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Citation de mosaique92


La mère se mit debout et croisa ses mains sur sa poitrine, les paumes disposées comme le tranchant d’une guillotine.
— Ma petite fille, ça suffit comme ça ! Nous sommes devant un cas très dangereux. Ces hommes qui attaquent d’abord avec la parole, ce sont ceux qui vont ensuite le plus loin avec les mains.
— Mais les mots ne peuvent pas faire de mal ! dit Beatriz en étreignant sa couverture.
— Il n’y a pas de pire drogue que le boniment. Il peut faire croire à une serveuse de village qu’elle est une princesse vénitienne. Et ensuite, quand vient l’heure de vérité, le retour à la réalité, tu te rends compte que les mots sont un chèque sans provision. Je préfère mille fois qu’un ivrogne te mette la main au cul dans le bar plutôt qu’on vienne te raconter que ton sourire vole plus haut qu’un papillon !
— Se déploie comme un papillon, protesta Beatriz.
— Vole ou se déploie, c’est du pareil au même. Et tu sais pourquoi ? Parce que derrière les mots, il n’y a rien. Ce sont des feux de Bengale qui s’évanouissent dans l’air.
— Les mots que Mario m’a dits ne se sont pas évanouis dans l’air. Je les sais par cœur et cela me fera plaisir d’y penser en travaillant.
— J’ai compris. Demain tu fais ta valise et tu vas passer quelques jours chez ta tante à Santiago
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