Variations artistiques
De manière paisible, de nombreux artistes et peintres paysagistes viennent chaque année à Belle-île mais est-ce à dire que l'inspiration éclot dans le jeu de lumières qui séduisent et enrichissent les toiles caressées par les pinceaux ?
Assurément, quand le regard s'attarde sur les échancrures des falaises, sur le miroitement ou le bouillonnement de l'océan, quand rien ne s'interpose entre soi et la nature, naissent mots et couleurs.
La pointe des poulains
Autour de la pointe : des récifs qui en défendent son approche.
Le pêcheur breton est habitué à repérer les roches plus ou moins arrondies qui arrivent à fleur d'eau, par la présence des laminaires de couleur sombre qui, avec le ressac, vont et viennent en surface. Ils les appellent des "bolenn" avec un accent mouillé qui semble confondre le b et le p.
Au cours du temps, la prononciation s'est francisée en "poulains". Aucune connotation avec la race chevaline, ce sont bien les roches qui imposent la dénomination de ce lieu qui s'égare en mer sous forme de pointe.
Le vent qui vente est à ma porte
Qui pleure, comme une âme morte.
Il geint : "Ouvrez, au nom de Dieu !
Je vois chez vous une lueur de feu,
Je voudrais me chauffer un peu !"
Alors j'ai dit à la servante :
"Annick, ouvrez au vent qui vente."
Et le vent qui vente est entré,
Et, devant l'âtre vénéré,
Doucement il a soupiré.
Anatole LE BRAZ La Chanson de Bretagne