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4.02/5 (sur 24 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bourgoin-Jallieu , le 21/08/1953
Biographie :

Annette Becker (née en 1953), fille de Jean-Jacques Becker, est une historienne française, professeure des universités à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense (Nanterre), et membre senior de l'Institut Universitaire de France.
Elle est spécialisée dans l'étude des Guerres mondiales et de ses représentations culturelles, religieuses en particulier.
La publication de son principal ouvrage avec Stéphane Audoin-Rouzeau, Retrouver la guerre, a concrétisé le bouleversement de l'historiographie de la Grande Guerre. Ces deux auteurs s'attachent avant tout à comprendre les cultures de guerre et la dialectique entre la souffrance et le consentement; en quoi la Première Guerre mondiale, avec cette acculturation à la violence, est un évènement paradigmatique du XXe siècle.

Annette Becker a poursuivi ses recherches en se concentrant sur les intellectuels contemporains de la Grande Guerre, tels que Maurice Halbwachs, Marc Bloch, ou encore Guillaume Apollinaire. Le postulat est toujours le même : s'intéresser à une figure extraordinaire de la Grande guerre, en démontrant en quoi ils sont des êtres humains banals illustrant comme n'importe quel contemporain, combattant ou civil, les affres du conflit, mais aussi des témoins permettant de comprendre, notamment au niveau intellectuel, culturel, artistique, comment la guerre a bouleversé, traumatisé les sociétés en guerre.

La biographie de guerre de Guillaume Apollinaire accentue tout particulièrement l'étude de l'impact de la Première Guerre mondiale, sur les arts, et met en exergue la place qu'a occupé le trauma pendant et après la guerre. Pour cet ouvrage Annette Becker a reçu le prix de la biographie de l'Académie Française 2010.

Depuis les années 1990, Annette Becker a élargi son champ de recherche, développant tout particulièrement l'étude du trauma, des enjeux mémoriels, des violences extrêmes contre les civils et des génocides, d'une guerre mondiale à l'autre.
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Source : Wikipedia
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Thomas de la librairie le Divan partage ses lectures : "Ne passez surtout pas à côté de cet ouvrage, tout aussi important et éclairant que nécessaire." Notre mot sur , 1994 : , écrit sous la direction de Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn, Jean-Philippe Schreiber et publié aux éditions Gallimard : https://www.librairie-ledivan.com/livre/9782073056764 Tous nos conseils de lecture : https://www.librairie-ledivan.com/


Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
En 1918, non seulement un plus grand nombre de témoignages prouve que l'on exécute plus de prisonniers et blessés sur les champs de bataille, mais on ne proteste même plus.
En effet, au même moment, à Berne, on négociait la condition des prisonniers déjà dans le camps depuis très longtemps. Pourquoi en faire de nouveaux ?
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Le cas des grands malades, les tuberculeux en particulier, se pose. S'ils étaient rapatriés et guéris dans leur patrie, ne pourraient-ils pas reprendre les armes....
Ainsi est née l'idée originale d'interner en pays neutre, en l'occurrence la Suisse, des prisonniers pas assez atteints pour être rapatriés, trop malades pour les laisser en camp de prisonniers.
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C'est une guerre d'ateliers industriels, et les tranchées sont les usines qui produisent de la ruine, ruine des esprits autant que des corps, la véritable mort.

John Reed
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Les autres sont des civils pris dans la guerre, parce que leur situation géographique en a décidé ainsi ; ils se trouvaient sur la route du conflit et y ont été emportés. Ils ne font pas la guerre les armes à la main, mais sont utilisés par les différentes puissances comme masse de manoeuvre pour leur propagande ou leur effort de guerre.
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Reste un paradoxe: si l’univers mental issu du premier conflit mondial et des années vingt et trente a, dans la majorité des cas, empêché la compréhension du sort spécifique des Juifs, il a contribué à la lucidité précoce de certains
des passeurs de l'indescriptible. Lemkin et Karski sont des témoins oculaires devenus des témoins moraux, prêts à prendre tous les risques pour faire passer leur message. Dante, qu’ils citent souvent, écrivait que l’espoir vient à l’homme parce qu’un autre homme en est le messager.
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p.241.
D'autant « mangé » que les rescapés qui ont tenté de vivre à nouveau dans leur région génocidée, les Juifs en Pologne et Ukraine après 1945, les Tutsi dans le Rwanda d'après 1994, ont dû affronter, en plus des négations, la prolongation du génocide en la présence constante des voisins tueurs et de leur sentiment d'impunité : « Jusqu'à présent je vis toujours dans ce génocide dont vous être l'origine. […] Mais cela ne m'intime pas, cela ne m'empêche pas de parler pour tous mes morts, car, selon moi, ils m'entourent tous même s'ils ne parlent jamais. »
« Personne, il peut savoir par où on est passé. Personne. »
Génocide : les victimes et le droit enfin sur le même plan : souffrances sans fin, crime imprescriptible.
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p.119-20.

En 1918 encore, un journal turc de langue française n'hésite pas à dénoncer la barbarie... des Arméniens :

On frémit devant les tableaux des atrocités commises par eux […]. Ils ont tué tous ceux qu'ils ont rencontrés, ils ont brûlé les villages, abattu les animaux. […] Les organisations arméniennes appliquent systématiquement leur plan d'anéantissement de la race turque. […] L'histoire se prononcera certainement un jour sur le compte de ces criminels civilisés. Quant au présent, ces insensés doivent savoir que leurs crimes leur coûteront cher. Ce n'est pas à une poignée d'Arméniens […] qu'il est donné d'exterminer la race turque ; celle-ci est si forte qu'elle est garantie par la nature et Dieu même contre l'anéantissement. Tout au plus ces crimes et ces atrocités provoqueront-ils une indignation inoubliable dans le vaste monde qui va jusqu'aux confins de la Chine et comme les Arméniens sont par Dieu même condamnés à vivre justement au milieu de ce monde, quelles que soient dans les mains dans lesquelles ils se trouvent, il deviendra un enfer pour eux. Voilà le seul résultat auquel ils peuvent aboutir tant de crimes⁴⁴ !


En un effet de miroir bien typique des assassins de masse, les Turcs attribuent leurs propres infamies à leurs victimes, et prétendent se défendre de ces « criminels civilisés », oxymore qui les définit parfaitement eux-mêmes. Conviction négationniste des bourreaux qui se pensent en victimes et font montre d'un « racisme apocalyptique » alors qu'ils ont exterminé tant d'Arméniens. Les Ottomans ont perdu la guerre, mais ils ont gagné leur pari : anéantir les Arméniens. Ceux qui n'ont pas été exterminés physiquement ont été détruits autrement. Les viols, les conversions et les mariages forcés, les vols d'enfants élevés comme des musulmans les ont anéantis en tant que peuple, en tant que chrétiens, et leur culture millénaire a été ravagée dans les églises et les bibliothèques brûlées. Quant à l'accaparement des maisons et des biens, il allait permettre de gagner économiquement la paix turque. Sans Arméniens.


44. Hilal, 14 mars 1918. Exemplaire conservé dans les A.V., secrétariat d'État, Guerra 14-18, 244, fascicule 112.
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p.154.
Jamais Hitler n'aurait osé sélectionner un peuple pour l'annihilation si la route n'avait été préparée par toutes sortes d'antisémites. Les droits constitutionnels d'un individu ne sont protégés que lorsque son assise sociale dans un groupe est assurée. Si une personne est ciblée par la haine en tant que membre du groupe, s'il est vu comme un crime d'appartenir à ce groupe, alors cet individu perd toute dignité et tout mysticisme dans les yeux de son persécuteur. […] Tous ceux qui ont préparé cette haine contre le groupe des Juifs et d'autres races sont exactement aussi coupables du massacre de masse des Juifs qu'Hitler et sa clique. Hitler n'a fait que ramasser les fruits des graines qu'ils ont soigneusement plantées.
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Souvent, les monuments [dans le Nord et dans l'Est de la France] représentent des ruines dans lesquelles sont pris soldats et civils, rappelant que, dans ces régions, l'arrière était devenu l'avant. [p.301]
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p.236.
Nous tous avons un immense pouvoir, celui de faire le bien. Nous avons la possibilité inverse, celle de faire le mal. Notre nature est shizophrène. Mais nous avons le choix. Nous pouvons devenir des voleurs. Nous pouvons choisir de devenir des gens bien. Dieu nous a laissé le choix. Beaucoup de gens ont alors choisi le mal⁶⁶.

66. Tom Wood, « When silence is a Sin. A Hero of the Holocaust leaves us Lessons about Duty », Medium.com, 2 février 2017. La dizaine de groupes Karski sur Facebook a relayé cet article.
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