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Citation de VALENTYNE


Tandis que Basilio remonte la Calle Don Tello, ce sont maintenant trois Heinkel allemands qui bombardent le centre de Guernica, presque sans relâche, n’offrant pour trêve minuscule que le temps qu’ils mettent à virer aux lisières de la ville afin de revenir de plus belle.

Au passage des avions, Basilio se recroqueville au sol, les fesses sur les talons, les paumes rabattues sur les oreilles. Il attend ainsi, les chairs tremblantes, que s’apaisent les fracas. Alors il se relève, sonné et brinquebalant comme un ivrogne qui en tiendrait une bonne. Haletant, il reprend sa progression. Il passe ainsi devant chez lui. Marque à peine le pas avant de poursuivre son chemin. Il n’a même pas un coup d’œil pour la petite mercerie dont Célestina lui a parlé et qui se trouve là, de l’autre côté de la rue, presque en face.

Sa démarche est inégale, parfois alerte et rapide, parfois presque suspendue.

Son regard reste tendu vers le nuage opaque qui enveloppe le quartier du marché. C’est à trois ou quatre cents mètres de là. En quelques endroits, des flammes percent, fugitives, le rideau sombre des fumées. On voit courir des hommes et des femmes. Parfois, ils hurlent des mots que Basilio, encore trop loin, ne peut entendre.

Un peu après, il y a le cheval à demi calciné de la croupe à l’encolure. Il est encore secoué de rares soubresauts. Il a cessé de tirer sur sa chaîne ; il gît sur l’échine à l’entrée de l’étable, les fers en l’air. Sa langue sort comme un dard de la gueule restée grande ouverte.
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