Présentation : exposition "Jean de Gonet, relieur" - Antoine Coron
Exposition présentée du 16 avril 2013 au 21 juillet 2013 Bibliothèque nationale de France | François-Mitterrand / Galerie François Ier
Dans le domaine réservé mais de plus en plus international quest celui de la reliure dart, Jean de Gonet apparaît comme la figure majeure des trente dernières années.
"Résistance n'est qu'espérance"
Les années 1941-1946, du repli sur Céreste à la publication de "Seuls demeurent", puis des "Feuillets d'Hypsos", sont capitales dans la vie de René Char. L'expérience humaine qu'il acquiert alors vaudra pour le reste de son existence. Les événements auxquels il se trouvera par la suite affronté seront souvent jugés en fonction de ceux qu'il a vécu alors. Retomber dans la vie commune à partir de 1945 fut d'autant plus décevant. De cette exaltation d'un combat extraordinairement fraternel participe la rédaction de "Feuillets d'Hypnos", oeuvre unique où se confondent témoignage historique et création littéraire. (p. 69)
"Message : La bibliothèque est en feu"
Ce message codé "pour le chef d'opérations Alexandre" annonçait le parachutage de la nuit du Ier mai 1944 sur le terrain "Touriste", près de la ferme Bontemps. La première caisse, explosant au sol, mit le feu aux arbustes et aux arbres environnants. René Char et ses hommes réussirent non sans peine à éteindre l'incendie et à réunir les conteneurs dispersés.[•••] Épisode relaté dans Feuillets d'Hypnos [•••]
La bibliothèque est en feu devint en 1957 le titre d'une suite aphoristique. (p. 75)
Georges de la Tour
Le Prisonnier [Job raillé par sa femme]
Reproduction en couleurs collée sur un feuillet portant dédicace de R. Char à G. Lely
Considérant à l'instar de la critique d'alors, que le tableau d'Épinal figurait un prisonnier visité par une jeune femme, René Char, le 10 avril 1944, écrivait à Gilbert Lely : "La poésie représentant "la liberté", c'est vers elle que se tendent mes bras de prisonnier intense. J'ai devant les yeux la reproduction que tu connais de l'admirable peinture de Georges de La Tour où tout au fond d'un cachot lointain, inatteignable, une femme éclaire verticalement, d'une bougie dense comme la racine du jour un homme assis plus nu et décharné que le limon des origines : me voici." (p. 75)