat mignon et joueur, la psychothérapeute sévère et s'adressant à Émilie comme à une enfant. Dans le même temps, les trois pages d'ouvertures ne jouent pas dans la franche moquerie ou la caricature. Émilie se rend à sa première séance, et à l'invitation de la psychothérapeute, elle déclare : Je viens d'avoir trente ans et j'ai envie de mourir tellement je n'arrive à rien dans ma vie. Elle le dit de manière sérieuse, avec gravité, sans une once de dérision. À trois reprises, le professeur des écoles Michael se lance dans une explication, un petit exposé pour développer une notion de base : 2 pages sur les différentes psychothérapies suivies par 2 pages sur la psychothérapie dans les grandes lignes, plus loin 1 page sur le concept du transfert, et plus loin encore 2 pages sur le refoulé. Ces pages font œuvre de vulgarisation au premier degré, sans aucune ironie ni moquerie. Elles se présentent sous la forme de phrases très courtes, avec un dessin enfantin pour illustrer chacune, comme dessiné par l'instituteur. Il ne se produit pas de dissonance cognitive entre le ton humoristique et ces passages explicatifs. Il y a une continuité émotionnelle entre les deux, assurée par le personnage d'Émilie, avec ses réactions parfois un peu excessives, et son désir de trouver une solution à son mal-être.



Rapidement le lecteur se demande si la scénariste raconte son propre cheminement, son histoire personnelle avec une psychothérapie. Il n'a aucun moyen de savoir si elle a été institutrice, ou si elle a fait l'expérience d'un refoulé de même nature que celui d'Émilie. Pour autant, cela n'a pas d'incidence sur le ressenti de lecture proprement dit. Le comportement d'Émilie sonne juste et honnête : un mal-être diffus sans cause apparente, si ce n'est son agacement vis-à-vis de son conjoint, et de ses propres réactions. Elle en a conscience du fait de certaines de ses réactions décalées : un sentiment de déprime irrépressible, une attitude anormale en face de sa classe, un énervement incontrôlable face à ses parents, un trouble obsessionnel compulsif. Il n'y a rien de grave ou de mortel, pas de comportement autodestructeur, pas de drame ruinant la vie de ses proches : c'est la banalité du quotidien. Dans le même temps, Émilie sent qu'elle ne veut pas continuer comme ça, qu'il faut un changement. Cette situation somme toute banale permet une projection et une identification organique pour le lecteur.



Qu'il soit étranger à la psychothérapie ou qu'il y ait eu recours, le lecteur se sent donc impliqué dans l'histoire personnelle d'Émilie Geoly, éprouvant de l'empathie pour elle et se demandant comment la psychothérapeute va s'y prendre et ce qu'elle va lui apporter. Il ne s'agit pas d'une baguette magique et il n'y a pas d'effet de guérison miraculeux. Il y a un travail d'introspection réalisé par la parole, et donc un refoulé mis à jour. Le lecteur peut avoir le sentiment que les séances s'enchaînent facilement et que la progression est régulière et significative de l'une à l'autre, ce qui ne correspond pas forcément à la réalité. Cela correspond aux contraintes de narration, et l'histoire n'est pas présentée comme un reportage réaliste. En y prêtant attention, le lecteur peut voir que ce travail sur elle-même remue des choses profondes, que cela ne va pas de soi et qu'Émilie est profondément touchée par les séances, qu'il lui faut du temps pour s'en remettre. De ce point de vue, ce récit dépare des ouvrages publiés par Fluide Glacial, et s'apparente plus à un roman dramatique naturaliste, très touchant, les moments d'humour contrebalançant en fait les émotions profondes mises en branle, sans moquerie.



En fonction de sa familiarité avec les autrices, le lecteur peut supposer qu'il s'agit d'une bande dessinée de nature comique du fait qu'elle soit publiée par Fluide Glacial. De fait, il s'agit d'un récit drôle et très plaisant à lire, grâce à des caractères bien pensés, et une narration visuelle vivante avec une exagération comique bien dosée et bien maîtrisée. Dans le même temps, le fil conducteur du mal-être d'Émilie Geoly est bien présent et le lecteur ressent bien son insatisfaction, ses moments de déprime, très proches de la dépression. Les deux autrices rendent à merveille ses états émotionnels, et le lecteur se retrouve à accompagner la jeune femme, totalement acquis à sa cause, devant fournir des efforts pour ne pas se gratter le bras comme elle par mimétisme, et assez déstabilisé pour répondre aux questions de Marguerite Soulac. Une sensibilité très touchante pour une crise banale, plus profonde qu'il n'y paraît.
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Emilie voit quelqu'un

CHRONIQUE APRES LA PSY LE BEAU TEMPS : EMILIE VOIT QUELQU'UN ; album regroupant les 2 tomes !





Coup de cœur monumental pour cet album !



Cet album regroupe les deux tomes « d’Émilie voit quelqu’un ». Je les ai avais pas lus, mais cet album vous livrera un nouvel épilogue 🙂



J’ai trouvé cet album très enrichissant. C’est auprès d’Émilie que nous allons apprendre pleins de concepts de psychologie. Émilie ne va pas bien en ce moment, et c’est grâce à un ami professeur qu’elle va décider d’aller voir un psy. Et pas n’importe qu’elle psy ! En effet, celle-ci à son caractère bien à elle, elle est très touchante, mais m’a bien fait rire par moments.



J’ai trouvé que les concepts sont expliqués d’une manière simple et intéressante. Nous allons découvrir ce qu’est la psychanalyse, le transfert, et bien d’autres encore que je vous laisse découvrir.



J’ai trouvé que les personnages ont tous un peu ‘truc’ qui font qu’ils sont attachants ! Émilie par exemple, c’est son style et sa manière d’être. Et pour la psy par exemple, c’est son comportement. De plus, malgré des sujets sensibles et importants abordés, il y a aussi beaucoup d’humour.



Les illustrations sont simples et je les trouve magnifiques, j’aime beaucoup le style. On voit qu’Anne ROUQUETTE s’approprie les personnages afin de leur donner un style différent, leur style.



Je vous conseille grandement cet album. Il dédramatise la psychologie et la psychanalyse. A lire !
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Emilie voit quelqu'un

Visiblement, je suis tombé sur la série des suicides et des dépressions après ma lecture sur Invisible par des auteurs également féminins. C'est un sujet qui semble beaucoup inspirer en ce moment.



Avec cette Emilie Geoly, on explore toute la palette des névroses, des formes de psychothérapies, de psychanalyse, de transfert, de sentiments refoulés jusque dans l'enfance. Plus rien n'aura de secret pour le lecteur.



Bon, on aura compris qu'on ne sera pas dans un polar mais dans un huis-clos intimiste sur le mode de consultation d'un psy. Le mode sera à l'humour afin de dédramatiser les situations difficiles comme la perte d'un chien ou la ruine de la pizzeria familiale.



Au contraire de ma précédente lecture, il y a une véritable reprise en main avec espérons-le une issue moins tragique. Bref, c'est un peu moins déprimant !
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Emilie voit quelqu'un

Émilie a tout pour être presque heureuse: un grand mec un peu mou, un boulot d'instit, et une famille aussi aimante que prompte à juger. Plus un chat en légère surcharge pondérale. Bref, Emilie, c'est nous toutes et tous. Et pourtant, sa vie craint, se dit-elle, jusqu'au jour où elle franchit le cap, et décide, selon la formule consacrée, d'aller "voir quelqu'un". La scénariste Théa Rojzman, fille du célèbre pionnier de la psychosociologie, sait de quoi elle parle, et truffe son histoire, poilante, de petits moments pédagogiques légers et rigolos. Le dessin d'Anne Rouquette épouse le propos avec une justesse et une distance parfaites. A l'heure où



les séquences "psy" pullulent dans les magazines et sur les ondes, Emilie voit quelqu'un arrive comme une jolie bulle d'oxygène salutaire qui ne se prend pas la tête.
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Emilie voit quelqu'un

Emilie Geoly arrive a un tournant de sa vie. Elle se pose beaucoup de question et a besoin de se remettre en question. Avec l'aide de ses collègues, sa famille et sa psy, elle va tirer un coup de pied dans la fourmilière, et ce n'est qu'un début ! Les dessins ne sont pas terribles mais les dialogues valent leur pesant d'or. Je lirai avec plaisir le second tome.

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Emilie voit quelqu'un

Je n'ai pas tellement aimé cette B.D. Le dessins sont assez inégaux, certains personnages à peine reconnaissables d'une vignette à l'autre.

Le scénario ne m'a pas davantage plu avec une héroïne dépressive, parfois apathique, parfois agressive, mais en tout cas peu sympathique à mes yeux. En plus, l'intrigue est entrecoupée de petites leçons visant à expliquer la psychanalyse (méthode, but, personnes visées, etc) ce qui casse le rythme.

J'ai vu qu'il y avait une suite, mais je ne la lirai sans doute pas...
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