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Biographie :

Anne-Sophie Bentz a obtenu un doctorat en relations internationales de l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève.
Elle enseigne les relations internationales à l’Université Toulouse 1 Capitole. Elle est l’auteure de plusieurs articles sur la diaspora tibétaine.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les historiens tibétains estiment souvent que les Chinois ont tenté à plusieurs reprises de jouer la carte du Panchen Lama pour contrer un Dalaï-Lama hostile, une analyse qui est parfois partagée par les historiens occidentaux. Hugh Richardson, par exemple, est d’avis que, dans le contexte du renforcement de l’influence chinoise à Lhasa qui a suivi les invasions des Dzungars, les Mandchous ont fait en sorte de former un rival religieux qui pouvait servir de contrepoids à l’immense prestige du Dalaï-Lama – et, pour lui, « that was the beginning of a long policy of playing off the one Lama against the other ».

Il s’agit là d’une tentative des Mandchous qui vise non seulement à redistribuer le pouvoir politique au Tibet, mais également à dédoubler les allégeances religieuses des Tibétains de manière à ce que l’empire des Qing puisse s’appuyer, suivant le cas, sur l’un ou sur l’autre des chefs politiques et religieux tibétains. Ils proposent un symbole alternatif – ils cherchent donc bien à réduire l’importance symbolique du Dalaï-Lama au Tibet ou, du moins, à empêcher que le Dalaï-Lama ne devienne pour les Tibétains un symbole absolu.
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L’histoire de la nation tibétaine, ou l’histoire nationale, ce n’est pas l’histoire du Tibet, mais une interprétation particulière de l’histoire du Tibet qui part d’une hypothèse audacieuse, à savoir, que la nation tibétaine, qui, pour les nationalistes tibétains, existe aujourd’hui, existait déjà dans le passé.

Ce qui appelle un certain nombre de questions : quand commence l’histoire du Tibet ? Quand les nationalistes tibétains font-ils commencer l’histoire de la nation tibétaine ? Et dans quelle mesure ces deux commencements coïncident-ils ? L’historien tibétain est, suivant le paradoxe présenté par Benedict Anderson, en proie à une tension interne par rapport à la question de l’origine de la nation tibétaine. De quelle manière la résout-il ?
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Benedict Anderson fait état de trois paradoxes de la nationalité qui sont censés mettre en perspective la définition de la nation. Le premier d’entre eux, qui a trait à l’histoire, repose sur la tension entre la modernité objective des nations aux yeux des historiens et leur ancienneté subjective aux yeux des nationalistes.

Ce paradoxe appelle deux questions qui ne sont que les pendants d’un même problème. Que se passe-t-il lorsque les historiens deviennent nationalistes ? Qu’advient-il des nationalistes qui décident d’écrire l’histoire de leur nation ? Il est patent que l’historien tibétain est pris de part en part dans le paradoxe évoqué par Benedict Anderson : si l’historien qu’il est, ou qu’il prétend être, doit admettre que la nation tibétaine est une création moderne, ou, du moins, qu’elle est apparue récemment, le nationaliste qu’il est devenu ne peut plus voir en elle qu’une réalité plus ancienne.
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En ce sens, l’histoire n’est rigoureusement qu’un passé recomposé, constitué d’« un héritage de gloire et de regrets à partager », pour reprendre l’expression d’Ernest Renan ; il faut donc que les individus qui composent la nation aient « souffert, joui, espéré ensemble ». Or ce passé commun repose, pour Ernest Renan, autant sur la mémoire que sur l’oubli, volontaire ou non, des individus.

Ils oublient autant qu’ils se souviennent, et l’histoire, nécessairement subjective, qu’ils écrivent ne peut donc être que partielle et même erronée, car ils ont tendance à privilégier les événements qui sont susceptibles d’être interprétés dans le sens de l’existence passée, et donc présente, de la nation, et à laisser de côté les événements qui, d’une manière ou d’une autre, remettent en cause le projet national. L’histoire n’a pas à être fidèle à la réalité historique : ce n’est pas l’histoire comme enchaînement de faits bruts qui est visée dans les théories de la nation et du nationalisme, mais une histoire réflexive, c’est-à-dire une histoire interprétée dans un sens bien particulier par les nationalistes.
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“il est toutefois indéniable que les Indiens et les Tibétains ne sont pas aussi proches que voudraient le laisser entendre les responsables tibétains…Cette prétendue proximité ne se traduit ni par le développement d’amitiés durables ni par la conclusion de mariages mixtes” (p. 215).
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