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Citation de FabtheFab


En 1931, la politique colonialiste de la France est à son apogée et trouve peu de remise en cause. On lui prête de nombreux bénéfices politiques, économiques et humanistes, tant on est convaincu qu'elle permet aux territoires conquis de "sortir des ténèbres".
À cette époque, la Nouvelle-Calédonie est une colonie française depuis quatre-vingts ans environ. L'administration française a parqué les Kanaks dans des réserves pour donner les meilleures terres aux colons et aux anciens prisonniers (de 1864 à 1924, l'île sert surtout de bagne où la France envoie ses criminels et déportés politiques, dont ceux de la Commune de Paris). Un code de l'indigénat très strict soumet les Océaniens à des impôts, à une multitude d'interdictions et autres travaux forcés, on vise également à éradiquer la culture et le système de croyance kanak. Bien qu'elle soit romancée (d'où les légers changements de noms des principaux protagonistes), cette histoire se fonde sur des faits réels, l'exhibition d'une centaine de Kanaks dans un enclos du Jardin d'Acclimatation de Paris.
À ce moment-là, l'Europe connaît déjà une longue tradition d'expositions de ses populations indigènes, qui sont autant d'occasions pour les habitants - qui ne voyagent pas - de voir cet Autre qui les intrigue au plus haut point, de mener des études scientifiques sur la "race" et de confirmer les théories sur la supériorité de l'homme blanc. L'État ne souhaite cependant plus être associé aux exhibitions "sensationnelles" qui présentent ces populations comme des sauvages ou des primitifs, dans le sens où ces "monstruosités" lui semblent indignes de la mission d'éducation menée dans les colonies. C'est donc une association privée qui décide de faire venir la troupe de Kanaks. Officiellement, il s'agit pour les Océaniens de montrer leur culture aux Parisiens. En réalité, ils seront présentés comme des cannibales, dans un enclos en face des crocodiles.
Tous les documents présentés dans ce roman sont réels (...) et sont connus grâce au travail de Joël Dauphiné, dont l'étude très détaillée, Canaques de la Nouvelle-Calédonie à Paris en 1931 - De la case au zoo (L'Harmattan, 1998) m'a permis d'écrire ce roman. pg 5 à 7
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